14-08-2011, 01:40 PM
(This post was last modified: 14-08-2011, 01:42 PM by Darth Nico.)
The Third Man (1949, de Carol Reed, avec Orson Welles). Dans le Vienne d’après-guerre, tout le monde vit du marché noir. Holly Martins, écrivain de romans populaires, arrive pour retrouver son ami Harry Lime. Mais il ne pourra qu’assister à son enterrement : Harry a été tué dans un accident de voiture. Rapidement, l’écrivain comprend que son ami était impliqué dans de sombres trafics et que sa mort n’est peut-être pas accidentelle…
Chaque plan est magnifique, chaque séquence est un vrai bonheur. Dans un Vienne tout en ombres et lumières expressionnistes, avec les architectures baroques, les rues, les ruines, les jeux de miroirs et de perspectives, les plongées et contre-plongées, qui expriment les tourments des personnages et leur noirceur, un chef d’œuvre de bout en bout.
Zatôichi monogatari (1962, de Kenji Misumi, avec Shintarô Katsu). Zatoichi (Ichi le masseur) est un rônin itinérant. Aveugle, il est pourtant maître du sabre. Il va se retrouver pris dans une guerre entre deux clans. Il accepte d’en aider un mais le chef ennemi a embauché un autre rônin tout aussi dangereux que lui.
Un bon film de shambara. On n’est pas au niveau d’un Kurosawa ni d’un Takeshi Kitano, mais l’histoire est bien menée. La tension monte lentement entre les deux clans, pour finir dans une explosion de violence aveugle et l’affrontement tant attendu entre les deux rônins.
Premier opus d’une série qui comptera finalement, de 1962 à 1989, pas moins de 26 films, toujours avec le même acteur dans le rôle principal !
The Italian Job (1969, de Peter Collinson avec Michael Caine, Benny Hill). Un gangster sort de prison. Il reçoit en héritage d’un vieil ami le plan pour le braquage du siècle : voler un convoi d’or des usines Fiat de Turin en provoquant un gigantesque embouteillage dans la ville. Notre bandit assemble une équipe de spécialistes. Mais une fois passées les Alpes, ils se heurtent à la Mafia…
Une vision « hippie » des bandits, élégants et hauts en couleur. Michael Caine est très bon, comme d’habitude. L’excellente poursuite finale est une sorte d’énorme pub pour la Ford Mini. Le ton est léger et humoristique. Un petit classique.
Le remake américain de 2003 n'est pas mal mais pas aussi talentueux : plus d'action, moins de légèreté et d'humour.
Coogan’s Bluff (1969, de Don Siegel, avec Clint Eastwood). Un shérif du fin fond de l’Arizona, habitué à traquer les criminels Indiens comme au temps du Far-West, est chargé de convoyer un prisonnier à New-York. Celui-ci s’échappe et notre shérif va aller le chercher…
Le film joue sur le contraste entre le cowboy en santiag et la métropole des années 70, période hippie et lutte des minorités. Une sorte de précurseur de l’inspecteur Harry. Plaisant si on aime ce style.
Zatôichi To Yôjinbô (1970, de Kihachi Okamoto avec Shintarô Katsu et Toshiro Mifune). 20ème opus de la série : Zatoichi retourne dans un village qu’il a aimé et se trouve engagé par un gros commerçant. Mais le clan adverse compte dans ses rangs un rônin râleur et cynique, lui aussi virtuose du sabre. Les deux hommes vont-ils devenir amis ou bien s’affronter ?
On retrouve l’acteur-fétiche de Kurosawa, Toshiro Mifune, qui reprend le rôle célèbre qu’il a tenu dans Yojimbo et Sanjuro, pour une confrontation entre deux gloires du film de shambara. Il y a quelques longueurs au milieu, mais la fin, très théâtrale, est marquante.
The Pelican Brief (1993, de Alan J. Pakula, avec Julia Roberts, Denzel Washington). Deux juges de la Cour Suprême des Etats-Unis sont assassinés. Une jeune étudiante en droit a une hypothèse pour expliquer ces deux meurtres apparemment sans rapport. Elle rédige un document qui remonte au FBI puis à la Maison-Blanche. L’étudiante se retrouve bientôt traquée par des tueurs au service d’une conspiration…
Troisième film du réalisateur sur le thème de la conspiration : après The Parallax View (parano et kafkaïen) et All the President’s men (plus réaliste, sur le Watergate), un film plus hollywoodien mais bien ficelé.
Annie Hall (1977, de Woody Allen, avec Woody Allen, Diane Keaton). Alvy Singer est un humoriste juif de Brooklyn. Il est névrosé, parano, complexé, un peu chauve, obsédé par les femmes, de gauche et nihiliste. Il nous raconte ses relations amoureuses chaotiques et toujours vouées à l’échec.
Une comédie très drôle tout du long, avec un Woody Allen à son meilleur niveau, qui laisse libre cours à sa fantaisie pour raconter toutes les turpitudes de son personnage.
Sud Pralad (Tropical Malady) (2004, d'Apichatpong Weerasethakul). Film thaïlandais, en deux parties : dans la première partie, un soldat tombe amoureux d’un jeune livreur. Ils discutent, sortent ensemble au karaoké, au cinéma… Un soir, ils se quittent sur le pas de la maison. Le livreur disparaît dans la nuit et on passe d’un coup à la deuxième partie : un soldat est perdu en pleine jungle et va se trouver confronté à un shaman animal, échappé du pays des esprits. Lequel des deux réussira à piéger l’autre dans son monde ?
Film curieux, assez déroutant mais bien réalisé et bien joué. Les deux parties se répondent, en mettant en scène à chaque fois une relation de désir et de fascination entre les deux personnages.
Crimen Ferpecto (2004, d’Alex de la Iglesia, avec Guillermo Toledo, Monica Cerveda). Rafael est viril, séducteur, élégant et ambitieux : chef du rayon Femmes d’un grand magasin, il s’envoie en l’air dans les cabines d’essayage avec toutes les superbes vendeuses qui travaillent sous ses ordres (sauf une, qui est laide). Il est en passe d’obtenir une grosse promotion, mais il est en concurrence avec le vieux ringard qui dirige le rayon Hommes. Il croit la partie gagnée d’avance mais sa vie de rêve va bientôt virer au cauchemar, et le paradis du grand magasin se transformer en enfer. Pour s’en sortir, il devra commettre… le crime farpait !
L’histoire commence comme une comédie et vire peu à peu à la satire, puis au burlesque et au grotesque. Evidemment, c’est un genre qu’il faut aimer, marque de fabrique du réalisateur qui aime les clowneries et l’humour noir, mais dans cette veine, c’est un bon cru.
Les trois frères (1993, de Didier Bourdon et Bernard Campan, avec… les Inconnus). Cent patates !
Presque vingt ans après, le film n’a pas vieilli. Le rythme ne faiblit pas tout du long, la satire sociale est toujours d’actualité, les gags toujours aussi drôles.
Croupier (1998, de Mike Hodges, avec Clive Owen). A Londres, Jack, un écrivain sans succès trouve un travail de croupier dans un petit casino. Il décide d’écrire un roman sur ce métier que, pourtant, il méprise. Il s’invente pour cela un double de fiction, Jake. Il apprend à connaître la faune des paumés, des tricheurs et des joueurs compulsifs qui s’accoudent aux tables.
Un film lent, réaliste, psychologique, le genre qui passe en deuxième partie de soirée sur Arte. L’intérêt est de nous montrer le quotidien d’un casino, loin du strass et du gigantisme de Las Vegas. L’histoire nous montre comment le héros essaie vainement de résister à l’enfermement dans son rôle. Qui l’emportera, de Jack ou de Jake, du croupier ou de l’écrivain ?
Un bon film, à découvrir.
21 (2008, de Robert Luketic, avec Jim Sturgess, Kevin Spacey, Lawrence Fishburne). Un professeur de mathématiques de Boston réunit un groupe de surdoués des maths pour apprendre à calculer les probabilités au blackjack. Ils partent à Las Vegas pour faire sauter la banque. Mais ils se font repérer par un chef de la sécurité de la vieille école…
Distrayant. Kevin Spacey est toujours bien.
Camping 2 (2008, de Fabien Onteniente, avec Frank Dubosc, Claude Brasseur, Mathilde Seignier). Le premier film était limite passable, avec pas mal d’indulgence et de patience. Le deuxième est bien mauvais comme il faut, le bon navet des familles.
Harry Brown (2009, de Daniel Barber, avec Michael Caine). Un vieil homme assiste impuissant à la montée de la violence dans son quartier. Le jour où son meilleur ami est tué par une bande, il décide de ressortir son arme de vétéran et de faire justice lui-même.
La première partie du film ressemble à un fantasme pour électeur d’extrême-droite : un soldat retraité qui s’arme contre les jeunes délinquants. La deuxième moitié du film tempère cette image, en montrant la vanité de cette vengeance, qui ne fait qu’alimenter la violence. Le ton est dur, sans humour, le regard réaliste ; Michael Caine est très bon. Un film bien fait mais qui ne fait pas tellement plaisir à voir.
Rien à déclarer (2011, de Dany Boon, avec Dany Boon, Benoît Poelvoorde, Karin Viard, Bouli Lanners). 1993 : la frontière franco-belge va disparaître. Un douanier belge francophobe va être obligé de travailler avec ses homologues « camembert » pour traquer les dealers.
Poelvoorde fait de son mieux dans un rôle limité (il hurle pendant tout le film et veut tirer sur tout ce qui bouge), mais la « mayonnaise » ne prend pas. Dany Boon essaye sans succès de dépasser la simple comédie pour faire du policier et du drame sentimental.
Chaque plan est magnifique, chaque séquence est un vrai bonheur. Dans un Vienne tout en ombres et lumières expressionnistes, avec les architectures baroques, les rues, les ruines, les jeux de miroirs et de perspectives, les plongées et contre-plongées, qui expriment les tourments des personnages et leur noirceur, un chef d’œuvre de bout en bout.
Zatôichi monogatari (1962, de Kenji Misumi, avec Shintarô Katsu). Zatoichi (Ichi le masseur) est un rônin itinérant. Aveugle, il est pourtant maître du sabre. Il va se retrouver pris dans une guerre entre deux clans. Il accepte d’en aider un mais le chef ennemi a embauché un autre rônin tout aussi dangereux que lui.
Un bon film de shambara. On n’est pas au niveau d’un Kurosawa ni d’un Takeshi Kitano, mais l’histoire est bien menée. La tension monte lentement entre les deux clans, pour finir dans une explosion de violence aveugle et l’affrontement tant attendu entre les deux rônins.
Premier opus d’une série qui comptera finalement, de 1962 à 1989, pas moins de 26 films, toujours avec le même acteur dans le rôle principal !
The Italian Job (1969, de Peter Collinson avec Michael Caine, Benny Hill). Un gangster sort de prison. Il reçoit en héritage d’un vieil ami le plan pour le braquage du siècle : voler un convoi d’or des usines Fiat de Turin en provoquant un gigantesque embouteillage dans la ville. Notre bandit assemble une équipe de spécialistes. Mais une fois passées les Alpes, ils se heurtent à la Mafia…
Une vision « hippie » des bandits, élégants et hauts en couleur. Michael Caine est très bon, comme d’habitude. L’excellente poursuite finale est une sorte d’énorme pub pour la Ford Mini. Le ton est léger et humoristique. Un petit classique.
Le remake américain de 2003 n'est pas mal mais pas aussi talentueux : plus d'action, moins de légèreté et d'humour.
Coogan’s Bluff (1969, de Don Siegel, avec Clint Eastwood). Un shérif du fin fond de l’Arizona, habitué à traquer les criminels Indiens comme au temps du Far-West, est chargé de convoyer un prisonnier à New-York. Celui-ci s’échappe et notre shérif va aller le chercher…
Le film joue sur le contraste entre le cowboy en santiag et la métropole des années 70, période hippie et lutte des minorités. Une sorte de précurseur de l’inspecteur Harry. Plaisant si on aime ce style.
Zatôichi To Yôjinbô (1970, de Kihachi Okamoto avec Shintarô Katsu et Toshiro Mifune). 20ème opus de la série : Zatoichi retourne dans un village qu’il a aimé et se trouve engagé par un gros commerçant. Mais le clan adverse compte dans ses rangs un rônin râleur et cynique, lui aussi virtuose du sabre. Les deux hommes vont-ils devenir amis ou bien s’affronter ?
On retrouve l’acteur-fétiche de Kurosawa, Toshiro Mifune, qui reprend le rôle célèbre qu’il a tenu dans Yojimbo et Sanjuro, pour une confrontation entre deux gloires du film de shambara. Il y a quelques longueurs au milieu, mais la fin, très théâtrale, est marquante.
The Pelican Brief (1993, de Alan J. Pakula, avec Julia Roberts, Denzel Washington). Deux juges de la Cour Suprême des Etats-Unis sont assassinés. Une jeune étudiante en droit a une hypothèse pour expliquer ces deux meurtres apparemment sans rapport. Elle rédige un document qui remonte au FBI puis à la Maison-Blanche. L’étudiante se retrouve bientôt traquée par des tueurs au service d’une conspiration…
Troisième film du réalisateur sur le thème de la conspiration : après The Parallax View (parano et kafkaïen) et All the President’s men (plus réaliste, sur le Watergate), un film plus hollywoodien mais bien ficelé.
Annie Hall (1977, de Woody Allen, avec Woody Allen, Diane Keaton). Alvy Singer est un humoriste juif de Brooklyn. Il est névrosé, parano, complexé, un peu chauve, obsédé par les femmes, de gauche et nihiliste. Il nous raconte ses relations amoureuses chaotiques et toujours vouées à l’échec.
Une comédie très drôle tout du long, avec un Woody Allen à son meilleur niveau, qui laisse libre cours à sa fantaisie pour raconter toutes les turpitudes de son personnage.
Sud Pralad (Tropical Malady) (2004, d'Apichatpong Weerasethakul). Film thaïlandais, en deux parties : dans la première partie, un soldat tombe amoureux d’un jeune livreur. Ils discutent, sortent ensemble au karaoké, au cinéma… Un soir, ils se quittent sur le pas de la maison. Le livreur disparaît dans la nuit et on passe d’un coup à la deuxième partie : un soldat est perdu en pleine jungle et va se trouver confronté à un shaman animal, échappé du pays des esprits. Lequel des deux réussira à piéger l’autre dans son monde ?
Film curieux, assez déroutant mais bien réalisé et bien joué. Les deux parties se répondent, en mettant en scène à chaque fois une relation de désir et de fascination entre les deux personnages.
Crimen Ferpecto (2004, d’Alex de la Iglesia, avec Guillermo Toledo, Monica Cerveda). Rafael est viril, séducteur, élégant et ambitieux : chef du rayon Femmes d’un grand magasin, il s’envoie en l’air dans les cabines d’essayage avec toutes les superbes vendeuses qui travaillent sous ses ordres (sauf une, qui est laide). Il est en passe d’obtenir une grosse promotion, mais il est en concurrence avec le vieux ringard qui dirige le rayon Hommes. Il croit la partie gagnée d’avance mais sa vie de rêve va bientôt virer au cauchemar, et le paradis du grand magasin se transformer en enfer. Pour s’en sortir, il devra commettre… le crime farpait !
L’histoire commence comme une comédie et vire peu à peu à la satire, puis au burlesque et au grotesque. Evidemment, c’est un genre qu’il faut aimer, marque de fabrique du réalisateur qui aime les clowneries et l’humour noir, mais dans cette veine, c’est un bon cru.
Les trois frères (1993, de Didier Bourdon et Bernard Campan, avec… les Inconnus). Cent patates !
Presque vingt ans après, le film n’a pas vieilli. Le rythme ne faiblit pas tout du long, la satire sociale est toujours d’actualité, les gags toujours aussi drôles.
Croupier (1998, de Mike Hodges, avec Clive Owen). A Londres, Jack, un écrivain sans succès trouve un travail de croupier dans un petit casino. Il décide d’écrire un roman sur ce métier que, pourtant, il méprise. Il s’invente pour cela un double de fiction, Jake. Il apprend à connaître la faune des paumés, des tricheurs et des joueurs compulsifs qui s’accoudent aux tables.
Un film lent, réaliste, psychologique, le genre qui passe en deuxième partie de soirée sur Arte. L’intérêt est de nous montrer le quotidien d’un casino, loin du strass et du gigantisme de Las Vegas. L’histoire nous montre comment le héros essaie vainement de résister à l’enfermement dans son rôle. Qui l’emportera, de Jack ou de Jake, du croupier ou de l’écrivain ?
Un bon film, à découvrir.
21 (2008, de Robert Luketic, avec Jim Sturgess, Kevin Spacey, Lawrence Fishburne). Un professeur de mathématiques de Boston réunit un groupe de surdoués des maths pour apprendre à calculer les probabilités au blackjack. Ils partent à Las Vegas pour faire sauter la banque. Mais ils se font repérer par un chef de la sécurité de la vieille école…
Distrayant. Kevin Spacey est toujours bien.
Camping 2 (2008, de Fabien Onteniente, avec Frank Dubosc, Claude Brasseur, Mathilde Seignier). Le premier film était limite passable, avec pas mal d’indulgence et de patience. Le deuxième est bien mauvais comme il faut, le bon navet des familles.
Harry Brown (2009, de Daniel Barber, avec Michael Caine). Un vieil homme assiste impuissant à la montée de la violence dans son quartier. Le jour où son meilleur ami est tué par une bande, il décide de ressortir son arme de vétéran et de faire justice lui-même.
La première partie du film ressemble à un fantasme pour électeur d’extrême-droite : un soldat retraité qui s’arme contre les jeunes délinquants. La deuxième moitié du film tempère cette image, en montrant la vanité de cette vengeance, qui ne fait qu’alimenter la violence. Le ton est dur, sans humour, le regard réaliste ; Michael Caine est très bon. Un film bien fait mais qui ne fait pas tellement plaisir à voir.
Rien à déclarer (2011, de Dany Boon, avec Dany Boon, Benoît Poelvoorde, Karin Viard, Bouli Lanners). 1993 : la frontière franco-belge va disparaître. Un douanier belge francophobe va être obligé de travailler avec ses homologues « camembert » pour traquer les dealers.
Poelvoorde fait de son mieux dans un rôle limité (il hurle pendant tout le film et veut tirer sur tout ce qui bouge), mais la « mayonnaise » ne prend pas. Dany Boon essaye sans succès de dépasser la simple comédie pour faire du policier et du drame sentimental.