17-01-2004, 04:38 PM
Chapitre premier
Un nouveau dimanche commençait dans une ville de la banlieue parisienne. Cette ville était, et reste semblable à de nombreuses autres villes. C’est sans doute car cette ville possédait tout ce qu’une ville pouvait posséder. Le Nord était riche. Il était constitué de gratte-ciel. Ces gratte-ciel était occupés par de riches habitations et de luxueux bureaux. Ils étaient le gratin des gens fortunées et des hommes d’affaires influents. De nombreuses multinationales avaient investi certain immeuble pour en faire leur siège social. De plus, le Nord de cette ville, desservie par une multitude de bus et métro, accueillait de riches avocats et des docteurs. Monsieur le maire avait contribué à dynamiser le quartier. Le moindre mètre carré était à bétonner. Le Nord de la ville représentait pratiquement toute la fortune de cette ville. Mais Monsieur le maire ne se contentait pas que de bureaux et de luxueux appartements. Il avait grandement contribué au bien être de ses administrés. Ainsi, le Nord possédait un musée d’art moderne. Il avait fait bâtir un hôpital moderne dirigé par un ancien médecin qui était l’un des plus compétent du pays. Le Nord possédait une école où se trouvaient les meilleurs instituteurs, un lycée, faisant également collège et classe préparatoire où se trouvaient les professeurs les plus motivés par des élèves cultivés et attentifs. Il y avait également une université réputée ou l’on y enseignait le droit et l’économie. Le Nord possédait aussi un riche centre commercial avec un cinéma jouant les films à la mode, une piscine et de grandes enseignes. Un théâtre présentait les grandes œuvres de Racine, Molière, et bien d’autres. Les arbres étaient d’une verdure pure et naturelle, les bons restaurants permettaient d’apprendre toutes les subtilités de la gastronomie. Le Nord possédait également un stade et un gymnase où les équipes sportives, comme celle de football, de rugby, de tennis faisait la fierté de la ville. Le Nord avait aussi un brillant club d’échec ainsi un brillant club de bridge. Un observateur étranger aurait dit des habitants du Nord qu’ils vivaient dans un conte de fée. Il n’aurait pas eu tort. Les habitants du Nord étaient heureux. Ils croyaient à leur bonne étoile. Les habitants du Nord ne pouvaient craindre la misère et le malheur, car ils avaient un guide et un bienfaiteur : Monsieur le maire. D’ailleurs, les habitants du Nord étaient reconnaissants envers leur bienfaiteur Monsieur le maire et lui avait aussi donné un mandat de député. A chaque élection, ils se déplaçaient massivement pour remercier leur divinité, Monsieur le maire. Un observateur étranger pourrait croire que la ville est une république bananière mais depuis de nombreuses années, Monsieur le maire était vénéré par les habitants du Nord.
Puis il y avait le Sud. Une personne extérieure penserait que le Sud appartient à une autre ville. Mais le Sud appartenait bien à cette même ville. Dans le Sud poussait des HLM et des immeubles hideux. Certain étaient en ruine. Le Sud accueillait les ASSEIC et l’ANPE ainsi que un fast-food. Il y avait aussi un commissariat. Les habitants du Sud étaient des immigrants d’Algérie et de pays musulmans. Leurs occupations étaient la télévision de masse. Parler le Français était pour les habitants du Sud un acte héroïque. Le lire et l’écrire était un luxe. C’est à peine si on savait qu’ils existaient. Les vieux se massifiait devant la télévision de masse. Les plus jeunes brûlaient les voitures, les bus et tout ce qui pouvait être brûlé. C’était comme un sport ou un défi. La morale n’existait pas. C’était chacun pour soi. Le travailleur honnête était le dernier des imbéciles. Les gens du Sud gagnaient plus avec la drogue, le racket et le vol. Toutes les combines existaient dans le Sud. Le Sud était divisé en bandes rivales qui se livraient une guerre sans merci. Les habitants du Sud croyaient en rien, excepté si c’était intéressant et rentable. Les femmes avaient un sort peut enviable. Les filles n’étaient que des produits de consommation. Elles étaient vendues à leur plus jeune age et jeté une fois vielle. Il y avait pourtant une école dans le Sud où il y échouait les enfants de la population. Les instituteurs étaient malheureusement dépassés et faisaient aussi assistants sociaux. Le collège, qui éliminait tous les élèves, qui ne savait à peine lire à leur entrée, regroupaient des professeurs qui méprisait leur consommateur. Chaque élève était présent pour justifier la paye du professeur. Chaque professeur se sentait comme l’agrégé en CAP. Les professeurs de mathématiques ne savaient plus intégrer ou dériver. Les professeurs de physiques voyaient leur matière comme une langue dont ils en ont oublié les significations profondes. Dans ce collège, Molière, Corneille, Racine n’existaient pas. Les cours étaient un mauvais produit de consommation. Après le collège, la majorité des élèves allaient s’échouer au CAP local qu’ils rataient brillamment. Un observateur étranger aurait pris le Sud pour une ville d’Amérique. En tout cas, c’est vrai que le Sud était une zone franche.
C’est dans cette ville, entre le Nord et le Sud que vivait l’inspecteur Robert Durand. Il habitait un modeste appartement et subvenait sans problème à ses besoins. Dans sa jeunesse, Robert était un jeune comme tant d’autre. Il était un sportif mais n’avait pas un sport de prédilection. Il aimait dans sa jeunesse les héros. Il a dévoré les aventures de d’Artagnan, du capitaine fracasse et autre grand héros. Mais ce qui le fascinait le plus, c’était les justiciers. A son sens, c’étaient les plus nobles des héros. Ils volaient au secours de la veuve et de l’orphelin. Ils étaient généreux et leurs buts des plus nobles. Les justiciers étaient généralement que des humains qui luttait dans une situation défavorable. Il avait une admiration pour Zorro. Son héros de bandes dessiné préféré était Batman. Mais il avait aussi un intérêt pour le mystère. Dans sa jeunesse, il avait dévoré les aventures de grands détectives comme Sherlock Holmes, Hercules Poirot ou Nestor Burma. Il avait un intérêt pour la géométrie, notamment les démonstrations. C’était également un bon joueur d’échec. Néanmoins, c’était un élève comme les autres. Il avait fait des études de droit avant de devenir inspecteur de police. Il croyait profondément à sa mission et son devoir.
Mais quarante ans passés en tant qu’inspecteur au commissariat de police du Sud l’avait vieillit. L’adjectif qui le résumait était blasé. Robert était blasé. Ses cheveux blancs accentuaient son désarroi. Il donnait l’impression de toujours faire la même chose, sans savoir si cela avait un intérêt. Il avait une barbe, si cela pouvait être appelé une barbe, mal rasé et désordonné. Il était généralement habillé d’une façon simple. Il portait généralement un pantalon quelconque, une chemise quelconque et un pull quelconque. Il ne savait plus ce qu’était une cravate. Son appartement était rarement rangé. Robert n’avait pas vraiment de passion. Il collectionnait les armes à feu mais ne savait pas pourquoi. Il ne lisait pratiquement plus les livres. Il lisait les journaux. Il lisait aussi bien le Monde, le Figaro, Libération et le Parisien. Il jouait encore aux échecs, où il pratiquait un style de jeu étrange mais élégant. Et c’est vers huit heures du matin qu’il se leva. C’était dimanche, et Robert détestait le dimanche. Le dimanche, en général, à part des tournois d’échec, il n’y avait rien. Robert vivait seul et n’avait pas d’amis. Il était solitaire et il ne lui restait que son travail. Et il se levait sur un nouveau dimanche. Heureusement, il avait une compétition d’échec l’après midi. Il prit son habituel café et ses habituelles tartines. Il aurait bien voulu lire la presse, car c’était l’une de ses seules passions, mais la presse ne paraissait pas le dimanche. Il était hors de question de regarder la télévision. Il la trouvait inintéressante. D’ailleurs, avec la télé réalité, la télé lui était devenue encore plus insupportable. Par-dessus tout, il haïssait les émissions qui idéalisaient la police car il ne se sentait qu’humain. Il avait également une piètre opinion de son ministre qui ne demandait que du chiffre. Il savait que pour éliminer les mauvaises herbes, il fallait les déraciner.
Ne sachant pas quoi faire, il fit du rangement. Il était vers les dix heures. Robert ne savait toujours pas quoi faire. Il prit son blouson et se décidât à aller faire un tour. Il prit son téléphone portable, au cas où le service eut besoin de lui. Il se mit à marcher au Nord, car le Sud était vraiment trop moche. Il erra dans les rues du Nord. C’était vide. Le dimanche, il ne se passe pas grand chose. Les magasins sont fermés. Robert n’avait plus d’intérêt pour le théâtre et aller au cinéma voir un navet américain ne l’enchantait guère. L’art lui était une langue inconnue. Il était vers onze heures. Pendant une heure, Robert flâna sans but précis. Il se limita à sentir l’air pur du Nord. A midi, il se décida à aller au restaurant. Il prit le premier restaurant venu. C’était un restaurant assez chic, et qui aurait été luxueux pour le Sud. Les prix étaient assez élevés, mais au-dessous de la moyenne de ce qui est pratiqué dans le Nord. Robert entra dans le restaurant. Un serveur, habillé d’un riche uniforme, s’inclina et le salua.
« Que pouvons-nous pour votre service, monsieur ? »
Sa voix cachait mal le mépris que le serveur avait à l’égard de son futur client. Le serveur était surtout habitué à voir des gens habillé de costard. Il est vrai que généralement, les habitués du restaurant faisait partie de la population du Nord. Si le restaurant avait pratiqué des prix plus élevés, il aurait été un club privé. Robert était toléré car il n’appartenait pas à la population du Sud. Il aurait été accueillit plus chaleureusement s’il faisait partie du Nord.
Robert répondit indifféremment :
- Je souhaiterais une table pour une personne.
- Mais bien entendu monsieur.
Robert prit une omelette avec des lardons, un coq au vin et du fromage. Quand il eut fini, il alla au club d’échec. Robert ne s’intéressait pas à la vie du club d’échec. Il était accepté car il avait un réel talent pour les échecs. Il était le meilleur joueur d’échec du club. Mais les autres partenaires le méprisaient car il n’habitait pas le Nord. Il était considéré car il contribuait grandement à la renommée du club d’échec. Il avait gagné jusqu’à quinze simultanées. Le style de jeu de Robert était étrange mais élégant. Il n’aimait pas les parties classiques comme l’espagnol ou l’italienne, mais préférait les gambits. Robert ne jouait pas pour son club, ni pour gagner. Il jouait pour la beauté du jeu. D’ailleurs, les échecs était la seule passion qui lui restait de sa jeunesse.
Comme d’habitude, Robert eut un adversaire classique. L’ouverture était classique, et le milieu de partie monotone. Puis Robert se dit qu’il avait un adversaire qui ne pouvait pas jouer sur une surprise. Robert sacrifia sa dame. C’était inattendu. Son adversaire ne comprenait pas et se demanda s’il n’était pas face à un fou. Robert continua la partie amputée d’une dame. Mais Robert n’avait pas agit à la légère. Il avait prévu la suite sur dix ou vingt coups. L’adversaire de Robert relâcha son attention persuadée que la victoire lui était acquise. Mais il ne voyait pas qu’en réalité, Robert avait prévu une réorganisation des pièces et du jeu. Au bout de quinze coups, la situation était largement en faveur de Robert. Au bout de vingt coups, l’adversaire de Robert abandonna évitant le plus que probable échec et mat.
« Magnifique façon de jouer, votre style est élégant et brillant, mais il est également agressif.»
Robert et son adversaire se serrèrent la main.
Robert rentra chez lui vers dix huit heures. Il ne savait pas quoi faire. Il se décida à nettoyer ses armes. Effectivement, Robert collectionnait les armes à feu. Il ne savait pas pourquoi il collectionnait les armes à feu. Dans son travail, il n’était pas considéré comme une personne sortant à toutes les occasions son arme. Peut-être était-il resté trop longtemps dans la police. Il démonta et nettoya ses revolvers. Sa collection d’armes à feu était impressionnante. Robert possédait des pistolets et des carabines. Il avait également les cartouches qui allaient avec. Mais bizarrement, il utilisait que très rarement ses armes. Son arme préférée était un police python. C’était également son arme de service. Les autres armes servaient plus à la décoration. Vers vingt deux heures, il avait démonté, nettoyé et remonté trois pistolets. Il décida de se coucher pour être en forme demain. Demain, c’était lundi. Il allait travailler. Il ne savait plus pourquoi il travaillait. A son avis, il travaillait pour s’occuper et vider le temps. Il était loin du jeune homme idéaliste prêt à défendre la veuve et l’orphelin. Mais au moins, lundi, il travaillerait. Le lundi serait loin des longs dimanches calmes et monotones. Demain, il y aurait le travail.
Un nouveau dimanche commençait dans une ville de la banlieue parisienne. Cette ville était, et reste semblable à de nombreuses autres villes. C’est sans doute car cette ville possédait tout ce qu’une ville pouvait posséder. Le Nord était riche. Il était constitué de gratte-ciel. Ces gratte-ciel était occupés par de riches habitations et de luxueux bureaux. Ils étaient le gratin des gens fortunées et des hommes d’affaires influents. De nombreuses multinationales avaient investi certain immeuble pour en faire leur siège social. De plus, le Nord de cette ville, desservie par une multitude de bus et métro, accueillait de riches avocats et des docteurs. Monsieur le maire avait contribué à dynamiser le quartier. Le moindre mètre carré était à bétonner. Le Nord de la ville représentait pratiquement toute la fortune de cette ville. Mais Monsieur le maire ne se contentait pas que de bureaux et de luxueux appartements. Il avait grandement contribué au bien être de ses administrés. Ainsi, le Nord possédait un musée d’art moderne. Il avait fait bâtir un hôpital moderne dirigé par un ancien médecin qui était l’un des plus compétent du pays. Le Nord possédait une école où se trouvaient les meilleurs instituteurs, un lycée, faisant également collège et classe préparatoire où se trouvaient les professeurs les plus motivés par des élèves cultivés et attentifs. Il y avait également une université réputée ou l’on y enseignait le droit et l’économie. Le Nord possédait aussi un riche centre commercial avec un cinéma jouant les films à la mode, une piscine et de grandes enseignes. Un théâtre présentait les grandes œuvres de Racine, Molière, et bien d’autres. Les arbres étaient d’une verdure pure et naturelle, les bons restaurants permettaient d’apprendre toutes les subtilités de la gastronomie. Le Nord possédait également un stade et un gymnase où les équipes sportives, comme celle de football, de rugby, de tennis faisait la fierté de la ville. Le Nord avait aussi un brillant club d’échec ainsi un brillant club de bridge. Un observateur étranger aurait dit des habitants du Nord qu’ils vivaient dans un conte de fée. Il n’aurait pas eu tort. Les habitants du Nord étaient heureux. Ils croyaient à leur bonne étoile. Les habitants du Nord ne pouvaient craindre la misère et le malheur, car ils avaient un guide et un bienfaiteur : Monsieur le maire. D’ailleurs, les habitants du Nord étaient reconnaissants envers leur bienfaiteur Monsieur le maire et lui avait aussi donné un mandat de député. A chaque élection, ils se déplaçaient massivement pour remercier leur divinité, Monsieur le maire. Un observateur étranger pourrait croire que la ville est une république bananière mais depuis de nombreuses années, Monsieur le maire était vénéré par les habitants du Nord.
Puis il y avait le Sud. Une personne extérieure penserait que le Sud appartient à une autre ville. Mais le Sud appartenait bien à cette même ville. Dans le Sud poussait des HLM et des immeubles hideux. Certain étaient en ruine. Le Sud accueillait les ASSEIC et l’ANPE ainsi que un fast-food. Il y avait aussi un commissariat. Les habitants du Sud étaient des immigrants d’Algérie et de pays musulmans. Leurs occupations étaient la télévision de masse. Parler le Français était pour les habitants du Sud un acte héroïque. Le lire et l’écrire était un luxe. C’est à peine si on savait qu’ils existaient. Les vieux se massifiait devant la télévision de masse. Les plus jeunes brûlaient les voitures, les bus et tout ce qui pouvait être brûlé. C’était comme un sport ou un défi. La morale n’existait pas. C’était chacun pour soi. Le travailleur honnête était le dernier des imbéciles. Les gens du Sud gagnaient plus avec la drogue, le racket et le vol. Toutes les combines existaient dans le Sud. Le Sud était divisé en bandes rivales qui se livraient une guerre sans merci. Les habitants du Sud croyaient en rien, excepté si c’était intéressant et rentable. Les femmes avaient un sort peut enviable. Les filles n’étaient que des produits de consommation. Elles étaient vendues à leur plus jeune age et jeté une fois vielle. Il y avait pourtant une école dans le Sud où il y échouait les enfants de la population. Les instituteurs étaient malheureusement dépassés et faisaient aussi assistants sociaux. Le collège, qui éliminait tous les élèves, qui ne savait à peine lire à leur entrée, regroupaient des professeurs qui méprisait leur consommateur. Chaque élève était présent pour justifier la paye du professeur. Chaque professeur se sentait comme l’agrégé en CAP. Les professeurs de mathématiques ne savaient plus intégrer ou dériver. Les professeurs de physiques voyaient leur matière comme une langue dont ils en ont oublié les significations profondes. Dans ce collège, Molière, Corneille, Racine n’existaient pas. Les cours étaient un mauvais produit de consommation. Après le collège, la majorité des élèves allaient s’échouer au CAP local qu’ils rataient brillamment. Un observateur étranger aurait pris le Sud pour une ville d’Amérique. En tout cas, c’est vrai que le Sud était une zone franche.
C’est dans cette ville, entre le Nord et le Sud que vivait l’inspecteur Robert Durand. Il habitait un modeste appartement et subvenait sans problème à ses besoins. Dans sa jeunesse, Robert était un jeune comme tant d’autre. Il était un sportif mais n’avait pas un sport de prédilection. Il aimait dans sa jeunesse les héros. Il a dévoré les aventures de d’Artagnan, du capitaine fracasse et autre grand héros. Mais ce qui le fascinait le plus, c’était les justiciers. A son sens, c’étaient les plus nobles des héros. Ils volaient au secours de la veuve et de l’orphelin. Ils étaient généreux et leurs buts des plus nobles. Les justiciers étaient généralement que des humains qui luttait dans une situation défavorable. Il avait une admiration pour Zorro. Son héros de bandes dessiné préféré était Batman. Mais il avait aussi un intérêt pour le mystère. Dans sa jeunesse, il avait dévoré les aventures de grands détectives comme Sherlock Holmes, Hercules Poirot ou Nestor Burma. Il avait un intérêt pour la géométrie, notamment les démonstrations. C’était également un bon joueur d’échec. Néanmoins, c’était un élève comme les autres. Il avait fait des études de droit avant de devenir inspecteur de police. Il croyait profondément à sa mission et son devoir.
Mais quarante ans passés en tant qu’inspecteur au commissariat de police du Sud l’avait vieillit. L’adjectif qui le résumait était blasé. Robert était blasé. Ses cheveux blancs accentuaient son désarroi. Il donnait l’impression de toujours faire la même chose, sans savoir si cela avait un intérêt. Il avait une barbe, si cela pouvait être appelé une barbe, mal rasé et désordonné. Il était généralement habillé d’une façon simple. Il portait généralement un pantalon quelconque, une chemise quelconque et un pull quelconque. Il ne savait plus ce qu’était une cravate. Son appartement était rarement rangé. Robert n’avait pas vraiment de passion. Il collectionnait les armes à feu mais ne savait pas pourquoi. Il ne lisait pratiquement plus les livres. Il lisait les journaux. Il lisait aussi bien le Monde, le Figaro, Libération et le Parisien. Il jouait encore aux échecs, où il pratiquait un style de jeu étrange mais élégant. Et c’est vers huit heures du matin qu’il se leva. C’était dimanche, et Robert détestait le dimanche. Le dimanche, en général, à part des tournois d’échec, il n’y avait rien. Robert vivait seul et n’avait pas d’amis. Il était solitaire et il ne lui restait que son travail. Et il se levait sur un nouveau dimanche. Heureusement, il avait une compétition d’échec l’après midi. Il prit son habituel café et ses habituelles tartines. Il aurait bien voulu lire la presse, car c’était l’une de ses seules passions, mais la presse ne paraissait pas le dimanche. Il était hors de question de regarder la télévision. Il la trouvait inintéressante. D’ailleurs, avec la télé réalité, la télé lui était devenue encore plus insupportable. Par-dessus tout, il haïssait les émissions qui idéalisaient la police car il ne se sentait qu’humain. Il avait également une piètre opinion de son ministre qui ne demandait que du chiffre. Il savait que pour éliminer les mauvaises herbes, il fallait les déraciner.
Ne sachant pas quoi faire, il fit du rangement. Il était vers les dix heures. Robert ne savait toujours pas quoi faire. Il prit son blouson et se décidât à aller faire un tour. Il prit son téléphone portable, au cas où le service eut besoin de lui. Il se mit à marcher au Nord, car le Sud était vraiment trop moche. Il erra dans les rues du Nord. C’était vide. Le dimanche, il ne se passe pas grand chose. Les magasins sont fermés. Robert n’avait plus d’intérêt pour le théâtre et aller au cinéma voir un navet américain ne l’enchantait guère. L’art lui était une langue inconnue. Il était vers onze heures. Pendant une heure, Robert flâna sans but précis. Il se limita à sentir l’air pur du Nord. A midi, il se décida à aller au restaurant. Il prit le premier restaurant venu. C’était un restaurant assez chic, et qui aurait été luxueux pour le Sud. Les prix étaient assez élevés, mais au-dessous de la moyenne de ce qui est pratiqué dans le Nord. Robert entra dans le restaurant. Un serveur, habillé d’un riche uniforme, s’inclina et le salua.
« Que pouvons-nous pour votre service, monsieur ? »
Sa voix cachait mal le mépris que le serveur avait à l’égard de son futur client. Le serveur était surtout habitué à voir des gens habillé de costard. Il est vrai que généralement, les habitués du restaurant faisait partie de la population du Nord. Si le restaurant avait pratiqué des prix plus élevés, il aurait été un club privé. Robert était toléré car il n’appartenait pas à la population du Sud. Il aurait été accueillit plus chaleureusement s’il faisait partie du Nord.
Robert répondit indifféremment :
- Je souhaiterais une table pour une personne.
- Mais bien entendu monsieur.
Robert prit une omelette avec des lardons, un coq au vin et du fromage. Quand il eut fini, il alla au club d’échec. Robert ne s’intéressait pas à la vie du club d’échec. Il était accepté car il avait un réel talent pour les échecs. Il était le meilleur joueur d’échec du club. Mais les autres partenaires le méprisaient car il n’habitait pas le Nord. Il était considéré car il contribuait grandement à la renommée du club d’échec. Il avait gagné jusqu’à quinze simultanées. Le style de jeu de Robert était étrange mais élégant. Il n’aimait pas les parties classiques comme l’espagnol ou l’italienne, mais préférait les gambits. Robert ne jouait pas pour son club, ni pour gagner. Il jouait pour la beauté du jeu. D’ailleurs, les échecs était la seule passion qui lui restait de sa jeunesse.
Comme d’habitude, Robert eut un adversaire classique. L’ouverture était classique, et le milieu de partie monotone. Puis Robert se dit qu’il avait un adversaire qui ne pouvait pas jouer sur une surprise. Robert sacrifia sa dame. C’était inattendu. Son adversaire ne comprenait pas et se demanda s’il n’était pas face à un fou. Robert continua la partie amputée d’une dame. Mais Robert n’avait pas agit à la légère. Il avait prévu la suite sur dix ou vingt coups. L’adversaire de Robert relâcha son attention persuadée que la victoire lui était acquise. Mais il ne voyait pas qu’en réalité, Robert avait prévu une réorganisation des pièces et du jeu. Au bout de quinze coups, la situation était largement en faveur de Robert. Au bout de vingt coups, l’adversaire de Robert abandonna évitant le plus que probable échec et mat.
« Magnifique façon de jouer, votre style est élégant et brillant, mais il est également agressif.»
Robert et son adversaire se serrèrent la main.
Robert rentra chez lui vers dix huit heures. Il ne savait pas quoi faire. Il se décida à nettoyer ses armes. Effectivement, Robert collectionnait les armes à feu. Il ne savait pas pourquoi il collectionnait les armes à feu. Dans son travail, il n’était pas considéré comme une personne sortant à toutes les occasions son arme. Peut-être était-il resté trop longtemps dans la police. Il démonta et nettoya ses revolvers. Sa collection d’armes à feu était impressionnante. Robert possédait des pistolets et des carabines. Il avait également les cartouches qui allaient avec. Mais bizarrement, il utilisait que très rarement ses armes. Son arme préférée était un police python. C’était également son arme de service. Les autres armes servaient plus à la décoration. Vers vingt deux heures, il avait démonté, nettoyé et remonté trois pistolets. Il décida de se coucher pour être en forme demain. Demain, c’était lundi. Il allait travailler. Il ne savait plus pourquoi il travaillait. A son avis, il travaillait pour s’occuper et vider le temps. Il était loin du jeune homme idéaliste prêt à défendre la veuve et l’orphelin. Mais au moins, lundi, il travaillerait. Le lundi serait loin des longs dimanches calmes et monotones. Demain, il y aurait le travail.