21-01-2004, 06:38 PM
DARK SIDE OF THE MOON
[Extrait des archives du général Dodonna ; pièce n°55 : témoignage audio du lieutenant Sonny ‘Red’ Kyner
sur la bataille en orbite de la 4e lune de Yavin. Témoignage recueilli par le commandant Ludwig von Ludwe :LeLudwig: , du bureau des renseignements spéciaux.]
« 1 2 1 2 essai ; oui on m’entend, ça va… [clac] 1 2 1 2, ça marche… Alors hum hum…
Je suis le commandant Ludwig von Ludwe, du bureau de renseignement 27, attaché auprès du général Dodonna, pour la coordination des agents de terrain. L’enregistrement qui suit est un témoignage de première main… – "ouais, ça tu peux le dire !…" – …hum oui, c’est vrai… [clac] 1 2 1 2, ok, c’est bon. Alors reprenons… un témoignage de première main disais-je sur la bataille de Yavin IV, qui s’est tenue il y a trois jours. Je suis dans les salles de repos réservées aux quelques héros qui ont réchappé à cet affrontement terrifiant. L’homme à qui je vais laisser la parole se nomme Sonny ‘Red’ Kyner, il est lieutenant de flotte et – "mais tu sais que tu devrais faire du journalisme, Ludwig !…" – … ah oui, mais non ! si vous m’interrompez tout le temps, on en va pas y arriver. [clac] Comment on rembobine ce truc ?… [clac] "Laisse tomber, enregistre et c’est bon !" … bon, d’accord, allons-y Sonny, si vous êtes prêt. A vous de nous raconter votre bataille de Yavin IV.
"Ok, Ludwig, enfin je veux dire commandant von Ludwe. Avant, je dois dire qu’objectivement, je devrais être mort. Enfin, je veux dire, ce serait dans l’ordre des choses… Mon appareil a été détruit, pourtant j’ai survécu. Je suis une drôle d’aberration. Un capitaine coule avec son navire, vous voyez ce que je veux dire. Comment j’ai survécu, je vais le dire en temps et en heure… J’avais quitté Alderande juste à temps… juste à temps pour ne pas être percuté par un des millions d’astéroïdes qui ont explosé en toutes directions, après la destruction de la planète par l’arme la plus terrifiante jamais conçu… rien que de la poussière, c’est tout ce qui reste de cette belle planète. Passons…
Quelques jours avant la bataille, on parlait beaucoup de ce fermier venu de nulle part, qui était allé délivrer la sénatrice Organa de l’Etoile Noire… Un type qui les avait bien accrochées, doublé d’un excellent pilote à ce qui se disait. Nous, avec l’équipe Captinson, on avait cherché en vain la sénatrice à Alderande… On a eu la surprise de trouver Han Solo, ce contrebandier roublard que Captinson avait corrigé au sabbacc… Les coïncidences parfois. Moi, je sympathisais avec Wedge Antilles, un sacré as qui me parlait déjà de la prochaine mise en service des Aile-X… Même moi, vétéran du Aile-Y, je suis impatient de piloter cet engin. Mais pour la bataille face à la lune noire qui arrivait en orbite de Yavin, je continuerai dans le Y biplace, mon appareil de prédilection. Mon copilote s’appelait Aurélien.
Quelques heures avant le décollage, on allait écluser quelques verres dans le bar de l’astroport, on sympathisait, on racontait nos meilleurs vols, on parlait de la galaxie… on était bien gais quand il a fallu aller dormir un peu avant le show. Un type vraiment cool cet Aurélien. Tête brûlé sans être dingue, fonceur mais pas suicidaire, le parfait équipier.
Escadron vert, ailier n°7, c’est nous ! 16 appareils répartis en deux groupes, doublés par l’escadron bleu, chargés de créer la diversion. On accroche à notre cul un maximum de Tie, qu'on ballade joliment autour de la lune. On leur fait voir le paysage, on les promène et pendant ce temps, les copains dans les Ailes-X vont devoir toucher à la torpille un grillage d’aération large comme nos cabines de couchage. Du tir de sniper, mais avec un chasseur spatial…
De notre côté de la lune, on sait tout de suite qu’on ne manquera pas de comité de réception. On est en formation serrée, et déjà des essaims de Tie nous arrivent dessus, hargneux comme des frelons quand on vient de shooter dans la ruche. Saloperies de pilotes kamikazes dans leur coquille de noix !… On essuie des premiers tirs bien nourris, pendant que les X progressent vers la tranchée. Mais l’opposition est coriace… Du cent contre un, à l’aise ! L’escadron bleu morfle sévèrement : aucun d’entre eux ne rentrera à la base.
Aurélien et moi sommes chauds comme la braise : on est là pour carboniser et discuter ensuite ! En co-pilote, il manie comme un chef le laser : je lui ajuste l’appareil, et il t’envoie des caviars en pleins sur les garçons en noir, un vrai plaisir… comme à l’école des pilotes !
Nous, bien échauffés, on continue sur notre belle lancée, pendant que les copains autour tombent rapidement. Je commence à recoller les morceaux pour Vert Leader : je reforme les ailiers, je reforme les triangles d’attaques pour seconder le leader… jusqu’à ce que je m’aperçoive qu’il ne reste plus que moi comme leader !…
Vert n°1 s’est fait descendre, j’ai deux équipes qui filent avec moi à la rencontre d’une autre formation… Bordel, encore quelques secondes à tenir, les X sont dans la tranchée, l’un d’eux a déjà fait un essai. Nous, aux antipodes, on continue notre raid mortel : et ils morflent crois-moi ces salopards !… Aurélien et moi, on fait monter les statistiques ! Vert 3 et 7 sont sur mes ailes, on fonce, résolus, prêts à y laisser notre peau ; d’autres tirs, 3 et 7 partent en vrille. Je ne pourrai pas aller les sauver… Passage en rase-motte contre les batteries de tirs qui nous gueulent dessus, Aurélien les dégomme comme au simulateur… la cadence s’accélère.
Plus d’escadron vert, tous les bleus détruits… c’est nous les derniers ! je reprends de l’altitude, on a pas le temps de réaliser l’angoisse que c’est, notre appareil s’immobilise un instant. Les X sont presque au bout : Skuwalker s’aligne pour le tir, les Tie sont dans son dos… ils ont besoin de nous ! On a un demi-tour de lune à faire pour les rejoindre, en passant au-dessus d’un champ de batterie dense comme la jungle de Gondwana ! Bordel, pas le choix : Aurélien et moi, sans se consulter, c’est des trucs qui se sentent, on sait qu’on doit y aller, et on sait très bien les risques qu’on prend.
Je recadre la trajectoire, je lance les moteurs à fond, plein feux en ligne droite ! On passe à toute berzingue, à quelques mètres du sol, fous et libres… les tirs fusent, l’appareil est secoué, touché, le feux prend aux réacteurs, Aurélien est touché à mort, je m’éjecte dans l’espace, l’appareil explose aussitôt…
Et comme je disais, objectivement je devrais être mort… Impossible de me souvenir, j’ai eu le trou noir. Quand j’ai repris conscience, je marchais sur le sol du Hope Star, soutenu par Merwyn Peake, j’étais comme les types qui sortent du coma, qui apprennent à se servir de leurs membres… autour de nous, les tirs fusaient, moi j’étais dans le vide, et eux… ils sont venus me chercher ! Tu imagines ça ! ils ont fait le voyage, ils passaient par là, ils m’ont pris récupéré au passage. J’ai peine à y croire… Captinson a poussé les moteurs à fond, on a dégagé en même temps que les deux derniers Aile-X et l’appareil de Solo, la lune a explosé… deuxième explosion de cette envergure à laquelle j’assiste aux premières loges.
Maintenant, je repense à mon coéquipier Aurélien. Chic type, on s’entendait bien. Un vrai héros. C'est à lui que je dédie ce témoignage. Et à mes copains du Hope Star qui sont venus me chercher... Que la Force soit avec eux !" »
FIN
[Extrait des archives du général Dodonna ; pièce n°55 : témoignage audio du lieutenant Sonny ‘Red’ Kyner

« 1 2 1 2 essai ; oui on m’entend, ça va… [clac] 1 2 1 2, ça marche… Alors hum hum…
Je suis le commandant Ludwig von Ludwe, du bureau de renseignement 27, attaché auprès du général Dodonna, pour la coordination des agents de terrain. L’enregistrement qui suit est un témoignage de première main… – "ouais, ça tu peux le dire !…" – …hum oui, c’est vrai… [clac] 1 2 1 2, ok, c’est bon. Alors reprenons… un témoignage de première main disais-je sur la bataille de Yavin IV, qui s’est tenue il y a trois jours. Je suis dans les salles de repos réservées aux quelques héros qui ont réchappé à cet affrontement terrifiant. L’homme à qui je vais laisser la parole se nomme Sonny ‘Red’ Kyner, il est lieutenant de flotte et – "mais tu sais que tu devrais faire du journalisme, Ludwig !…" – … ah oui, mais non ! si vous m’interrompez tout le temps, on en va pas y arriver. [clac] Comment on rembobine ce truc ?… [clac] "Laisse tomber, enregistre et c’est bon !" … bon, d’accord, allons-y Sonny, si vous êtes prêt. A vous de nous raconter votre bataille de Yavin IV.
"Ok, Ludwig, enfin je veux dire commandant von Ludwe. Avant, je dois dire qu’objectivement, je devrais être mort. Enfin, je veux dire, ce serait dans l’ordre des choses… Mon appareil a été détruit, pourtant j’ai survécu. Je suis une drôle d’aberration. Un capitaine coule avec son navire, vous voyez ce que je veux dire. Comment j’ai survécu, je vais le dire en temps et en heure… J’avais quitté Alderande juste à temps… juste à temps pour ne pas être percuté par un des millions d’astéroïdes qui ont explosé en toutes directions, après la destruction de la planète par l’arme la plus terrifiante jamais conçu… rien que de la poussière, c’est tout ce qui reste de cette belle planète. Passons…
Quelques jours avant la bataille, on parlait beaucoup de ce fermier venu de nulle part, qui était allé délivrer la sénatrice Organa de l’Etoile Noire… Un type qui les avait bien accrochées, doublé d’un excellent pilote à ce qui se disait. Nous, avec l’équipe Captinson, on avait cherché en vain la sénatrice à Alderande… On a eu la surprise de trouver Han Solo, ce contrebandier roublard que Captinson avait corrigé au sabbacc… Les coïncidences parfois. Moi, je sympathisais avec Wedge Antilles, un sacré as qui me parlait déjà de la prochaine mise en service des Aile-X… Même moi, vétéran du Aile-Y, je suis impatient de piloter cet engin. Mais pour la bataille face à la lune noire qui arrivait en orbite de Yavin, je continuerai dans le Y biplace, mon appareil de prédilection. Mon copilote s’appelait Aurélien.
Quelques heures avant le décollage, on allait écluser quelques verres dans le bar de l’astroport, on sympathisait, on racontait nos meilleurs vols, on parlait de la galaxie… on était bien gais quand il a fallu aller dormir un peu avant le show. Un type vraiment cool cet Aurélien. Tête brûlé sans être dingue, fonceur mais pas suicidaire, le parfait équipier.
Escadron vert, ailier n°7, c’est nous ! 16 appareils répartis en deux groupes, doublés par l’escadron bleu, chargés de créer la diversion. On accroche à notre cul un maximum de Tie, qu'on ballade joliment autour de la lune. On leur fait voir le paysage, on les promène et pendant ce temps, les copains dans les Ailes-X vont devoir toucher à la torpille un grillage d’aération large comme nos cabines de couchage. Du tir de sniper, mais avec un chasseur spatial…
De notre côté de la lune, on sait tout de suite qu’on ne manquera pas de comité de réception. On est en formation serrée, et déjà des essaims de Tie nous arrivent dessus, hargneux comme des frelons quand on vient de shooter dans la ruche. Saloperies de pilotes kamikazes dans leur coquille de noix !… On essuie des premiers tirs bien nourris, pendant que les X progressent vers la tranchée. Mais l’opposition est coriace… Du cent contre un, à l’aise ! L’escadron bleu morfle sévèrement : aucun d’entre eux ne rentrera à la base.
Aurélien et moi sommes chauds comme la braise : on est là pour carboniser et discuter ensuite ! En co-pilote, il manie comme un chef le laser : je lui ajuste l’appareil, et il t’envoie des caviars en pleins sur les garçons en noir, un vrai plaisir… comme à l’école des pilotes !
Nous, bien échauffés, on continue sur notre belle lancée, pendant que les copains autour tombent rapidement. Je commence à recoller les morceaux pour Vert Leader : je reforme les ailiers, je reforme les triangles d’attaques pour seconder le leader… jusqu’à ce que je m’aperçoive qu’il ne reste plus que moi comme leader !…
Vert n°1 s’est fait descendre, j’ai deux équipes qui filent avec moi à la rencontre d’une autre formation… Bordel, encore quelques secondes à tenir, les X sont dans la tranchée, l’un d’eux a déjà fait un essai. Nous, aux antipodes, on continue notre raid mortel : et ils morflent crois-moi ces salopards !… Aurélien et moi, on fait monter les statistiques ! Vert 3 et 7 sont sur mes ailes, on fonce, résolus, prêts à y laisser notre peau ; d’autres tirs, 3 et 7 partent en vrille. Je ne pourrai pas aller les sauver… Passage en rase-motte contre les batteries de tirs qui nous gueulent dessus, Aurélien les dégomme comme au simulateur… la cadence s’accélère.
Plus d’escadron vert, tous les bleus détruits… c’est nous les derniers ! je reprends de l’altitude, on a pas le temps de réaliser l’angoisse que c’est, notre appareil s’immobilise un instant. Les X sont presque au bout : Skuwalker s’aligne pour le tir, les Tie sont dans son dos… ils ont besoin de nous ! On a un demi-tour de lune à faire pour les rejoindre, en passant au-dessus d’un champ de batterie dense comme la jungle de Gondwana ! Bordel, pas le choix : Aurélien et moi, sans se consulter, c’est des trucs qui se sentent, on sait qu’on doit y aller, et on sait très bien les risques qu’on prend.
Je recadre la trajectoire, je lance les moteurs à fond, plein feux en ligne droite ! On passe à toute berzingue, à quelques mètres du sol, fous et libres… les tirs fusent, l’appareil est secoué, touché, le feux prend aux réacteurs, Aurélien est touché à mort, je m’éjecte dans l’espace, l’appareil explose aussitôt…
Et comme je disais, objectivement je devrais être mort… Impossible de me souvenir, j’ai eu le trou noir. Quand j’ai repris conscience, je marchais sur le sol du Hope Star, soutenu par Merwyn Peake, j’étais comme les types qui sortent du coma, qui apprennent à se servir de leurs membres… autour de nous, les tirs fusaient, moi j’étais dans le vide, et eux… ils sont venus me chercher ! Tu imagines ça ! ils ont fait le voyage, ils passaient par là, ils m’ont pris récupéré au passage. J’ai peine à y croire… Captinson a poussé les moteurs à fond, on a dégagé en même temps que les deux derniers Aile-X et l’appareil de Solo, la lune a explosé… deuxième explosion de cette envergure à laquelle j’assiste aux premières loges.
Maintenant, je repense à mon coéquipier Aurélien. Chic type, on s’entendait bien. Un vrai héros. C'est à lui que je dédie ce témoignage. Et à mes copains du Hope Star qui sont venus me chercher... Que la Force soit avec eux !" »
FIN