05-03-2004, 04:23 PM
Chapitre quatorze
Robert et Sonia étaient au premier étage. Celui-ci était constitué de plusieurs couloirs dans lesquels ils erraient.
Soudain, Robert cria :
« Attention ! »
Puis il poussa Sonia à terre. Celle-ci tomba. La détonation d’un coup de feu se fit entendre. Quand Sonia reprit connaissance, Robert tenait son ventre de ses deux mains. Du sang coulait par terre. Au loin, deux hommes tenaient une arme à feu.
Sonia tira plusieurs coups de feu dans leur direction. Ils reçurent chacun environ cinq balles avant de mourir.
Robert était assis contre le mur, tenant sa blessure.
Sonia lui dit :
- Ne t’en fait pas, je vais te sortir de là.
- C’est trop tard pour moi. Ma fin est proche. Je vais bientôt mourir.
Sonia pleurait. Ses larmes ruisselaient sur ses joues.
- Pardonne-moi, Robert. J’aurais tant voulu être un aussi bon policier que toi.
- Pourquoi ça ? Demanda Robert.
- Je ne suis qu’une meurtrière, et je le resterais. Quand j’étais petite, mon père battait régulièrement ma mère. Mais il abusait également de ma sœur. J’ai essayé de la convaincre d’aller voir la police mais elle avait trop peur. J’ai essayer d’alerter la police, les services sociaux, mais rien à faire. Ils sont restés sourds. Un jour, je l’ai vu prendre de force ma sœur et s’en fermer à clef dans sa chambre. Il l’a violé. De retour dans la pièce principale, il m’a obligé de garder le silence. J’ai refusé. Il m’a frappé. Je ne savais pas quoi faire. J’ai été voir la police, les services sociaux : Ils sont restés sourds. Quand je suis rentrée, mon père avait bu comme une éponge. Je savais qu’il possédait une arme à feu. Je l’ai prise. Elle était chargée. Je l’ai mise dans ses mains, j’ai pointé le canon vers sa tête, et je l’ai fait tirer. Ainsi, j’ai pu maquiller mon meurtre en suicide.
Sonia était triste. Robert lui dit :
- Ce n’est pas de ta faute. Si nous avions été plus présents, tu ne serais pas arrivé à de telles extrémités. Tu es un bon policier.
- Tu le penses… vraiment.
- Oui, tu as affronté les problèmes. Moi, je n’ai fait que le minimum. Je me suis contenté d’intervenir le crime commis. Toi, tu as anticipé.
Les larmes de Sonia commençaient à sécher. D’une voix reconnaissante, Sonia dit :
- J’aurais bien aimé que tu sois mon père. Tu as toujours été présent à mes cotés.
- Et moi, je suis fier que tu aies été ma fille répondit Robert. Sonia, je t’en supplie, ne laisse pas ta colère guider tes actions.
- Je te le promets.
- Ma fille, je souhaiterais que tu veilles à ce qu’il n’y ait pas de messe le jour de mon enterrement.
- J’y veillerais.
- Et surtout, ma fille, arrête le parrain.
- Je le ferais, père.
- Merci.
Les yeux de Robert se fermèrent. Il s’endormit pour toujours. Robert venait de mourir.
Sonia rangea ses deux brownings. Puis elle monta jusqu’au dernier étage de la mairie. Elle se dirigea vers le bureau de Monsieur le maire. Celui-ci se trouvait derrière une grande porte de bois.
Devant la porte de bois se tenait, impassible, Monsieur le commissaire. A l’arrivée de Sonia, il déclara :
- Sonia Bensala !
- Le dauphin, je présume, répondit-elle.
- Depuis quand le sais-tu ? Interrogea celui-ci.
- Depuis le début.
- Depuis le début ?
Le dauphin semblait surpris. Il fixait Sonia d’un ton interrogateur.
« Depuis le moment où Robert m’a raconté comment il avait appris l’existence du parrain et de sa bande, j’ai tout de suite su que vous étiez le dauphin. Jamais son informateur aurait dit à ses employeurs qu’il les avait vendus. Dans sa situation, on quitte la ville sans demander son reste. La seule personne à qui Robert a parlé de la cargaison de drogue, c’est à son supérieur, c’est à dire vous, Monsieur le commissaire. Seul vous avez eu la possibilité de prévenir la bande du parrain de l’opération menée par Robert et son coéquipier. Par ailleurs, je suis sur que c’est vous qui avez chargé le fils de trouver un tueur pour m’éliminer avec Robert. Vous vous seriez occupé de lui fournir des papiers. Ainsi, quand le fils a donné les photos de sa recrue, vous lui avez dit qui elle était exactement. Ca a confirmé mes soupçons. »
Le dauphin était impressionné.
- Bien trouvé, s’exclama-t-il. Je vois que Robert t’a bien formée.
- Je pense que vous avez fait assassiner son informateur.
- Exactement ! Nous ne supportons pas les traîtres.
D’un ton haineux, Sonia continua :
« Je vous hais. Vous n’êtes pas un policier. D’ailleurs, le dernier policier de votre commissariat vient de mourir. Non, un vrai policier protège les personnes. Un vrai policier protège les faibles. Vous avez utilisé la police pour sélectionner les forts en la faisant éliminer les faibles de votre mafia. Vous avez utilisé la police pour qu’elle s’en prenne aux faibles citoyens sans défense, afin de maintenir votre pouvoir. »
D’un ton froid, le dauphin répondit :
« Que vas-tu faire maintenant ? »
Sonia sourit et dit :
« C’est fini pour toi. Tu es en état d’arrestation pour corruption, trafic de drogue, proxénétisme aggravé et abus de pouvoir. »
Le dauphin déboutonna son gilet laissant voir son holster. Celui-ci contenait un colt.
« Encore faudra-t-il m’attraper. » Déclara le dauphin.
Aussitôt, Sonia laissa entrouvert son imperméable, laissant dépasser la gaine de son python qui était rangé dans son pantalon.
- Ce n’est pas un problème, répondit Sonia.
- Je suis rapide, insista le dauphin.
- Alors, nous allons le vérifier.
Les deux adversaires se tenaient à une dizaine de mètres. Ils se tenaient droit.
Le dauphin était habillé d’un costume noir. Il portait une chemise blanche et une cravate bleu marine. Il avait sa main à hauteur de son arme, rangée dans son holster.
Sonia portait un jean, une chemise blanche et un long imperméable noir. Son python était rangé devant elle, dans son pantalon. Sa main était à hauteur de son arme.
Le regard des deux adversaires était froid et glacé. Ils se regardaient avec haine.
Chacun essayait, sans succès, de jauger la vitesse de son adversaire.
Le dauphin en voulait à Sonia et Robert d’avoir osé le défier. Maintenant, Robert était mort. Il ne restait plus qu’à s’occuper de Sonia. Il lui fallait en finir avec cette française d’origine algérienne, qui avait osé, à la différence de ses semblables, prendre son destin en main et défier le système en place. Elle avait osé se dresser sur sa route, et donc celle du parrain.
Pour Sonia, il fallait punir le dauphin. Il avait été le bras armé d’une entreprise qui désespérait les gens afin de maintenir son pouvoir.
« Je vais te tuer pour ce que tu m’as fait » pensait Sonia.
Puis, elle se rappela Robert. Celui-ci avait été la première personne à l’aider. Celui-ci l’avait formée. Celui-ci lui avait donné l’espoir. Celui-ci avait accepté de remplacer le père qu’elle n’avait jamais eu. Elle devait se montrer digne de lui. Elle devait honorer sa mémoire.
Un policier arrête les criminels. Le dauphin et ses semblables sont des criminels. Elle ne devait pas se comporter en victime qui allait se venger, mais en policier qui allait arrêter un criminel.
Elle dissipa sa haine. Elle sentait la voix des gens qu’elle allait protéger, la population qui la respecterait pour l’avoir aidé.
Un policier doit protéger les personnes.
La reconnaissance est la plus belle des récompenses.
- Un seul de nous s’en sortira, déclara le dauphin d’une voix cynique.
- Oui, répondit Sonia.
Celle-ci sortit une pièce.
- Quand la pièce touchera le sol, on tirera.
- D’accord, répondit le dauphin.
Sonia lança la pièce en l’air. Les deux duellistes rapprochèrent leurs mains de la crosse de leurs revolvers.
La pièce gagnait de l’altitude. Mais le poids ralentissait sa vitesse. Au bout de quelques secondes, elle n’avait plus de vitesse pour continuer à monter. L’attraction terrestre la fit tomber de plus en plus vite. Sa vitesse augmentait. Puis elle toucha le sol.
A ce moment là, les deux opposants dégainèrent. Quand le dauphin avait sorti son arme, Sonia braquait la sienne sur lui.
La pièce rebondit. Deux coups de feu retentirent.
Le parrain tenait sa main au cœur. Il essayait désespérément d’empêcher le sang de couler sur la moquette.
Sonia tenait son épaule gauche de la main droite. Celle-ci avait été traversée par une balle. Elle la faisait atrocement souffrir. Quelques mètres plus bas, la balle aurait transpercé son cœur. Son sang se répandait sur le sol.
Le dauphin tomba à terre. Son cœur s’arrêta de battre.
Malgré la douleur, Sonia ne se laissait pas abattre. Derrière la porte se trouvait le parrain.
Robert et Sonia étaient au premier étage. Celui-ci était constitué de plusieurs couloirs dans lesquels ils erraient.
Soudain, Robert cria :
« Attention ! »
Puis il poussa Sonia à terre. Celle-ci tomba. La détonation d’un coup de feu se fit entendre. Quand Sonia reprit connaissance, Robert tenait son ventre de ses deux mains. Du sang coulait par terre. Au loin, deux hommes tenaient une arme à feu.
Sonia tira plusieurs coups de feu dans leur direction. Ils reçurent chacun environ cinq balles avant de mourir.
Robert était assis contre le mur, tenant sa blessure.
Sonia lui dit :
- Ne t’en fait pas, je vais te sortir de là.
- C’est trop tard pour moi. Ma fin est proche. Je vais bientôt mourir.
Sonia pleurait. Ses larmes ruisselaient sur ses joues.
- Pardonne-moi, Robert. J’aurais tant voulu être un aussi bon policier que toi.
- Pourquoi ça ? Demanda Robert.
- Je ne suis qu’une meurtrière, et je le resterais. Quand j’étais petite, mon père battait régulièrement ma mère. Mais il abusait également de ma sœur. J’ai essayé de la convaincre d’aller voir la police mais elle avait trop peur. J’ai essayer d’alerter la police, les services sociaux, mais rien à faire. Ils sont restés sourds. Un jour, je l’ai vu prendre de force ma sœur et s’en fermer à clef dans sa chambre. Il l’a violé. De retour dans la pièce principale, il m’a obligé de garder le silence. J’ai refusé. Il m’a frappé. Je ne savais pas quoi faire. J’ai été voir la police, les services sociaux : Ils sont restés sourds. Quand je suis rentrée, mon père avait bu comme une éponge. Je savais qu’il possédait une arme à feu. Je l’ai prise. Elle était chargée. Je l’ai mise dans ses mains, j’ai pointé le canon vers sa tête, et je l’ai fait tirer. Ainsi, j’ai pu maquiller mon meurtre en suicide.
Sonia était triste. Robert lui dit :
- Ce n’est pas de ta faute. Si nous avions été plus présents, tu ne serais pas arrivé à de telles extrémités. Tu es un bon policier.
- Tu le penses… vraiment.
- Oui, tu as affronté les problèmes. Moi, je n’ai fait que le minimum. Je me suis contenté d’intervenir le crime commis. Toi, tu as anticipé.
Les larmes de Sonia commençaient à sécher. D’une voix reconnaissante, Sonia dit :
- J’aurais bien aimé que tu sois mon père. Tu as toujours été présent à mes cotés.
- Et moi, je suis fier que tu aies été ma fille répondit Robert. Sonia, je t’en supplie, ne laisse pas ta colère guider tes actions.
- Je te le promets.
- Ma fille, je souhaiterais que tu veilles à ce qu’il n’y ait pas de messe le jour de mon enterrement.
- J’y veillerais.
- Et surtout, ma fille, arrête le parrain.
- Je le ferais, père.
- Merci.
Les yeux de Robert se fermèrent. Il s’endormit pour toujours. Robert venait de mourir.
Sonia rangea ses deux brownings. Puis elle monta jusqu’au dernier étage de la mairie. Elle se dirigea vers le bureau de Monsieur le maire. Celui-ci se trouvait derrière une grande porte de bois.
Devant la porte de bois se tenait, impassible, Monsieur le commissaire. A l’arrivée de Sonia, il déclara :
- Sonia Bensala !
- Le dauphin, je présume, répondit-elle.
- Depuis quand le sais-tu ? Interrogea celui-ci.
- Depuis le début.
- Depuis le début ?
Le dauphin semblait surpris. Il fixait Sonia d’un ton interrogateur.
« Depuis le moment où Robert m’a raconté comment il avait appris l’existence du parrain et de sa bande, j’ai tout de suite su que vous étiez le dauphin. Jamais son informateur aurait dit à ses employeurs qu’il les avait vendus. Dans sa situation, on quitte la ville sans demander son reste. La seule personne à qui Robert a parlé de la cargaison de drogue, c’est à son supérieur, c’est à dire vous, Monsieur le commissaire. Seul vous avez eu la possibilité de prévenir la bande du parrain de l’opération menée par Robert et son coéquipier. Par ailleurs, je suis sur que c’est vous qui avez chargé le fils de trouver un tueur pour m’éliminer avec Robert. Vous vous seriez occupé de lui fournir des papiers. Ainsi, quand le fils a donné les photos de sa recrue, vous lui avez dit qui elle était exactement. Ca a confirmé mes soupçons. »
Le dauphin était impressionné.
- Bien trouvé, s’exclama-t-il. Je vois que Robert t’a bien formée.
- Je pense que vous avez fait assassiner son informateur.
- Exactement ! Nous ne supportons pas les traîtres.
D’un ton haineux, Sonia continua :
« Je vous hais. Vous n’êtes pas un policier. D’ailleurs, le dernier policier de votre commissariat vient de mourir. Non, un vrai policier protège les personnes. Un vrai policier protège les faibles. Vous avez utilisé la police pour sélectionner les forts en la faisant éliminer les faibles de votre mafia. Vous avez utilisé la police pour qu’elle s’en prenne aux faibles citoyens sans défense, afin de maintenir votre pouvoir. »
D’un ton froid, le dauphin répondit :
« Que vas-tu faire maintenant ? »
Sonia sourit et dit :
« C’est fini pour toi. Tu es en état d’arrestation pour corruption, trafic de drogue, proxénétisme aggravé et abus de pouvoir. »
Le dauphin déboutonna son gilet laissant voir son holster. Celui-ci contenait un colt.
« Encore faudra-t-il m’attraper. » Déclara le dauphin.
Aussitôt, Sonia laissa entrouvert son imperméable, laissant dépasser la gaine de son python qui était rangé dans son pantalon.
- Ce n’est pas un problème, répondit Sonia.
- Je suis rapide, insista le dauphin.
- Alors, nous allons le vérifier.
Les deux adversaires se tenaient à une dizaine de mètres. Ils se tenaient droit.
Le dauphin était habillé d’un costume noir. Il portait une chemise blanche et une cravate bleu marine. Il avait sa main à hauteur de son arme, rangée dans son holster.
Sonia portait un jean, une chemise blanche et un long imperméable noir. Son python était rangé devant elle, dans son pantalon. Sa main était à hauteur de son arme.
Le regard des deux adversaires était froid et glacé. Ils se regardaient avec haine.
Chacun essayait, sans succès, de jauger la vitesse de son adversaire.
Le dauphin en voulait à Sonia et Robert d’avoir osé le défier. Maintenant, Robert était mort. Il ne restait plus qu’à s’occuper de Sonia. Il lui fallait en finir avec cette française d’origine algérienne, qui avait osé, à la différence de ses semblables, prendre son destin en main et défier le système en place. Elle avait osé se dresser sur sa route, et donc celle du parrain.
Pour Sonia, il fallait punir le dauphin. Il avait été le bras armé d’une entreprise qui désespérait les gens afin de maintenir son pouvoir.
« Je vais te tuer pour ce que tu m’as fait » pensait Sonia.
Puis, elle se rappela Robert. Celui-ci avait été la première personne à l’aider. Celui-ci l’avait formée. Celui-ci lui avait donné l’espoir. Celui-ci avait accepté de remplacer le père qu’elle n’avait jamais eu. Elle devait se montrer digne de lui. Elle devait honorer sa mémoire.
Un policier arrête les criminels. Le dauphin et ses semblables sont des criminels. Elle ne devait pas se comporter en victime qui allait se venger, mais en policier qui allait arrêter un criminel.
Elle dissipa sa haine. Elle sentait la voix des gens qu’elle allait protéger, la population qui la respecterait pour l’avoir aidé.
Un policier doit protéger les personnes.
La reconnaissance est la plus belle des récompenses.
- Un seul de nous s’en sortira, déclara le dauphin d’une voix cynique.
- Oui, répondit Sonia.
Celle-ci sortit une pièce.
- Quand la pièce touchera le sol, on tirera.
- D’accord, répondit le dauphin.
Sonia lança la pièce en l’air. Les deux duellistes rapprochèrent leurs mains de la crosse de leurs revolvers.
La pièce gagnait de l’altitude. Mais le poids ralentissait sa vitesse. Au bout de quelques secondes, elle n’avait plus de vitesse pour continuer à monter. L’attraction terrestre la fit tomber de plus en plus vite. Sa vitesse augmentait. Puis elle toucha le sol.
A ce moment là, les deux opposants dégainèrent. Quand le dauphin avait sorti son arme, Sonia braquait la sienne sur lui.
La pièce rebondit. Deux coups de feu retentirent.
Le parrain tenait sa main au cœur. Il essayait désespérément d’empêcher le sang de couler sur la moquette.
Sonia tenait son épaule gauche de la main droite. Celle-ci avait été traversée par une balle. Elle la faisait atrocement souffrir. Quelques mètres plus bas, la balle aurait transpercé son cœur. Son sang se répandait sur le sol.
Le dauphin tomba à terre. Son cœur s’arrêta de battre.
Malgré la douleur, Sonia ne se laissait pas abattre. Derrière la porte se trouvait le parrain.