23-09-2011, 07:07 PM
(This post was last modified: 08-11-2011, 12:55 PM by Darth Nico.)
Chimes at Midnight (1965, d’Orson Welles, avec Orson Welles, Jeanne Moreau, John Gielgud, Margaret Rutherford). Alors que son père, le vieux roi Henry IV d'Angleterre, est menacé, le jeune prince Hal ne pense qu'à faire la fête : il fréquente la bande de mendiants, voleurs et débauchés menés par John Falstaff (Jake pour ses amis). Ce dernier, ventripotent et grotesque personnage, buveur et rieur, vantard et lâche, sera obligé d'accompagné son ami à la guerre, contre les troupes de Percy, l'ennemi du roi...
Orson Welles incarne un personnage plus shakespearien et wellesien que jamais, dans ce pot-pourri de pièces du grand William. Images expressionnistes, en contre-plongées, avec de grandes ombres et des éclairages tranchants ; son vieux roi hiératique et triste, seul sur son trône dans son immense palais, sa cour de nobles ; les gueux, les vieillards et les éclopés qui font la fête dans les tavernes. Une scène de bataille épique, avec les lourds chevaliers qui chargent et finissent dans la boue et la brume. Et alors que retentit le carillon de minuit, le vieux bouffon sent la mort approcher...
Dans une ambiance de fin du monde, un chef-d'oeuvre sombre et enchanteur.
F for Fake (1973, d’Orson Welles, avec Orson Welles, Oja Kodar, Elmyr de Hory). Documentaire sur la tromperie et l'illusion : Orson Welles nous raconte l'histoire du plus célèbre faussaire d'art, Elmyr de Hory, connu pour ses copies parfaites de tableaux de maîtres. Hory raconte comment les marchands d'art se laissaient prendre à ses copies... puis comment ils s'enrichissaient sur son dos.
Ensuite, Welles digresse : on le voit manger à la Méditerranée, place de l'Odéon à Paris ; il nous parle de sa carrière, de son faux reportage sur l'invasion des Martiens ; de Picasso, de la cathédrale de Chartres. Il se demande ce qui restera du monde quand tout aura disparu puis, devant nous -honnêtes gens et autres- il tire déjà sa révérence.
Film expérimental, dans le genre qu'on s'imagine être celui de Godard (intello, artiste et inaccessible), mais sans aucun hermétisme ni aucune attitude prétentieuse. Montage virtuose, extrêmement rapide, construction à la fois simple et étourdissante : Welles le prestidigitateur nous séduit une fois de plus, pour mieux nous tromper. Dans ce dernier film, le réalisateur entamait encore une fois une révolution de son propre art, de la manière même de raconter une histoire et de faire un film. Un pur bonheur de cinéma, tour à tour drôle, méditatif et sublime, comme seuls savent nous en offrir les grands génies.
The Pledge (2001, de Sean Penn, avec Jack Nicholson, Benicio del Toro). Un ancien policier se jure de retrouver le violeur d'une petite fille. Il ouvre une station-service près de l'endroit où d'autres filles semblables ont été tuées...
Il y a une règle intangible : un film de ou avec Sean Penn évoque forcément une réalité sociale déprimante, des personnages en proie à toutes sortes de misères affectives et psychologiques, pour aboutir à un bon gros mélodrame bien pessimiste. Ce film ne fait pas exception. Il bénéficie d'un très bon casting donc, si on aime ce genre, il se laisse regarder.
Avenging Angelo (Mafia Love) (2002, de Martyn Burke, avec Sylvester Stallone). Le garde du corps d'un mafieux qui vient d'être assassiné essaie de protéger la fille de ce dernier.
Sur un pitch pas plus bête qu'un autre, un film tellement raté qu'il en est ridicule. Mal filmé, mal mis en scènes, avec des dialogues nuls et surtout des acteurs très mauvais. Vu il y a longtemps avec un copain, on s'est arrêtés avant la moitié. Des années après, on en rigole encore.
21 grams (2003, de Alejandro González Iñárritu, avec Sean Penn, Benicio del Toro, Naomi Watts, Charlotte Gainsbourg). Sur son lit d'hôpital, un homme en attente d'une greffe cardiaque se sait de toute façon condamné. Il revoit sa vie.
Un bon mélodrame bien épais, ce qui ne surprendra pas, puisque Sean Penn joue dedans (voir la règle énoncée pour The Pledge). Narration non-chronologique, bons acteurs, dans ce genre, c'est réussi. A éviter quand même un soir de déprime.
NB : A l'époque, le film était vendu sur ce fait : quand un homme meurt, il perd 21 grammes. Ce serait donc le poids de notre âme. Mais, pour autant que je me souvienne, il n'est presque pas question de ça dans le film.
Master and Commander (2003, de Peter Weir, avec Russell Crowe). Le capitaine Jack Aubrey et son équipage affrontent un bâtiment de l'armée napoléonienne. Obsédé par le désir de le vaincre, Aubrey va entraîner son équipage jusqu'au bout du monde, dans les tempêtes du cap Horn...
Excellente surprise. Un film d'aventure palpitant, très bien interprété. De belles images des îles Galapagos et de ses oiseaux. Après plus de deux heures de film, on a l'impression que l'aventure vient de commencer. On en redemanderait autant !
Open Range (2003, de Kevin Costner, avec Kevin Costner, Robert Duvall). Des cow-boys convoient un troupeau à travers le far-west. De passage dans une petite ville tenue par des bandits, ils sont pris à partie par ceux-ci. Aucune solution pacifique n'étant négociable, il va falloir faire parler la poudre...
Après les naufrages des mastodontes Waterworld et The Postman, Kevin Costner revient à un cinéma plus modeste, classique et sans faute. Il joue un cow-boy qui n'est plus un jeune premier et le sait, qui a vécu et qui cherche juste le bonheur.
Du bon cinéma, intelligent et humain.
Million Dollar Baby (2004, de Clint Eastwood, avec Clint Eastwood, Morgan Freeman, Hillary Swank). Un vieil entraîneur de boxe, misogyne et endurci par l'âge, accepte, après bien des refus, de prendre la jeune Maggie comme élève. Il va l'entraîner pour le championnat du monde avec, à la clef, un prix d'un million de dollars.
Du très solide, très classique... et très mélodramatique. Clint ne prend pas de risques, fait un bon film de boxe à l'ancienne, avec de bons acteurs, en respectant toutes les lois du genre. La fin est vraiment longue, tire-larmes à souhait (mélo oblige), mais enfin, il faut ce qu'il faut pour rafler les Oscars...
The Assassination of Richard Nixon (2004, de Niels Mueller, avec Sean Penn, Naomi Watts, Don Cheadle). Sam est un homme aigri et raté, incapable de vivre le rêve américain. Trop honnête pour son boulot de vendeur de meubles (il se refuse à mentir aux clients), il se retrouve bientôt à la dérive. Il comprend que le plus grand escroc de son époque est Richard Nixon, ce président qui a réussi à être réélu malgré la guerre du Vietnam, et qui a envoyé encore plus de soldats se faire tuer... Il décide de l'assassiner.
D'après une histoire vraie, un personnage et une intrigue à la Sean Penn (voir The Pledge). Un petit film bien ficelé, dur et sordide.
Match Point (2005, de Woody Allen, avec Jonathan Rhys Meyers, Scarlett Johansson, Emily Mortimer, Matthew Goode, Brian Cox). Un ancien joueur de tennis devient professeur dans un club londonien très sélect. Grâce à un de ses clients, il entre dans une famille de la haute bourgeoisie : il intègre l'entreprise du père et épouse la fille. Mais il va se prendre d'une violente passion pour une jeune et pulpeuse Américaine...
L'histoire entremêle habilement le thème du roman d'apprentissage, une intrigue de film noir et une étude de moeurs sur la bourgeoisie. A mesure qu'il avance dans la vie, le héros naïf devient cynique -tandis que la supposée femme fatale du début révèle ses fragilités... Avec ce film qui est, entre autres, une variation sur Crime et châtiment de Dostoïevski, Woody Allen renouvelle complètement son style. Plus de névroses, d'humour ni de personnages hauts en couleur : le style est sec, le propos dur, le ton tragique. Un coup de maître.
Orson Welles incarne un personnage plus shakespearien et wellesien que jamais, dans ce pot-pourri de pièces du grand William. Images expressionnistes, en contre-plongées, avec de grandes ombres et des éclairages tranchants ; son vieux roi hiératique et triste, seul sur son trône dans son immense palais, sa cour de nobles ; les gueux, les vieillards et les éclopés qui font la fête dans les tavernes. Une scène de bataille épique, avec les lourds chevaliers qui chargent et finissent dans la boue et la brume. Et alors que retentit le carillon de minuit, le vieux bouffon sent la mort approcher...
Dans une ambiance de fin du monde, un chef-d'oeuvre sombre et enchanteur.
F for Fake (1973, d’Orson Welles, avec Orson Welles, Oja Kodar, Elmyr de Hory). Documentaire sur la tromperie et l'illusion : Orson Welles nous raconte l'histoire du plus célèbre faussaire d'art, Elmyr de Hory, connu pour ses copies parfaites de tableaux de maîtres. Hory raconte comment les marchands d'art se laissaient prendre à ses copies... puis comment ils s'enrichissaient sur son dos.
Ensuite, Welles digresse : on le voit manger à la Méditerranée, place de l'Odéon à Paris ; il nous parle de sa carrière, de son faux reportage sur l'invasion des Martiens ; de Picasso, de la cathédrale de Chartres. Il se demande ce qui restera du monde quand tout aura disparu puis, devant nous -honnêtes gens et autres- il tire déjà sa révérence.
Film expérimental, dans le genre qu'on s'imagine être celui de Godard (intello, artiste et inaccessible), mais sans aucun hermétisme ni aucune attitude prétentieuse. Montage virtuose, extrêmement rapide, construction à la fois simple et étourdissante : Welles le prestidigitateur nous séduit une fois de plus, pour mieux nous tromper. Dans ce dernier film, le réalisateur entamait encore une fois une révolution de son propre art, de la manière même de raconter une histoire et de faire un film. Un pur bonheur de cinéma, tour à tour drôle, méditatif et sublime, comme seuls savent nous en offrir les grands génies.
The Pledge (2001, de Sean Penn, avec Jack Nicholson, Benicio del Toro). Un ancien policier se jure de retrouver le violeur d'une petite fille. Il ouvre une station-service près de l'endroit où d'autres filles semblables ont été tuées...
Il y a une règle intangible : un film de ou avec Sean Penn évoque forcément une réalité sociale déprimante, des personnages en proie à toutes sortes de misères affectives et psychologiques, pour aboutir à un bon gros mélodrame bien pessimiste. Ce film ne fait pas exception. Il bénéficie d'un très bon casting donc, si on aime ce genre, il se laisse regarder.
Avenging Angelo (Mafia Love) (2002, de Martyn Burke, avec Sylvester Stallone). Le garde du corps d'un mafieux qui vient d'être assassiné essaie de protéger la fille de ce dernier.
Sur un pitch pas plus bête qu'un autre, un film tellement raté qu'il en est ridicule. Mal filmé, mal mis en scènes, avec des dialogues nuls et surtout des acteurs très mauvais. Vu il y a longtemps avec un copain, on s'est arrêtés avant la moitié. Des années après, on en rigole encore.
21 grams (2003, de Alejandro González Iñárritu, avec Sean Penn, Benicio del Toro, Naomi Watts, Charlotte Gainsbourg). Sur son lit d'hôpital, un homme en attente d'une greffe cardiaque se sait de toute façon condamné. Il revoit sa vie.
Un bon mélodrame bien épais, ce qui ne surprendra pas, puisque Sean Penn joue dedans (voir la règle énoncée pour The Pledge). Narration non-chronologique, bons acteurs, dans ce genre, c'est réussi. A éviter quand même un soir de déprime.
NB : A l'époque, le film était vendu sur ce fait : quand un homme meurt, il perd 21 grammes. Ce serait donc le poids de notre âme. Mais, pour autant que je me souvienne, il n'est presque pas question de ça dans le film.
Master and Commander (2003, de Peter Weir, avec Russell Crowe). Le capitaine Jack Aubrey et son équipage affrontent un bâtiment de l'armée napoléonienne. Obsédé par le désir de le vaincre, Aubrey va entraîner son équipage jusqu'au bout du monde, dans les tempêtes du cap Horn...
Excellente surprise. Un film d'aventure palpitant, très bien interprété. De belles images des îles Galapagos et de ses oiseaux. Après plus de deux heures de film, on a l'impression que l'aventure vient de commencer. On en redemanderait autant !
Open Range (2003, de Kevin Costner, avec Kevin Costner, Robert Duvall). Des cow-boys convoient un troupeau à travers le far-west. De passage dans une petite ville tenue par des bandits, ils sont pris à partie par ceux-ci. Aucune solution pacifique n'étant négociable, il va falloir faire parler la poudre...
Après les naufrages des mastodontes Waterworld et The Postman, Kevin Costner revient à un cinéma plus modeste, classique et sans faute. Il joue un cow-boy qui n'est plus un jeune premier et le sait, qui a vécu et qui cherche juste le bonheur.
Du bon cinéma, intelligent et humain.
Million Dollar Baby (2004, de Clint Eastwood, avec Clint Eastwood, Morgan Freeman, Hillary Swank). Un vieil entraîneur de boxe, misogyne et endurci par l'âge, accepte, après bien des refus, de prendre la jeune Maggie comme élève. Il va l'entraîner pour le championnat du monde avec, à la clef, un prix d'un million de dollars.
Du très solide, très classique... et très mélodramatique. Clint ne prend pas de risques, fait un bon film de boxe à l'ancienne, avec de bons acteurs, en respectant toutes les lois du genre. La fin est vraiment longue, tire-larmes à souhait (mélo oblige), mais enfin, il faut ce qu'il faut pour rafler les Oscars...
The Assassination of Richard Nixon (2004, de Niels Mueller, avec Sean Penn, Naomi Watts, Don Cheadle). Sam est un homme aigri et raté, incapable de vivre le rêve américain. Trop honnête pour son boulot de vendeur de meubles (il se refuse à mentir aux clients), il se retrouve bientôt à la dérive. Il comprend que le plus grand escroc de son époque est Richard Nixon, ce président qui a réussi à être réélu malgré la guerre du Vietnam, et qui a envoyé encore plus de soldats se faire tuer... Il décide de l'assassiner.
D'après une histoire vraie, un personnage et une intrigue à la Sean Penn (voir The Pledge). Un petit film bien ficelé, dur et sordide.
Match Point (2005, de Woody Allen, avec Jonathan Rhys Meyers, Scarlett Johansson, Emily Mortimer, Matthew Goode, Brian Cox). Un ancien joueur de tennis devient professeur dans un club londonien très sélect. Grâce à un de ses clients, il entre dans une famille de la haute bourgeoisie : il intègre l'entreprise du père et épouse la fille. Mais il va se prendre d'une violente passion pour une jeune et pulpeuse Américaine...
L'histoire entremêle habilement le thème du roman d'apprentissage, une intrigue de film noir et une étude de moeurs sur la bourgeoisie. A mesure qu'il avance dans la vie, le héros naïf devient cynique -tandis que la supposée femme fatale du début révèle ses fragilités... Avec ce film qui est, entre autres, une variation sur Crime et châtiment de Dostoïevski, Woody Allen renouvelle complètement son style. Plus de névroses, d'humour ni de personnages hauts en couleur : le style est sec, le propos dur, le ton tragique. Un coup de maître.