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17e Episode : L'ennemi de mon ennemi
#53
CHRONIQUES DE L'EMPIRE D'ÉMERAUDE


Yatsume marchait dans les rues de Medhin, la tête vide. Il lui fallait rentrer à Rokugan, c’était des semaines de voyage. Elle savait qu’il était dangereux de s’aventurer dans les montagnes à l’est du désert, car on les disait habitées de créatures gigantesques. Restait à faire le détour par les Royaumes d’Ivoire, par le chemin des marchands, vers le sud-est. Puis repasser dans la région dont Avishnar avait été prince, avec tous les risques que cela comportait –sans mentionner qu’ensuite, ce serait une incursion d’au moins trois jours dans l’Outremonde, en espérant ne pas être abattu à vue en arrivant en vue de la Muraille !

C’était à se demander si elle reverrait jamais Rokugan, sa fille… Tout cela pour ça !... Pour savoir qu’elle devait revenir d’où elle était partie ! C’était à cela que se résumait donc son périple : elle avait remué du sable !

Elle avait tout donné, comme ses acteurs qui finissent en nage à la fin de la pièce, comme ces généraux qui lancent leurs troupes pour un dernier assaut désespéré ! Elle n’avait à aucun moment économisé ses forces ; pendant le trajet entre la tour et Medhin, ils avaient enduré la fournaise, vu défiler des armées de samurai de la Ki-Rin avec la fière devise qui claquait au vent, « la chevauchée ou la mort » ; ils avaient passé un gouffre, franchi une falaise, trouvé mille moyens pour avancer encore, fait des détours à n’en plus finir… Et Yatsume avait choisi au ciel une étoile qui représentait sa fille, elle l’avait suivie. Elle n’avait cessé d’y croire, et elle n’avait vu que ces ruines, ces immortels déchus, un fou, des peuples braillards, la poussière et l’ennui…
Pourquoi les Ancêtres la mettaient-elle à si rude épreuve ?... Pour expier la mort de son mari, serait-elle condamnée à une errance infinie, dans les profondeurs inimaginables du désert ? L’avait-elle vraiment tué ?...

Elle végétait ainsi, comme si elle commençait à se pétrifier… Elle était à la sortie du bourg, avec face à elle ces montagnes majestueuses, sculptées par les dieux, la chaîne des sommets tâchés de neige… Elle recula devant une silhouette, eut un cri muet, étouffé par le vent ; elle recula encore d’un pas, à mesure que la forme se précisait. Elle ne voulait pas y croire. La dernière personne qu’elle s’attendait à rencontrer, sûrement un mirage de plus. Le début d’une seconde plongée dans la folie… (C’était ça, elle n’avait jamais quitté l’asile où elle avait mis sa fille au monde –fille qui n’avait jamais existé ! Jamais !... Pas de sable, rien que la neige, l’hiver de six années, l’enfer intérieur ; la pureté de la neige et des visages chéris.)

Elle tomba à genoux, vit le ciel nocturne basculer, les étoiles filer…
- Debout !
Elle gémissait…
- Debout !
Une forte poigne la tira, la remit debout. Elle vacilla, ferma les yeux. Montagnes sculptées, dessinées, mondes penchés…
- Yatsume ! Réponds !


Samurai


Mitsurugi.
C’était lui ! Et il était bien la preuve qu’elle n’avait pas quitté Rokugan. Elle n’avait pas bougé, pas bougé…
- Je t’ordonne de me répondre ! Sasuke et Mamoru sont là…

Oui, là, dans les souterrains du palais d’Ivoire de la Cité de la Pieuvre. Pas de désert, de tour, de nomades. Rien qu’une lente mort, les limbes du cœur qui n’ont pas de témoin.

- Les as-tu vus ?... Ils sont venus, il y a trois jours peut-être.

Elle renonça. Elle s’assit, elle dit que non, machinalement.

« Mille fois les tendres époux du jardin des rêves traversèrent la vallée des morts affamés ; harcelés, battus, humiliés, séparés… La mille et unième fois, ils moururent et devinrent des dieux, deux esprits au ciel entrelacés… » La prophétie d’Avishnar !

- Debout, suis-moi !

Mitsurugi l’avait à peine reconnue. Il la tenait par le bras, d’une poigne ferme. Elle n’était pas ivre mais c’est comme si elle flottait.


Samurai


Sasuke attendait que Kokamoru parle. Il était prêt à passer à d’autres méthodes, celles de ses salles d’interrogatoire.
On sentit alors le parquet craquer, certaines lattes se tordre sous l’effet d’une pression venue d’en-dessous, comme si des cafards grouillaient. Une main liquide noire sortit du bois, crispée, puis tout un bras. Le même liquide débordait du coffre où Petite Vérité avait été enfermée. Une autre main sortit du mur et agrippa Mamoru à la gorge ; une étreinte glaciale ; le rônin, suffoquant, s’en dégagea, tomba à genoux sur le sol mouvant, alors que d’autres mains surgissaient.

Sasuke invoquait mentalement les esprits du feu ; deux mains s’appuyaient sur le bois et Petite Vérité, difforme, enflée, étirée, apparaissait. Des ombres liquides coulaient, terrifiantes.
- Je vous avais dit de fuir, murmura Kokamoru.

Jotemon se redressait d’un coup, possédé. Mamoru le frappa ; la tête partit en arrière, sur un coup qui s’agrandit démesurément, et tout le corps de Jotemon craqua, se désarticula, ses bras touchaient terre ; il avança vers le rônin. Il reçut une boule de feu et partit à terre en hurlant. Sasuke hurla à son compagnon de s’enfuir par la fenêtre. Kokamoru sauta avant lui, les mains toujours attachées.
La chambre devenait un cloaque grouillant d’une vie ignoble. Des mains, des têtes se formaient dans les murs, Petite Vérité se distordaient et son visage se mettait à couler comme de la cire !
Des rires déments partaient de partout, venant d'ailleurs que de la bouche de Petite Vérité, qui riait en silence.

Sasuke, horrifié, mit le feu à la pièce et s’échappa le dernier. Lui et Mamoru tombèrent dans une ruelle. Kokamoru s’enfuyait ; ils lui coururent après. Une créature liquéfiée se forma devant eux, en silence, son énorme bouche pleine de dents et des griffes longues comme le bras.
Terrifiés, les deux hommes reculèrent. Mamoru vit alors un autre être difforme lui tomber dessus en sifflant. Sasuke se reprit, devint fou de rage et invoqua la puissance d’Osano-Wo en personne ! Un éclair blanc fracassa la créature, qui se mit à brûler de flammes blafardes, tandis que la première reculait.
Kokamoru était déjà loin. La poursuite reprit. En tirant sur ses poignets jusqu’au sang, le conseiller Scorpion parvint à se libérer en retenant un cri. Les larmes lui montaient aux yeux. Il vit une écurie avec des poneys et se jeta sur l’un d’eux. Sasuke et Mamoru arrivèrent juste derrière lui et sautèrent sur deux autres montures. Kokamoru partait à l’aveugle vers le désert. Ils galopèrent un moment ; Mamoru fut le premier à rattraper Kokamoru ; il prit son tetsubo et lui en balança un coup dans les côtes. Le cavalier se retourna en hurlant et sauta sur le rônin avec l’agilité d’un fauve. Le rônin roula par terre, saisi par une affreuse caricature d’homme, qui tremblait frénétiquement, et, détail horrifiant, n’avait plus de visage mais une surface parfaitement lisse ! Le poney de Mamoru et l’autre s’enfuirent, la bave aux lèvres. Celui de Sasuke se cabra. Le shugenja sauta à terre, se concentra à nouveau, tandis que Mamoru et son adversaire ectoplasmique luttaient et roulaient. Le rônin, qui avait le poing dur comme la pierre, assénait des coups propres à assommer un buffle, qui ne faisait que déformer la créature et la faire hurler, mais elle ne lâchait pas prise.

Sasuke abaissa violemment la main et un second éclair descendit des étoiles, qui éclata en plein sur l’horreur sans face. Mamoru, assourdi pour de bon, roula de côté et se tint les oreilles. Un vacarme insupportable y retentissait. Il recula, courbé en deux par la douleur, sans voir que le monstre derrière lui, se relevait, le corps liquéfié, semblable à une mare visqueuse soulevée par de grosses bulles.

Déliquescente, elle leva une sorte de pseudopode qui aurait pu être une main et envoya sur le rônin un éclair noir crépitant ; Mamoru partit au tapis. Il sentit son cœur s’arrêter, tous son corps devenir rigide ; il tressauta plusieurs fois, puis retomba, et les palpitations reprirent dans sa poitrine.
Une troupe de cavaliers, au moins dix, arrivaient ; les mêmes êtres qui hurlaient, et qui ressemblaient à des caricatures de Kokamoru. Sasuke fit se lever une barrière de feu autour de cette troupe. Les monstres reculèrent, terrifiés. L’un d’eux ne s’arrêta pas et alla s’immoler.
Puis le shugenja aida son compagnon à se relever ; ils partirent en courant vers Medhin. Le feu prenait aux cavaliers, qui périrent embrasés en fondant en un amas commun de matière poisseuse.



Samurai


Yatsume et Mitsurugi avaient entendu des cris et le bruit de la chevauchée. Ils virent passer un cavalier devant, à brides abattues. Yatsume reconnut Kokamoru et lui courut après. Mitsurugi suivit, la main sur le sabre. Ils arrivèrent au pied d’un petit temple entouré de colonnes torsadées.
Kokamoru se retrouva dos au mur.
- Rends-toi ! lui cria Mitsurugi, grondant de colère.

Le Scorpion fixait Yatsume. Mitsurugi s’approchait doucement, le sabre légèrement sorti du fourreau.
- Yatsume, lança le conseiller, j’ai voulu t’aider… J’ai invoqué le pouvoir de Yogo pour t’aider…
Yatsume s’arrêta, trébucha.
- Tais-toi…
Maintenant qu’elle était au bord de savoir, elle avait peur. Elle voulait pourtant aller au bout. Le Scorpion ne devait pas s’enfuir. Elle courut sur lui et le plaqua contre le mur ; Kokamoru eut une inspiration profonde, comme un souffle qui n’était pas le sien, et ils disparurent d’un coup dans les ombres !
Mitsurugi, dans l’obscurité, avait à peine vu ce qui s’était passé. Ahuri, il courut et ne trouva personne !

Il vit alors deux hommes accourir, épuisés. Il reconnut Sasuke et lui cria de venir. Le shugenja arriva, portant sur une épaule le massif Mamoru, qui s’écroula au sol.
- Il est en vie… mais il…
Sasuke ne savait pas comment expliquer !


Samurai


Un rayon de lune éclairait les colonnes torturées d’une salle immense, qui continuait à perte de vue. Yatsume lâcha Kokamoru, elle ne comprenait rien.
- Ecoute-moi…

Des coups sourds étaient frappés à la porte. Ils semblaient si lointains.
- J’avais peur, Yatsume… J’ai toujours eu peur. Peur du noir et des spectres… Peur pour moi et les autres… Quand j’étais au dojo, tu ne faisais pas attention à moi…
Il haletait. C’était trop tard pour le faire taire.
Yatsume s’adossa, saisie de vertige et de dégoût. Dégoût pour tous les êtres, dégoût incarné par Kokamoru.
- Je t’aimais… puis, ton mari…
Elle ne se souvenait même pas que Kokamoru avait fait le même dojo qu’elle.
- J’étais destinée à mon mari dès la naissance ! Tu n’avais aucune chance !
- Je l’ai haï, Yatsume… Profondément… J’aurais retourné la terre pour trouver un moyen de le tuer. Et j’ai su qu’il avait été corrompu…
- Pourquoi m’as-tu dit que c’était ce « Yaagoth » ?... C’est toi qui es un serviteur de ce démon ! De l’ancêtre maudit Yogo !...
- Je voulais… je devais trouver un moyen de le combattre… Je savais sa corruption. J’ai su presque en même temps que toi…
- Tu nous espionnais !
- Je ne pensais qu’à toi… Je n’avais que ce vice, obsessionnel. Non, même pas un vice. Défaire cette alliance monstrueuse pour toi. Je savais qu’il versait son sang pour les démons… Moi, je me suis enfui devant ce spectacle. J’étais terrifié par ce serviteur…
- Le pennagolan…
Tout s’éclairait… C’était si simple !
- Je suis parti dans les Sables Brûlants, je suis allé chercher le pouvoir de Yaagoth… Son nom m’a été soufflé par un membre de la famille Yogo qui avait déjà invoqué son nom. Une puissance capable seule de combattre l’Outremonde. Je suis allée la chercher pour toi. Je suis revenu, ne craignant plus rien. La peur avait disparu, j’étais libéré.
« Je l’ai tué, Yatsume. Je l’ai tué, j’ai frappé dix fois, vingt fois, il a agonisé alors que je l’étranglais car il ne voulait pas arrêter de respirer. La souillure giclait de partout, il était une éponge gorgée de mal… Le pennagolan était le seul témoin. Il a vu. Il est parti en courant parce qu’il avait vu que je pouvais tuer. Tuer…
« Toi, tu as cru avoir tué ton mari. Le clan te l’a laissé croire et t’a enfermée. Je suis venue te rendre visite. J’étais là quand un autre a voulu porter la main sur toi… Celui à qui tu as arraché le nez. Si tu n’avais pas attaquée la première, je l’aurais étranglé. Yogo me donnait la force d’arracher la tête d’un homme aussi facilement qu’on étrangle une poule !
« Et quand tu as accouché, j’ai veillé sur ta fille. Elle allait être emmenée par deux paysans qui l’auraient trucidée et enterrée dans le bois.

Yatsume faillit vomir. Elle s’assit, ses jambes ne la portaient plus. Kokamoru s’approcha en pleurant. Il était secoué par les sanglots et une haine dure, profonde, sûre d’elle-même.
- Ils allaient lui fracasser le crâne à coups de pioches. Ils l’avaient fait pour plein d’autres enfants. Ils ne les amenaient pas au temple de la Fortune des Sources, qui ne pouvait plus les accueillir et ils touchaient ensuite une récompense. Ils avaient trouvé un bois pour cela. Les enfants sont enterrés là-bas, sous la belle neige…
Il serrait Yatsume contre sa poitrine et lui caressait doucement les cheveux.
- Je suis arrivé à temps et je leur ai brisé la nuque. J’ai emmené l’enfant emmailloté. Si fragile, elle pleurait. Je l’ai laissée au temple où elle devait aller, avec une bonne somme pour la mère supérieure.
« Je suis venue la voir souvent, pour savoir si elle allait bien. Et j’ai appris que tu t’étais enfuie… Je suis malgré tout retourné voir ta fille…
Yatsume pleurait à chaudes larmes, défigurée par six années de chagrins et ces mois d’errance folle.
- Ta fille, Yatsume… Ou plutôt : notre fille.
Notre héroïne sursauta et Kokamoru la serra encore plus fort, lui caressait toujours les cheveux.
- Le soir où j’ai tué ton mari, j’ai demandé à Yogo de me prêter son apparence. Sous la lune, j’ai pris son visage, et je t’ai rejoint dans votre lit. J’ai passé la nuit avec toi… Et le lendemain, tu as trouvé ton mari , mort…

Yatsume eut un cri du plus profond désespoir. Elle revit tout défiler, elle revit la dernière nuit, l’homme qui était venu dans sa chambre… Elle releva les yeux vers Kokamoru, pour oser voir son tortionnaire, et, dans la lumière crue, elle vit qu’il n’avait plus de visage !
Asphyxiée, elle voulait se réveiller, que la danse du rêve cesse, mais rien ! Rien ! Le père de sa fille approchait d’elle, pitoyable, quémandant, d’une main qui tremblait… Elle fut prise d’une terreur qui aurait fendu le monde en deux et s’enfuit, hurlant pour devenir folle à jamais !
La porte du temple céda : Mitsurugi et Sasuke entrèrent, alors que Yatsume allait dans le sable, et hurlait et se débattait toute seule ! Mamoru, affaibli, se leva et la plaqua par terre en lui tenant les bras. Bientôt vaincue, Yatsume s’immobilisa. Elle n’eut pas la force de souffler à Mamoru de l’achever. Elle tendit la main quand elle se souvint que les deux Lions allaient retrouver Kokamoru, mais elle ne pouvait se dégager.


Samurai


Mitsurugi passait le premier, le sabre en main. Ils avancèrent vers le milieu du temple, qui était éclairé par la lune. Ils virent Asahina Jotemon qui leur faisait face, pendant que Kokamoru finissait d’accéder au toit par l’ouverture.
- Ecarte-toi !
- Attention à lui, fit Sasuke.
Jotemon ricana. Il leva les yeux vers Kokamoru, qui était debout sur le toit. Il tendit une main vers Sasuke, qui cria à Mitsurugi de s’écarter ; le shugenja poussa son ami derrière une colonne, et allait invoquer un pouvoir de protection. C’est alors qu’une lance vint transpercer de part en part Jotemon !
C’était un naginata, dont la lame de katana, étincelante, dégouttait des viscères et du sang blanchâtre du Réprouvé des Limbes. Jotemon s’effondra à terre, alors que Kokamoru poussait un cri de triomphe.
- Délivré ! Je suis délivré !...
Le Scorpion avait pris le naginata de Yatsume et venait de le lancer, rageur. Il partit en courant. Les deux Lions, furieux, agrippèrent une des colonnes torsadées et arrivèrent en quelques instants sur le toit.
Ils virent Kokamoru s’enfuir. Sasuke passa le doigt sur la lame de Mitsurugi, ce qui la rendit encore plus acérée, et invoqua son propre sabre de feu. Ils se jetèrent ensemble sur le conseiller et le transpercèrent deux fois chacun. Le Scorpion tomba ; ils le retournèrent et virent la tête de Petite Vérité !

Kokamoru était en bas. Yatsume était maintenue par Mamoru ; elle vit juste le Scorpion faire quelques pas, hors du temple, secoué d’un ricanement malsain et disparaître dans le sable.

Sur le toit, les deux Lions reprenaient leur souffle. Deux des Réprouvés échappés ne hanteraient plus le monde des vivants !
Le tour de Kokamoru viendrait vite !

Un attroupement avait commencé à se former autour du temple. Nos héros se réunirent devant les colonnades et firent face à la foule. S’il fallait se défendre contre la foule… Un miaulement… C’était le bakeneko qui arrivait. Il était suivi par Avishnar, qu’il était allé chercher à son auberge. La milice de la cité arrivait au pas de course.
Le chat fit une rapide danse devant nos héros et les cercles entrelacés s’illuminèrent. Ils sautèrent dans le passage et arrivèrent, la tête la première, couverts de sable, dans la neige.

Une épaisse couche qui amortit leur chute. Ils se relevèrent ; ils étaient au pied de la capitale des Crabes. On donnait une grande fête au palais. Des feux d’artifice partaient.

- L’ambassadeur Mitsurugi !
- Silence et ouvrez-nous !
Sasuke regarda les gardes dans les yeux, pour leur faire bien comprendre qu’ils ne devraient rien dire de cette arrivée nocturne.
- Yatsume, nous avons des choses à nous dire !
Mitsurugi la fit entrer la première dans le palais des Lions. Ils allèrent dormir et le lendemain, Yatsume était déjà repartie ! Elle n’avait rien dit à Mitsurugi.
Dans sa chambre, Doji Ikue avait pris son petit chat adoré dans ses bras et le faisait tourner.
- Oh le vilain minou qui s’était enfui ! Comment peux-tu être si vilain !
De sa fenêtre, la douce jeune fille aurait pu voir des pas qui allaient vers la porte nord. Les pas de Yatsume, équipée pour le froid, son naginata dans le dos, qui avançait face à la brume neigeuse. Elle irait au temple de la Fortune des Sources, elle en sortirait sa fille, et alors tout serait bien, oui, tout serait bien qui finirait bien.




SamuraiFORCE ET HONNEUR, SAMURAI !Samurai
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