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Chroniques
#9
Chroniques

V - Le palais de l'Harmonie


1300. Anou Saburo est un jeune magistrat de la principale famille vassale des Miya. Après son gempukku, il a hérité de la charge ancestrale des Anou : la supervision et l'entretien des fortifications autour de Kyuden Miya. Cette charge est une sinécure : d'abord parce les Miya sont des maîtres parmi les plus doux qui soient, comme le veut leur fonction de porte-paroles de l'Empereur. Ensuite parce que Kyuden Miya se trouve au pied de la chaîne du toit du monde, à égale distance du château des Iuchi et du château des Soshi, dans une région où il n'y a jamais de conflits.

Anou Saburo n'a donc presque rien à faire. Il a tout le temps pour rêver. A l'ouest, il voit passer, dans d'énormes nuages de poussière qui brouillent le crépuscule, les armées de la Horde.
Il a tout le loisir de flâner parmi les collines, les rivières et les cascades des terres fertiles de la région. Il descend parfois avec sa jeune épouse vers le sud, aux abords de la forêt Shinomen. Les deux jeunes mariés aiment frayer avec le surnaturel : apercevoir une biche mystérieuse qui s'enfuit, courir avec des renards qui sont peut-être des esprits, camper près d'un lac où dansent des lucioles ; surprendre un tanuki (blaireau) pour l'attraper par la queue, présage de bonne fortune et de fertilité.

Dans la plaine, il a aussi l'occasion de monter des chevaux de guerre que les Shinjo, à leur retour des Sables Brûlants, ont offerts aux Miya. Avec ces montures, accompagné de ses camarades, Saburo part régulièrement vers l'est, à brides abattues dans des courses folles. Ils vont jusqu'aux terres des Soshi où ils passent plusieurs jours. Ils participent à des fêtes mémorables, avec des filles qui n'ont rien à envier aux créatures les plus épicées de la Cité des Mensonges. Les Soshi sont toujours contents d'accueillir ces visiteurs pleins aux as et inoffensifs... et de leur soutirer à l'occasion quelques informations sur les familles impériales.
La vie est belle pour Saburo, qui se sent pourtant des fourmis dans les jambes. Il veut réaliser quelque chose dans sa vie, ne plus croupir dans cette région loin de tout ! Nous sommes en 1300, et le siècle qui vient n'annonce rien de palpitant. Sur les terres des Miya, les lentes caravanes Licorne passent, comme depuis cinq cents ans.

*

Au palais, il rencontre des messagers Ide, des négociateurs Shosuro, des diplomates Ikoma, des pèlerins de Shinsei, des moines tatoués Togashi et même des chasseurs d'esprit Toritaka, et pourtant... il ne se passe rien. Tout le monde s'entend bien, les petits conflits occasionnels se règlent autour d'un bon saké : on échange quelques cadeaux et tout est oublié ! Et cela dure depuis des siècles !
Saburo est le vassal d'une des familles les plus hautes dans l'Ordre Céleste. Pourtant, personne ne les sollicite et ils sont loin de tout. Saburo n'a même pas la chance de faire partie des hérauts qui vont galoper aux quatre coins de l'Empire pour porter les messages du Trône d'Emeraude.
il faut presque quinze jours pour se rendre à Otosan Uchi. Saburo s'y est déjà rendu une fois, pour des cérémonies purement honorifique avec sa famille. D'ailleurs, toutes les familles impériales, les Seppun, les Otomo, les Toturi, les Iweko, les Hanteï, ont été bien aimables avec lui :
- Comment allez-vous, Anou-san ? Votre séjour dans la capitale est-il agréable ? Transmettez nos salutations chez vous.

Ainsi, lors de la cour d'hiver à Otosan-Uchi en 1301, il s'ennuie ferme. Il a autour de lui des seigneurs qui ont d'énormes responsabilités sur les épaules, qui peuvent déplacer des armées, qui peuvent bouleverser le destin de régions entières, qui peuvent d'une parole déclencher un conflit ou mettre fin à une guerre. Et lui, il n'est rien ! Tout ce dont il peut parler, ce sont des travaux de réfection du mur nord de Kyuden Miya ! Ces grands seigneurs le trouvent sympathiques, ils le regardent en fait comme un pinson, gentil et amusant quelques minutes.
Cette année-là, il fait particulièrement froid dans la capitale. La femme de Saburo attrape une mauvaise bronchite, qui empire en un refroidissement. Cela va l'obliger à rester alitée deux semaines. Anou Saburo craint même pour la vie de son épouse bien-aimée. Il est bientôt approché par des moines de Shinsei, bien plaintifs, qui viennent empirer son quotidien par leurs prières sinistres, leur encens qui empeste et fait encore plus tousser sa femme. Saburo comprend qu'aux yeux de ces religieux, elle est condamnée à retrouver bientôt ses ancêtres.
Désespéré, il commence à chercher d'autres médecins. Son sort émeut quelques personnes bien placées à la cour, et on fait venir un des plus grands médecins de la famille Daidoji, le docteur Fumetsu. Celui-ci ausculte l'épouse et, au contraire des autres praticiens, se montre rassurant : il conseille plutôt à Saburo de l'emmener vers le sud, au soleil. Pourquoi pas chez les Asahina par exemple ? Là-bas, en bord de mer, l'hiver se fait à peine sentir et les artistes du clan de la Grue sont des gens charmants.

Saburo est trop heureux de quitter la cour qui le fait crever d'ennui et de jalousie. Il prend le bateau pour arriver au plus vite chez les Asahina. Pendant le transport en mer, sa femme reprend déjà des couleurs. A leur arrivée, ils s'installent dans un charmant petit palais, à deux pas de la plage. Ils ont pour voisins les Daidoji, mais ils sont juste à côté de chez les Asahina.
Bientôt, sa femme retrouve la santé, et peu après, elle lui annonce qu'elle est enceinte ! Saburo rayonne de bonheur, et ne sait pas comment remercier le médecin qui les a envoyés ici. Il lui écrit une lettre émue, où il dit qu'il ne pourra jamais rien faire d'assez grand pour le remercier. De cette période, Abou Saburo gardera un respect quasi-religieux des médecins, et un ressentiment tenace envers les moines qui, ne pouvant rien pour les hommes, se chargent de hâter leur passage dans l'autre monde !

*

Les époux passent tout l'hiver puis le printemps 1302 chez les Asahina. Il ne leur manquerait que deux montures Shinjo pour aller faire des courses effrénées sur la plage. Ils se sentent trop bien ici. Kaijuko doit accoucher avant l'automne. Pourquoi retourner à Kyuden Miya, où les étés sont toujours trop chauds alors que chez les Asahina, il fait doux toute l'année ?
Compréhensifs, les supérieurs Miya s'arrangent pour lui trouver une petite charge diplomatique auprès des Daidoji, le temps de son séjour. Rien d'épuisant, il aura tout le temps de veiller sur sa femme !
Pendant que celle-ci s'amuse à recevoir des artistes Asahina, Anou Saburo apprend à connaître les redoutables tacticiens et marins du clan de la Grue. Il demande à voir leur armée, à visiter leurs bateaux, les terribles Kantetsuken (Tortues de Fer). Par eux, il croise aussi les marins et contrebandiers du petit clan de la Tortue. Un jour, au palais Daidoji, il rencontre les géants roux de la nation Thranoise. Aussitôt, Saburo est fasciné. Ils viennent de par-delà les mers, sur lesquelles ils ont bâti un véritable empire !

A la fin du printemps, Saburo prend prétexte de sa mission diplomatique pour accomplir un voyage sur l'archipel des Mantes et là, son étonnement est décuplé. Il croise des émissaires de gaijins de toutes les couleurs de peau, il voit leurs navires de toutes les formes, il visite des palais de tous les styles. Et il devine des richesses, des richesses comme on n'en imagine que dans les légendes ! Bouleversé, il revient auprès de sa femme, qui a le ventre qui s'arrondit merveilleusement. Leur enfant va naître dans cinq mois. Il prend alors une décision soudaine : il veut partir en voyage au-delà de l'archipel ! Il jure à son épouse adorée qu'il sera de retour pour la naissance de l'enfant. Kaijuko voit que son époux brûle de découvrir le monde, mais s'inquiète qu'il aille se mêler à ces barbares. Elle le laisse cependant partir. Avant le début de l'été 1302, Abou Saburo embarque sur un Kantetsuken pour une traversée au long cours jusqu'à l'est de l'archipel. Il visite une dizaine d'îles, apprend à connaître leurs mœurs, devient un boulimique de connaissances. Il fait rire les gaillards Yoritomo, qui voient ce petit Miya qui s'agite en tous sens, toujours de quoi écrire et dessiner avec lui.

Nous sommes au milieu de l'été, quand Saburo apprend qu'un navire Thrane va faire un aller-retour à Nassanje, une grande ville à une semaine de là, plus à l'est. Il hésite : son enfant peut naître bientôt. Mais il ne tient pas en place et parvient à se faire accepter parmi les Thranois, en se présentant comme un émissaire diplomatique. Sur l'archipel, il a appris qu'un peu de culot peut rapporter beaucoup. Et là, il fait preuve de beaucoup de culot ! Il ne séjourne que quelques jours dans la vaste cité de Nassanje mais assez pour voir l'essentiel : les Thranois ont des engins d'acier à vapeur dont on ne peut même pas rêver à Rokugan. Ils ont un chemin de fer, ils ont d'énormes bâtiments de production qui crachent de la fumée de charbon, ils ont des armes à feu précises et puissantes, à côté desquelles les misérables armes rokuganies font figure de pistolets à bouchons. Il entend tonner les canons du port alors qu'un énorme galion de priates Merenae lance une attaque. Des canons énormes qui abattraient Otosan-Uchi comme une pile de cartes. Il voit ensuite une flotte de vingt navires partir sur la mer en représailles contre cette nation ennemie. Des navires qui couleraient les kantetsuken comme des coquilles de noix ! Il se mêle à la vie de la cour, découvre la dynastie prestigieuse de Nassanje-Horrau, leur histoire de conquête sur les mers, en même pas deux siècles ! Deux siècles, le temps qu'il faut à Rokugan pour modifier un décret impérial sur la taille standard des roues de chariots militaires !

Cinq jours après, il repart. Il passe en hâte chez les Mantes et prend la liaison la plus rapide vers le continent, via Porto Maravila, un beau repaire de truands. Il a hâte de retrouver son épouse, mais il sait qu'il reviendra chez les Thranois. Il en a trop vu et pas assez !
Au premier jour de l'automne, il passe le seuil de sa maison : son épouse est au lit, une sage-femme à ses côtés. Il se jette aux pieds de Kaijuko, et le surlendemain, leur fils vient au monde.

*

Dans la semaine qui suit, il prend quelques nouvelles de Kyuden Miya, par pure politesse. Il apprend alors que des conflits ont éclaté pendant les préparatifs de la cour d'hiver 1302, révélant des hostilités cachées depuis des lustres. On ne lui dira jamais les dessous de cette affaire, on se contentera de lui raconter l'essentiel, en pure langage diplomatique Miya. Mais Saburo comprend ce qui s'est passé : les Seppun et les Otomo, humiliés d'être encore plus écartés du cercle de l'Empereur Iweko IV, se sont ligués pour reprendre leur pouvoir traditionnel, et dans les faits, ont pris l'Empereur en otage ! Ils ne le laisseront pas sortir tant qu'il n'aura pas redonné à ces deux familles leur lustre perdu ! Une véritable révolution de palais ! Enfin une décision courageuse dans cet Empire de mollassons !

Or, sans surprise, les Miya se sont laissés mêler à ces intrigues pour lesquelles ils ne sont pas du tout faits. Oui, Saburo les imagine bien, les gentils hérauts Miya, tentant de calmer la situation, et se faisant prendre dans l'engrenage. Les pauvres sont incapables de faire face à un conflit sérieux. Ils sont bons à porter des messages et à distribuer des poignées de riz aux paysans depuis la caravane de bienfaisance. Dès que l'on passe à de la politique sérieuse, ils ne peuvent plus rien que se confondre en excuses à plat ventre.
Quelques semaines plus tard, alors que la cour d'hiver devrait commencer, nouveau coup de tonnerre : les Seppun et les Otomo ont chassé Iweko IV du trône ! Oui, l'Empereur abdique et charge les familles qui l'ont pris en otage de nommer son successeur ! Saburo éclate de rire ! Ce n'est pas chez les Thranois que cela se serait passé ainsi : si le Prince-Électeur de Nassanje-Horrau avait été menacé, il aurait fait cracher tous ses canons sur les insurgés, aurait pendu les meneurs et envoyé les suiveurs aux galères !

Avec l'abdication, la situation ne s'est pas arrangée pour les Miya. Les Seppun et les Otomo ont les moyens, diplomatiques mais aussi physiques !, de se défendre contre leurs rivaux Toturi et Iweko, qui ne les laisseront pas nommer le nouvel empereur. Mais les pauvres Miya vont servir de victimes expiatoires. Anou Saburo est alors rappelé d'urgence à Kyuden Miya, car toute la famille va opérer une retraite stratégique sur les terres ancestrales, en attendant le prochain occupant du trône d’Émeraude.

Mais non, Saburo s'est juré de ne jamais retourner d'où il vient. Il est allé trop loin, il ne reviendra plus sur ses pas. Faisant mine de suivre les ordres, il quitte la province Asahina. Mais il ne part pas vers la chaîne du toit du monde, non il prend un navire plein nord pour entrer dans Otosan Uchi. Là, il retrouve les dignitaires Miya, prostrés, paralysés, ne sachant que faire : les pauvres sont accusés de faire partie du coup d'Etat alors qu'ils n'ont rien fait ! Ils en seraient bien incapables, les pauvres !
Pendant ce temps, le conflit entre les familles impériales s'éternise. La cour d'hiver s'est transformée en terrain d'affrontement. Des duels à mort ont lieu dans la Cité Interdite. On se demande si les Lions ne vont pas venir occuper le trône ; les Licornes y remonteraient bien, deux siècles après Chagataï Khan. Les Kakita sont prêts à prendre leur tour, et puis tiens, pourquoi pas les Shiba ! On parle aussi des Daigotsu, dans un autre genre de pouvoir fort qui n'admet pas la contradiction...

Cela va être la ruée sur le trône d’Émeraude, ils vont bientôt être six ou sept à vouloir y grimper et en chasser les autres, comme des enfants qui se battent pour occuper une chaise !
Anou Saburo a pitié de sa famille. Il les abandonnerait bien à leur sort, mais c'est sa famille. Il veut au moins les sortir de ce guêpier : il leur propose alors de venir dans le sud chez lui, leur affirmant, avec un culot qui lui est de plus en plus naturel, qu'ils y trouveront du soutien ! S'ils ne veulent pas se faire piétiner, il leur faut des d'alliés et, concrètement, une force armée pour les défendre en cas de besoin !
Nous sommes à l'hiver 1302 : une grande partie des Miya accepte la proposition du jeune et bouillant vassal. Cependant, il se laissent quelques semaines; pour ne pas partir de la capitale comme des voleurs.
Lui-même étonné qu'ils acceptent, Saburo rentre en catastrophe dans le sud. Bon cavalier, il traverse toute la côte à cheval, comme un vrai héraut Miya !

*

A cette époque, les Daidoji ont pris leurs distances depuis longtemps avec le pouvoir d'Otosan-Uchi, et même avec les familles du nord, les Kakita et les Doji. Les Daidoji commercent ouvertement avec les gaijins. Or, le daimyo du clan, un Doji, ne cesse d'alourdir leurs impôts, taxant toujours plus les marchandises venues de la mer. Une façon de les punir de ce commerce déshonorant... et de profiter de la manne financière des produits gaijins. Anou Saburo s'appuie sur leur rancune pour faire accepter l'arrivée des Miya, ces si malheureux nobles, victimes des manigances de courtisans ! Saburo plaît de plus en plus aux rudes Daidoji. Il se fait aussi remarquer des émissaires Hida, qui apprécient son style franc et loyal, loin de l'image qu'ils se faisaient des timides Miya. Les Hida eux aussi ont de la rancune contre "ceux du nord" : ils sont méprisés depuis des siècles, ils se sacrifient sur la Muraille, on ne les écoute jamais, on les prend pour des rustres qui doivent être tenus en laisse. Et le souvenir du Grand Ours alors ! Il ne les fait plus trembler depuis là-haut, l'esprit du terrible Hida Kisada qui a marché sur l'Empire ! Alors rien que pour faire la nique à Otosan Uchi, il faut accueillir les Miya.

Anou Saburo a compris qu'à l'heure du crépuscule, il faut trouver des alliés discrets mais puissants. C'est pourquoi il se constitue des réseaux d'amis dans la famille Yasuki. Il ne les prend pas de haut, il s'intéresse de près à leurs tractations commerciales. Pas pour surprendre des secrets mais pour apprendre comment font des marchands qui négocient férocement. Il les écoute eux aussi, et il voit toute la richesse de ce clan, seulement bridée par le système industriel arriéré de Rokugan. Chez les Thranois, les Yasuki seraient dix fois plus riches ! Ils auraient des îles entières à eux, des palais sur chaque île, des corsaires pour les défendre, des flottes marchandes sur les sept mers !

En quelques mois, Saburo se fait connaître et apprécier de tout le gratin du sud de Rokugan. Quand, enfin !, les Miya se décident à venir au printemps, ils sont accueillis comme des héros, de courageux ennemis d'un pouvoir corrompu ! Saburo remarque que seule une partie des Miya est venue : d'autres ont préféré retourner au château ancestral, qu'on ne peut tout de même pas laisser désert.
Saburo promet à ceux qui sont venus de s'occuper de tout. Il faudrait juste, pour faciliter les choses, dans l'intérêt de tous bien sûr, que Saburo ait vraiment le nom de famille Miya. Personne ne connaît les Anou, et d'ailleurs, on l'a toujours appelé Miya !
Au premier jour du printemps 1302, Saburo est intronisé dans sa famille suzeraine. Il faut dire que grâce à ses efforts, les Miya ont été royalement accueillis près des champs d'entraînement Daidoji. Ils ont le droit de loger dans le petit palais près du bord de mer où Saburo était déjà installé avec son épouse, et qui va être agrandi. Le palais se trouve dans une cité pleine de gaijins surnommée le Port Qui ne Dort Jamais. Au nord de leur palais, un bâtiment fortifié des Daidoji les protège. Au sud, un vaste port d'où l'on arrive de l'archipel Mante, via Porto Maravila, le paradis des mercenaires et des truands.

Rayonnant, Saburo a déjà installé sa femme et son fils dans le palais. Et le jour où il accueille officiellement les Miya, au petit matin, il fait hisser le drapeau aux couleurs de la famille, avec son mon de sept lunes autour d'un soleil symbolisant la réconciliation des clans. Le doyen de la délégation le salue :
- Miya Saburo, soyez remercié de nous avoir guidés jusqu'ici.
Cette expression, sans doute prononcée sans réfléchir, n'est pas tombée dans l'oreille d'un sourd. Saburo la garde dans un coin de sa tête et, sur le seuil du palais, la lumière de l'aurore dans le dos, il leur répond :
- Honorables seigneurs, soyez les bienvenus au palais de l'Harmonie.
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Chroniques - by Darth Nico - 19-11-2020, 10:54 PM
RE: Chroniques de Bakufu - by Darth Nico - 19-11-2020, 10:55 PM
RE: Chroniques de Bakufu - by Darth Nico - 19-11-2020, 10:57 PM
RE: Chroniques de Bakufu - by Darth Nico - 19-11-2020, 10:58 PM
RE: Chroniques de Bakufu - by Darth Nico - 19-11-2020, 10:59 PM
RE: Chroniques de Bakufu - by Darth Nico - 19-11-2020, 11:00 PM
RE: Chroniques - by Darth Nico - 27-11-2020, 11:09 PM
RE: Chroniques - by sdm - 28-11-2020, 01:29 AM
RE: Chroniques - by Darth Nico - 28-11-2020, 01:52 AM
RE: Chroniques - by Gaeriel - 28-11-2020, 02:05 PM
RE: Chroniques - by sdm - 28-11-2020, 03:01 PM
RE: Chroniques - by Darth Nico - 28-11-2020, 03:03 PM
RE: Chroniques - by Gaeriel - 28-11-2020, 05:34 PM
RE: Chroniques - by Gaeriel - 28-11-2020, 05:34 PM
RE: Chroniques - by sdm - 28-11-2020, 06:11 PM
RE: Chroniques - by Darth Nico - 28-11-2020, 06:15 PM
RE: Chroniques - by Darth Nico - 28-11-2020, 09:16 PM
RE: Chroniques - by sdm - 29-11-2020, 07:41 PM

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