18-01-2004, 08:25 PM
Chapitre deux
Le lundi, Robert arriva au travail vers neuf heures. Enfin, son repos inutile était terminé. Le dimanche était passé. Il commença à descendre au sous-sol afin de s’entraîner, comme chaque matin, au tir. Là se trouvait également Oscar. Robert méprisait Oscar. Oscar était policier. Il n’avait pas le grade d’inspecteur. Il était juste gardien de la paix. Mais il avait plus la dégaine d’un héros de western que d’un bon policier. Oscar était gros. Il est certain qu’Oscar avait des aptitudes physiques mais ses aptitudes physiques étaient inversement proportionnelles à son intelligence et sa capacité à la pitié ou la solidarité. Oscar avait une opinion tranché. Il était sans doute incapable de repenser les problèmes. Par ailleurs, Oscar était raciste et misogyne.
Oscar sera la main de Robert :
« Comment vas-tu vieux ? »
Robert répondit poliment :
- Assez bien. J’ai passé un très bon week-end.
- Alors, on essaie de garder la forme ?
- Oui, faut bien. Et toi, ce week-end ? Tu étais de service, non ?
- Oui, et j’ai bien travaillé. J’ai arrêté deux arabes qui vendaient de la drogue, et j’ai interpellé deux putes, des bicots aussi. Un peuple sous développé.
Pour Robert, c’était insupportable. La logique simpliste d’Oscar l’écœurait.
Oscar rajouta :
« Décidément, il est malheureux que Charles Martel n’est pas réussit à arrêter les arabes à Poitiers, maintenant, la France est malheureusement envahit par les beurs. »
Robert ne savait pas quoi dire. Devant lui, il avait la manifestation de la bêtise suprême. Il prit son calme et déclara de la façon la plus neutre possible :
« Tu te trompe. Tu catalogues trop facilement les musulmans. Fut une époque, les musulmans ont été un grand peuple. Ils avaient sur l’Europe du moyen age obscurantiste une avance réelle sur les sciences. De même, ils ont laissé des œuvres littéraires comme les contes des milles et une nuits. De plus, l’écriture des mathématiques se faisait, avant, avec les chiffres romains. C’était peu commode. Les chiffres actuels, utilisé par la planète entière, ont été inventés par les Arabes. »
Oscar était impressionné. Il dit d’un ton admiratif :
« Si c’était quelqu’un d’autre qui me l’avait dit, je ne l’aurais jamais cru. »
La séance de tir dura une demi-heure. La façon de tirer d’Oscar était rapide, peu précise. Il appuyait rapidement sur la gâchette et crachait le plus rapidement possible les balles. Robert avait un style plus raffiné. Il donnait l’impression de comprendre son arme, d’être son arme. Il prenait le temps de viser. La balle se logeait là où Robert le désirait. Son coup de feu était précis.
Au bout d’une demi-heure, Robert rangea son arme et alla s’installer à son bureau. Son coéquipier, George Gérard, était déjà arrivé. Robert avait énormément de respect pour son coéquipier. Il était pour lui plus que un simple collègue : c’était peut-être même un ami. Il était lui-même habillé de façon simple mais élégante. Il portait un pantalon, un gilet et une chemise. Il était bien peigné et était rasé d’une manière précise. George était une personne agréable. Ses dix années passées dans la police ne l’avait pas usé. Il est certain que le fait de ne pas habiter dans la ville l’empêchait de vieillir. George ne traversait pas la vie seul. Il avait une charmante et belle épouse du même age qu’il avait connu au lycée. Elle était devenue médecin. Il avait la joie d’avoir deux enfants. Sa fille aînée allait rentrer l’année suivante en cours moyen. Son fils cadet commençait l’école élémentaire. George espérait une promotion. Il pensait soit à devenir commissaire, soit à aller dans la brigade de lutte contre le grand banditisme. Il avait été un étudiant de droit brillant et Robert lui avait appris tous les aspects pratique du métier. George respectait énormément Robert et se demandait pourquoi celui-ci n’avait pas l’intention de monter en grade. Il est vrai que Robert n’était pas ambitieux.
George savait très bien que Robert était blasé. Il espérait que rien ne lui arriverait. George était très inquiet pour Robert, mais il savait le cacher.
Lorsque Robert rentra dans le bureau, George le salua :
- Salut veille branche, ça va ?
- Très bien. As-tu passé un bon week-end ?
- Splendide. J’ai montré le château de Vincennes à mes enfants. Ils s’imaginaient être chevaliers.
Robert eut une pensé pour l’enfant qu’il a été. Petit, il aimait être un héros. Maintenant, il se sentait pris dans une guerre qui ne le concernait pas, ou plutôt qui le dépassait.
George repris :
- Et ta compétition d’échec ?
- J’ai gagné. Ce fut une partie passionnante.
Robert consulta sa montre. Il était neuf heures passées.
« Je crois que c’est l’heure de faire notre tournée, qu’en penses-tu ? »
George regarda la pendule qui était au-dessus de la porte.
« Tu as raison. »
George pris son blouson. Les deux coéquipiers inspectèrent leurs armes et les rangèrent dans leurs holsters. Ils sortirent de leur commissariat et rentrèrent dans leur voiture de fonction. C’était une voiture quelconque, peinte en noir pour éviter de « sentir le poulet » comme on disait dans le coin.
George conduisait la voiture dans le Sud. Il faut dire que pour faire du chiffre, il fallait rouler dans le Sud, cela en était devenu trop habituel pour Robert.
Il n’y avait pas de spectacle dans la ville. Aucun chat ne circulait. Personne n’était dehors. Le Sud ressemblait, comme d’habitude, à un désert. En passant dans une cité, Robert observait les voitures carbonisées. Elle avait du brûler durant la nuit. De toute façon, cela était devenu normal de brûler les voitures. C’était une déclaration de guerre entre les jeunes, et l’état représenté par la police dont Robert faisait parti. Au bas d’un immeuble, trois jeunes discutaient.
Robert déclara :
- George, on s’arrête, car on doit faire un contrôle d’identité.
- T’es sur, Robert ?
- Tout à fait, ça sert à rien mais on doit le faire quand même. C’est les ordres. Surtout n’oubli pas de prendre les clefs de la voiture.
Robert et George s’approchèrent du groupe de jeune. Il y avait un noir et deux d’origine musulmane. Le noir portait un pantalon bleu marine, un pull-over bleu marine et un bonnet de sport d’hiver noir. Le premier musulman portait un survêtement blanc. Le second portait un jeans, un tee-shirt blanc et une casquette.
Robert déclara d’une voix neutre qui cachait son ennui :
« Police, Contrôle d’identité, veuillez montrer vos papiers. »
Le jeune à casquette répondit :
« Et, z’y va, j’ai rien fait, sale poulet ! »
Calme et froid, Robert coupa la parole à George et déclara sur un ton solennel :
« Dans ce cas, ça sera vite fait. »
Les trois jeunes prirent leurs papiers et les remirent à George.
Le noir dit :
« Décidément, vous n’avez rien à foutre de vos journées. Vous devez vous faire chier grave. »
Robert sourit et dit :
« C’est le lot de toutes personnes vivant ou travaillant dans le Sud. Au moins, nous tuons le temps comme on peut. »
La situation était surréaliste. Robert savait délibérément que les papiers étaient en règle. Peut-être ces trois jeunes étaient-ils des délinquants. Dans le Sud, c’était très probable. Mais Robert savait qu’il ne pourrait pas le prouver durant le contrôle.
George avait fini d’étudier les papiers.
« Tout est en règle » déclara-t-il en rendant les documents.
En souriant, Le jeune à casquette déclara :
« Tu vois, nous sommes des mecs clean »
Robert rendit le sourire :
« J’en suis persuadé. »
George et Robert continuèrent leur patrouille. Au carrefour de quatre rues, Robert remarqua un enfant d’environ douze ans qui attendait devant une épicerie. Il était d’origine musulmane. Il portait une paire de baskets d’une marque réputée. Son Jeans donnait l’impression d’avoir été acheté ce matin. Il avait un magnifique blouson noir d’une propreté parfaite.
Robert déclara :
« Gare la voiture quelques mètres plus loin. »
George obéit
- As-tu vu ce gosse devant l’épicerie ? Demanda Robert.
- Oui, bien sur.
- Qu’en penses-tu ?
- Je ne sais pas.
- Il est onze heures et quart.
- Il devrait être à l’école.
- Oui.
- Donc il sèche.
- C’est tout à fait exact.
- Il faut le ramener à ses parents !
- Mais ce n’est pas tout, c’est un drôle de lieu pour sécher. A priori, je serais avec des camarades, et plutôt chez moi ou devant mon immeuble.
- Tu veux dire que…
- Qu’on est en train de dévaliser l’épicerie et que ce gamin fait le guet !
George sortit de la voiture. Discrètement, Robert retira une balle de son chargeur. Il suivit George. Discrètement, George et Robert s’approchèrent du gamin.
Par derrière, Robert posa sa main sur l’épaule du gamin.
« N’as-tu pas école ? »
La conscience non tranquille, le gamin répondit :
« Non, mon prof de latin n’est pas là. Je te jure que c’est vrai sur la vie de ma sœur. »
Robert sourit. Il est peut probable que ce gamin suit des cours de latin. Puis le latin, en général, c’est une option peu populaire dans le Sud. C’est pour ça que les cours sont en début ou en fin de journée.
Robert sourit :
« Tu iras l’expliquer au commissariat»
George prit les bras du gamin, lui passa les menottes et accrocha l’autre extrémité à un panneau de signalisation.
Robert se tourna en direction du gamin :
« Et surtout, chut »
Robert et Georges sortirent leurs pistolets. Il avancèrent vers l’épicerie. La porte était fermée. George donna un coup de pied dans la porte pour l’ouvrir. En moins d’une seconde, George et Robert rentrèrent dans le magasin.
Robert déclara :
« Police, jetez vos armes ! »
L’épicerie était assez petite. Elle possédait un comptoir à l’entrée derrière lequel se tenait une vielle femme effrayée. Elle était sans doute d’origine musulmane. Elle était habillée en noir, comme si elle portait un deuil. La pièce était rectangulaire et possédait deux étagères parallèles à la longueur contenant diverses denrées. Entre la première étagère et le comptoir se tenait un homme d’origine européenne. Il était très grand. Il était habillé de vêtements simples et tenait une arme qui braquait la gérante. Derrière la première étagère se tenait un noir. Il tenait dans sa main droite un revolver. Sa main gauche contenait un sac de riz destiné à remplir un sac se trouvant à ses pieds. Il lâcha son sac de riz à terre et pointa son arme en direction de Robert.
Le noir déclara :
- Ce con de Rachid devait nous prévenir. Décidément, c’est vraiment un boulet.
- Il s’est fait avoir. A votre place, je jetterai mon arme et j’irais gentiment au poste répondit Robert.
Robert braquait le noir. Le noir braquait Robert. George braquait l’Européen et l’Européen braquait la vielle. L’Européen dit :
« Notre situation ne semble pas fameuse. Sans doute allez-vous nous descendre en légitime défense. Mais avant que nous nous fassions descendre, mon pote t’aura descendu, mec. Et moi, j’aurais descendu la vielle »
Robert garda son calme et déclara :
- C’est vrai que nous ne sommes pas en position de force. George, lâche ton arme.
- Mais… essaya de répondre George.
- C’est un ordre, je ne veux pas avoir la mort de cette femme sur la conscience. Nous sommes là pour protéger les personnes, pas les biens.
A contre cœur, George déposa son arme à ses pieds. Robert en fit de même et le fit glisser en direction de l’Européen.
Le noir déclara :
« De toute façon, vous ne serez pas perdant, on vous laisse ce con de Rachid. »
L’Européen rangea dans son pantalon son arme et ramassa le police python de Robert. Cette arme était tellement belle et bien entretenue qu’elle séduisait l’Européen.
« Eh bien, tu as un super flingue, mec. »
Mais brutalement, Robert se dirigea vers l’étagère et la fit tomber. Celle-ci s’écrasa sur le noir. Il fut assommé et tomba à terre.
Surpris, l’Européen tira un coup de feu avec police python sur George, mais Robert avait enlevé une balle.
Robert bondit sur l’Européen. Celui-ci donna un coup de poing à Robert dans le ventre. Celui-ci se tordit de douleur. Son ventre lui faisait mal. George en profita pour ramasser son arme et avant que l’Européen redonne un coup à Robert, déclara :
« Pas un geste, lâche ton arme. »
L’Européen déposa le police python de Robert.
« L’autre arme que tu as rangée » insistât George, et tu la feras glisser vers moi.
L’Européen obéit.
George se tourna vers Robert :
- Ca vas, vieux.
- Oui, je me sens mieux, répondit Robert, merci.
Robert ramassa son arme et jeta devant l’Européen une paire de menotte.
- Maintenant, dit Robert, tu réveilles ton copain et tu t’accroche à lui. Tu es en état d’arrestation.
- Bien joué, Mec, tu m’as bien eu en déchargeant ton arme.
- Je n’en ai enlevé qu’une balle.
- Et ben, total respect, mec. Tu as vraiment la classe.
Robert et son coéquipier avaient aidé une vielle femme et arrêté deux braqueurs. Dans sa jeunesse, il aurait été heureux et se sentirait récompensé par les remerciements de la vielle dame. Mais maintenant, il se disait que ça ne servait à rien car il le faisait tous les jours. Tous les jours, il arrêtait dealers ou voleur d’autoradio. Il ne faisait que son travail et faisait du chiffre. C’était vraiment lassant pour Robert.
Le lundi, Robert arriva au travail vers neuf heures. Enfin, son repos inutile était terminé. Le dimanche était passé. Il commença à descendre au sous-sol afin de s’entraîner, comme chaque matin, au tir. Là se trouvait également Oscar. Robert méprisait Oscar. Oscar était policier. Il n’avait pas le grade d’inspecteur. Il était juste gardien de la paix. Mais il avait plus la dégaine d’un héros de western que d’un bon policier. Oscar était gros. Il est certain qu’Oscar avait des aptitudes physiques mais ses aptitudes physiques étaient inversement proportionnelles à son intelligence et sa capacité à la pitié ou la solidarité. Oscar avait une opinion tranché. Il était sans doute incapable de repenser les problèmes. Par ailleurs, Oscar était raciste et misogyne.
Oscar sera la main de Robert :
« Comment vas-tu vieux ? »
Robert répondit poliment :
- Assez bien. J’ai passé un très bon week-end.
- Alors, on essaie de garder la forme ?
- Oui, faut bien. Et toi, ce week-end ? Tu étais de service, non ?
- Oui, et j’ai bien travaillé. J’ai arrêté deux arabes qui vendaient de la drogue, et j’ai interpellé deux putes, des bicots aussi. Un peuple sous développé.
Pour Robert, c’était insupportable. La logique simpliste d’Oscar l’écœurait.
Oscar rajouta :
« Décidément, il est malheureux que Charles Martel n’est pas réussit à arrêter les arabes à Poitiers, maintenant, la France est malheureusement envahit par les beurs. »
Robert ne savait pas quoi dire. Devant lui, il avait la manifestation de la bêtise suprême. Il prit son calme et déclara de la façon la plus neutre possible :
« Tu te trompe. Tu catalogues trop facilement les musulmans. Fut une époque, les musulmans ont été un grand peuple. Ils avaient sur l’Europe du moyen age obscurantiste une avance réelle sur les sciences. De même, ils ont laissé des œuvres littéraires comme les contes des milles et une nuits. De plus, l’écriture des mathématiques se faisait, avant, avec les chiffres romains. C’était peu commode. Les chiffres actuels, utilisé par la planète entière, ont été inventés par les Arabes. »
Oscar était impressionné. Il dit d’un ton admiratif :
« Si c’était quelqu’un d’autre qui me l’avait dit, je ne l’aurais jamais cru. »
La séance de tir dura une demi-heure. La façon de tirer d’Oscar était rapide, peu précise. Il appuyait rapidement sur la gâchette et crachait le plus rapidement possible les balles. Robert avait un style plus raffiné. Il donnait l’impression de comprendre son arme, d’être son arme. Il prenait le temps de viser. La balle se logeait là où Robert le désirait. Son coup de feu était précis.
Au bout d’une demi-heure, Robert rangea son arme et alla s’installer à son bureau. Son coéquipier, George Gérard, était déjà arrivé. Robert avait énormément de respect pour son coéquipier. Il était pour lui plus que un simple collègue : c’était peut-être même un ami. Il était lui-même habillé de façon simple mais élégante. Il portait un pantalon, un gilet et une chemise. Il était bien peigné et était rasé d’une manière précise. George était une personne agréable. Ses dix années passées dans la police ne l’avait pas usé. Il est certain que le fait de ne pas habiter dans la ville l’empêchait de vieillir. George ne traversait pas la vie seul. Il avait une charmante et belle épouse du même age qu’il avait connu au lycée. Elle était devenue médecin. Il avait la joie d’avoir deux enfants. Sa fille aînée allait rentrer l’année suivante en cours moyen. Son fils cadet commençait l’école élémentaire. George espérait une promotion. Il pensait soit à devenir commissaire, soit à aller dans la brigade de lutte contre le grand banditisme. Il avait été un étudiant de droit brillant et Robert lui avait appris tous les aspects pratique du métier. George respectait énormément Robert et se demandait pourquoi celui-ci n’avait pas l’intention de monter en grade. Il est vrai que Robert n’était pas ambitieux.
George savait très bien que Robert était blasé. Il espérait que rien ne lui arriverait. George était très inquiet pour Robert, mais il savait le cacher.
Lorsque Robert rentra dans le bureau, George le salua :
- Salut veille branche, ça va ?
- Très bien. As-tu passé un bon week-end ?
- Splendide. J’ai montré le château de Vincennes à mes enfants. Ils s’imaginaient être chevaliers.
Robert eut une pensé pour l’enfant qu’il a été. Petit, il aimait être un héros. Maintenant, il se sentait pris dans une guerre qui ne le concernait pas, ou plutôt qui le dépassait.
George repris :
- Et ta compétition d’échec ?
- J’ai gagné. Ce fut une partie passionnante.
Robert consulta sa montre. Il était neuf heures passées.
« Je crois que c’est l’heure de faire notre tournée, qu’en penses-tu ? »
George regarda la pendule qui était au-dessus de la porte.
« Tu as raison. »
George pris son blouson. Les deux coéquipiers inspectèrent leurs armes et les rangèrent dans leurs holsters. Ils sortirent de leur commissariat et rentrèrent dans leur voiture de fonction. C’était une voiture quelconque, peinte en noir pour éviter de « sentir le poulet » comme on disait dans le coin.
George conduisait la voiture dans le Sud. Il faut dire que pour faire du chiffre, il fallait rouler dans le Sud, cela en était devenu trop habituel pour Robert.
Il n’y avait pas de spectacle dans la ville. Aucun chat ne circulait. Personne n’était dehors. Le Sud ressemblait, comme d’habitude, à un désert. En passant dans une cité, Robert observait les voitures carbonisées. Elle avait du brûler durant la nuit. De toute façon, cela était devenu normal de brûler les voitures. C’était une déclaration de guerre entre les jeunes, et l’état représenté par la police dont Robert faisait parti. Au bas d’un immeuble, trois jeunes discutaient.
Robert déclara :
- George, on s’arrête, car on doit faire un contrôle d’identité.
- T’es sur, Robert ?
- Tout à fait, ça sert à rien mais on doit le faire quand même. C’est les ordres. Surtout n’oubli pas de prendre les clefs de la voiture.
Robert et George s’approchèrent du groupe de jeune. Il y avait un noir et deux d’origine musulmane. Le noir portait un pantalon bleu marine, un pull-over bleu marine et un bonnet de sport d’hiver noir. Le premier musulman portait un survêtement blanc. Le second portait un jeans, un tee-shirt blanc et une casquette.
Robert déclara d’une voix neutre qui cachait son ennui :
« Police, Contrôle d’identité, veuillez montrer vos papiers. »
Le jeune à casquette répondit :
« Et, z’y va, j’ai rien fait, sale poulet ! »
Calme et froid, Robert coupa la parole à George et déclara sur un ton solennel :
« Dans ce cas, ça sera vite fait. »
Les trois jeunes prirent leurs papiers et les remirent à George.
Le noir dit :
« Décidément, vous n’avez rien à foutre de vos journées. Vous devez vous faire chier grave. »
Robert sourit et dit :
« C’est le lot de toutes personnes vivant ou travaillant dans le Sud. Au moins, nous tuons le temps comme on peut. »
La situation était surréaliste. Robert savait délibérément que les papiers étaient en règle. Peut-être ces trois jeunes étaient-ils des délinquants. Dans le Sud, c’était très probable. Mais Robert savait qu’il ne pourrait pas le prouver durant le contrôle.
George avait fini d’étudier les papiers.
« Tout est en règle » déclara-t-il en rendant les documents.
En souriant, Le jeune à casquette déclara :
« Tu vois, nous sommes des mecs clean »
Robert rendit le sourire :
« J’en suis persuadé. »
George et Robert continuèrent leur patrouille. Au carrefour de quatre rues, Robert remarqua un enfant d’environ douze ans qui attendait devant une épicerie. Il était d’origine musulmane. Il portait une paire de baskets d’une marque réputée. Son Jeans donnait l’impression d’avoir été acheté ce matin. Il avait un magnifique blouson noir d’une propreté parfaite.
Robert déclara :
« Gare la voiture quelques mètres plus loin. »
George obéit
- As-tu vu ce gosse devant l’épicerie ? Demanda Robert.
- Oui, bien sur.
- Qu’en penses-tu ?
- Je ne sais pas.
- Il est onze heures et quart.
- Il devrait être à l’école.
- Oui.
- Donc il sèche.
- C’est tout à fait exact.
- Il faut le ramener à ses parents !
- Mais ce n’est pas tout, c’est un drôle de lieu pour sécher. A priori, je serais avec des camarades, et plutôt chez moi ou devant mon immeuble.
- Tu veux dire que…
- Qu’on est en train de dévaliser l’épicerie et que ce gamin fait le guet !
George sortit de la voiture. Discrètement, Robert retira une balle de son chargeur. Il suivit George. Discrètement, George et Robert s’approchèrent du gamin.
Par derrière, Robert posa sa main sur l’épaule du gamin.
« N’as-tu pas école ? »
La conscience non tranquille, le gamin répondit :
« Non, mon prof de latin n’est pas là. Je te jure que c’est vrai sur la vie de ma sœur. »
Robert sourit. Il est peut probable que ce gamin suit des cours de latin. Puis le latin, en général, c’est une option peu populaire dans le Sud. C’est pour ça que les cours sont en début ou en fin de journée.
Robert sourit :
« Tu iras l’expliquer au commissariat»
George prit les bras du gamin, lui passa les menottes et accrocha l’autre extrémité à un panneau de signalisation.
Robert se tourna en direction du gamin :
« Et surtout, chut »
Robert et Georges sortirent leurs pistolets. Il avancèrent vers l’épicerie. La porte était fermée. George donna un coup de pied dans la porte pour l’ouvrir. En moins d’une seconde, George et Robert rentrèrent dans le magasin.
Robert déclara :
« Police, jetez vos armes ! »
L’épicerie était assez petite. Elle possédait un comptoir à l’entrée derrière lequel se tenait une vielle femme effrayée. Elle était sans doute d’origine musulmane. Elle était habillée en noir, comme si elle portait un deuil. La pièce était rectangulaire et possédait deux étagères parallèles à la longueur contenant diverses denrées. Entre la première étagère et le comptoir se tenait un homme d’origine européenne. Il était très grand. Il était habillé de vêtements simples et tenait une arme qui braquait la gérante. Derrière la première étagère se tenait un noir. Il tenait dans sa main droite un revolver. Sa main gauche contenait un sac de riz destiné à remplir un sac se trouvant à ses pieds. Il lâcha son sac de riz à terre et pointa son arme en direction de Robert.
Le noir déclara :
- Ce con de Rachid devait nous prévenir. Décidément, c’est vraiment un boulet.
- Il s’est fait avoir. A votre place, je jetterai mon arme et j’irais gentiment au poste répondit Robert.
Robert braquait le noir. Le noir braquait Robert. George braquait l’Européen et l’Européen braquait la vielle. L’Européen dit :
« Notre situation ne semble pas fameuse. Sans doute allez-vous nous descendre en légitime défense. Mais avant que nous nous fassions descendre, mon pote t’aura descendu, mec. Et moi, j’aurais descendu la vielle »
Robert garda son calme et déclara :
- C’est vrai que nous ne sommes pas en position de force. George, lâche ton arme.
- Mais… essaya de répondre George.
- C’est un ordre, je ne veux pas avoir la mort de cette femme sur la conscience. Nous sommes là pour protéger les personnes, pas les biens.
A contre cœur, George déposa son arme à ses pieds. Robert en fit de même et le fit glisser en direction de l’Européen.
Le noir déclara :
« De toute façon, vous ne serez pas perdant, on vous laisse ce con de Rachid. »
L’Européen rangea dans son pantalon son arme et ramassa le police python de Robert. Cette arme était tellement belle et bien entretenue qu’elle séduisait l’Européen.
« Eh bien, tu as un super flingue, mec. »
Mais brutalement, Robert se dirigea vers l’étagère et la fit tomber. Celle-ci s’écrasa sur le noir. Il fut assommé et tomba à terre.
Surpris, l’Européen tira un coup de feu avec police python sur George, mais Robert avait enlevé une balle.
Robert bondit sur l’Européen. Celui-ci donna un coup de poing à Robert dans le ventre. Celui-ci se tordit de douleur. Son ventre lui faisait mal. George en profita pour ramasser son arme et avant que l’Européen redonne un coup à Robert, déclara :
« Pas un geste, lâche ton arme. »
L’Européen déposa le police python de Robert.
« L’autre arme que tu as rangée » insistât George, et tu la feras glisser vers moi.
L’Européen obéit.
George se tourna vers Robert :
- Ca vas, vieux.
- Oui, je me sens mieux, répondit Robert, merci.
Robert ramassa son arme et jeta devant l’Européen une paire de menotte.
- Maintenant, dit Robert, tu réveilles ton copain et tu t’accroche à lui. Tu es en état d’arrestation.
- Bien joué, Mec, tu m’as bien eu en déchargeant ton arme.
- Je n’en ai enlevé qu’une balle.
- Et ben, total respect, mec. Tu as vraiment la classe.
Robert et son coéquipier avaient aidé une vielle femme et arrêté deux braqueurs. Dans sa jeunesse, il aurait été heureux et se sentirait récompensé par les remerciements de la vielle dame. Mais maintenant, il se disait que ça ne servait à rien car il le faisait tous les jours. Tous les jours, il arrêtait dealers ou voleur d’autoradio. Il ne faisait que son travail et faisait du chiffre. C’était vraiment lassant pour Robert.