29-01-2004, 04:36 PM
Chapitre six
C’est le lundi, vers huit heures, que Robert alla, sous la pluie, au cimetière se recueillir sur la tombe de George. Il posa sur celle-ci une tulipe rouge et dit d’une voix triste:
« Pardonne-moi, George. C’est moi qui devrais être ici. J’aurais dû être plus vigilant et mieux te protéger. »
Il regarda la tombe pendant une demi-heure. Ses vêtements étaient trempés. L’eau dégoulinait de son corps. Puis, d’un ton calme, il dit :
« George, je te promets que ta mort ne sera pas vaine. J’aurais le parrain, j’aurais le dauphin, j’aurais le fils et j’empêcherai tonton de prendre la ville. Je ferais mon devoir de policier et je m’attaquerais à tous les maux, qu’ils soient visibles ou invisibles. Maintenant, je dois te laisser car le devoir m’appelle. »
Robert retourna vers le commissariat. Il s’aperçut qu’au fond, celui-ci avait toujours été triste. Il contenait un sous-sol où se trouvait une salle de tir et les prisons. L’entrée donnait sur un accueil où l’on pouvait faire patienter les victimes. Derrière l’accueil se trouvait la salle des policiers, le bureau de Robert et celui du commissaire ainsi que d’autres bureaux.
Quand Robert s’installa à son bureau, il y vit un dossier posé sur sa table. Il y était inscrit « Sonia Bensala ». Robert décida de l’étudier plus tard. Il prit la peine de ranger son bureau et il en profita pour classer les dossiers de son ancien collègue. Vers onze heures, la porte frappa. Robert répondit d’un ton lassé :
« Entrez »
Monsieur le commissaire arriva dans le bureau. Il était accompagné d’une jeune fille. Celle ci devait avoir à peu près vingt cinq ans. Elle était habillée d’un jeans et d’un pull noir. Son visage était attirant et elle devait sans doute avoir des soupirants. Ses magnifiques yeux bleus et verts reflétaient sa détermination et sa combativité. Elle portait un long imperméable noir. Elle était sans doute d’origine musulmane et elle avait une peau bronzée. Ses cheveux noirs étaient ordonnés par une longue queue de cheval. Cette fille avait pour elle la beauté. Néanmoins, il lui manquait quelque chose. C’était l’allure. Elle avait la démarche d’un éléphant dans un magasin de porcelaine. Le revolver, un python rangé devant elle dans son pantalon semblait près à être dégainé rapidement comme dans les bons westerns.
Monsieur le commissaire prit la parole et dit :
« Mon cher inspecteur Durand, la préfecture nous a envoyé un nouvel inspecteur. Je vous présente mademoiselle Bensala, qui sera votre nouvelle coéquipière. Elle remplacera l’inspecteur Gérard. Elle sera sous vos ordres et votre responsabilité. »
Le commissaire s’en alla. Robert pria sa nouvelle collaboratrice, qui lui semblait indifférent, de prendre place dans le siège de George.
Il ouvrit son dossier et le parcourra rapidement.
La jeune fille ne dit pas un mot.
Puis, Robert commença d’une voix paisible et agréable :
- Bonjour mademoiselle Sonia Bensala. Je suis l’inspecteur Durand mais vous pouvez m’appeler Robert.
- Bonjour inspecteur Durand, répondit Sonia d’une voix angoissée.
- Robert, appelez-moi Robert.
- Bien, Robert dit la voix timide.
- Alors, Sonia, je vois que vous avez vingt cinq ans, est-ce exacte.
- Oui, monsieur.
- Vous habitez le Sud. Avez-vous toujours habité le Sud ?
- Oui. J’habite le Sud depuis que je suis née.
- Vous devez connaître le Sud mieux que moi.
- Sans doute.
- Bien, alors je vois que votre dossier est brillant. Vous êtes le major de votre promotion.
Sonia resta impassible.
Robert continuait ce qui semblait être un entretien d’embauche.
- Vous avez, insista Robert un bac littéraire.
- C’est exact.
- Vous devez lire beaucoup.
- Oui.
- Quels livres avez-vous lu ?
- De tous. J’ai lu Stendal, Molière, Shakespeare, Camus, Balzac, et beaucoup d’autre auteur. J’ai aussi lu des essais philosophiques. J’aime beaucoup lire.
- Vous parlez le français, l’arabe, l’anglais, l’allemand et l’espagnol.
- C’est exact.
- Ainsi que le latin et le grec antique. Je lis que vous avez eu le bac avec félicitation. Ensuite, vous avez étudié le droit à la faculté, DEUG, Licence et maîtrise ainsi que DEA de droit en affaires criminelles. Ensuite, vous avez intégré l’école de police où vous êtes sortie première de votre promotion. Pourquoi avoir intégré la police ?
- J’aimerais que la loi s’applique à tout le monde. Pas qu’aux faibles.
La réponse de Sonia, qui était dit d’une voix déterminée, surprit Robert. A son age, Robert était rentré dans la police pour protéger les personnes.
D’un ton intrigué, Robert demanda :
- Et Pourquoi dans la police dans le Sud ?
- J’ai quelque chose à faire, en finir avec la situation du Sud. J’ai toujours habité dans le Sud. C’est un endroit inhumain, invivable, mais je ne suis pas capable d’en partir. Il ne me reste donc qu’une seule solution : Changer le Sud.
Sonia commençait à plaire à Robert. Dans sa réponse, on sentait la volonté et la détermination, mais aussi l’espoir.
Robert continua :
- Par ailleurs, je lis que vous êtes ceinture noire de Judo et de karaté.
- C’est exact. La vie dans le Sud est dangereuse pour les jeunes filles.
- Bien, pour commencer, nous allons patrouiller.
- Oui monsieur.
Robert et Sonia sortirent du bureau pour aller hors du commissariat. Ils croisèrent Oscar.
- Salut Robert salua Oscar.
- Bonjour Oscar répondit Robert d’un ton poli.
- Tiens, j’ai une superbe devinette. Comment s’appelle le super héros qui vole avec une cape rouge ?
- Superman répliqua Robert d’un ton lassé.
- Et le super héros qui se promène avec une cape noire ?
- Batman.
- Et celui qui lance des toiles d’araignées ?
- Spiderman.
- Et celui qui vole de supermarché en supermarché ?
- Je l’ignore.
- Musulman
Oscar se mit à rire bruyamment. Hypocritement, Robert répondit :
- Elle n’est pas mal.
- Et j’en ai une autre.
- Vraiment ? Fit Robert qui faisait semblant d’être intéressé.
- Voilà, un chien, un facteur, une femme intelligente et le Père Noël rentrent dans un ascenseur. Celui-ci monte. A l’arrivé, le chien est tué. Qui est l’assassin ?
- Je ne sais pas.
- Le facteur ! Le Père Noël et les femmes intelligentes, ça n’existe pas.
Oscar semblait content de ses deux blagues. D’ailleurs, le ton qu’il utilisait montrait vraiment que ses histoires avaient parole d’évangile.
Sonia se tourna vers Oscar et lui déclara d’une voix compatissante :
- Mon pauvre monsieur, vous me faites pitié et je vous plains.
- Moi ! S’exclama Oscar avec mépris, être pris en charité par une beurette !
- Votre démarche et vos paroles montrent que vous ne devez pas être bien instruit. Si Darwin était encore en vie, il serait heureux de voir quelqu’un qui lui montre que sa théorie est exacte.
Intrigué, Oscar se tourna vers Robert et demanda :
« C’est qui Darwin ? »
Sonia remontait dans l’estime de Robert. Il répondit de façon amusée :
« C’est un savant qui a émis l’hypothèse que l’homme descend du singe. »
En colère, Oscar se tourna vers Sonia et déclara violemment :
- Dit moi, sale pute arabe, c’est moi que tu traites de singe ?
- Mon cher monsieur, continua Sonia d’un ton serein, vous devriez consulter un psychanalyste.
Oscar demanda à Robert :
« Un psychanalyste, c’est quoi ce machin chose ? »
Avec joie, Robert lui répondit :
« C’est quelqu’un qui soigne ton cerveau. »
Oscar se tourna vers Sonia et lui dit :
« Toi, la salope, je vais te donner une telle fessé que tu vas t’en souvenir toute ta vie. »
Il lança un coup de poing vers le visage de Sonia. Celle ci lui attrapa le bras et lui fit une balayette. Oscar tomba devant elle. Il grogna :
« Toi, ma conne, je n’ai pas dit mon dernier mot ! »
Il se releva et s’élança sur Sonia tel une locomotive. Celle-ci fit un mouvement d’esquive sur la gauche et reçu son assaillant d’un simple croche-patte. Robert s’écrasa sur le sol et glissa tel une serpillière quelques mètres plus loin.
Sonia lança en direction de son adversaire :
- Au moins, la femme de ménage n’aura pas besoin de passer.
- Tu vas te taire, sale arabe ! Déclara Oscar en se relevant.
Puis il se remit à foncer sur sa cible en tendant un coup de poing. Sonia attrapa son bras et utilisa son inertie pour le faire passer dessus son épaule. Oscar retomba quelques mètres plus loin sonné en faisant un boucan d’enfer.
Aussitôt, Monsieur le commissaire sortit du bureau et cria :
« Qu’est-ce que tout ce vacarme ? »
Calmement, Sonia répondit :
- Ce n’est rien, Monsieur le commissaire, je montre au policier Oscar les bases du judo.
- Mademoiselle Bensala, ceci est un avertissement. Je ne veux pas de bazar chez moi. Comme c’est votre premier jour, je vais être cette fois ci compréhensif.
- Oui monsieur.
- Allez, au travail, et arrêtez-moi un criminel.
- Bien chef.
Le commissaire rentra dans son bureau. Quand Oscar se réveilla, Sonia l’agrippait par le col. D’un ton déterminé, elle dit :
« Ecoutes-moi bien, gros lard, et je te conseille de rentrer ça dans ton bidule qui te sert de cerveau. Je suis l’inspecteur Sonia Bensala. Donc, je suis ta supérieure hiérarchique, que ça te plaise ou non. »
Robert trouvait sa nouvelle coéquipière bien brutale, mais il appréciait que Oscar ait eu une petite leçon. Ca faisait longtemps qu’il en rêvait. Mais il lui en manquait le courage.
Sonia relâcha Oscar et partit avec Robert patrouiller dans le Sud en voiture.
La pluie avait cessé. Mais le Sud n’en était pas plus agréable pour autant. Les immeubles continuaient à s’écrouler. Les mauvais HLM s’étendaient à perte de vue. Le ciel était comme à son habitude gris et les arbres continuaient à mourir. Pendant que Robert conduisait la voiture, comme d’habitude, Sonia déclara :
« Inspecteur Robert, il faut que nous nous arrêtions ici. »
Robert roulait devant une cité. Il était intrigué. Il demanda :
- Pourquoi ?
- Car nous devons, selon la note 32458B arrêter des suspects. Et nous n’avons pas encore arrêté de suspects. Il habite dans cette cité un Dealer.
- As-tu les preuves ?
- Non.
- Comment sais-tu qu’il existe, ce dealer ?
- Dans le Sud, tout le monde sait que cette personne vend de la drogue.
- Et la présomption d’innocence ?
- La note 32458B n’en fait pas état, répondit Sonia avec un sourire.
- Comment s’appelle ce dealer ?
- Mohammed.
- Bien, allons-y demanda Robert curieux de savoir ce qu’allait faire sa nouvelle coéquipière.
Ils sortirent de leur voiture et rentrèrent dans un des immeubles. Ils montèrent des étages et Sonia sonna à une porte. Un homme, d’origine musulmane, ouvrit.
Il était bien bâtît. Il était habillé d’un jean et d’un tee-shirt blanc. Ses cheveux brin étaient bien coupés. Plein de joie, il serra Sonia dans ses bras et dit :
- Sonia, comment vas-tu ?
- Très bien Mohammed, répondit l’intéressée.
Ils se firent la bise.
Puis Mohammed fit rentrer Sonia et Robert. Son appartement était agréable. Il était très bien décoré et très propre. Il possédait de riches meubles et une télévision, lecteur DVD et chaîne stéréo. Les étagères regorgeaient de plusieurs films, dont principalement les titres récents. Puis, Mohammed continua :
- Tu n’as pas changé. Ca fait depuis le collège que nous ne nous sommes pas vus. En tous cas, t’es toujours aussi bonne.
- Toi non plus, tu n’as pas changé. Que deviens-tu ?
- Pas grand chose. Je suis au chômage. Et qui est cette personne qui t’accompagne ?
- C’est mon patron, Robert Durand.
- Enchanté, Vieux, répondit Mohammed en serrant la main de Robert.
- Moi de même, répondit Robert.
Puis, Mohammed se retourna vers Sonia :
« Et toi, que deviens-tu, il paraît que tu as fait de longues études ? »
Sonia sortit sa plaque et dit :
- Je fais partie de la police. Et je t’arrête au nom de la loi.
- Pour quel motif ? Répondit Mohammed surpris.
- Trafic de drogue ?
- Moi, trafiquant de drogue ? Déclara Mohammed d’un ton surpris.
- Dans le quartier, tout le monde le sait. C’est un secret de polichinelle.
- Et as-tu un mandat ?
- Non.
Sonia lui passa les menottes derrière le dos.
Mohammed changea de ton :
- Traîtresse, Salope !
- Dans mes souvenirs, tu les as toujours aimées comme ça. Tu sais, je n’ai pas de griefs contre toi. Mais Monsieur le commissaire, et la note 32458B me demande d’arrêter des criminels. Et comme tu n’as pas de chance, c’est tombé sur toi.
- Et d’abord, tu n’as pas de preuves contre moi !
- Pas grave, je vais trouver répondit Sonia d’un ton indifférent.
Sonia se mit à fouiller la moindre armoire, le moindre placard. Elle regardait dessous tous les meubles. Elle enleva les coussins des fauteuils, du canapé, défit le lit.
Mohammed se tourna vers Robert et dit :
- Vous ne pouvez pas la laisser faire ?
- Je ne fais que de l’observer. Dit Robert indifférent.
L’appartement fut d’un tel désordre qu’on eut dit qu’il y avait eu une bagarre.
Sonia montra un smith & wesson aux yeux de Mohammed :
- Dis-moi, tu as une belle arme.
- Faut bien. Si au lieu d’agresser les paisibles citoyens vous faisiez votre boulot, je n’aurais pas besoin d’en posséder une.
- Très juste. Mais as-tu le permis d’arme ?
Mohammed laissa planer un silence de mort.
Sonia continua l’interrogatoire :
- Alors, j’attends la réponse, as-tu le port d’arme pour ce revolver ?
- Non, dit Mohammed d’une voix sourde.
- Sais-tu ce que ça signifie ?
- Oui, répondit Mohammed d’une voix écœuré. Alors, grosse pute, tu as trouvé ce que tu cherchais. Es-tu contente. Je t’aurais bien sauté mais c’est toi qui m’as niqué.
- Non, je n’ai pas encore trouvé ce que je cherchais.
Puis elle sortit des poches de son imperméable le trousseau de clefs de Mohammed.
« Je n’ai pas trouvé la drogue. Allons la chercher dans la cave.
Ne sachant pas où se trouvait le local de Mohammed, Sonia essaya, sous les yeux de Robert surpris et sous ceux de Mohammed abattu les serrures les unes à la suite des autres en série.
Elle dut faire au moins à peu près vingt cinq serrures en essayant chacune des clefs du trousseau. Puis, au bout de trois quarts d’heure, elle réussit à ouvrir une des caves. Elle contenait des caisses remplies de drogues.
Victorieuse, Sonia se tourna vers Mohammed et dit :
- Est-ce ta cave ?
- Oui, répondit celui-ci effondré.
On fit venir des renforts pour amener les pièces à convictions. Mohammed fut différé au parquet au bout d’une heure. Le commissaire félicita lui-même Sonia et Oscar se demanda si Sonia était bien issue d’une famille d’immigré.
A la fin de l’après-midi, Sonia et Robert étaient dans leur bureau. Ils tapaient divers rapports. Puis Sonia interpella Robert et lui dit d’une voix compréhensive :
- Monsieur Robert, Vous n’avez pas apprécié ce que j’ai fait.
- Pas du tout répondit celui-ci d’une voix qui trahissait son mensonge.
- Si, ça se voit dans tes yeux.
Robert s’aperçu que sa jeune coéquipière avait raison. Dans tous les cas, elle était psychologue.
D’une voix indifférente, il commenta la réponse de Sonia :
- Non, je trouve que tu n’as pas été correcte. Par ailleurs, cela fait depuis bien longtemps que je ne crois pas à l’utilité d’arrêter de petits voyous.
- Je suis bien d’accord avec vous. Je n’ai pas fait ce que l’on attend d’un policier mais ce que la société attend de moi au travers du rapport 32458B. Je ne suis pas spécialement fière de moi.
Puis elle continua d’une voix triste:
« Mohammed n’a pas eu de chance. Il a toujours été nivelé par le bas par la société. Sans doute a-t-il été exclu dès sa naissance. Moi, j’ai pu m’en sortir. J’ai eu le privilège de pouvoir faire des études. J’ai eu de la chance. Heureusement, car sinon, je serais sans doute en train de traîner de trottoir en trottoir dans le Sud, et tu m’aurais sans doute un jour arrêté. Je n’ai fait que d’être le bras d’une société qui élimine les personnes non conformes. »
Robert l’observait. Cette réaction le surprenait.
Puis, d’une voix pleine d’espérance, elle conclut :
« Mais j’ai l’espoir de me comporter un jour en vrai policier. »
Robert se tourna vers elle et lui fit la dissertation suivante :
« Vendredi dernier, mon ami George et moi avons arrêté un dealer, un certain Patrick François. Il nous a expliqué que le crime était tenu par des têtes. Nous avons l’as surnommé le parrain, le roi qui est son dauphin, la dame qui s’occupe de la prostitution, et le valet, dit le fils, qui s’occupe des basses besognes. Chaque criminel paye une taxe aux têtes pour avoir le droit d’exercer. Ces têtes ont néanmoins un concurrent. Il se fait appeler tonton. »
Le regard de Robert devint mélancolique. Il s’arrêta de parler et observa un long silence.
Puis Sonia prit son courage et demanda :
« Que s’est-il passé ? »
Alors, d’une voix pleine de désarroi, il répondit :
« Notre indicateur nous a donné le lieu d’une livraison de drogue pour le parrain. Nous sommes allés vérifier cette information avec l’accord de Monsieur le commissaire. Nous sommes arrivés trop tard. Des tueurs nous attendaient. George est mort assassiné d’une de leur balle. Je pense que notre informateur nous a balancés à ses amis. »
Sonia se leva. Elle marcha dans la direction de Robert et posa sa main sur son épaule. Puis, d’un ton solennel, elle fit la promesse suivante :
« Monsieur Robert, nous arrêterons le parrain, mais également tonton. Ainsi, nous permettrons à la ville de devenir un lieu paisible et plein d’espoir. Nous réussirons à faire cette action, même si c’est la dernière que nous ferons. »
La voix de Sonia était déterminée et pleine de volonté. Robert repris espoir. Il sentait qu’il pourrait compter sur sa nouvelle coéquipière.
C’est le lundi, vers huit heures, que Robert alla, sous la pluie, au cimetière se recueillir sur la tombe de George. Il posa sur celle-ci une tulipe rouge et dit d’une voix triste:
« Pardonne-moi, George. C’est moi qui devrais être ici. J’aurais dû être plus vigilant et mieux te protéger. »
Il regarda la tombe pendant une demi-heure. Ses vêtements étaient trempés. L’eau dégoulinait de son corps. Puis, d’un ton calme, il dit :
« George, je te promets que ta mort ne sera pas vaine. J’aurais le parrain, j’aurais le dauphin, j’aurais le fils et j’empêcherai tonton de prendre la ville. Je ferais mon devoir de policier et je m’attaquerais à tous les maux, qu’ils soient visibles ou invisibles. Maintenant, je dois te laisser car le devoir m’appelle. »
Robert retourna vers le commissariat. Il s’aperçut qu’au fond, celui-ci avait toujours été triste. Il contenait un sous-sol où se trouvait une salle de tir et les prisons. L’entrée donnait sur un accueil où l’on pouvait faire patienter les victimes. Derrière l’accueil se trouvait la salle des policiers, le bureau de Robert et celui du commissaire ainsi que d’autres bureaux.
Quand Robert s’installa à son bureau, il y vit un dossier posé sur sa table. Il y était inscrit « Sonia Bensala ». Robert décida de l’étudier plus tard. Il prit la peine de ranger son bureau et il en profita pour classer les dossiers de son ancien collègue. Vers onze heures, la porte frappa. Robert répondit d’un ton lassé :
« Entrez »
Monsieur le commissaire arriva dans le bureau. Il était accompagné d’une jeune fille. Celle ci devait avoir à peu près vingt cinq ans. Elle était habillée d’un jeans et d’un pull noir. Son visage était attirant et elle devait sans doute avoir des soupirants. Ses magnifiques yeux bleus et verts reflétaient sa détermination et sa combativité. Elle portait un long imperméable noir. Elle était sans doute d’origine musulmane et elle avait une peau bronzée. Ses cheveux noirs étaient ordonnés par une longue queue de cheval. Cette fille avait pour elle la beauté. Néanmoins, il lui manquait quelque chose. C’était l’allure. Elle avait la démarche d’un éléphant dans un magasin de porcelaine. Le revolver, un python rangé devant elle dans son pantalon semblait près à être dégainé rapidement comme dans les bons westerns.
Monsieur le commissaire prit la parole et dit :
« Mon cher inspecteur Durand, la préfecture nous a envoyé un nouvel inspecteur. Je vous présente mademoiselle Bensala, qui sera votre nouvelle coéquipière. Elle remplacera l’inspecteur Gérard. Elle sera sous vos ordres et votre responsabilité. »
Le commissaire s’en alla. Robert pria sa nouvelle collaboratrice, qui lui semblait indifférent, de prendre place dans le siège de George.
Il ouvrit son dossier et le parcourra rapidement.
La jeune fille ne dit pas un mot.
Puis, Robert commença d’une voix paisible et agréable :
- Bonjour mademoiselle Sonia Bensala. Je suis l’inspecteur Durand mais vous pouvez m’appeler Robert.
- Bonjour inspecteur Durand, répondit Sonia d’une voix angoissée.
- Robert, appelez-moi Robert.
- Bien, Robert dit la voix timide.
- Alors, Sonia, je vois que vous avez vingt cinq ans, est-ce exacte.
- Oui, monsieur.
- Vous habitez le Sud. Avez-vous toujours habité le Sud ?
- Oui. J’habite le Sud depuis que je suis née.
- Vous devez connaître le Sud mieux que moi.
- Sans doute.
- Bien, alors je vois que votre dossier est brillant. Vous êtes le major de votre promotion.
Sonia resta impassible.
Robert continuait ce qui semblait être un entretien d’embauche.
- Vous avez, insista Robert un bac littéraire.
- C’est exact.
- Vous devez lire beaucoup.
- Oui.
- Quels livres avez-vous lu ?
- De tous. J’ai lu Stendal, Molière, Shakespeare, Camus, Balzac, et beaucoup d’autre auteur. J’ai aussi lu des essais philosophiques. J’aime beaucoup lire.
- Vous parlez le français, l’arabe, l’anglais, l’allemand et l’espagnol.
- C’est exact.
- Ainsi que le latin et le grec antique. Je lis que vous avez eu le bac avec félicitation. Ensuite, vous avez étudié le droit à la faculté, DEUG, Licence et maîtrise ainsi que DEA de droit en affaires criminelles. Ensuite, vous avez intégré l’école de police où vous êtes sortie première de votre promotion. Pourquoi avoir intégré la police ?
- J’aimerais que la loi s’applique à tout le monde. Pas qu’aux faibles.
La réponse de Sonia, qui était dit d’une voix déterminée, surprit Robert. A son age, Robert était rentré dans la police pour protéger les personnes.
D’un ton intrigué, Robert demanda :
- Et Pourquoi dans la police dans le Sud ?
- J’ai quelque chose à faire, en finir avec la situation du Sud. J’ai toujours habité dans le Sud. C’est un endroit inhumain, invivable, mais je ne suis pas capable d’en partir. Il ne me reste donc qu’une seule solution : Changer le Sud.
Sonia commençait à plaire à Robert. Dans sa réponse, on sentait la volonté et la détermination, mais aussi l’espoir.
Robert continua :
- Par ailleurs, je lis que vous êtes ceinture noire de Judo et de karaté.
- C’est exact. La vie dans le Sud est dangereuse pour les jeunes filles.
- Bien, pour commencer, nous allons patrouiller.
- Oui monsieur.
Robert et Sonia sortirent du bureau pour aller hors du commissariat. Ils croisèrent Oscar.
- Salut Robert salua Oscar.
- Bonjour Oscar répondit Robert d’un ton poli.
- Tiens, j’ai une superbe devinette. Comment s’appelle le super héros qui vole avec une cape rouge ?
- Superman répliqua Robert d’un ton lassé.
- Et le super héros qui se promène avec une cape noire ?
- Batman.
- Et celui qui lance des toiles d’araignées ?
- Spiderman.
- Et celui qui vole de supermarché en supermarché ?
- Je l’ignore.
- Musulman
Oscar se mit à rire bruyamment. Hypocritement, Robert répondit :
- Elle n’est pas mal.
- Et j’en ai une autre.
- Vraiment ? Fit Robert qui faisait semblant d’être intéressé.
- Voilà, un chien, un facteur, une femme intelligente et le Père Noël rentrent dans un ascenseur. Celui-ci monte. A l’arrivé, le chien est tué. Qui est l’assassin ?
- Je ne sais pas.
- Le facteur ! Le Père Noël et les femmes intelligentes, ça n’existe pas.
Oscar semblait content de ses deux blagues. D’ailleurs, le ton qu’il utilisait montrait vraiment que ses histoires avaient parole d’évangile.
Sonia se tourna vers Oscar et lui déclara d’une voix compatissante :
- Mon pauvre monsieur, vous me faites pitié et je vous plains.
- Moi ! S’exclama Oscar avec mépris, être pris en charité par une beurette !
- Votre démarche et vos paroles montrent que vous ne devez pas être bien instruit. Si Darwin était encore en vie, il serait heureux de voir quelqu’un qui lui montre que sa théorie est exacte.
Intrigué, Oscar se tourna vers Robert et demanda :
« C’est qui Darwin ? »
Sonia remontait dans l’estime de Robert. Il répondit de façon amusée :
« C’est un savant qui a émis l’hypothèse que l’homme descend du singe. »
En colère, Oscar se tourna vers Sonia et déclara violemment :
- Dit moi, sale pute arabe, c’est moi que tu traites de singe ?
- Mon cher monsieur, continua Sonia d’un ton serein, vous devriez consulter un psychanalyste.
Oscar demanda à Robert :
« Un psychanalyste, c’est quoi ce machin chose ? »
Avec joie, Robert lui répondit :
« C’est quelqu’un qui soigne ton cerveau. »
Oscar se tourna vers Sonia et lui dit :
« Toi, la salope, je vais te donner une telle fessé que tu vas t’en souvenir toute ta vie. »
Il lança un coup de poing vers le visage de Sonia. Celle ci lui attrapa le bras et lui fit une balayette. Oscar tomba devant elle. Il grogna :
« Toi, ma conne, je n’ai pas dit mon dernier mot ! »
Il se releva et s’élança sur Sonia tel une locomotive. Celle-ci fit un mouvement d’esquive sur la gauche et reçu son assaillant d’un simple croche-patte. Robert s’écrasa sur le sol et glissa tel une serpillière quelques mètres plus loin.
Sonia lança en direction de son adversaire :
- Au moins, la femme de ménage n’aura pas besoin de passer.
- Tu vas te taire, sale arabe ! Déclara Oscar en se relevant.
Puis il se remit à foncer sur sa cible en tendant un coup de poing. Sonia attrapa son bras et utilisa son inertie pour le faire passer dessus son épaule. Oscar retomba quelques mètres plus loin sonné en faisant un boucan d’enfer.
Aussitôt, Monsieur le commissaire sortit du bureau et cria :
« Qu’est-ce que tout ce vacarme ? »
Calmement, Sonia répondit :
- Ce n’est rien, Monsieur le commissaire, je montre au policier Oscar les bases du judo.
- Mademoiselle Bensala, ceci est un avertissement. Je ne veux pas de bazar chez moi. Comme c’est votre premier jour, je vais être cette fois ci compréhensif.
- Oui monsieur.
- Allez, au travail, et arrêtez-moi un criminel.
- Bien chef.
Le commissaire rentra dans son bureau. Quand Oscar se réveilla, Sonia l’agrippait par le col. D’un ton déterminé, elle dit :
« Ecoutes-moi bien, gros lard, et je te conseille de rentrer ça dans ton bidule qui te sert de cerveau. Je suis l’inspecteur Sonia Bensala. Donc, je suis ta supérieure hiérarchique, que ça te plaise ou non. »
Robert trouvait sa nouvelle coéquipière bien brutale, mais il appréciait que Oscar ait eu une petite leçon. Ca faisait longtemps qu’il en rêvait. Mais il lui en manquait le courage.
Sonia relâcha Oscar et partit avec Robert patrouiller dans le Sud en voiture.
La pluie avait cessé. Mais le Sud n’en était pas plus agréable pour autant. Les immeubles continuaient à s’écrouler. Les mauvais HLM s’étendaient à perte de vue. Le ciel était comme à son habitude gris et les arbres continuaient à mourir. Pendant que Robert conduisait la voiture, comme d’habitude, Sonia déclara :
« Inspecteur Robert, il faut que nous nous arrêtions ici. »
Robert roulait devant une cité. Il était intrigué. Il demanda :
- Pourquoi ?
- Car nous devons, selon la note 32458B arrêter des suspects. Et nous n’avons pas encore arrêté de suspects. Il habite dans cette cité un Dealer.
- As-tu les preuves ?
- Non.
- Comment sais-tu qu’il existe, ce dealer ?
- Dans le Sud, tout le monde sait que cette personne vend de la drogue.
- Et la présomption d’innocence ?
- La note 32458B n’en fait pas état, répondit Sonia avec un sourire.
- Comment s’appelle ce dealer ?
- Mohammed.
- Bien, allons-y demanda Robert curieux de savoir ce qu’allait faire sa nouvelle coéquipière.
Ils sortirent de leur voiture et rentrèrent dans un des immeubles. Ils montèrent des étages et Sonia sonna à une porte. Un homme, d’origine musulmane, ouvrit.
Il était bien bâtît. Il était habillé d’un jean et d’un tee-shirt blanc. Ses cheveux brin étaient bien coupés. Plein de joie, il serra Sonia dans ses bras et dit :
- Sonia, comment vas-tu ?
- Très bien Mohammed, répondit l’intéressée.
Ils se firent la bise.
Puis Mohammed fit rentrer Sonia et Robert. Son appartement était agréable. Il était très bien décoré et très propre. Il possédait de riches meubles et une télévision, lecteur DVD et chaîne stéréo. Les étagères regorgeaient de plusieurs films, dont principalement les titres récents. Puis, Mohammed continua :
- Tu n’as pas changé. Ca fait depuis le collège que nous ne nous sommes pas vus. En tous cas, t’es toujours aussi bonne.
- Toi non plus, tu n’as pas changé. Que deviens-tu ?
- Pas grand chose. Je suis au chômage. Et qui est cette personne qui t’accompagne ?
- C’est mon patron, Robert Durand.
- Enchanté, Vieux, répondit Mohammed en serrant la main de Robert.
- Moi de même, répondit Robert.
Puis, Mohammed se retourna vers Sonia :
« Et toi, que deviens-tu, il paraît que tu as fait de longues études ? »
Sonia sortit sa plaque et dit :
- Je fais partie de la police. Et je t’arrête au nom de la loi.
- Pour quel motif ? Répondit Mohammed surpris.
- Trafic de drogue ?
- Moi, trafiquant de drogue ? Déclara Mohammed d’un ton surpris.
- Dans le quartier, tout le monde le sait. C’est un secret de polichinelle.
- Et as-tu un mandat ?
- Non.
Sonia lui passa les menottes derrière le dos.
Mohammed changea de ton :
- Traîtresse, Salope !
- Dans mes souvenirs, tu les as toujours aimées comme ça. Tu sais, je n’ai pas de griefs contre toi. Mais Monsieur le commissaire, et la note 32458B me demande d’arrêter des criminels. Et comme tu n’as pas de chance, c’est tombé sur toi.
- Et d’abord, tu n’as pas de preuves contre moi !
- Pas grave, je vais trouver répondit Sonia d’un ton indifférent.
Sonia se mit à fouiller la moindre armoire, le moindre placard. Elle regardait dessous tous les meubles. Elle enleva les coussins des fauteuils, du canapé, défit le lit.
Mohammed se tourna vers Robert et dit :
- Vous ne pouvez pas la laisser faire ?
- Je ne fais que de l’observer. Dit Robert indifférent.
L’appartement fut d’un tel désordre qu’on eut dit qu’il y avait eu une bagarre.
Sonia montra un smith & wesson aux yeux de Mohammed :
- Dis-moi, tu as une belle arme.
- Faut bien. Si au lieu d’agresser les paisibles citoyens vous faisiez votre boulot, je n’aurais pas besoin d’en posséder une.
- Très juste. Mais as-tu le permis d’arme ?
Mohammed laissa planer un silence de mort.
Sonia continua l’interrogatoire :
- Alors, j’attends la réponse, as-tu le port d’arme pour ce revolver ?
- Non, dit Mohammed d’une voix sourde.
- Sais-tu ce que ça signifie ?
- Oui, répondit Mohammed d’une voix écœuré. Alors, grosse pute, tu as trouvé ce que tu cherchais. Es-tu contente. Je t’aurais bien sauté mais c’est toi qui m’as niqué.
- Non, je n’ai pas encore trouvé ce que je cherchais.
Puis elle sortit des poches de son imperméable le trousseau de clefs de Mohammed.
« Je n’ai pas trouvé la drogue. Allons la chercher dans la cave.
Ne sachant pas où se trouvait le local de Mohammed, Sonia essaya, sous les yeux de Robert surpris et sous ceux de Mohammed abattu les serrures les unes à la suite des autres en série.
Elle dut faire au moins à peu près vingt cinq serrures en essayant chacune des clefs du trousseau. Puis, au bout de trois quarts d’heure, elle réussit à ouvrir une des caves. Elle contenait des caisses remplies de drogues.
Victorieuse, Sonia se tourna vers Mohammed et dit :
- Est-ce ta cave ?
- Oui, répondit celui-ci effondré.
On fit venir des renforts pour amener les pièces à convictions. Mohammed fut différé au parquet au bout d’une heure. Le commissaire félicita lui-même Sonia et Oscar se demanda si Sonia était bien issue d’une famille d’immigré.
A la fin de l’après-midi, Sonia et Robert étaient dans leur bureau. Ils tapaient divers rapports. Puis Sonia interpella Robert et lui dit d’une voix compréhensive :
- Monsieur Robert, Vous n’avez pas apprécié ce que j’ai fait.
- Pas du tout répondit celui-ci d’une voix qui trahissait son mensonge.
- Si, ça se voit dans tes yeux.
Robert s’aperçu que sa jeune coéquipière avait raison. Dans tous les cas, elle était psychologue.
D’une voix indifférente, il commenta la réponse de Sonia :
- Non, je trouve que tu n’as pas été correcte. Par ailleurs, cela fait depuis bien longtemps que je ne crois pas à l’utilité d’arrêter de petits voyous.
- Je suis bien d’accord avec vous. Je n’ai pas fait ce que l’on attend d’un policier mais ce que la société attend de moi au travers du rapport 32458B. Je ne suis pas spécialement fière de moi.
Puis elle continua d’une voix triste:
« Mohammed n’a pas eu de chance. Il a toujours été nivelé par le bas par la société. Sans doute a-t-il été exclu dès sa naissance. Moi, j’ai pu m’en sortir. J’ai eu le privilège de pouvoir faire des études. J’ai eu de la chance. Heureusement, car sinon, je serais sans doute en train de traîner de trottoir en trottoir dans le Sud, et tu m’aurais sans doute un jour arrêté. Je n’ai fait que d’être le bras d’une société qui élimine les personnes non conformes. »
Robert l’observait. Cette réaction le surprenait.
Puis, d’une voix pleine d’espérance, elle conclut :
« Mais j’ai l’espoir de me comporter un jour en vrai policier. »
Robert se tourna vers elle et lui fit la dissertation suivante :
« Vendredi dernier, mon ami George et moi avons arrêté un dealer, un certain Patrick François. Il nous a expliqué que le crime était tenu par des têtes. Nous avons l’as surnommé le parrain, le roi qui est son dauphin, la dame qui s’occupe de la prostitution, et le valet, dit le fils, qui s’occupe des basses besognes. Chaque criminel paye une taxe aux têtes pour avoir le droit d’exercer. Ces têtes ont néanmoins un concurrent. Il se fait appeler tonton. »
Le regard de Robert devint mélancolique. Il s’arrêta de parler et observa un long silence.
Puis Sonia prit son courage et demanda :
« Que s’est-il passé ? »
Alors, d’une voix pleine de désarroi, il répondit :
« Notre indicateur nous a donné le lieu d’une livraison de drogue pour le parrain. Nous sommes allés vérifier cette information avec l’accord de Monsieur le commissaire. Nous sommes arrivés trop tard. Des tueurs nous attendaient. George est mort assassiné d’une de leur balle. Je pense que notre informateur nous a balancés à ses amis. »
Sonia se leva. Elle marcha dans la direction de Robert et posa sa main sur son épaule. Puis, d’un ton solennel, elle fit la promesse suivante :
« Monsieur Robert, nous arrêterons le parrain, mais également tonton. Ainsi, nous permettrons à la ville de devenir un lieu paisible et plein d’espoir. Nous réussirons à faire cette action, même si c’est la dernière que nous ferons. »
La voix de Sonia était déterminée et pleine de volonté. Robert repris espoir. Il sentait qu’il pourrait compter sur sa nouvelle coéquipière.