25-04-2009, 10:39 AM
(This post was last modified: 26-04-2009, 04:56 PM by Darth Nico.)
CHRONIQUES DE L'EMPIRE D'EMERAUDE
<span style="color:orange">Les 5 Rônins : 8ème Episode</span><!--/sizec-->
Lièvre et Dragon 402
Au château de la honte<!--/sizec-->

1ère partie : La Cité du Levant<!--sizec--><!--/sizec-->
<span style="color:orange">Les 5 Rônins : 8ème Episode</span><!--/sizec-->
Lièvre et Dragon 402
Au château de la honte<!--/sizec-->

1ère partie : La Cité du Levant<!--sizec--><!--/sizec-->
La petite route de l'Aurore passait à quelques lis au nord de la Cité du Levant. Ce jour-là, sous un grand soleil de midi, éclatant, déjà accablant de chaleur bien qu'on ne fût qu'au début du printemps, deux groupes de Phénix se rencontrèrent.
Le premier groupe était mené par Isawa Nobuyoshi, tensaï de l'Air, et venait de l'ouest, de la Cité des Apparences. Le second groupe venait de l'est, et c'est le gunso Shiba Satoru qui le menait.
- Konnichi-wa, dit Satoru respectueusement.
- Konnichi-wa, fit Nobuyoshi en s'inclinant légèrement. C'est une chance que les dieux nous permettent de nous rencontrer ici.
En réalité, c'était le tensaï qui avait invité le gunso à le rencontrer.
- Nous courons après ce criminel, Sazen, depuis plusieurs jours, dit Nobuyoshi. Ce maladroit de gouverneur Kokatsu l'a laissé échapper. Mais ce vieillard ne peut pas être loin. A vrai dire, nos soupçons se portent sur la Cité du Levant. C'est la ville la plus proche où il ait pu aller trouver refuge.
- Cette ville vient d'être conquise par ce même Kokatsu.
- Sazen a toutes les audaces. Il a très bien pu profiter de l'agitation là-bas pour se cacher. D'autant qu'ils pourraient avoir des complicités sur place.
- Des complicités ? dit Satoru, mais c'est très grave.
- Oui. Au point qu'il se pourrait que cette ville ne reste pas longtemps entre les pattes des Lions.
- Nous comptions nous y rendre pour rencontrer le gouverneur, dit Satoru. Nous avons reçu une plainte qui a valu que l'on m'envoie.
- Excellent, dit Nobuyoshi. Les Matsu sont décidément trop maladroits, et nous n'aurons pas de mal à avoir raison d'eux.
Le tensaï transmit quelques conseils et recommandations au gunso, puis lui dit que sa mission se terminait, et qu'il rentrait sur les terres des Isawa.
Il ne poussa pas le vice jusqu'à demander à Satoru de saluer Matsu Sasuke de sa part (car il était déjà au information de l'entrée de son ancien "ami" dans le clan du Lion !


Shiba Satoru et ses hommes arrivèrent en fin de journée à la Cité du Levant. Ils se signalèrent à l'entrée et demandèrent à être reçus par le gouverneur. Les soldats les prièrent d'aller attendre dans une auberge au centre de la ville.
C'est là qu'ils retrouvèrent le vieux Shiba Anzaï, qui y séjournait depuis une semaine.
- Je remercie les dieux de vous avoir fait venir ici, soupira le shugenja. Cette auberge sert d'annexe au palais, c'est pourquoi je savais qu'en vous y attendant, je vous rencontrerais à votre arrivée.
- Nous sommes honorés de venir vous aider, Anzaï-sama, dit Shiba Satoru. Dites-nous ce qui vous est arrivé dans ce palais.
- Par les kami, j'ignore qui sont ces Lions, mais croyez-moi, ils ne font pas honneur à leurs Ancêtres...
Satoru écouta le récit du shugenja, de plus en plus scandalisé.
Les soldats du palais arrivèrent et les prièrent de venir car le gouverneur allait les recevoir.

Mitsurugi ignorait ce que pouvait lui vouloir cette délégation. Elle n'augurait rien de bon. Les soldats avaient rapporté qu'il s'agissait de plusieurs petits inquisiteurs, guidés par un gunso et deux soldats.
Le gouverneur reçut presque à huis clos la délégation. Yatsume était à ses côtés, ainsi que Sasuke, dans un coin de la pièce.
Les serviteurs ouvrirent les panneaux en bois, et le chef de la délégation, le gunso Satoru, eut un choc. Il reconnut aussitôt son ancien ami, sous les traits du gouverneur Mitsurugi.
Le gunso pâlit et dut s'efforcer de se contrôler. Jamais il ne se serait attendu à cette rencontre !
Et il reconnut Sasuke !
Il les revoyait, le jour de leur déchéance, partant sur les routes...
Et Satoru revoyait surtout le jour où Mitsurugi avait été choisi à sa place pour partir sur l'île...
Mitsurugi, quant à lui, reconnut aussi son ancien camarade mais ne montra pas d'émotions.
- Asseyez-vous, samuraï, déclara-t-il fièrement.
Il se sentait bien dans la peau du Lion ! Les dieux l'avaient vraiment destiné à ce clan-là !
- Je suis disposé à écouter ce que vous avez à me dire.
Shiba Anzaï s'était assis à côté de Satoru, et regardait le gouverneur, furieux.
- Il se trouve, dit Satoru, que nous avons reçu une plainte du vénérable Shiba Anzaï, qui a été invité par un de tes conseillers à séjourner dans ton palais, gouverneur.
- Je ne vois là rien de répréhensible !
- L'invitation était dans les règles.
"L'accueil et le logis beaucoup moins... Anzaï-sama se plaint d'avoir été traité comme un suspect ! Son honnet a été bafoué, selon lui, par des questions indiscrètes et même infamantes de tes hommes.
Anzaï approuva du chef.
- Ça alors, s'exclama Mitsurugi, c'est incroyable !
Il le retenait, Sasuke, sur ce coup-là ! "Interrogatoire serré", tu parles !
- Je ne suis pas au courant de tels agissements en mon palais, affirma le Gouverneur haut et fort, et je ne l'aurais jamais permis. Ce sont des accusations extrêmement graves que vous portez contre ma Cité... Or, je suis un Lion...
Il marqua une petite pause en toisant Satoru :
- ... donc, je ne veux pas laisser pourrir cette affaire. Elle doit se régler rapidement. Je suis quelqu'un qui préfère agir au lieu de perdre du temps.
"Il y aura donc duel.
Le couperet tombait.
Satoru était un peu pris au dépourvu :
- Très bien, ô gouverneur. Cette solution est honorable.
- Comme je suis mis en cause, je me battrai moi-même. Qu'Anzaï-sama se trouve un champion et nous demanderons à nos seigneurs de fixer la date du duel. Je suis certain, de mon côté, que Matsu Kokatsu aura à cœur de voir ce duel très bientôt.
"Ce sera tout.
Satoru s'inclina et remercia le gouverneur pour son audience. Anzaï ne décolérait pas : son regard aurait foudroyé Mitsurugi, mais il ne pouvait rien ajouter. Les Phénix n'eurent donc qu'à partir.
Dès qu'ils furent sortis, le gouverneur soupira et se frotta le visage. Il jeta un regard à Sasuke, qui ne se sentait pas tellement coupable ! Il semblait même dire que c'était normal que le chef assume les maladresses de ses subordonnés !
Il exagérait bien sûr, pour faire enrager Mitsurugi. Il sentait néanmoins les ennuis revenir sur eux.

Un courrier fut envoyé à Matsu Kokatsu, qui convoqua Mitsurugi dès qu'il le reçut. La gorge serrée, le gouverneur se rendit à la Cité des Apparences. Il croisa dans le grand palais cette sans-honneur de Maya, dont il apprit qu'elle était devenue la favorite de Kokatsu.
Il soupira, consterné... mais il y avait plus grave !
Kokatsu le reçut en privé, et lui passa un beau savon ! Sa voix de stentor fit trembler les murs du palais, alors que Mitsurugi écoutait, prosterné à terre.
Le gouverneur ajouta, après avoir passé sa colère :
- Tu as bien fait, évidemment, de proposer un duel. C'était la meilleure façon de clouer le bec de ces Phénix. Mais le traitement que tes hommes ont infligé à ce vieux Shiba est inexcusable. Et cela, pour quelle raison ?...
Il ne laissa pas à Mitsurugi le soin de répondre :
- Pour une affaire criminelle, tu vas me dire ? Oui, sauf que tu es mouillé jusqu'au cou dans cette histoire, mon vassal ! Oui, le témoignage d'Anzaï est formel : tu abritais sous ton toit un criminel recherché, Tange Sazen.
Mitsurugi accusa le choc. C'était un aveu sans ambiguïté. Autant la plainte des Phénix mettait Kokatsu hors de lui, quoi qu'il n'eût pas de compassion réelle pour le Phénix, autant l'affaire de Tange Sazen lui faisait réellement peur. Au point qu'à ce sujet, il ne pouvait pas simuler une bonne grosse colère contre un subordonné maladroit. C'était bien trop grave.
- Ce vieillard éclopé qui s'est rebellé contre l'autorité impériale, qui était traité avec égards, alors qu'Anzaï a été maltraité physiquement par ton bras droit... ton âme damnée... ce Sasuke...
Kokatsu soupira profondément. Il croyait cette histoire enterrée. Et comme un fantôme, Sazen rejaillissait.
- Sache donc, Mitsurugi, que je regrette amèrement de vous avoir nommé dans ma famille. J'ai choisi des brebis galeuses ! Que Matsu me foudroie de son regard pour avoir fait une telle erreur ! Mais pouvais-je savoir que des guerriers sans peur avaient l'âme si noire ?...
"J'autoriserai donc bien sûr le duel. Et je te conseille vivement de le gagner, Mitsurugi-san !... Mais cela ne regarde que ton honneur. Ensuite, viendra le plus grave.
Le Lion se leva et regarda par la fenêtre.
- A savoir que nous ne pourrons plus garder la Cité du Levant. Ce vilain shugenja que j'ai reçu me l'a fait comprendre : ces Phénix, derrière leurs grands airs outragés, n'oublient pas leurs intérêts. Anzaï n'ira pas plus loin dans sa plainte si nous rendons la Cité du Levant !... Belle humiliation au passage pour toi, Mitsurugi-san, -donc indirectement pour moi. Or, pour éviter la gangrène, il faut amputer. Ainsi, pour éviter que la honte ne rejaillisse sur moi, tu auras quitté la Cité avant que les Phénix ne la reprennent. Nous chargerons quelqu'un d'autre de la rendre, et nous lui offrirons de faire seppuku. Quant à toi et tes hommes, vous serez envoyés ailleurs. Je t'aurai trouvé un poste loin d'ici.
"Sache en effet qu'en une petite semaine, Anzaï a remué du monde. Sa plainte est arrivée aux dirigeants de sa famille. Et le Gozoku en a été averti. Tu ne devineras pas qui le shinsen-gumi envoie ici ?... Oui, le capitaine Otomo Jukeï ! Ce chien va venir renifler dans notre linge ! Il faut donc le prendre de court une fois de plus, comme à la dernière bataille, et que l'affaire soit réglée avant son arrivée !
"Je vais signer l'autorisation de duel et nous ferons pression sur les Phénix pour que cela se fasse dans les jours à venir. Si ce ne sont pas des poules mouillées, ils seront d'accord pour qu'on ne tarde pas !
"Voilà, c'est tout... Tâche donc de sauver la face, Mitsurugi-san !
Notre héros s'inclina encore bien bas, se frappa le front à terre et sortit humblement.
Rouge de honte, il quitta le palais et la Cité sur le champ. Aussitôt rentré chez lui, il se fit amener Sazen et lui dit, humblement mais fermement, qu'il allait avoir besoin d'entraînement !
A suivre...
