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Dossier #8 : L'Inspecteur Fantôme
#8

DOSSIER #8<!--/sizec-->

Ce fut une rencontre étrange.
Nos héros se sentirent observés par le regard gris de cet homme et en ressentirent un sentiment difficile à définir, qui n'était pas un malaise mais était comme hypnotique. Il s'approcha d'eux et leur montra sa plaque :
- Messieurs, je me présente. Commissaire Léopold Weid. Brigade Spéciale. Que diriez-vous d'aller prendre un verre ?
Surpris, les deux hommes acceptèrent.
Dans le restaurant, ils furent installés à une table à l'écart. Des fonctionnaires du Quai étaient accoudés au comptoir et plaisantaient après leur journée. C'est comme s'ils étaient très loin.
Le serveur apporta les consommations et Weid paya.
- Je m'excuse de vous déranger.
- Nous avions terminé notre journée.
- Je ne serai pas long. J'ai déjà eu l'occasion de croiser l'inspecteur Maréchal.
- J'ai dit à l'inspecteur Crimont que vous le cherchiez.
Weid remercia d'un geste évasif.
- Voilà, il se trouve que je dirige une brigade, dont le nom officielle est Brigade des Affaires non-classées. Plus communément, on dit Brigade Spéciale ; d'autres, par plaisanterie, disent Brigade Fantôme...
Weid toussota.
- De mauvais plaisantins. Car ils sont peu renseignés sur le service que je dirige. Il est vrai que nous essayons de garder une certaine discrétion. Je recrute moi-même les hommes qui travaillent avec moi.
Voilà qui vous posait un homme ! Commissaire d'une brigade inconnue, qu'il n'était pas possible de choisir dans son stage, ni après !
- Nos bureaux ne se trouvent pas ici, raison pour laquelle on m'y voit rarement. Nous sommes dans le quartier voisin, en-dessous, à Névise. Bref...
Weid toussota à nouveau.
- J'ai consulté vos dossiers et je vois que vous avez déjà travaillé sur des affaires "difficiles". Horo, en particulier...
- Oui, dit Portzamparc, c'était quelqu'un d'un peu... "spécial".
- Je sais, dit Weid. Or, j'ai besoin d'hommes qui soient prêts à se confronter à ce genre de, comment dirais-je, de "phénomènes"...
Un frisson d'excitation parcourut nos héros. Cette brigade était faite pour eux ! A côté, la Crim' devenait banale, ennuyeuse !
- J'enquête à l'heure actuelle sur le développement de nouvelles formes de criminalité dans notre Cité. Pour le moment, il s'agit de cas isolés et peu remarqués mais si nous n'y prenons garde, cette plaie va gangréner notre Cité, et nous ne saurons y faire face, avec les moyens dont nous disposons. Le but de ma brigade est de se renseigner sur ces ennemis de la Cité qui se cachent dans ses profondeurs...

Il en avait déjà trop dit : sans se consulte, nos héros étaient prêts à foncer tête baissée ! S'il y avait un test de recrutement leur demandant de sauter sans harnais d'une passerelle, ils y seraient allés sans l'ombre d'un doute !
- Ma foi, commissaire, affirma Maréchal, je crois que-
- Attendez, je ne vous demande pas une réponse immédiate. Je vais vous laisser mon adresse. Si vous êtes toujours intéressés demain soir, vous viendrez me rejoindre dans nos locaux.
- Nous y serons !
- Réfléchissez bien avant. Ce n'est pas un travail pour tout le monde. J'exige une grande disponibilité de la part de mes hommes, et qu'ils soient prêts à faire face à des situations inédites.
Weid se leva, leur serra la main, mit son chapeau et partit.
Les policiers comptaient à rire au bar.
Nos deux héros avaient la tête qui tournait.
- Hé bien, dit Portzamparc, le sourire jusqu'aux lèvres, si je m'attendais à ça...

*

La journée du lendemain fut longue. Nos deux policiers ne vivaient plus !
Maréchal tapait frénétiquement à la machine pour s'abstraire dans le travail. Il expédia les dossiers à la vitesse grand V ! De retour sur le terrain au Baz'Mo, Portzamparc courait en tous sens, arrêtait les voleurs par groupes de trois, allait et venait sans arrêt. On lui avait demandé de revenir ici, pendant qu'à la brigade, on se chargeait de l'interrogatoire des braqueurs et du comptable de la Donasserne, ainsi que de la piste du Perce-Pierres. Tout cela se faisait dans son dos !

Portzamparc, surchauffé par son coup de maître lors de la prise d'otage et par la visite de Weid, alla voir le directeur et lui proposa de tout changer au dispositif de sécurité du magasin.

A la Financière, Crimont se demandait ce que Maréchal avait bu :
- Dis donc, tu deviens un vrai accroc aux dossiers comptables, toi ! Ralentis ou je t'envoie les stups, hein !
Crimont continuait ses interrogatoires tranquillement, tout seul, car il trouvait Maréchal bien trop excité pour l'assister.

Inutile de préciser que le soir, nos deux héros ne s'attardèrent pas. Comme des fonctionnaires bien rodés, ils passèrent la dernière heure avec un œil sur la pendule et dès que l'aiguille marqua quinze heures, ils attrapèrent leurs manteaux et partirent.
- A demain, leur dirent leurs chefs de stage, et attention au surmenage.
Portzamparc traversa les rues de son quartier bourgeois dans un état second, fébrile. Il retrouva Maréchal de l'autre côté du pont du quai des Oiseleurs et les deux hommes allèrent au funiculaire n°5, qui les descendit par la longue pente qui menait au quartier de Névise.

C'était un autre monde.

Un quartier inondé.
De grands canaux d'eau envahie d'algues phosphorescentes. Des palais somptueux mais anciens, aux architectures baroques, à moitié sous les eaux ; ces palais, en ruine pour la plupart, avec des façades envahies par la végétation. Plusieurs ponts, dont beaucoup écroulés. Les gens qui se déplacent sur les quais tortueux ou en barque.
- Voilà un quartier qui cultive sa différence, murmura Maréchal.
Nos héros en étaient soufflés.

Sous l'eau, on pouvait voir les restes du quartier quand il n'était pas sous l'eau : de grandes avenues, des réverbères et de vastes fresques murales maintenant presque effacées.
L'endroit était peu habité. Les palais avaient été envahi par de petites habitations. Les gens habitaient avec un morceau de colonne dans leur salon, une arche gothique ou un bout de fresque dans leur cuisine, certains dans une ancienne demeure princière ou dans la chambre d'une marquise. Dans un antique et délicat jardin avait été aménagée la place du marché. On voyait encore les restes des quartiers des femmes, des thermes, en pierre, et on pouvait s'imaginer vivre en ces temps reculés, avant la disparition des Anciens.
Des statues grotesques rappelaient cette époque barbare, où ces créatures dominaient la Cité.

Le quartier général de la Brigade Spéciale était dans l'aile d'un de ces palais. On entrait par une porte cochère, puis en traversant un passage couvert, et au fond d'une cour étroite, on y était. Weid accueillit ses deux invités. Il était seul dans les petits bureaux. Ce n'était pas plus grand que les pièces allouées à la brigade des rues ou à la financière, mais cela avait incontestablement plus de cachet ! C'était un endroit de rêve, empreint de mélancolie et de visions pas oubliées.

- Bonsoir, messieurs. Je vous remercie d'être venus.
Par la petite fenêtre, on apercevait l'impressionnant décor de l'intérieur d'un palais, entièrement déserté. C'est comme si le temps était suspendu, dans cette cour avec ses colonnes solennelles entre lesquelles on voyait un crépuscule timide.

Weid servit du thé à ses invités et s'assit sur sa chaise.
- Vous êtes donc prêts à entrer dans ma brigade ?
- Oui.
- Bien. Je ne veux pas refroidir votre enthousiasme. Le mieux serait maintenant que je vous mette au courant des gens à qui nous nous affrontons. Je vous avais dit que nous combattions ici, à la brigade spéciale, de nouvelles formes de criminalités. Vous avez sans doute entendu parler des bandits d'honneur, ces associations traditionnelles de malfrats, avec ses codes, ses règles, sa hiérarchie et son folklore. Paraît-il que ces gens ont un certain honneur, du moins c'est eux qui le disent ; honneur qui leur permet de mettre des filles sur le trottoir, de vendre de la drogue, de mutiler, de piller et de tuer.
"La seule chose qu'on peut leur reconnaître, c'est un certain code de conduite, qui fait qu'ils ont plutôt tendance à régler leurs affaires entre eux ; ça veut dire à s'entretuer sans trop s'en prendre aux gens qui les laissent en paix. La légende qu'on aime raconter à leur sujet, et que certains entretiennent, est l'existence d'une organisation secrète au sein de ces syndicats du crime, organisation qui se nommerait la Chimère. Quand je vous parlais de folklore... Arrêter le chef de la Chimère fait rêver certains jeunes policiers magistrats romantiques."

Weid sourit et souffla sur son thé.
- Seulement, ce n'est pas de ce genre de légendes dont nous avons à nous occuper. Non, je parle de criminalité "sauvage". Je veux dire par là que les bandits d'honneur ont lié, au cours des décennies, des liens parfois très étroits avec des corpoles, qui assurent leurs subsistances en échange de quoi, lesdits bandits font le sale boulot des corpoles. Au fond, ce sont des employés officieux dédiés aux basses tâches. Voilà bien souvent la réalité, derrière le terme élégant de "bandits d'honneur". Les différentes ont à l'oeil ces gens-là depuis longtemps, et s'assurent en gros qu'elles ne causent pas trop de tort à l'Exiléen de base. Un coup de filet de temps en temps, pour remettre les pendules à l'heure. De leurs côtés, les bandits envoient au Quai leurs meilleurs vœux pour les fêtes et la nouvelle année. C'est ce que j'aimerais appeler des relations cordiales...

Le commissaire alluma une cigarette et en offrit à ses deux collègues. Portzamparc refusa poliment.
- Les gens à qui nous avons affaire ne sont pas des bandits d'honneur. Ce sont des gens qui agissent en dehors de ce système traditionnel. En quelque sorte, ce sont des hors-la-loi parmi les hors-la-loi. Beaucoup viennent de Forges. Ce sont des barbares, qui ne respectent rien. Ils ont des méthodes brutales. Non que les bandits d'honneur aient à cœur de ménager leurs prochains, mais eux s'adonnent à une violence primitive, sans raison, pour le plaisir en quelque sorte. C'est pour eux comme une nécessité vitale. C'est un rite, si vous voulez. Comme parmi les peuples forgiens les plus arriérés. Pour vous donner une idée... Ces gens sont des animaux enragés.
"La bande que je surveille depuis quelques temps est celle d'un dangereux personnage appelé le Somnambule.

Weid écrasa sa cigarette et en alluma une autre. Nos deux héros étaient tout ouïe.
- Le Somnambule tire son surnom du fait qu'il ne dort presque pas. Je l'ai appris par un complice indirect que nous avons réussi à avoir. Mais lui-même n'a pas vu le Somnambule à visage découvert. J'ai bien l'intention moi-même de ne pas fermer l'oeil tant que cet individu et ses complices ne seront pas pendus.
"Le Somnambule s'est spécialisé dans le braquage de banque. Il agit vite et bien. Il ne provoque pas de tuerie sur son passage. Mais j'ai visité certains quartiers où lui et ses complices étaient allés faire la fête. Ces fêtes ne sont pas simplement des beuveries ou des orgies au bordel du coin ; elles se terminent par des enlèvements, d'enfants généralement, qui sont torturés et mis à mort ; parfois des familles entières. Je suis déjà allé sur place, quand on a retrouvé les corps, alors que le Somnambule et sa bande étaient déjà loin. Je vous l'ai dit, ce sont des fauves enragés. C'est bien la chose la plus écœurante que j'ai vu. Un spectacle indescriptible. Des bandits d'honneur ne se livreraient pas à de telles atrocités. Pour le moment, TRIBUNAL, désemparé, a fait le silence sur cette affaire et a demandé à la presse de ne pas en parler. Seulement, les nouvelles vont vite, car les gens savent tout, même quand on ne leur dit pas.
"Le Somnambule sait que des policiers sont après lui. Mais jusqu'ici, il a réussi à m'échapper. J'envisage donc de prendre une mesure radicale, tout à fait dangereuse...

Weid alluma une troisième cigarette et fit signe à Maréchal qu'il pouvait se resservir. Il souffla sa fumée et dit :
- Je compte infiltrer un homme dans la bande du Somnambule.
Il toussota.
Il alla refaire chauffer de l'eau sur la petite plaque et préparer un autre thé.
Maréchal et Portzamparc soupirèrent, en repensant à ce qu'ils venaient d'apprendre. Ils se concertèrent, l'air de dire "qui y va ?".
Weid se rassit :
- J'ai parlé franchement, messieurs. Je ne vous force pas du tout à accepter. Si vous voulez repartir chez vous, je ne vous en voudrai pas et je ne viendrai plus vous déranger.
- Écoutez, commissaire...
- Ne précipitez pas votre décision. Réfléchissez à ce qui pourrait arriver si un policier infiltré était découvert...

Il venait aussitôt des images associées généralement à une nuit dans une salle d'expérimentation Scientiste.
Weid resservit du thé.
- Avant de reparler de cette infiltration, je vais vous proposer un travail plus facile. Nous verrons bien si vous voulez continuer après. C'est quelque chose en rapport avec l'affaire qui vous occupe en ce moment.
- Nous vous écoutons.
- Voilà de quoi il s'agit. Je sais que la brigade des rues est en ce moment à la recherche du Perce-Pierres. Vous devez savoir que c'est un petit génie des mèches de coffres. Je sais que cet homme est en contact avec la bande du Somnambule.
Weid toussota à nouveau.
- Il faudrait me l'amener. C'est à dire avant que nos collègues ne le trouvent.
C'est comme si nos deux héros étaient déjà partis !
Ils se levaient déjà.
- Il va falloir faire vite, dit Weid.
- Nous ferons vite, commissaire ! dit Maréchal. Merci de votre confiance.

Weid les raccompagna à la porte.
- Attendez, dit Portzamparc, puis-je passer un appel ?
- Faites donc.

*

Le parlophone sonna dans l'immeuble des logements de fonction du Quai. Madame de Portzamparc, qui faisait sa cuisine en écoutant la radio, descendit dans la loge de la concierge :
- Allô ? comment ?... Tu ne rentres pas ? Du travail de nuit ? Bon, je comprends... D'accord. Couvre-toi bien, tu vas m'attraper une bronchite sinon.

Portzamparc ressortit :
- On peut y aller !
Ils allaient en mettre un coup pour être à la hauteur des attentes de Weid ! Dans le funiculaire qui les remontait au Quai, ils réfléchirent à une piste ; ils étaient partis pour ne pas fermer l'oeil de la nuit. Ils entrèrent dans les locaux, où les équipes de nuit prenaient leur tour et allèrent dans le bureau de Portzamparc. Ils s'installèrent au chromatographe. Maréchal fit des recherches dans le dossier du Perce-Pierres. Ils firent défiler à la molette les informations affichées par les aiguilles de l'écran.
- Là, ce type-là... Un forgeron, dit Portzamparc.
- Oui, un fournisseur sans doute.
Ils notèrent son adresse.
- Ce n'est pas la porte à côté, dit Maréchal.
- On en aurait pour la nuit par le tramway. Non, j'ai mieux...
Il composa le numéro de son chauffeur préféré, Théodule Corben !
- Monsieur Corben, c'est la chance de votre vie...
A l'autre bout du parlophone, on entendait un grognement et une voix de femme inquiète. Portzamparc promit un pourboire substantiel.
- J'arrive, bailla Corben.

On pouvait compter sur lui.
Moins d'une demi-heure après, il survolait le Quai. Les deux policiers le retrouvèrent sur la place, se hissèrent à l'échelle de corde et prirent place à bord.
- Voilà pour vous, dit Portzamparc en lui glissant une belle liasse de velles.
Le ballon-taxi partit dans les airs puis déposa ses deux clients dans un quartier en retrait de la Vague Noire.
La boutique du forgeron était déjà fermée. Un cheval dormait debout dans la cour, au milieu des pièces de fer. Les deux policiers tapèrent à la porte. Un homme d'une quarantaine d'années, solidement bâti vint leur ouvrir, en pyjama :
- Que me voulez-vous ?
- SÛRETÉ, dit Maréchal en montrant brièvement sa plaque. Nous avons quelques questions.

Ce fut bref. Le forgeron reconnaissait avoir été en contact avec le Perce-Pierres mais il jura n'en savoir pas plus.
Les deux policiers, agacés, ressortirent, et se mirent en planque à promixité de la maison. La nuit promettait d'être glaciale. Il y avait pourtant un bistrot à côté, mais d'où ils n'auraient rien vu. Maréchal était tenté d'user de son grade pour repartir les rôles à son avantage. Dans sa nacelle, Corben avait une paire de jumelles. Il les prêta aux policiers avant d'aller se réchauffer au zinc. Il était payé pour ça après tout !
Les deux policiers observèrent pendant de longues minutes.
- Il utilise son parlophone, dit Portzamparc. Un peu tard pour appeler quelqu'un.
- Il faut qu'on sache quel numéro il a appelé.
Comment faire ?... Il ne pouvait pas, comme ça, appeler CONTRÔLE et demander un numéro, même en donnant son numéro de badge.
- Si, je sais.
Il alla au bistrot, commanda un verre. Portzamparc alla s'asseoir à table avec Corben et lui offrit un verre.
Maréchal alla dans la cabine parlophonique, à côté des cabinets :
- Allô, mademoiselle... Je voudrais le commissariat de Mägott-Platz. Merci, j'attends.

Il alla boire un verre. L'appel revint :
- Allô, oui ?
- Vous allez être mis en communication avec le numéro demandé.

*

C'est Rampoix qui décrocha.
- Oui ?...
- Rampoix ? Maréchal à l'appareil !... Alors, pas trop dur le service de nuit ?
- Ça alors, comment vas-tu ? Tu t'ennuies déjà à la PJ ?
- Écoute, je suis un peu pressé. Je suis sur une affaire...
- Ah, alors ! Si monsieur est sur une affaire !...
- Je te propose de collaborer officieusement à une enquête de la PJ, Rampoix !
- Alors je ne peux pas refuser. Mais c'est qu'on est débordés ici, tu sais !
- Au moins trois ivrognes je parie, et une bagarre chez Gino ?
Rampoix baîlla :
- Allez, dis-moi ce que tu veux...
- J'ai besoin que tu appelles CONTRÔLE.
Maréchal lui donna l'adresse du forgeron et demanda à connaître le dernier numéro que ce dernier avait appelé.
- Entendu, j'appelle.
Maréchal alla à table et commanda au patron un sandwich.
- Ça alors, dit le patron, pour une fois que c'est la police qui me fait fermer plus tard !
Une demi-heure après, Rampoix rappelait :
- A cette heure-ci, c'est allé vite. Voilà ton numéro et l'adresse.
- Tu es un ange.
- Je sais, je sais... Maintenant, je me rendors ! Bonne nuit.

Maréchal revint dans la salle :
- Ce n'est pas loin d'ici, à la Vague Noire, dit-il à voix basse.
- On y va, dit Portzamparc.
Corben bailla et alla remettre son ballon-taxi en route.
Un court trajet et nos héros arrivèrent au bord de la plage. L'adresse était un petit hôtel au bord de la falaise. Ce n'était pas un palace balnéaire !
Plutôt un repaire miteux. Le gros gérant ronflait derrière son comptoir poussiéreux, dans le réduit qui servait d'entrée.
- Hé debout !
Maréchal mit sa plaque sous le nez de l'homme, toujours rapidement.
- Vous avez un client du nom de Victor Laslov ?
C'était l'état-civil du Perce-Pierres.
De sa grosse lèvre baveuse, l'homme articula. Portzamparc l'attrapa au col :
- On a mal compris.
- Oui, oui !...

De mauvais gré, il donna le nom de la chambre. Les deux policiers montèrent les marches sans bruit. Ils frappèrent à la porte, l'enfoncèrent : le Perce-Pierres s'apprêtait à partir par la fenêtre. Portzamparc le ceintura et le descendit manu militari.
Maréchal siffla Corben, qui redémarra sa machine. Nos visiteurs nocturnes grimpèrent et le ballon-taxi décolla dans la nuit encrassée de nuages. Sur la plage, on voyait des policiers accourir vers l'hôtel de la falaise. Il s'en était fallu de quelques minutes !






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