29-12-2009, 01:22 PM
(This post was last modified: 29-12-2009, 02:39 PM by Darth Nico.)
COPS - Saison 2, Épisode 1
La mort des chiens
Jade et Colombo sont autorisées à passer dans le bureau du lieutenant Hawkins. Celui-ci, qui se fait servir un nouveau café, explique la prise d'otage dont s'occupent Black Dog et Reito. Il a le procureur au téléphone pour la troisième fois, et même le capitaine Skripnik s'inquiète de l'avancée des négociations... Ils savent que c'est Reito seul qui a le droit de négocier et qu'il n'a aucune formation en la matière...
Mais Hawkins a quand même cinq minutes à accorder aux deux femmes, pour leur "petite" affaire d'enlèvement. Le lieutenant se fait ré-expliquer la situation :
- Et donc, vous êtes ressorties avec ce Brisbane ?
- Oui, nous l'avons laissé à l'ambulance. Nous sommes rentrées, et en chemin, le téléphone a de nouveau sonné.
Le téléphone est sur le bureau, dans une pochette pour les preuves.
- Le type a rappelé ? Il vous a dit quoi cette fois ?
- Il a dit que cette fois, il avait été clément avec nous. Mais que ce n'était qu'un essai. Qu'il y aurait d'autres bombes du même type.
- Pas de revendication ?
- Non, pas encore.
Hawkins tapote sur son bureau, inquiet autant pour ce poseur de bombes que pour le cas de Rupert Swaim.
- Passez-moi l'agent Reito ! Où en est-il ?
On entend brièvement Reito, qui dit que la situation est stable. Black Dog est en place avec un fusil, le preneur d'otage n'a rien dit de plus. Le quartier est bouclé.
C'est à ce moment que le téléphone sous scellé se met à sonner. Colombo décroche :
- Ce cher monsieur Brisbane est entre de bonnes mains ?
- Vous ne l'avez pas trop abîmé, dit Jade. Faut-il vous en remercier ?
- Vous savez, Brisbane n'est pas grand'chose... Juste un fouineur trop curieux, qui a mis le nez dans nos histoires. Ce n'est qu'un avertissement. Il n'en sait pas assez sur nous pour mériter vraiment la mort.
- Si vous nous disiez ce que vous voulez...
- Ce n'est pas que je veuille... Vous savez, je suis un lecteur assidu de la Bible. C'est cela qui compte. Je m'intéresse surtout aux visions de l'enfer... A votre avis, pour vous policiers, qu'est-ce que cela peut être -l'enfer ?...
- Ah, l'enfer, c'est les autres, s'exclame Colombo. Jean-Paul Sartre !
On croirait entendre l'homme sourire :
- Sartre était un mécréant... Je parle d'une vision théologique...
- Vous prétendez décider qui va en enfer ou non ? demande Jade.
- Pourquoi pas...
- Vous voulez vous substituer à l'Eternel ?
- Oh non, notre Seigneur s'occupe de l'enfer après la mort. Moi, je me soucie de l'enfer ici-bas...
On sent l'homme qui change brusquement d'humeur.
- Bon, voici une indication pour la suite : la prochaine bombe est à côté de Silver Lake Reservoir, West Hollywood.
- Pourquoi vous en prendre à des gens ? Si vous nous rejoigniez, qu'on discute de la Bible tranquillement, autour d'une table ?
- Je n'ai pas dit que je m'en prenais à des gens...
Le téléphone raccroche. Le service d'écoute confirmera plus tard qu'il n'a pas pu retracer l'origine de l'appel. Le brouilleur est d'une qualité militaire.
Les deux femmes se précipitent déjà dans le parking.
Il leur faut une petite demi-heure, dans les bouchons de la mi-journée, pour arriver au réservoir. Jade s'est renseignée en route : Silver Lake Reservoir est en service pour les périodes de sécheresses. Le plan d'eau est entouré d'une aire de jeux, très fréquentée, surtout par ces chaleurs : les familles viennent jouer et se baigner. Akechi passe un appel pour faire évacuer cette zone et pour qu'on fouille les installations de traitement de l'eau.
Sur place, les deux agents trouvent la police de quartier en train de passer au peigne fin les rives du réservoir, le moindre bosquet, les cabanes... Une autre équipe parcourt le système de surveillance de l'eau.
- On n'a rien trouvé, annonce le lieutenant qui dirige les opérations.
Akechi se met en piste à son tour, tel un chien de chasse qui tombe en arrêt. C'est sûr, elle va trouver des indices... Jade, de plus en plus inquiète, ne sait par où commencer. Si déjà elle avait une idée minimale des revendications de ce dingue...
Akechi revient bredouille... Pas d'indice menant à la bombe... Le fond du réservoir a été inspecté, mais aucun explosif non plus. C'est alors que des employés en uniformes gris arrivent en courant, affolés.
- Nous travaillons au repaire là-bas... pour les animaux trouvés ! Nous venons de recevoir un appel disant qu'il y a une bombe chez nous... Le directeur a ordonné l'évacuation.
Jade et Akechi piquent déjà un nouveau sprint. Dans le feu de l'action, la Chinoise appelle l'équipe de déminage. Ça tombe bien, il y en a une déjà sur le terrain, à faire le planton devant l'immeuble où a lieu la prise d'otage gérée par Reito !
Les experts en explosifs annoncent donc qu'ils arrivent d'un coup d'hélicoptère, le temps de traverser la ville d'est en ouest !
Les deux femmes arment leurs révolvers et entrent dans le chenil. Elles entendent des chiens en cage aboyer, et les autres animaux, depuis les chats et les lapins jusqu'aux crocodiles et aux singes, tourner, affolés... C'est Akechi qui met la main sur la bombe : elle se trouve dans un placard de la salle d'opération du centre. A l'évidence, elle est d'un calibre supérieur à celle de l'immeuble de South Central.
- D'accord, murmure Jade, et bien, je crois qu'on ne va pas s'attarder !
Elles ressortent en courant, et ordonnent à la police d'évacuer les gens sur un rayon d'au moins deux cents mètres autour du chenil. L'hélicoptère pointe le bout de ses pales dans le ciel.
- Deux cents mètres ? Mais il va falloir une heure pour ça !
- Lieutenant, dit Jade, si vous tenez à la sécurité de nos concitoyens, je dirais que vous n'avez que quelques minutes !
Le lieutenant va à la première patrouilleuse et demande dans le haut-parleur aux habitants de quitter tranquillement les lieux. C'est heureusement jour de travail, les gens ne sont pas chez eux... sauf les bonnes, les petits enfants et les vieillards ! Les policiers doivent donc s'activer pour aider ce petit monde à aller respirer ailleurs.
L'hélicoptère du déminage se pose sur la pelouse du réservoir et les deux hommes courent au chenil. Ils n'ont pas le temps d'arriver qu'une déflagration les jette par terre ; des tuyaux d'eau explosent dans tout le quartier, les vitres sont fracassés, les égouts débordent, et un énorme nuage gorgé d'eau se dilate à la vitesse du son depuis le chenil, noyant d'un coup le quartier. L'onde se propage jusqu'au réservoir, vaporisant une partie de l'eau. Cela ne dure que quelques secondes, avant que la vapeur ne se condense à nouveau, et qu'une grosse averse ne trempe le Silver Lake neighborhood.
C'est la douche pour tout le monde, et en même temps le sauna ! On se croirait aux bains turques ! Les gens se retrouvent trempés par l'averse et par leur sueur. Plusieurs personnes âgées font un malaise à cause de la température. Les visages sont rouges comme des tomates.
La pluie se disperse enfin. Les premiers qu'on entend parler sont les démineurs :
- Putain, c'est vraiment pas notre jour !
Le brouillard mouillé se déchire et on retrouve le ciel bleu. A nouveau, aucun dégât matériel sinon superficiel. Les membres du déminage entrent dans le chenil, et en ressortent presque aussitôt :
- Venez voir si vous voulez, crient-ils aux COPS.
Jade et Akechi entrent, et découvrent les corps desséchés des bêtes. Des momies animales.
- On connaît ça, dit le démineur. "Bombe froide", c'est le surnom de cette chose... Vaporise l'eau. Donc y compris l'eau des organismes. Aucun dégât matériel à proprement parler, mais c'est une cocotte-minute... Bain-marie pour tout le monde !
- Mais attendez, ce genre d'armes non conventionnelles, ce n'est pas utilisé en dehors des situations de guerre ?
- Généralement, non... Les terroristes ne sont pas si sophistiqués d'habitude. Ils veulent de l'explosion, de la destruction bien visible... Ils ne finassent pas.
On ressort du chenil ; les deux experts emmènent les restes de la bombe pour analyse. Le téléphone sonne encore :
- Agent Akechi à l'appareil.
- Bien... Celle-ci était plus grosse que la première, et la suivante le sera encore plus. Nous approchons de l'enfer, policier. Sauf si chacun y met de la bonne volonté... Après tout, vous les COPS, vous êtes les Anges de la Cité des Anges, non ? Alors, c'est à vous de savoir si cette ville peut être sauvée de la damnation, ou s'il n'y a plus d'espoir.
Jade arrache le téléphone à sa coéquipière :
- Vous voulez quoi à la fin ?
- Je veux que vous nous livriez l'ancien maire de la ville. Vous avez quarante-huit heures.
- Il est hors de question de vous livrer quelqu'un.
- Vous aurez le temps d'y repenser, agent Jade. Sachez que nous nous faisons appeler les Serpents-Jumeaux. Alors, je vous conseille de réfléchir.
La communication se coupe. Jade a un frisson qui la parcourt des pieds à la tête. L'organisation terroriste qui a enlevé Black Dog il y a deux mois est de retour. Ces cinglés de l'ésotérisme et des légendes franc-maçonnes remettent le couvert, sur fond de thème apocalyptique.
La mort du loup blanc
La gestion de la prise d'otage s'enlise. Reito a gagné en partie la confiance du ravisseur, mais il ne dit rien depuis presque deux heures. Black Dog est vautré dans le canapé du Pakistanais, les snipers sont en place, mais une sorte de confusion et de lourdeur règne. Personne ne sait comment avancer, ni le preneur d'otage ni les policiers en face. On est là, on s'affaire, on tourne en rond, sans que ça fasse avancer le schmilblick. Plusieurs fois, Reito a eu le type au téléphone, qui prétend faire avouer quelque chose d'ignoble à Rupert Swaim. On a entendu ce dernier en sourdine, nier qu'il sache quoi que ce soit. Des images ont été prises du ravisseur, mais les volets le protègent. On ignore qui il peut être. L'expert négociateur sur place peut juste dire que c'est quelqu'un qui est relativement maître de lui, et qu'il a de l'éducation. Pour le reste...
Quant à Rupert Swaim, il nie connaître son ravisseur et ce qu'il veut (pour le peu qu'on l'a entendu) mais il est quand même venu avec des documents sous le bras...
Le soleil est au zénith, et cogne impitoyablement. Le Pakistanais a gentiment approché un ventilo de Black Dog. Dans l'immeuble, le jeune dans son ascenseur tourne comme un fauve en cage. Les gens sont agglutinés au premier étage, et se penchent par la rambarde. Tout le monde a les nerfs en pelote.
Il est presque 14h quand le ravisseur rappelle :
- Écoutez-moi, agent Swagger... Écoutez-le, je devrais dire... Hein, tu vas parler, ordure ! Sale fumier ! Dis-leur... Dis-leur putain !
- Je ne sais rien...
Reito ne sait pas si Swaim est sincère ou s'il cherche à gagner du temps.
- Je vais vous dire, je vais vous dire...
On sent que le ravisseur approche du bout du rouleau.
- Mon nom est John Laurentiis. Je suis maître d'hôtel... Non, j'étais, je devrais dire... Je travaillais au Wyatt Intercontinental de Miami... M. Swaim est venu faire une expertise... Et là, j'ai trouvé des documents, alors que je venais livrer un repas dans sa chambre, qu'il était sous sa douche... Hein, dis-leur ! Allez ! On t'écoute !
Reito a déjà transmis les informations. Il ne faut que quelques minutes pour obtenir le dossier de ce John Laurentiis auprès de Wyatt - California. Trente ans de maison, bons états de service.
- Swagger, vous êtes encore là ?... Voilà, je vais vous dire... J'ai 54 ans... Je ne verrai pas ma retraite, ni mes petits enfants... Ma fille est enceinte... Mais moi, on m'a diagnostiqué un cancer, en phase terminale... Vous voyez, je n'ai rien à perdre. Alors, je vais vous dire : ce salopard de Swaim finance une organisation terroriste qui se fait appeler les Serpents-Jumeaux ! Vous entendez ! Il détourne de l'argent depuis des années pour les financer !... Avoue-le ! Tiens !
Des coups sourds. La ligne coupe.
Sur son canapé, Black Dog en a des sueurs froides... Il se souvient encore du club, de la pute, de l'enlèvement, du camp dans le désert et de son évasion... Ses sueurs froides passent et il se rassoit, l'oeil dans la lunette. C'est maintenant l'honorable Swaim qu'il a dans le viseur. Ce gars-là est une mine d'information.
Il appelle Reito :
- Écoute-moi ! Dis à Laurentiis qu'on est dans le même camp ! Qu'on enquête depuis des mois sur les Serpents-Jumeaux ! Qu'on veut n'importe quelle information sur eux ! Dis-lui que s'il relâche Swaim, on le laisse filer...
Dans l'état actuel des choses, Black Dog serait limite près à tenir cette promesse : laisser partir le maître d'hôtel, quitte à ce qu'il se fasse attraper plus tard...
Reito rappelle Laurentiis. Celui-ci a du mal à en croire ses oreilles :
- Vous êtes sérieux ?... Vous connaissez déjà ces gars-là ?...
- Nous sommes avec vous, monsieur... Nous sommes là pour vous aider.
Le négociateur lève le pouce pour dire à Reito que c'est bien.
- Je veux sortir d'ici vivant, fait Laurentiis, les larmes aux yeux... Moi je ne suis qu'un pauvre type. Je suis condamné. C'est lui l'ordure. J'ai des papiers pour preuves. Il m'en a apporté... C'est lui, vous comprenez, agent Swagger.
Notre héros comprend qu'il est le dernier espoir d'un homme qui n'a plus de raison d'y croire.
- On va organiser votre sortie, M. Laurentiis.
Les démineurs qui ont fait un saut à West Hollywood pour l'alerte à la bombe gérée par Akechi et Jade sont de retour.
Black Dog décide de changer de poste. Il va aller cueillir Swaim en personne. Il signale sa tentative aux snipers, qui gardent l'immeuble en joue.
- Appelez-moi l'hélico ! Il faut que je passe par le haut !
Black Dog démonte son fusil, l'emporte, remercie encore son hôte, et monte sur le toit. L'hélico est là. Il y monte en vitesse et se fait descendre sur le toit en face. Il y a douze étages ; la prise d'otage est au sixième. Il descend par la trappe, prend l'escalier en sautant par-dessus les rambardes. C'est au niveau du septième qu'il voit un nouveau détecteur de mouvement.
- Merde !
Il remonte au huitième et va à la fenêtre du couloir. De là, il aperçoit la fenêtre de la salle de bains de l'appartement de Laurentiis. Il commence à s'équiper d'un harnais et de corde et il enjambe l'appui de la fenêtre.
- Black Dog en position... Je tente l'assaut direct.
- Bien reçu, dit le sniper. On surveille...
Notre COPS vérifie son équipement. Soudain, les tireurs le rappellent :
- Alerte... On capte un autre tireur, sur un toit voisin... Merde, le drone signale un fusil de calibre... Confirmation ! Un autre sniper ! Vite, demandons correction visuelle par drone !
Et Black Dog qui se retrouve les pieds dans le vide, à la merci du moindre tireur myope qui passerait par là !
- On le tient !
Black Dog voit un des snipers qui court sur le toit d'en face. Soudain, il le voit s'abattre, avec une traînée de sang qui lui gicle de la tête. D'un coup, le COPS remonte sur la fenêtre et se jette dans le couloir.
Il se défait en vitesse de son harnais et sort son révolver.
- Il se passe quoi là ?
Laurentiis commence à sérieusement perdre les pédales.
- Écoutez, nous venons vous sortir de là, dit Reito. Mais laissez-nous désactiver vos détecteurs... Faites ce qu'on vous dit, et dans deux minutes, vous êtes dehors...
- Ça va, ça va, je les débranche, voilà...
- Ils sont débranchés ? demande Reito, impatient.
- Oui, je vous promets...
Black Dog a entendu et court au sixième. Il se plaque près de la porte.
- Monsieur Laurentiis, COPS ! Ouvrez-moi ! Je viens vous sortir de là !
Et dire que pendant ce temps, un sniper se promène en liberté sur les toits, après avoir abattu un tireur du LAPD !
- Je viens, je viens...
Laurentiis hésite encore.
- Qui êtes-vous ?
Black Dog met sa plaque sur le judas :
- COPS ! Ouvrez !...
La porte se déverrouille, Black Dog se précipite. Les volets éclatent à ce moment, et Laurentiis prend un tir en pleine tête. Swaim, à genoux par terre, se jette sur le côte, et reçoit une balle dans l'épaule. Black Dog s'est jeté derrière un meuble. Il braque devant lui... Laurentiis ne bouge plus. Il a le cerveau répandu au sol. Swaim est agité de soubresauts incontrôlables. Il bave et crache du sang... Black Dog le soulève comme il peut.
Au rez-de-chaussée, les occupants de l'immeuble se déversent affolés dans la rue. Le type de l'ascenseur part en hurlant. La police accueille les gens dehors. La cellule psychologique est en route. Les ambulanciers grimpent au sixième et prennent Swaim. Black Dog, furieux, remonte sur le toit. Il ouvre la voix pour les deux brancardiers :
- Si on peut profiter de votre hélico, on ira plus vite à l'hosto !
- Pas de problème ! Je les appelle !
Le pilote se met en vol stationnaire au-dessus du toit. Black Dog récupère son fusil et aide les infirmiers à embarquer Swaim à bord. Il grimpe à son tour.
- Vous l'avez ou quoi ? crie notre héros dans la radio.
- Je l'ai perdu, crie le tireur. Il a disparu.
- Tant pis...
Black Dog se jure que ce fumier de tireur ne perd rien pour attendre. L'hélicoptère décolle, chargé à bloc. C'est alors qu'un policier désigne un des toits : Black Dog aperçoit un type aux cheveux blancs, portant une valise allongée, qui court vers une entrée d'immeuble.
- Approchez-vous ! crie Black Dog.
- On va le perdre ! crie l'infirmier.
- J'en ai pas pour des heures !
Le COPS s'arnache en vitesse et se penche au-dehors. Le type sur le toit l'a aperçu, a vu son fusil, et a jeté sa valise à terre. Il l'ouvre et commence à monter sa propre arme. Dans l'hélicoptère qui amorce son virage, Black Dog remonte le canon, la crosse, la lunette, et se met en position, souriant d'un air confiant :
- Mettez-vous en stationnaire ! ordonne-t-il.
- Mais il va y passer ! On n'a pas le temps, dit l'infirmier.
Le pilote ne sait pas à qui obéir...
- Bon, c'est pas grave, dit Black Dog. Continuez comme si je n'étais pas là !
Le pilote va juste amorcer un virage au-dessus du toit, mais sans ralentir.
Le type en bas est presque prêt, il n'a plus qu'à enclencher sa lunette... Non, il ne va pas avoir le temps... Il va le faire à l'œil nu... L'hélicoptère penche dangereusement dans un virage serré. Black Dog tourne lentement son fusil, pour corriger la rotation de l'hélicoptère. Les données défilent dans la lunette... Il retient son souffle et tire : la balle part et fait exploser la tête du tireur. Il est projeté à terre sur trois mètre, dans une grande traînée de sang.
Black Dog jette son fusil dans l'appareil et remonte à bord.
L'hélicoptère remonte en chandelle et peut enfin respirer.
Black Dog s'est calé dans un coin de l'appareil et fait craquer ses doigts. Le pauvre type en face ignorait qu'il n'a pas l'habitude de lâcher sa proie.
Il apprendra plus tard que ce tireur était un ancien employé occasionnel du Mossad, appelé Sean Carrington, alias White Wolf.
Au commissariat, tout le monde se lève pour féliciter notre héros de ce tir d'anthologie. Black Dog fait le modeste, remercie... Mais il reprend son sérieux aussitôt quand il voit Jade et Akechi : ils ont à parler des Serpents-Jumeaux.
A suivre...
La mort des chiens
Jade et Colombo sont autorisées à passer dans le bureau du lieutenant Hawkins. Celui-ci, qui se fait servir un nouveau café, explique la prise d'otage dont s'occupent Black Dog et Reito. Il a le procureur au téléphone pour la troisième fois, et même le capitaine Skripnik s'inquiète de l'avancée des négociations... Ils savent que c'est Reito seul qui a le droit de négocier et qu'il n'a aucune formation en la matière...
Mais Hawkins a quand même cinq minutes à accorder aux deux femmes, pour leur "petite" affaire d'enlèvement. Le lieutenant se fait ré-expliquer la situation :
- Et donc, vous êtes ressorties avec ce Brisbane ?
- Oui, nous l'avons laissé à l'ambulance. Nous sommes rentrées, et en chemin, le téléphone a de nouveau sonné.
Le téléphone est sur le bureau, dans une pochette pour les preuves.
- Le type a rappelé ? Il vous a dit quoi cette fois ?
- Il a dit que cette fois, il avait été clément avec nous. Mais que ce n'était qu'un essai. Qu'il y aurait d'autres bombes du même type.
- Pas de revendication ?
- Non, pas encore.
Hawkins tapote sur son bureau, inquiet autant pour ce poseur de bombes que pour le cas de Rupert Swaim.
- Passez-moi l'agent Reito ! Où en est-il ?
On entend brièvement Reito, qui dit que la situation est stable. Black Dog est en place avec un fusil, le preneur d'otage n'a rien dit de plus. Le quartier est bouclé.
C'est à ce moment que le téléphone sous scellé se met à sonner. Colombo décroche :
- Ce cher monsieur Brisbane est entre de bonnes mains ?
- Vous ne l'avez pas trop abîmé, dit Jade. Faut-il vous en remercier ?
- Vous savez, Brisbane n'est pas grand'chose... Juste un fouineur trop curieux, qui a mis le nez dans nos histoires. Ce n'est qu'un avertissement. Il n'en sait pas assez sur nous pour mériter vraiment la mort.
- Si vous nous disiez ce que vous voulez...
- Ce n'est pas que je veuille... Vous savez, je suis un lecteur assidu de la Bible. C'est cela qui compte. Je m'intéresse surtout aux visions de l'enfer... A votre avis, pour vous policiers, qu'est-ce que cela peut être -l'enfer ?...
- Ah, l'enfer, c'est les autres, s'exclame Colombo. Jean-Paul Sartre !
On croirait entendre l'homme sourire :
- Sartre était un mécréant... Je parle d'une vision théologique...
- Vous prétendez décider qui va en enfer ou non ? demande Jade.
- Pourquoi pas...
- Vous voulez vous substituer à l'Eternel ?
- Oh non, notre Seigneur s'occupe de l'enfer après la mort. Moi, je me soucie de l'enfer ici-bas...
On sent l'homme qui change brusquement d'humeur.
- Bon, voici une indication pour la suite : la prochaine bombe est à côté de Silver Lake Reservoir, West Hollywood.
- Pourquoi vous en prendre à des gens ? Si vous nous rejoigniez, qu'on discute de la Bible tranquillement, autour d'une table ?
- Je n'ai pas dit que je m'en prenais à des gens...
Le téléphone raccroche. Le service d'écoute confirmera plus tard qu'il n'a pas pu retracer l'origine de l'appel. Le brouilleur est d'une qualité militaire.
Les deux femmes se précipitent déjà dans le parking.
Il leur faut une petite demi-heure, dans les bouchons de la mi-journée, pour arriver au réservoir. Jade s'est renseignée en route : Silver Lake Reservoir est en service pour les périodes de sécheresses. Le plan d'eau est entouré d'une aire de jeux, très fréquentée, surtout par ces chaleurs : les familles viennent jouer et se baigner. Akechi passe un appel pour faire évacuer cette zone et pour qu'on fouille les installations de traitement de l'eau.
Sur place, les deux agents trouvent la police de quartier en train de passer au peigne fin les rives du réservoir, le moindre bosquet, les cabanes... Une autre équipe parcourt le système de surveillance de l'eau.
![[Image: Silver-Lake-Reservoir-20080406084737.jpg]](http://www.citydictionary.com/Uploaded/Images/Silver-Lake-Reservoir-20080406084737.jpg)
- On n'a rien trouvé, annonce le lieutenant qui dirige les opérations.
Akechi se met en piste à son tour, tel un chien de chasse qui tombe en arrêt. C'est sûr, elle va trouver des indices... Jade, de plus en plus inquiète, ne sait par où commencer. Si déjà elle avait une idée minimale des revendications de ce dingue...
Akechi revient bredouille... Pas d'indice menant à la bombe... Le fond du réservoir a été inspecté, mais aucun explosif non plus. C'est alors que des employés en uniformes gris arrivent en courant, affolés.
- Nous travaillons au repaire là-bas... pour les animaux trouvés ! Nous venons de recevoir un appel disant qu'il y a une bombe chez nous... Le directeur a ordonné l'évacuation.
Jade et Akechi piquent déjà un nouveau sprint. Dans le feu de l'action, la Chinoise appelle l'équipe de déminage. Ça tombe bien, il y en a une déjà sur le terrain, à faire le planton devant l'immeuble où a lieu la prise d'otage gérée par Reito !
Les experts en explosifs annoncent donc qu'ils arrivent d'un coup d'hélicoptère, le temps de traverser la ville d'est en ouest !
Les deux femmes arment leurs révolvers et entrent dans le chenil. Elles entendent des chiens en cage aboyer, et les autres animaux, depuis les chats et les lapins jusqu'aux crocodiles et aux singes, tourner, affolés... C'est Akechi qui met la main sur la bombe : elle se trouve dans un placard de la salle d'opération du centre. A l'évidence, elle est d'un calibre supérieur à celle de l'immeuble de South Central.
- D'accord, murmure Jade, et bien, je crois qu'on ne va pas s'attarder !
Elles ressortent en courant, et ordonnent à la police d'évacuer les gens sur un rayon d'au moins deux cents mètres autour du chenil. L'hélicoptère pointe le bout de ses pales dans le ciel.
- Deux cents mètres ? Mais il va falloir une heure pour ça !
- Lieutenant, dit Jade, si vous tenez à la sécurité de nos concitoyens, je dirais que vous n'avez que quelques minutes !
Le lieutenant va à la première patrouilleuse et demande dans le haut-parleur aux habitants de quitter tranquillement les lieux. C'est heureusement jour de travail, les gens ne sont pas chez eux... sauf les bonnes, les petits enfants et les vieillards ! Les policiers doivent donc s'activer pour aider ce petit monde à aller respirer ailleurs.
L'hélicoptère du déminage se pose sur la pelouse du réservoir et les deux hommes courent au chenil. Ils n'ont pas le temps d'arriver qu'une déflagration les jette par terre ; des tuyaux d'eau explosent dans tout le quartier, les vitres sont fracassés, les égouts débordent, et un énorme nuage gorgé d'eau se dilate à la vitesse du son depuis le chenil, noyant d'un coup le quartier. L'onde se propage jusqu'au réservoir, vaporisant une partie de l'eau. Cela ne dure que quelques secondes, avant que la vapeur ne se condense à nouveau, et qu'une grosse averse ne trempe le Silver Lake neighborhood.
C'est la douche pour tout le monde, et en même temps le sauna ! On se croirait aux bains turques ! Les gens se retrouvent trempés par l'averse et par leur sueur. Plusieurs personnes âgées font un malaise à cause de la température. Les visages sont rouges comme des tomates.
La pluie se disperse enfin. Les premiers qu'on entend parler sont les démineurs :
- Putain, c'est vraiment pas notre jour !
Le brouillard mouillé se déchire et on retrouve le ciel bleu. A nouveau, aucun dégât matériel sinon superficiel. Les membres du déminage entrent dans le chenil, et en ressortent presque aussitôt :
- Venez voir si vous voulez, crient-ils aux COPS.
Jade et Akechi entrent, et découvrent les corps desséchés des bêtes. Des momies animales.
- On connaît ça, dit le démineur. "Bombe froide", c'est le surnom de cette chose... Vaporise l'eau. Donc y compris l'eau des organismes. Aucun dégât matériel à proprement parler, mais c'est une cocotte-minute... Bain-marie pour tout le monde !
- Mais attendez, ce genre d'armes non conventionnelles, ce n'est pas utilisé en dehors des situations de guerre ?
- Généralement, non... Les terroristes ne sont pas si sophistiqués d'habitude. Ils veulent de l'explosion, de la destruction bien visible... Ils ne finassent pas.
On ressort du chenil ; les deux experts emmènent les restes de la bombe pour analyse. Le téléphone sonne encore :
- Agent Akechi à l'appareil.
- Bien... Celle-ci était plus grosse que la première, et la suivante le sera encore plus. Nous approchons de l'enfer, policier. Sauf si chacun y met de la bonne volonté... Après tout, vous les COPS, vous êtes les Anges de la Cité des Anges, non ? Alors, c'est à vous de savoir si cette ville peut être sauvée de la damnation, ou s'il n'y a plus d'espoir.
Jade arrache le téléphone à sa coéquipière :
- Vous voulez quoi à la fin ?
- Je veux que vous nous livriez l'ancien maire de la ville. Vous avez quarante-huit heures.
- Il est hors de question de vous livrer quelqu'un.
- Vous aurez le temps d'y repenser, agent Jade. Sachez que nous nous faisons appeler les Serpents-Jumeaux. Alors, je vous conseille de réfléchir.
La communication se coupe. Jade a un frisson qui la parcourt des pieds à la tête. L'organisation terroriste qui a enlevé Black Dog il y a deux mois est de retour. Ces cinglés de l'ésotérisme et des légendes franc-maçonnes remettent le couvert, sur fond de thème apocalyptique.
La mort du loup blanc
La gestion de la prise d'otage s'enlise. Reito a gagné en partie la confiance du ravisseur, mais il ne dit rien depuis presque deux heures. Black Dog est vautré dans le canapé du Pakistanais, les snipers sont en place, mais une sorte de confusion et de lourdeur règne. Personne ne sait comment avancer, ni le preneur d'otage ni les policiers en face. On est là, on s'affaire, on tourne en rond, sans que ça fasse avancer le schmilblick. Plusieurs fois, Reito a eu le type au téléphone, qui prétend faire avouer quelque chose d'ignoble à Rupert Swaim. On a entendu ce dernier en sourdine, nier qu'il sache quoi que ce soit. Des images ont été prises du ravisseur, mais les volets le protègent. On ignore qui il peut être. L'expert négociateur sur place peut juste dire que c'est quelqu'un qui est relativement maître de lui, et qu'il a de l'éducation. Pour le reste...
Quant à Rupert Swaim, il nie connaître son ravisseur et ce qu'il veut (pour le peu qu'on l'a entendu) mais il est quand même venu avec des documents sous le bras...
Le soleil est au zénith, et cogne impitoyablement. Le Pakistanais a gentiment approché un ventilo de Black Dog. Dans l'immeuble, le jeune dans son ascenseur tourne comme un fauve en cage. Les gens sont agglutinés au premier étage, et se penchent par la rambarde. Tout le monde a les nerfs en pelote.
Il est presque 14h quand le ravisseur rappelle :
- Écoutez-moi, agent Swagger... Écoutez-le, je devrais dire... Hein, tu vas parler, ordure ! Sale fumier ! Dis-leur... Dis-leur putain !
- Je ne sais rien...
Reito ne sait pas si Swaim est sincère ou s'il cherche à gagner du temps.
- Je vais vous dire, je vais vous dire...
On sent que le ravisseur approche du bout du rouleau.
- Mon nom est John Laurentiis. Je suis maître d'hôtel... Non, j'étais, je devrais dire... Je travaillais au Wyatt Intercontinental de Miami... M. Swaim est venu faire une expertise... Et là, j'ai trouvé des documents, alors que je venais livrer un repas dans sa chambre, qu'il était sous sa douche... Hein, dis-leur ! Allez ! On t'écoute !
Reito a déjà transmis les informations. Il ne faut que quelques minutes pour obtenir le dossier de ce John Laurentiis auprès de Wyatt - California. Trente ans de maison, bons états de service.
- Swagger, vous êtes encore là ?... Voilà, je vais vous dire... J'ai 54 ans... Je ne verrai pas ma retraite, ni mes petits enfants... Ma fille est enceinte... Mais moi, on m'a diagnostiqué un cancer, en phase terminale... Vous voyez, je n'ai rien à perdre. Alors, je vais vous dire : ce salopard de Swaim finance une organisation terroriste qui se fait appeler les Serpents-Jumeaux ! Vous entendez ! Il détourne de l'argent depuis des années pour les financer !... Avoue-le ! Tiens !
Des coups sourds. La ligne coupe.
Sur son canapé, Black Dog en a des sueurs froides... Il se souvient encore du club, de la pute, de l'enlèvement, du camp dans le désert et de son évasion... Ses sueurs froides passent et il se rassoit, l'oeil dans la lunette. C'est maintenant l'honorable Swaim qu'il a dans le viseur. Ce gars-là est une mine d'information.
Il appelle Reito :
- Écoute-moi ! Dis à Laurentiis qu'on est dans le même camp ! Qu'on enquête depuis des mois sur les Serpents-Jumeaux ! Qu'on veut n'importe quelle information sur eux ! Dis-lui que s'il relâche Swaim, on le laisse filer...
Dans l'état actuel des choses, Black Dog serait limite près à tenir cette promesse : laisser partir le maître d'hôtel, quitte à ce qu'il se fasse attraper plus tard...
Reito rappelle Laurentiis. Celui-ci a du mal à en croire ses oreilles :
- Vous êtes sérieux ?... Vous connaissez déjà ces gars-là ?...
- Nous sommes avec vous, monsieur... Nous sommes là pour vous aider.
Le négociateur lève le pouce pour dire à Reito que c'est bien.
- Je veux sortir d'ici vivant, fait Laurentiis, les larmes aux yeux... Moi je ne suis qu'un pauvre type. Je suis condamné. C'est lui l'ordure. J'ai des papiers pour preuves. Il m'en a apporté... C'est lui, vous comprenez, agent Swagger.
Notre héros comprend qu'il est le dernier espoir d'un homme qui n'a plus de raison d'y croire.
- On va organiser votre sortie, M. Laurentiis.
Les démineurs qui ont fait un saut à West Hollywood pour l'alerte à la bombe gérée par Akechi et Jade sont de retour.
Black Dog décide de changer de poste. Il va aller cueillir Swaim en personne. Il signale sa tentative aux snipers, qui gardent l'immeuble en joue.
- Appelez-moi l'hélico ! Il faut que je passe par le haut !
Black Dog démonte son fusil, l'emporte, remercie encore son hôte, et monte sur le toit. L'hélico est là. Il y monte en vitesse et se fait descendre sur le toit en face. Il y a douze étages ; la prise d'otage est au sixième. Il descend par la trappe, prend l'escalier en sautant par-dessus les rambardes. C'est au niveau du septième qu'il voit un nouveau détecteur de mouvement.
- Merde !
Il remonte au huitième et va à la fenêtre du couloir. De là, il aperçoit la fenêtre de la salle de bains de l'appartement de Laurentiis. Il commence à s'équiper d'un harnais et de corde et il enjambe l'appui de la fenêtre.
- Black Dog en position... Je tente l'assaut direct.
- Bien reçu, dit le sniper. On surveille...
Notre COPS vérifie son équipement. Soudain, les tireurs le rappellent :
- Alerte... On capte un autre tireur, sur un toit voisin... Merde, le drone signale un fusil de calibre... Confirmation ! Un autre sniper ! Vite, demandons correction visuelle par drone !
Et Black Dog qui se retrouve les pieds dans le vide, à la merci du moindre tireur myope qui passerait par là !
- On le tient !
Black Dog voit un des snipers qui court sur le toit d'en face. Soudain, il le voit s'abattre, avec une traînée de sang qui lui gicle de la tête. D'un coup, le COPS remonte sur la fenêtre et se jette dans le couloir.
Il se défait en vitesse de son harnais et sort son révolver.
- Il se passe quoi là ?
Laurentiis commence à sérieusement perdre les pédales.
- Écoutez, nous venons vous sortir de là, dit Reito. Mais laissez-nous désactiver vos détecteurs... Faites ce qu'on vous dit, et dans deux minutes, vous êtes dehors...
- Ça va, ça va, je les débranche, voilà...
- Ils sont débranchés ? demande Reito, impatient.
- Oui, je vous promets...
Black Dog a entendu et court au sixième. Il se plaque près de la porte.
- Monsieur Laurentiis, COPS ! Ouvrez-moi ! Je viens vous sortir de là !
Et dire que pendant ce temps, un sniper se promène en liberté sur les toits, après avoir abattu un tireur du LAPD !
- Je viens, je viens...
Laurentiis hésite encore.
- Qui êtes-vous ?
Black Dog met sa plaque sur le judas :
- COPS ! Ouvrez !...
La porte se déverrouille, Black Dog se précipite. Les volets éclatent à ce moment, et Laurentiis prend un tir en pleine tête. Swaim, à genoux par terre, se jette sur le côte, et reçoit une balle dans l'épaule. Black Dog s'est jeté derrière un meuble. Il braque devant lui... Laurentiis ne bouge plus. Il a le cerveau répandu au sol. Swaim est agité de soubresauts incontrôlables. Il bave et crache du sang... Black Dog le soulève comme il peut.
Au rez-de-chaussée, les occupants de l'immeuble se déversent affolés dans la rue. Le type de l'ascenseur part en hurlant. La police accueille les gens dehors. La cellule psychologique est en route. Les ambulanciers grimpent au sixième et prennent Swaim. Black Dog, furieux, remonte sur le toit. Il ouvre la voix pour les deux brancardiers :
- Si on peut profiter de votre hélico, on ira plus vite à l'hosto !
- Pas de problème ! Je les appelle !
Le pilote se met en vol stationnaire au-dessus du toit. Black Dog récupère son fusil et aide les infirmiers à embarquer Swaim à bord. Il grimpe à son tour.
- Vous l'avez ou quoi ? crie notre héros dans la radio.
- Je l'ai perdu, crie le tireur. Il a disparu.
- Tant pis...
Black Dog se jure que ce fumier de tireur ne perd rien pour attendre. L'hélicoptère décolle, chargé à bloc. C'est alors qu'un policier désigne un des toits : Black Dog aperçoit un type aux cheveux blancs, portant une valise allongée, qui court vers une entrée d'immeuble.
- Approchez-vous ! crie Black Dog.
- On va le perdre ! crie l'infirmier.
- J'en ai pas pour des heures !
Le COPS s'arnache en vitesse et se penche au-dehors. Le type sur le toit l'a aperçu, a vu son fusil, et a jeté sa valise à terre. Il l'ouvre et commence à monter sa propre arme. Dans l'hélicoptère qui amorce son virage, Black Dog remonte le canon, la crosse, la lunette, et se met en position, souriant d'un air confiant :
- Mettez-vous en stationnaire ! ordonne-t-il.
- Mais il va y passer ! On n'a pas le temps, dit l'infirmier.
Le pilote ne sait pas à qui obéir...
- Bon, c'est pas grave, dit Black Dog. Continuez comme si je n'étais pas là !
Le pilote va juste amorcer un virage au-dessus du toit, mais sans ralentir.
Le type en bas est presque prêt, il n'a plus qu'à enclencher sa lunette... Non, il ne va pas avoir le temps... Il va le faire à l'œil nu... L'hélicoptère penche dangereusement dans un virage serré. Black Dog tourne lentement son fusil, pour corriger la rotation de l'hélicoptère. Les données défilent dans la lunette... Il retient son souffle et tire : la balle part et fait exploser la tête du tireur. Il est projeté à terre sur trois mètre, dans une grande traînée de sang.
Black Dog jette son fusil dans l'appareil et remonte à bord.
L'hélicoptère remonte en chandelle et peut enfin respirer.
Black Dog s'est calé dans un coin de l'appareil et fait craquer ses doigts. Le pauvre type en face ignorait qu'il n'a pas l'habitude de lâcher sa proie.
Il apprendra plus tard que ce tireur était un ancien employé occasionnel du Mossad, appelé Sean Carrington, alias White Wolf.
Au commissariat, tout le monde se lève pour féliciter notre héros de ce tir d'anthologie. Black Dog fait le modeste, remercie... Mais il reprend son sérieux aussitôt quand il voit Jade et Akechi : ils ont à parler des Serpents-Jumeaux.
A suivre...
