22-12-2003, 10:48 PM
LA BALLADE DES BALKANS
Première nuit à Istanbul, à l'est du détroit. Nous n'avons pas le temps d'apprécier (correction : JE n'ai pas le temps d'admirer) les merveilles de cette ville, digne de Venise ou de Séville. Nous dormons dans quelque cave pierreuse, dans les sous-sols d'un grand hôtel.
Quelle triste nuit ! je me jure de revenir ici bientôt pour un séjour digne de ce nom.
Le lendemain matin, nous passons le détroit, sur le pont encombré par les camions et leur fumée. Nous filons rapidement vers la frontière. Nous pensions un moment passer par la Bulgarie et l'est de l'Europe. Mais nous prendrons la Grèce, puis l'Albanie et les côtes de la Croatie.
Nous roulons des kilomètres et des kilomètres sans croiser aucune habitation.
Nous sommes arrêtés au milieu des collines du bord de mer par un contingent de soldats turcs avinés. Pas de poste frontière : juste quelques camions, et ces bidasses solidement armées, qui ne comprennent pas un mot d'anglais.
Ces soudards nous font descendre, inspectent le véhicule, puis en viennent aux fouilles corporels, de manière particulièrement appuyée sur les femmes. Je leur souhaiterais bien du plaisir s'ils devaient embarquer Kara à plusieurs... Je dois ordonner à ma servante de rester calme. Pas le moment de provoquer un incident frontalier...
Nous repartons le long de la mer Egée, nous traversons la Macédoine. Le soir, nous nous arrêtons dans le bled le plus paumé qu'il m'ait été donné de voir. Le ressac de la mer nocturne berce ces lieux solitaires, où tous les dieux sont endormis.
Un cimetière, une bâtisse en pierre, ce sont les constructions qui s'élèvent dans ces lieux perdus. Un autochtone vient nous voir : il s'agit du Caïnite local, qui demeure dans le cimetière, et se nourrit du sang du rottweiller de la famille du coin. Il est jovial, avenant, il ne demande qu'à aider, bref le vrai pot de colle. Il s'attache aux basques de Corso, puis revient vers moi. Pour ajouter à notre malheur, il parle bien français ; il admet ne pas trop connaître la ville, il s'enquiert de notre itinéraire... Sympathique, bon vivant (deux qualités rares pour un Caïnite), mais quel boulet ! Ah oui, et comme nous sommes en Grèce, nous disons que c'est un boulos !
("Ici petÿte scène qui me fait bien loler : Corso veut rentrer chez les payzans en enjambant le rebord de la fenêtre. A ce moment-là, le père de famille sort par la porte.
C'était le bon "owned" du soir." )
Nous ne nous attardons pas dans cet endroit. Les rats, les serpent de cimetière ne sont pas d'aimable compagnie. Après une nuit passée dans ce cimetière de bord de mer, nous repartons plein ouest. Nous passons en Albanie en fin de soirée.
Nous passons par les montagnes, sur de mauvais sentiers, au travers de villages perdus dans la nature. Nous évitons les agglomérations. Peu après Tirana, l'inévitable se produit : nous tombons sur un poste de contrôle. Cette fois, ce ne sont pas des humains, mais des Caïnites du coin. Des Tzymisce... Ces simili-dracula sont presque aussi laids que des Nosfératus, plus blafards qu'eux, inutile enfin comme relation sociale.
Ils nous emmènent dans leur authentique petit cimetière, où ils trouvent plaisants de nous faire payer le passage non en liquide, mais en énigme.
Soit nous trouvons la solution et arrivons à les coller à notre tour, soit nous leur servirons de dîner. :?
Tomber sur ces lugubres démons était inévitable. J'enrage en pensant qu'Eda ne supporte ni l'avion ni le bateau : nous serions à Paris depuis longtemps, loin de ces venimeux énergumènes !
Ils commencent par nous poser leur propre énigme (gniii ! :x M'en souviens plus. :( ). C'est la Tremere Morgane qui trouve la réponse : Caïn, tout simplement !
Les mouches Tzy-Tzy sont bien surpris que nous ayons trouvé. Ils masquent leur déception derrière leur habituelle grimace de jokers contrariés.
A notre tour
: "Qu'est-ce qui a un bout rond, qui entre toujours en premier, et sort toujours en dernier ?"
Manifestement, la culture old school de nos interlocuteurs leur fait en ce moment défaut. Ils se consultent, font des messes basses, murmurent et craquètent comme des cloportes.
Ahah ! le temps est écoulé ! Dépités, ils annoncent qu'ils ne trouvent pas.
"C'était une clef, tout simplement !"
Si même les Tzymisce n'utilisent plus ces vieilles clefs en cuivre à bout rond, alors où va-t-on ? Ils n'en sont quand même pas au digicode maintenant ! :P
Avant qu'ils ne se fachent tout verts, notre équipe de choc à bord de notre véhicule tout-terrain, et nous continuons notre excursion sur les routes chaotiques.
Nous filons vers l'Albanie, Corso toujours au volant, moi à l'arrière à veiller sur Kara et Eda. Nous n'aurons pas le temps de nous arrêter sur les côtes dalmates, qui commencent à attirer tant de touristes d'Europe de l'ouest, maintenant que le pays commence à sortir de la guerre pour entrer dans l'économie de marché occidentale.
Et nous, nous sommes en rodage pour un trophy en 4x4 en Amazonie ! Nous passons la Croatie avec un halte à (
gnii ! où donc ? :? ). La Princesse Lasombra (?) locale est une vamp repoussante, pleine de lassitude, froide, une vraie harpie. Notre présence la dérange visiblement. Nous promettons de nous faire tout petits. Nous sommes invités à dormir dans la crypte de son église gothique, surveillés par deux gargouilles impatientes de trouver une raison de nous bouffer tout crus.
L'appel de la nature se fait ressentir chez Corso : il aimerait dormir dehors, mais il devra lui aussi passer la journée dans ce caveau sordide.
Pendant notre sommeil, une gargouille viendra d'ailleurs le titiller : nous frôlons l'incident. Heureusement, Corso se retient de planter ses griffes dans la créature. A notre réveil, nous partons sans demander notre reste.
Ne vaut pas le détour !
Nous remontons plein nord vers l'Autriche.
Dans une forte côte, la batterie nous lâche. Nous descendons de voiture. Il va falloir faire redémarrer la voiture en la faisant rouler en marche arrière dans la pente. Malgré les probabilités faibles de succès, le moteur repart. Nous étions sur la route, pendant que Morgane était au volant, avec Eda dans le véhicule. Qui nous dit qu'elle n'a pas eu la tentation de s'enfuir à ce moment-là ? Nous n'avons toujours pas confiance en elle.
Les vrais ennuis commenceront à Paris, pas sur les territoires du Sabbat.
Nous passons la frontière autrichienne. Il va falloir prendre un nouveau véhicule. Nous nous arrêtons près de Graz, chez un désagréable vieux Prince Ventrue, le typique vieil admirateur de Bismarck, qui ne sort jamais de ses montagnes en croyant vivre dans un passé mythifié. On a connu des Lasombras plus chaleureux que lui ! Il va finir par ressembler à ses ancêtres officiers du 1er Reich, sans doute momifiés dans sa cave.
Nous ignorons à quel clan appartient Eda. Disons que Morgane et moi avons notre idée sur la question... :roll: Quant à Kara, il est presque certain que c'est une Gangrel.
Mais ces approximations ne suffisent guère au chambellan du Prince. Il exige que nous passions la nuit, pour une entrevue avec le Prince le lendemain.
Un petit incident extérieur va nous éviter cet ennui. Nous discutons Loren et moi de ce que nous allons raconter au Prince (c'est Loren qui parlera, il est le seul à connaître l'allemand), quand Corso, parti gambader dans le parc, nous appelle.
Il nous conseille vivement de quitter le pavillon où nous logeons, et de tirer une croix sur notre rencontre avec le Prince. Sans rancune !
Je cours vers la chambre de ses dames, et je leur ordonne de décamper avec nous sans attendre. Nous prétextons le besoin de visiter la ville aux goules. Nous avons à peine fait quelques pas dans la rue qu'une déflagration énorme souffle le palais !
Oh la belle rouge, jaune, verte, grise ! L'air s'embrase comme une torche autour du bâtiment, formant un dôme de feu terrifiant. Des silhouettes noires s'agitent au milieu du brasier, poussant des cris déchirants.
(Plus tard, j'apprends par Corso que l'engin infernal était rien moins qu'une bombe au phosphore !).
Nous partons sans dire au revoir, après avoir volé un modèle genre "Espace". La Suisse nous attend.
A suivre...
Première nuit à Istanbul, à l'est du détroit. Nous n'avons pas le temps d'apprécier (correction : JE n'ai pas le temps d'admirer) les merveilles de cette ville, digne de Venise ou de Séville. Nous dormons dans quelque cave pierreuse, dans les sous-sols d'un grand hôtel.
Quelle triste nuit ! je me jure de revenir ici bientôt pour un séjour digne de ce nom.
Le lendemain matin, nous passons le détroit, sur le pont encombré par les camions et leur fumée. Nous filons rapidement vers la frontière. Nous pensions un moment passer par la Bulgarie et l'est de l'Europe. Mais nous prendrons la Grèce, puis l'Albanie et les côtes de la Croatie.
Nous roulons des kilomètres et des kilomètres sans croiser aucune habitation.
Nous sommes arrêtés au milieu des collines du bord de mer par un contingent de soldats turcs avinés. Pas de poste frontière : juste quelques camions, et ces bidasses solidement armées, qui ne comprennent pas un mot d'anglais.
Ces soudards nous font descendre, inspectent le véhicule, puis en viennent aux fouilles corporels, de manière particulièrement appuyée sur les femmes. Je leur souhaiterais bien du plaisir s'ils devaient embarquer Kara à plusieurs... Je dois ordonner à ma servante de rester calme. Pas le moment de provoquer un incident frontalier...
Nous repartons le long de la mer Egée, nous traversons la Macédoine. Le soir, nous nous arrêtons dans le bled le plus paumé qu'il m'ait été donné de voir. Le ressac de la mer nocturne berce ces lieux solitaires, où tous les dieux sont endormis.
Un cimetière, une bâtisse en pierre, ce sont les constructions qui s'élèvent dans ces lieux perdus. Un autochtone vient nous voir : il s'agit du Caïnite local, qui demeure dans le cimetière, et se nourrit du sang du rottweiller de la famille du coin. Il est jovial, avenant, il ne demande qu'à aider, bref le vrai pot de colle. Il s'attache aux basques de Corso, puis revient vers moi. Pour ajouter à notre malheur, il parle bien français ; il admet ne pas trop connaître la ville, il s'enquiert de notre itinéraire... Sympathique, bon vivant (deux qualités rares pour un Caïnite), mais quel boulet ! Ah oui, et comme nous sommes en Grèce, nous disons que c'est un boulos !
("Ici petÿte scène qui me fait bien loler : Corso veut rentrer chez les payzans en enjambant le rebord de la fenêtre. A ce moment-là, le père de famille sort par la porte.

Nous ne nous attardons pas dans cet endroit. Les rats, les serpent de cimetière ne sont pas d'aimable compagnie. Après une nuit passée dans ce cimetière de bord de mer, nous repartons plein ouest. Nous passons en Albanie en fin de soirée.
Nous passons par les montagnes, sur de mauvais sentiers, au travers de villages perdus dans la nature. Nous évitons les agglomérations. Peu après Tirana, l'inévitable se produit : nous tombons sur un poste de contrôle. Cette fois, ce ne sont pas des humains, mais des Caïnites du coin. Des Tzymisce... Ces simili-dracula sont presque aussi laids que des Nosfératus, plus blafards qu'eux, inutile enfin comme relation sociale.
Ils nous emmènent dans leur authentique petit cimetière, où ils trouvent plaisants de nous faire payer le passage non en liquide, mais en énigme.
Soit nous trouvons la solution et arrivons à les coller à notre tour, soit nous leur servirons de dîner. :?
Tomber sur ces lugubres démons était inévitable. J'enrage en pensant qu'Eda ne supporte ni l'avion ni le bateau : nous serions à Paris depuis longtemps, loin de ces venimeux énergumènes !
Ils commencent par nous poser leur propre énigme (gniii ! :x M'en souviens plus. :( ). C'est la Tremere Morgane qui trouve la réponse : Caïn, tout simplement !
Les mouches Tzy-Tzy sont bien surpris que nous ayons trouvé. Ils masquent leur déception derrière leur habituelle grimace de jokers contrariés.
A notre tour

Manifestement, la culture old school de nos interlocuteurs leur fait en ce moment défaut. Ils se consultent, font des messes basses, murmurent et craquètent comme des cloportes.
Ahah ! le temps est écoulé ! Dépités, ils annoncent qu'ils ne trouvent pas.
"C'était une clef, tout simplement !"
Si même les Tzymisce n'utilisent plus ces vieilles clefs en cuivre à bout rond, alors où va-t-on ? Ils n'en sont quand même pas au digicode maintenant ! :P
Avant qu'ils ne se fachent tout verts, notre équipe de choc à bord de notre véhicule tout-terrain, et nous continuons notre excursion sur les routes chaotiques.
Nous filons vers l'Albanie, Corso toujours au volant, moi à l'arrière à veiller sur Kara et Eda. Nous n'aurons pas le temps de nous arrêter sur les côtes dalmates, qui commencent à attirer tant de touristes d'Europe de l'ouest, maintenant que le pays commence à sortir de la guerre pour entrer dans l'économie de marché occidentale.
Et nous, nous sommes en rodage pour un trophy en 4x4 en Amazonie ! Nous passons la Croatie avec un halte à (

L'appel de la nature se fait ressentir chez Corso : il aimerait dormir dehors, mais il devra lui aussi passer la journée dans ce caveau sordide.
Pendant notre sommeil, une gargouille viendra d'ailleurs le titiller : nous frôlons l'incident. Heureusement, Corso se retient de planter ses griffes dans la créature. A notre réveil, nous partons sans demander notre reste.
Ne vaut pas le détour !
Nous remontons plein nord vers l'Autriche.
Dans une forte côte, la batterie nous lâche. Nous descendons de voiture. Il va falloir faire redémarrer la voiture en la faisant rouler en marche arrière dans la pente. Malgré les probabilités faibles de succès, le moteur repart. Nous étions sur la route, pendant que Morgane était au volant, avec Eda dans le véhicule. Qui nous dit qu'elle n'a pas eu la tentation de s'enfuir à ce moment-là ? Nous n'avons toujours pas confiance en elle.
Les vrais ennuis commenceront à Paris, pas sur les territoires du Sabbat.
Nous passons la frontière autrichienne. Il va falloir prendre un nouveau véhicule. Nous nous arrêtons près de Graz, chez un désagréable vieux Prince Ventrue, le typique vieil admirateur de Bismarck, qui ne sort jamais de ses montagnes en croyant vivre dans un passé mythifié. On a connu des Lasombras plus chaleureux que lui ! Il va finir par ressembler à ses ancêtres officiers du 1er Reich, sans doute momifiés dans sa cave.
Nous ignorons à quel clan appartient Eda. Disons que Morgane et moi avons notre idée sur la question... :roll: Quant à Kara, il est presque certain que c'est une Gangrel.
Mais ces approximations ne suffisent guère au chambellan du Prince. Il exige que nous passions la nuit, pour une entrevue avec le Prince le lendemain.
Un petit incident extérieur va nous éviter cet ennui. Nous discutons Loren et moi de ce que nous allons raconter au Prince (c'est Loren qui parlera, il est le seul à connaître l'allemand), quand Corso, parti gambader dans le parc, nous appelle.
Il nous conseille vivement de quitter le pavillon où nous logeons, et de tirer une croix sur notre rencontre avec le Prince. Sans rancune !
Je cours vers la chambre de ses dames, et je leur ordonne de décamper avec nous sans attendre. Nous prétextons le besoin de visiter la ville aux goules. Nous avons à peine fait quelques pas dans la rue qu'une déflagration énorme souffle le palais !
Oh la belle rouge, jaune, verte, grise ! L'air s'embrase comme une torche autour du bâtiment, formant un dôme de feu terrifiant. Des silhouettes noires s'agitent au milieu du brasier, poussant des cris déchirants.
(Plus tard, j'apprends par Corso que l'engin infernal était rien moins qu'une bombe au phosphore !).
Nous partons sans dire au revoir, après avoir volé un modèle genre "Espace". La Suisse nous attend.
A suivre...
