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Les Contes de la Canine #2 : Histoire de Hieronymus Lucien
#4
Emperor HISTOIRE DE HIERONYMUS LUCIEN (suite) Emperor

[b]2EME PARTIE : SIECLES, MASQUES ET MASCARADES


DIABLERIE MEDIEVALE
Quote:Le Moyen-Age est un banquet de po?sie (L?on Bloy)

Lors, Hieronymus Lucien quitta Broceliande et ses sorcelleries ; Merlin quitta son allure de vampire, et s'en retourna, prisonnier dans la grotte de Viviane ; le songe de la nuit se terminait.
Pour la derni?re fois, Hieronymus osa regarder le jour qui per?ait ? l'horizon, et qui inonderait le firmament. Il alla s'enfouir sous la neige, et ? son r?veil, la nuit suivante, la f?erie avait disparu : Broceliande ?tait redevenue une for?t inerte, d'arbres gr?les, envahie par les ronces.
Hieronymus ?tait seul dans la for?t ; il ?tait le ma?tre des sortil?ges d?sormais ; les si?cles s'ouvraient ? lui. Il entendit alors dans un souffle la chouette venir ? lui. Et les autres chouettes, de leur trou dans les arbres, se mirent ? hululer, et les trous s'illumin?rent ? chaque syllabe.
La chauve-souris aux ailes sanglantes vint ensuite ? lui, suivi du bouc au pelage ?norme et ? l'haleine puante.
Et Hieronymus se mit en route.

Il quitta les profondeurs touffues des bois, et monta vers Paris, la puante et gothique capitale, o? il se lia d'amiti? avec Fran?ois Villon, le po?te, c?l?bre compositeur de la Ballade des Pendus. Sans doute d'ailleurs Hieronymus fut-il envoy? ? la corde avec le po?te gredin, et sans doute ce fut lui qui retranscrit par ?crit les vers que le malheureux Villon prononca alors qu'on allait renverser le tabouret, et qu'il acheva de d?clamer dans l'?tranglement du noeud qui se resserrait.
Plus tard, Lucien se plairait aux descriptions grotesques de Rabelais.
Apr?s la mort de Fran?ois Villon, il participa ? la composition les soties et myst?res religieux que l'on donnait sur la place des ?glises, et qui duraient de longues heures. Lucien lui composait les interludes destin?s ? distraire le bon peuple : et l'on appelait ces interludes des "diables ? quatre", et il s'agissait de farces, de grossi?ret?s et de mille tours pendables, qui provoquaient des rires ?normes, et aidait ? supporter de longues heures d'?dification religieuse...
On vit Hieronymus sur des gravures, chantant et dansant ? la fl?te de Pan sur les ponts de Paris, en compagnie de gredins enjou?s.
On disait qu'il ?tait sorcier, qu'il ne gu?rissait pas les ?crouelles (il n'avait pas le pouvoir thaumaturge des rois) mais qu'il redonnait la sant? et la gaiet? aux plus moribonds. Il fut chef de bandes de baladins, jongleurs, trouv?res, de troupes de pitres et de cabots que l'on chassait des ch?teaux ? coups de pied au cul.
Il 'int?ressa aux recherches alchimiques du c?l?bre Nicolas Flamel : mais sans doute Lucien ne croyait gu?re ? la transmutation du plomb en or. Plut?t il se plaisait ? immiscer la folie dans l'esprit de Flamel, et ? lui faire miroiter la d?couverte de la pierre philosophale !...

Il organisa des parades d?mentes, des processions de fant?mes hurlants, de pestif?r?s ressuscit?s jouant de leur cr?celle, de squelettes d?bonnaires lol ou d?hanch?s, de singes, d'ours, des bourr?es de ribaudes, de boiteux et d'aveugles emball?s, de sorci?res hilares, de pantins joviaux, et qui finissaient tous par s'emporter dans un mouvement d'ivresse folle, et ? aller choir dans un ?tang saum?tre remplie de crapauds, ou dans le bas-c?t? d'un chemin boueux !...

Il inspira ? J?r?me Bosch ses visions apocalyptiques, ses nuits en feu, ses brasiers de pays, ses danses macabres, et ses blancs paradis oniriques.
Il connut le terrible Jacques Molay, peu de temps avant que ce dernier ne finisse, avec ses Templiers, sur le b?cher auquel les assigna l'Inquisition et Philippe-Auguste. Il inspira des folies ? nombre de sectes religieuses ; il fut ? Monts?gur, avant la fin des cathares.

Il voulut conna?tre, puis d?testa la pucelle d'Orl?ans, cette berg?re d'Arc qui entendait des voix, et sans doute se r?jouit de voir le roi Charles VII la laisser tomber aux mains des Anglais. Il pr?f?rait le preux chevalier Du Guesclin.
Mais s'il n'aima pas Jeanne, il aima en revanche son compagnon d'armes, le terrible Gilles de Rais, conn?table de France, que l'on surnommait "Barbe-Bleue", dans les chaumi?res environnant ses domaines. Car le seigneur de Rais aimait les enfants. Il envoyait ses sbires, parmi lesquels le sinistre Gilles de Sill?, cueillir ses jeunes proies, les amener en son ch?teau, et pendant la nuit, Barbe-Bleue leur faisait subir les derniers outrages. Au matin, les corps des victimes partaient en une abominable fum?e noir?tre par les chemin?es du ch?teau. Hieronymus Lucien passait la nuit cach? dans chambre de Gilles de Rais, observant par l'oeil d'un tableau la sc?ne horrible qui s'y d?roulait, tandis que l'?tre semblait br?ler de toute la violence des viols et des tortures. Et lorsque la fum?e inf?me montait dans le petit matin, Hieronymus Lucien regagnait le plus profond cul-de-basse-fosse des souterrains, et y passait la journ?e, enfouie parmi les restes des victimes ; et Gilles de Rais, ivre mort des turpitudes et de chairs sanguinolentes, allait cuver ses tourments.

Plus tard, Hieronymus Lucien aima le po?te et duelliste c?l?br? par Edmond Rostand, l'homme au nez qui "en tout lieu d'un quart d'heure me pr?c?de", le fameux Cyrano de Bergerac, qui ?crivit les "Histoires des Etats du Soleil et de la Lune". Et Lucien aima ?galement le difforme Scarron, contre qui Cyrano ?crivit de violents pamphlets.
Scarron ?tait dans sa jeunesse un homme du monde, s?duisant, plein d'esprit, aim? des femmes ; il participer ? des soir?es costum?es. Au cours de l'une d'elle, alors qu'il ?tait d?guis? en volaille, la soir?e d?g?n?ra : on engagea une folle poursuite dans les rues de la capitale, Scarron caqueta et battit des ailes comme une stupide poule, et finit par choir dans l'eau glac?e et t?n?breuse de la Seine.
Il ne s'y noya pas, mais en contracta une affreuse maladie, qui le rendit difforme, bossu, recroquevill?, presque un Quasimodo. Il parvint ? surmonter son desespoir en faisant preuve d'un esprit brillant et d'une ironie f?roce. Il fut ainsi la coqueluche de ces dames ? nouveau.
Il fut mari? ? une femme qui fut plus tard la c?l?bre Pompadour, ma?tresse de Louis XIV. Mais c'est une autre histoire...

Apr?s la France, Hieronymus Lucien partit pour Florence, puis Venise, o? il marcha dans les rues, sous les lanternes, participa aux bals, aux festivit?s donn?es par le doge, aux triomphes des Pantalons et Arlequins, ? certains sombres festins de Boh?mes.
Accompagn? de la malicieuse chauve-souris, de la profonde chouette et du redoutable bouc, il enchantait les soir?es au bord de la lagune, et s'?clipsait quand l'aube rosissait derri?res les ?glises et les palais somptueux.

Comme ?bloui par ces fastes et ces sombres myst?res de l'?me humaine, Hieronymus Lucien d?cida de se plonger dans un long sommeil. A l'or?e du 18e si?cle, il alla se terrer dans une profonde crypte (comme il sied bien ? ce genre de personnage). Il ne connut donc pas la d?cadence de l'aristocratie fran?aise, l'affaire des Poisons et le marquis de Sade.

Quand le soir d'un solstice d'hiver, ses animaux vinrent tirer Lucien de son sommeil, il se savait pr?t ? repartir dans la bouffonnerie du monde, et ? participer aux folles gesticulations de l'histoire, et ? ses acteurs emball?s comme des marionnettes aux milles membres.
Nous ?tions alors ? la fin de l'ann?e 1918.

LA VIE PARISIENNE
Quote:Bravo, bravi, que c'est beau, ah, c'est trop beau ! (Offenbach)

Apr?s l'effroi immense de la Grande Guerre, la France regrettait la Belle Epoque, et id?alisait cette ?poque o? l'on dansait, on chantait. Revenu de son lourd sommeil de deux si?cles, Hieronymus Lucien parcourut la campagne fran?aise ravag?e par les trous d'obus, la terre gav?e de rats, de maladies, d'ossements. Sur la plaine de Verdun, il vit d?filer longuement, durant des heures, les millions de mort, tous v?tus de leur habits, mais d?charn?s comme des Nosferatus. Lucien regarda le d?fil? de la Grande Faucheuse, et crut n'avoir pas quitt? le Moyen-Age : la maladie et la mort moissonnaient un tribut encore jamais atteint sur le b?tail humain.
La procession de douleurs, de famines et de froid partit dans un brouillard plein et blanc comme de la poudre d'os. Et Lucien entendit sa chauve-souris qui planait au-dessus de cette immense c?r?monie fun?bre.
Il reprit son chemin, et erra par les villages et les chemins meurtris. Et la for?t de Broc?liande ne s'animait plus des lueurs de la f?erie d'Oberon ou de Puck, mais semblait br?ler du feu des obus, des ?tincelles cr?pitantes des mitrailleuses, qui, comme dit Apollinaire, jouaient un air ? double-croche. La for?t ?tait de plomb, d'acier, de nuit et de fournaise.
Quelque part sur un champ de bataille encore ti?de, Lucien vit le cadavre de l'appareil du "Baron Rouge", alias Manfred von Richtofen, l'as des as de l'aviation allemande, qui avait abattu des dizaines d'appareil ennemis.
A Paris, Lucien croisa Louis Destouches, futur Louis-Ferdinand C?line, m?daill? de guerre et r?form?. Il vit les "gueules cass?es", et crut voir la parade des pieds-bots et des boiteux qu'il dirigeait au temps de Fran?ois Villon, non loin du Pont Mirabeau.

Dans la capitale fran?aise, Lucien se perdit dans les plaisirs nocturnes ; il su?a le sang de plusieurs danseuses du Moulin-Rouge, et allait admirer leurs guibolles folles qui s'envolaient de dessous leurs ?normes jupes rouges !

Plus tard encore, Hieronymus se prit de passion pour l'Opera, et se mit ? en hanter les couloirs. Il habitait dans une cache introuvable, et s?duisait les actrices, apr?s les repr?sentations. Il vivait entre les loges, les confidences des ouvreuses, le public vampire qui assistait aux soir?es. En particulier, il se prit de passion pour la belle Christine Daa?. Gaston Leroux, p?re de Rouletabille, a cont? cela dans Le fant?me de l'op?ra.

Puis, vers 1935, il disparut de la sc?ne parisienne. Il repartit errer dans le monde ; il d?couvrit le 19e si?cle, la passion dun Hugo pour le moyen-?ge, le go?t pour les ballades, les rondaux. Il s'int?ressa de pr?s ? la mythologie du romantisme noir, aux perversions de l'aristocratie sadienne, aux sc?nes de philosophie et de partouzes dans des boudoirs, aux bougies noires et aux rideaux cramoisies.

Il vivait sans doute quelque part au fond de la for?t de Fontainebleau, sous un des rochers. Pendant la guerre, il ne laissa aucun allemand le d?ranger. Il partit vers la Russie, entendit mugir les orgues de Staline. Apr?s cela, il passa sans doute par le Vercors, et y rencontra le po?te Ren? Char, chef d'un maquis. Puis il partit vers la Bavi?re, la For?t Noire, et l?, v?cut jusqu'en 1967, ? l'?cart des ?lites sociales nazifiantes. Terr? dans un abri, il commen?a ? attirer ? lui nombre d'animaux, qu'il vampirisa les uns apr?s les autres, et qui lui furent fid?les d?finitivement. Il sentit alors la tentation de la souille monter : la B?te prenait possession de lui ; il entrait en d?ch?ance ; il vivait comme un verrat ; il s'enlisait dans la boue grasse. Il faillit se m?tamorphoser pour de bon en animal, devenir un bouc, un loup, un chat-huant ou un cheval de Gericault.
Il ?chappa de peu ? la d?ch?ance, ? la d?composition.

Il put s'extraire de la tourbe, de la catatonie. Il accepta finalement de rejoindre la cour du Prince de Villon, ? Paris.
En effet, depuis qu'il avait re?u l'Etreinte dans la for?t, parmi les cr?atures magiques de Oberon et de Merlin, jamais il n'avait adh?r? ? un clan Vampire. Il fr?quentait presque exclusivement les humains. Il aimait leur folie. Par d?faut, les membres de la Camarilla et du Sabbat le consid?raient comme un ind?pendant.
Hieronymus Lucien, le sorcier du fond du moyen-?ge, l'enchanteur noir, le siffleur des t?n?bres, le ma?tre des animaux, fut donc re?u officiellement au Louvre par le Prince Fran?ois Villon et sa cour au d?but de l'ann?e 1969.
M?me parmi cette assembl?e habitu?e aux perversions, au sang, aux cryptes et aux mal?fices, on peut imaginer ce que produisit comme effet l'arriv?e de ce fantastique personnage, suivi de son bouc ?norme, de sa chaube-souris tranchante comme une lame de rasoir, de sa chouette hypnotique, et ensuite d'un loup gris comme la cendre, d'un chat au regard cruel et au pelage ?lectrique, et d'une procession de goules qui jouaient de la harpe, des maracas, des fl?tes, des tambourins et emplissaient la salle d'une musique envo?tante.
Hieronymus Lucien, le ma?tre des illusions, apparaissait enfin ? la grande nuit de la Camarilla, pour devenir le metteur en sc?ne attitr? du Prince. Il accepta de mettre ses pouvoirs au service de l'Opera.
Ses pr?f?rences allaient aux Tor?adors, parfois aux Trem?res, mais il restait dans l'ensemble plus ombrageux qu'un orage, noir comme un ciel de charbon. Et de plus, au grand scandale de certains, il prenait des contacts dans le Sabbat, les Lasombras, et parfois parmi les Ravnos ! Personnage qui sentait le soufre fortement concentr? ! On voulait le classer parmi les Inconnus, mais cette cat?gorie semblait peu lui convenir.
Mais dans l'ensemble, il se tenait ? l'?cart de la mesquinerie des passions ordinaires et ds intrigues politiques. Il se faisait consid?rer comme un 6e ou 7e g?n?ration, une sorte d'Ancien, mais ? part.
Il prenait volontiers un aspect qui le vieillissait : il se grimait de mani?re ? pouvoir ressembler au vieux Merlin, prisonnier ? jamais de sa caverne de mort et de cristal.

Lucien devint dans les ann?es 1980 l'ami du chef d'orchestre Eros Tropovitch : tous deux ?taient consid?r?s comme les deux grands artistes au service du Prince Villon, et leur r?putation passait les fronti?res de Paris et de l'Europe.
Hieronymus, d'apr?s les incessants ragots qui couraient au Louvre, n'appr?ciait gu?re le Prince Villon ; il demeurait distant ; il respectait son pouvoir, mais n'avait pas d'admiration pour lui : il laissait entendre, lors de ses rares confidences, que ce Prince n'avait rien ? voir avec le po?te Fran?ois Villon, n? en 1431, ann?e du d?but de la Peste Noire, et mort pendu avec Hieronymus. Ce dernier l'aurait bien su si l'auteur de la Ballade des Pendus ?tait reparti sur les routes avec lui, la corde serr?e autour de la gorge !
Idem pour le Marquis de Sade, dont on disait qu'il vivait encore en r?gion parisienne avec des admirateurs. Hieronymus n'avait pas connu le personnage (il ?tait plong? dans son sommeil alors), et il n'avait pas l'intention de r?parer ce manque. L'auteur des 120 journ?es de Sodome ne l'attirait pas.

Enfin, on pense que Hieronymus fut le rival, sinon l'ennemi jur?, de la comtesse Constance Bathory. On ignore vraiment pourquoi, et surtout si cela aurait pu aller jusqu'? une haine ? mort.
Toujours est-il que, le soir o? celle-ci fut assassin?e ? l'Opera de Paris, pendant le chant de la Reine de la Nuit, c'?tait bien s?r Tropovitch qui ?tait le chef d'orchestre, et Hieronymus Lucien, fils de personne et du diable, des apparences et des artifices, qui ?tait le ma?tre des lieux...

EPILOGUE
Quote:Hypocrite lecteur, mon semblable, mon fr?re... (Baudelaire)

[i]Ainsi se termine -provisoirement sans doute- l'histoire du redoutable Hieronymus Lucien, dont la vie est cousue de la trame des songes, de la r?alit? et des bouffoneries historiques.
Tu as lu ce conte plein de fureurs et de myst?res, lecteur, et ? n'en pas douter, maintenant tu comprendras que ce qui est fou, sp?cial et insolite, ce ne sont pas toutes ces parties de diable-?-quatre, ces danses d'as de piques, ces guignolades, mais bien ta vie seule et unique.
Tu crois que ton monde est paisible, et qu'il est loin des exc?s violents que Hieronymus Lucien a connus, mais tu te trompes. La v?rit? est qu'? chaque instant, ces quelques fulgurants aper?us aux confins de la mort et de la vie sont encore en dessous de la r?alit?.
Et toi m?me, lecteur, fr?re en desh?rence de Lucien, tu es un mort vivant. Oui, ta respiration s'est arr?t?. Et d'ailleurs, tes ?motions sont factices ; tes sentiments et tes passions sont cr?es de toutes pi?ces. Ton sang circule dans tes veines de mani?re artificielle. Non, tu n'as d?j? plus de souffle. Tes membres sont ceux d'une marionnette que nul n'agite. Ton reflet dans le miroir dispara?t, il ne reste que la nuit ; ce texte a pomp? le sang mauvais de tes illusions, et tu te m?tamorphose lentement, ? ton tour, en fils de Ca?n. Tu vis dans l'?ternit?, et tu sens passer le temps d?vorateur et vomisseur. Tu rejoins la confr?rie des ombres, tu deviens un loup, une chauve-souris, et ton existence, confi?e aux hasards des cartes, n'est plus qu'une mascarade !...


Emperor
FIN
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Les Contes de la Canine #2 : Histoire de Hieronymus Lucien - by Darth Nico - 07-02-2003, 01:13 AM

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