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Journal de Lucinius #6 : La ballade des Balkans
#5
DERNIERE LIGNE DROITE

Nous traversons l'Autriche d'est en ouest, puis nous grimpons sur les hauteurs paisibles de la Suisse. François Loren se sent à l'aise ici : du calme, de l'ordre, de la propreté, de l'argent dont on a éliminé les odeurs... le paradis du Ventrue, l'enfer d'ennui du Gangrel et du Brujah !
Nous arrivons à Genève, où nous faisons une courte mais décisive étape. Je ne sais trop ce qui se passe : Corso se fait embarquer dans une sombre histoire. Toujours est-il que nous devons repartir de Suisse sans lui.
Il doit nous rejoindre avec une voiture qu'il va se faire un plaisir de voler. C'est Morgane qui prend le volant. Loren est à côté d'elle. Nous sommes à Besançon quand nous voyons notre Gangrel de choc au volant d'une Porsche flambant neuf, en train de jouer les flambeurs, avec les indispensables voitures de police, toutes sirènes hurlantes, qui lui foncent au train. Morgane se range poliment sur la droite pour ne pas entraver la marche des forces de l'ordre. Nous apprendrons plus tard que Corso s'est sorti de cette poursuite à l'américaine.
Il a abandonné sa Porsche et a emprunté une voiture plus discrête pour arriver à Paris.
Nous avons pris de l'avance sur lui ; nous désirons filer rapidement à la fondation Tremere de Versailles, remettre enfin notre "colis". Nous roulons à bonne allure sur ces routes familières, après notre périple dans ces terres inconnues, peuplées d'êtres dangereux. Nous pénétrons dans l'agglomération parisienne, puis empruntons le périphérique.
Nous ne sommes plus qu'à un kilomètre de l'arrivée : la flamme rouge pour nous !

Il était trop tôt pour crier victoire : alors que nous roulons bien trop vite, la voiture part soudain sur le côté, glisse, se renverse sur le côté droit. Sonné, je me retrouve sur Kara et Eda, qui étaient à ma droite. Nous nous extrayons du véhicule, moi le premier.
Je me remets de mon étourdissement, m'assure de l'état de mes deux protégées : elles n'ont rien.
Loren s'est mis face à Morgane : quel dommage, n'est-ce pas, que notre véhicule, par hasard, se soit renversé juste avant le but, alors que rien de tel n'est arrivé dans les montagnes ?...
Au-dessus de nous, un nuage de mauvais augure plane. Eda est apeurée. Morgane nous dit que nous ne devons pas emmener la fille à la fondation Tremere. Corso arrive sur ces entrefaits.
Nous marchons ce qui nous reste de chemin, surveillé par cette brume menaçante. Selon Morgane, il s'agit d'un esprit prêt à nous sauter dessus. Cette fois, notre encombrante compagne de voyage tombe le masque. Je ne sais quelle supercherie ces Tremere ont encore inventé !...
Elle nous répète que nous ne devons pas aller à la fondation de Versailles. Mais nous avons juré à Ibn-Azul d'y emmener Eda : nous tiendrons parole.

Nous ne sommes plus qu'à cent mètres du bâtiment. Quatre de ces sorciers gardent l'entrée. Ils attendent que nous venions à eux, pendant que nous hésitons sur la conduite à adopter.
Nous décidons, Loren et moi, d'aller vérifier si ces gens connaissent bien Antoine de Saint-André (alors que Morgane prétend qu'il n'est pas là). Corso et Kara surveillent les agissements de cette Tremere de plus en plus indigne de confiance...
Mais si j'avais su ce qui m'attendais en allant négocier, je me serais toutefois jeté dans ses bras, sans craindre de sortilège pervers.
Nous arrivons devant les quatre apprentis-sorciers qui gardent la fondation. Nous demandons à parler à Saint-André : eux prétendent que ce Tremere n'est pas là, mais qu'ils le représentent.
C'est à eux qu'il faudrait livrer Eda. Inutile de dire que le Ventrue et moi ne céderons jamais la fille à ces types-là.
L'un d'eux me propose de me serrer la main. Je refuse tout net, en sentant l'impatience qui me gagne. Je suis fatigué d'être perpétuellement pris pour un demeuré et un agneau. twisted
L'instant d'après, le Tremere, qui est en réalité un magicien sanguinaire, coupe court à mon énervement : je suis jeté à terre par une formidable lacération, qui m'écorche vif et me fait tordre de douleur. Je pousse un râle pathétique, tandis que je tombe à genoux.
Ma plainte fait bondir Kara et Corso : ils se précipitent vers nous, la bête de proie en eux brusquement réveillée (et de mauvaise humeur au réveil). Pendant le cent mètre qu'il pique, Corso se métamorphose en hyène puante et féroce comme je les aime, tandis que Kara redevient la chasseresse du grand nord.
Deux des Tremere se font déchirer par les crocs et griffes des deux Gangrel, furieux comme des cerbères. A terre, appuyé sur mon épaule gache, je sors mon révolver, vide le chargeur sur un autre Tremere qui s'enfuit : ma poisse me poursuit, je ne lui ferai rien. J'ai subi par deux fois l'attaque du sang, je suis comme un haillon déchiré.

J'ignore pour le moment ce qui s'est passé. Corso nous a laissés, Kara et moi, pour se mettre à la poursuite de Morgane, partie je ne sais où avec Eda, et Loren à ses trousses.

J'ai appris au cour de ce voyage que les Tremere veulent qu'on leur fasse confiance aveuglément, surtout quand ils respirent la traîtrise, et qu'ils négocient en écorchant vif leurs interlocuteurs.

Je m'appuie sur l'épaule de Kara : nous quittons les lieux. Je dois rentrer à Montmartre, je dois me soigner... un grand silence, très noir, très profond, m'enveloppe maintenant, je crois que je suis assez trop loin, que je perds pied, que la noyade n'est plus loin.
Mon corps et mes vêtements ruissellent de sang et d'une vilaine bruine collante. Série noire pour moi...
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Journal de Lucinius #6 : La ballade des Balkans - by Darth Nico - 23-12-2003, 01:22 PM
Journal de Lucinius #6 : La ballade des Balkans - by Guest - 24-12-2003, 06:46 PM
Journal de Lucinius #6 : La ballade des Balkans - by Guest - 24-12-2003, 06:51 PM
Journal de Lucinius #6 : La ballade des Balkans - by Guest - 24-12-2003, 08:47 PM

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