Thread Rating:
  • 0 Vote(s) - 0 Average
  • 1
  • 2
  • 3
  • 4
  • 5
26e Episode : Dharmic Blues
#11
En fait c'était un gars bienbiggrin



EDIT Nico

Fredo, MSN Wrote:moi je veux faire tensai du feu grue noire pour le prochain L5R

EDIT Fredo

Parce que je le vaux bienLa_classe

EDIT Nico

Parce qu'être bon... c'est bon !!
Reply
#12
La barque sur laquelle Bayushi Bokkai se tenait debout avançait dans l'eau étincelante d'Otosan Uchi.
L'embouchure du fleuve était brûlée par les flammes de la dernière heure du jour. La Baie du Soleil Couchant illuminait les murs de la capitale.
Le marché aquatique se disloquait avec l'approche de la nuit, les dizaines de barques marchandes rentrant au port de Tsai. Grâce à ses autorisations spéciales de Magistrat d'Emeraude, le Scorpion passa le barrage douanier et franchit le mur d'enceinte qui l'amena dans Kanjo. Là, il fallut attendre pour passer un autre poste de contrôle, tandis qu'une barge de luxe de la famille Otomo manoeuvrait lentement.

[Image: Oubook1backph2.jpg]

C'était comme dans un rêve, de voir ces bâtisses au bord de l'eau, d'être dans ce décor immense, théâtral, dans la plus grande ville du monde, cette cité aux mille couleurs et aux mille visages. Ce n'était pas les pierres grises et les toits noirs de la Cité des Mensonges, mais des bâtisses aux couleurs d'Emeraude, de jais, d'améthyste. Des temples radieux, épargnés par les massacres du Crabe. Des palais d'or, d'argent, des arbres rouges, des lacs. Des statues monumentales des Fortunes. Des rues encombrées par une foule épaisse, interminable. Bokkai n'avait pas le temps d'admirer tout cela. Tant de beauté, à portée de main, tout trop grand, trop éblouissant, trop magique...

La nuit tombait. Il accosta enfin, au pied de la Cité Interdite. Les lieux étaient gardés par la Garde Impériale. Bayushi Bokkai se présenta à l'entrée des murs millénaires, où l'on observa son sauf-conduit avec méfiance.
- Tu oses me faire attendre, dit Bokkaï, alors que j'appartiens à la Magistrature d'Emeraude !
Le sergent qui gardait la porte le regarda d'un air morne :
- Certains ont attendu toute leur vie de passer cette porte, Magistrat.

Le sergent garda les papiers de Bokkaï et passa la porte. Un autre la referma derrière lui.
- C'est scandaleux, lança Bokkaï.
On était sur une grande dalle, entourée de bonsaï. Sur les marches attendaient des samuraï, des familles entières, qui devaient desespérer qu'on les appelle un jour pour leur laisser passer les murs. Bokkai, effrayé, s'imagina un instant avec de la barbe blanche, après avoir attendu ici vingt ans, pour ne pas revenir devant Hiruya sans avoir accompli sa mission !
Les gardes, inflexibles, ne prêtaient pas plus attention à lui qu'aux autres samuraï. Alors qu'il était de la Magistrature d'Emeraude !
Enfin, alors que le soleil disparaissait derrière l'horizon, la porte s'ouvrit. En sortit une femme aux longs cheveux noirs, au regard dur. Elle n'était pas dénuée d'une certaine beauté, mais elle était avant tout martiale.
- Konnichi-wa, honorable Magistrat. Je suis le capitaine Ikoma Soko et je vous présente mille excuses pour l'attente que vous avez eu à subir.
- Mon nom est Bayushi Bokkai, assistant de l'honorable Magistrat d'Emeraude Miya Katsu. C'est moi qui vous remercie pour la rapidité avec laquelle vous daignez vous préoccuper de moi.
- Entrez donc, Bokkaï-san.

C'était donc la Cité Interdite.
De hauts et épais murs rouge brun, et derrière, un décor épuré, avec de grands palais austères et des gardes postés le long des murs. Ou bien n'était-ce pas le coeur de la Cité, et le véritable paradis que devait être le quartier de l'Empereur était-il plus loin ?
- Je viens pour une affaire importante, capitaine, dit Bokkaï, sans quoi je n'aurais pas si rudement demandé à ce qu'on m'ouvre la porte.
- Je comprends.
- Je dois rencontrer des dignitaires de la famille Hanteï.
Ikoma Soko haussa les sourcils :
- Ils vous attendent ?
Ils marchaient jusque là d'un bon pas, mais le capitaine s'était brusquement arrêté.
- Non, dit Bokkaï, mais Miya Katsu m'envoie les rencontrer.
- Impossible, trancha le capitaine.
- Un instant. Je vous dis que je suis envoyé par Miya Katsu en personne. Représentant direct de l'Empereur.
- Impossible, Magistrat. Je ne puis vous autoriser à voir la famille impériale comme cela.
- Ils sont sous votre garde ?
- Bien sûr que non ! Ils sont gardés par la famille Otomo !
Elle avait l'air de dire : "Mais enfin, d'où venez-vous pour ne pas savoir cela ?"
- Alors menez-moi à la famille Otomo.
- Magistrat, je crains que cela ne soit pas possible.
- Il faudra que ça le soit.
- Notez, dit le capitaine, que je ne fais que vous conseiller. En aucun cas cela ne dépend de moi. Mes hommes sont chargés des enceintes extérieures de la Cité, pas des quartiers impériaux. Je peux vous faire traverser la portion de territoire que je défends. Mais quant à entrer chez les Otomo...
- Je négocierai avec eux directement.

Refus net et sans appel !
Ikoma Soko avait conduit comme promis Bokkaï jusqu'à la porte menant au palais Otomo. Là, on avait poliment expliqué au Magistrat qu'il faudrait avertir un autre responsable Otomo, qui en parlerait à un représentant des Hanteï, qui aviserait avec la famille Miya et ensuite...
- Revenez demain, avait-on conclu.
Demain ! C'est à dire réessayez tant que vous voulez ! Jusqu'à ce que ça marche, demain ou dans dix ans !

Au passage, on faisait comprendre à Bayushi Bokkaï qu'il évoluait dans un univers qui n'était pas le sien. Un univers où même un Magistrat d'Emeraude doit patienter.
Désolée pour lui, Ikoma Soko retrouva Bokkaï, furieux. Furieux de ce refus, et d'avoir été pris de haut.
- Ce sont les moeurs ici, honorable Magistrat. Ces mandarins sont très tatillons. Trop pour nous autres militaires, qui ne supportons pas que-
- Trop pour moi, dit Bokkaï.
- Que comptez-vous faire pour ce soir ?
- Je vais trouver une auberge et je reviendrai demain. J'espère qu'il ne faut pas réserver sa chambre deux ans à l'avance.
- Non, fit le capitaine Soko, avec une amorce de sourire.

Bokkaï repassa les murs de la Cité, et revint dans le monde ordinaire. Celui où l'on regardait avec envie ce samuraï, admis sans attendre dans le saint des saints.
Le Scorpion retrouva son pilote et se fit transporter dans Hito, dans la partie du quartier située de l'autre côté de la rive. Là, il trouva une luxueuse auberge, où le repas, délicieux, le consola de ses malheurs. Dans sa chambre, des fleurs magnifiques, des peintures, des romans luxueusement reliés. Et trois geishas qui l'accueillirent en riant comme des enfants.
A souhaiter que les Otomo prennent quelques années pour le laisser entrer !

Samurai

Bokkaï s'entendit ronfler et ouvrit un oeil. Il s'assit et se passa la main dans les cheveux, en éclatant de rire.
Il ne s'était pas autant amusé depuis longtemps !
Il mit gentiment dehors les trois filles, dénudées, enroulées dans les mêmes draps que lui et il passa un kimono et mit son masque. Les trois filles disparurent par un panneau, dans un dernier petit rire.

Bokkaï rit de plus belle, content de sa soirée. Il avisa le flacon de saké et se souvint d'un conseil donné, un soir, par Hida Shigeru, après un repas franchement arrosé :
- Pour éviter d'avoir une enclume dans la tête le matin, une solution : boire au réveil un verre du même saké que la veille !

Pourquoi pas ? Comme un soudard, le Scorpion but à la bouteille, en vérifiant qu'on ne l'épiait pas.
- A la santé de la Magistrature !
Le soleil se levait sur le fleuve. L'air était pur, les palais et les temples apparaissaient peu à peu dans le jour, leurs couleurs commençant à resplendir.
Des serviteurs, brosses et balais en main, entrèrent discrêtement, et nettoyèrent les restes de la nuit : une fleur de dahlia, un biwa, une épingle à cheveux...
- Quelle nuit mes aïeux, se dit encore Bokkaï en passant sur la terrasse.
Il huma l'air du matin et regarda les barques évoluer au fil de l'eau. Il apercevait un coin des murs de la Cité, avec les mêmes samuraï que la veille, qui commençaient à faire le pied de grue.
- Aujourd'hui, se dit Bokkaï, je vais rencontrer les Hanteï, je le sens !
Un petit quelque chose dans l'air...

Il regardait les passants. De nobles Grues, cernés de yojimbos. De gros marchands...
Bokkaï regarda plus fixement un samuraï qui évoluait dans la foule. Il le fixa nettement, et n'eut plus de doute. Comme il aurait été inconvenant de crier, il se précipita dans sa chambre, et s'habilla aussi vite qu'il put. Il descendit les marches en vitesse, à la surprise du personnel, pas accoutumé à voir un de ses clients courir ainsi, même ceux ayant trompé les cocus les plus haut placés !

Dans la rue, la foule avait déjà changé. Bokkaï marcha dans la rue, dans un sens, revint sur ses pas, passa devant son hôtel... Non, il avait disparu.
Pourtant, il était certain d'avoir vu Riobe.

Samurai

Riobe, qui s'était jeté dans une ruelle, en voyant débouler le Scorpion. Si on l'apercevait, tout était perdu. Bokkaï avait fini par abandonner sa recherche et retourner dans son hôtel. Les autres Magistrats étaient-ils avec lui ?

Riobe repartit dans les rues de Hito. Il valait mieux trouver une autre entrée de la Cité Interdite. Il s'engagea sur le pont, où on le laissa passer sans problème : il avait de quoi payer, et en ces temps incertains, c'était un gage de solidité. Il arriva dans Kanjo, plus au sud, et traversa le quartier d'est en ouest, par les petites rues. Il avait l'impression que tout le monde le surveillait, que les yorikis étaient après lui.
Ridicule, il n'avait rien fait de mal. Il pouvait arguer qu'il était en mission pour Toturi... C'était risqué, mais qui sait ?... La traversée de Kanjo lui prit une partie de la mâtinée, puisqu'il zigzagait dans les petites ruelles, et aboutissait souvent à des impasses.
Enfin, il arriva au poste de yoriki de l'ouest. Là, ce n'était pas la même chanson. Aucune somme de kokus ne lui ouvrirait les portes de ces lieux. Il sentit alors qu'on l'attrapait par les poignets. On l'entraînait dans une ruelle, on le recouvrait d'un grand sac et on lui pressait une lame sur la gorge :
- Silence, tu entends... Silence... Et tout ira bien pour toi.
On finissait de lui lier les mains.
- Notre Maître est fier que tu sois arrivé ici, Watanabe. Maintenant, il va falloir compter sur nous pour la suite.
Du reste, le rônin n'avait pas le choix ! Il sentit qu'on le saisissait comme un sac de pomme de terres, qu'on le soulevait et qu'on le posait plus loin.

Il sentit ensuite qu'on versait quelque chose sur son sac, un chargement très lourd. Il crut qu'il allait finir écraser. Puis il entendait un fouet claquer. Et il commençait à bringuebaler.
Il devait se trouver sur une charrette. On passait dans les rues encombrés. Cris des marchands, insultes.
- Va donc, toi, avec ton charbon !

Il entendait ensuite la voix qui lui avait parlé s'adresser à des soldats, d'une voix mielleuse.
- Le charbon de bois, comme chaque jour, Excellence...
- Bien, on va regarder ça !
Des soldats s'approchaient et Riobe entendit qu'on donnait des coups dans le chargement. Soudain, juste sous son nez passa une lame qui avait percé le sac.
- Vous me percez mon chargement, pleurait le conducteur.
- Ca va, drôle ! Passe ou sinon c'est toi qu'on va fouiller à coups de lances !
- Oui seigneur !
La charrette s'ébranlait. On entendait une porte se refermer. Puis le tumulte de la rue disparut presque aussitôt. Trot du cheval, qui résonne sur le pavé.
- Salut, Jekan, comment va ?
- Et toi, Hoji ?
- J'amène le charbon. Quarante sacs.
- Vas-y, je t'ouvre le soupirail, tu peux verser.
Riobe retint sa respiration. Il sentit que "ça" penchait, et puis qu'il glissait. Le charbon pressait durement sur lui. Il tombait, glissait longtemps, et atterrissait. Et d'autres sacs lui tombaient dessus !

Il resta immobile.
Plus de bruit. Plus de mouvement. Il devait être dans une cave. Il s'aperçut que ses liens aux poignets étaient faciles à dénouer. Ils avaient été faits pour qu'il ne remue pas sur le moment. Il avait sur lui un poignard, avec lequel il agrandit le trou laissé par le coup de lance. Il put s'extraire peu à peu, en écartant les autres sacs. Déséquilibré, il glissa encore et se retrouva par terre. Il entendit des pas approcher.
Il sortit du sac en vitesse, le plia et le jeta sous les autres. Puis il se tapit dans un coin de la pièce. Il vit juste la trogne velue d'un cuisinier jeter un oeil au chargement, renifler, et repartir.

Il aperçut à terre un plan tracé sur du parchemin grossier. Il devait se trouver dans son sac et s'en être échappé. Il le consulta : c'était un plan de la Cité Interdite, avec des indications pour agir.
D'abord attendre la nuit.

Samurai

- Les nouvelles ont l'air meilleures, si je puis me permettre, annonça Ikoma Soko.
Comme la veille, elle conduisait Bokkaï du mur d'enceinte aux quartiers Otomo. Le Scorpion n'arrivait pas à oublier Riobe. Il était sûr que c'était lui. Il avait donc pris soin d'écrire aussitôt à Miya Katsu. Ne serait-ce que pour lui faire part de ses difficultés.
Le même dignitaire Otomo que la veille accueillit le Scorpion :
- Si l'honorable Magistrat veut me suivre...
Allons, on progressait !

Il fallut quand même que Bokkaï attende le reste de la journée qu'on lui accorde une entrevue avec la famille Hanteï. C'était insensé ! On n'avait pas, un seul instant, voulu entendre que sa requête était UR-GENTE !
Il eut droit à tous les égards de la famille impériale : un magnifique jardin, un repas luxueux, au cours duquel il partagea la table de hauts fonctionnaires et d'importants invités des Otomo. Encore des filles, s'il voulait. Une bibliothèque, un temple, des bains... Une cité en miniature.
Après une journée passée à perdre son temps, le soir tomba enfin. Bokkaï attendait impatiemment qu'on vienne le chercher.

Riobe avait passé une moins bonne journée que Bokkaï, alors qu'il était en réalité tout proche de lui, dans les caves de la salle où le Scorpion avait mangé !
Courbaturé, le rônin sortit de sa pièce humide. Il s'était recouvert de poussière, sur ses vêtements et sur le visage. Noir comme un démon, il ouvrit la porte. Il avait appris par coeur le plan des lieux et l'avait déchiré en petits morceaux, qu'il avait jetés dans le charbon.

Samurai

La lettre de Bayushi Bokkaï arriva au Village Stratégique le lendemain du retour de Kakita Hiruya. Ce dernier, qui s'était préparé à ne rien laisser transparaître de sa rencontre avec son rival, accusa le coup en lisant la lettre.
- Une mauvaise nouvelle, demanda Miya Katsu ?
- Non, du tout...
En ce beau début d'après-midi, c'était l'heure du repas. On fêtait l'acceptation du duel par Daidoji Yajinden, et Hiruya faisait semblant d'apprécier cette attention.
Un courrier à cheval venait d'arriver et avait demandé à ce que la lettre soit remise d'urgence à la magistrature.
- C'est Bokkaï, lut Hiruya. Il dit explique qu'il est long d'entrer dans la Cité, d'accéder aux Hanteï. Et il dit qu'il a aperçu Riobe dans la rue ! Il n'a pu le rejoindre.
- Etrange, dit Katsu. Que peut faire le rônin là-bas ?...

Dans l'après-midi, arrivait une lettre de la Cité de la Forêt des Ombres. Rien que le fait qu'elle vînt de là-bas avait de quoi inquiéter.
- C'est signé du Magistrat Shiba Tadamischi, dit Hiruya. Il nous signale un assassinat. Il dit que cela peut nous intéresser. Qu'il préfère ne pas donner de détails, par prudence...
- Que craint-il, dit Miya Katsu, c'est tout de même un pli envoyé par un Magistrat, pour la Magistrature d'Emeraude !
- Pour qu'il se méfie, dit Hiruya, c'est que ce doit être vraiment grave.
- Rien d'innocent ne peut venir de la Cité de la Forêt des Ombres, énonça Shizuka.
- Bien, dit Hiruya, Shigeru, Ayame et Ikky, nous partons là-bas !

La shugenja n'était pas mécontente de replonger dans les enquêtes.

La Magistrature voyagea sur des montures Licornes que Kohei avait pu leur obtenir. Ils voyagèrent léger, et changèrent en route deux fois de chevaux, les poussant à bout. Hiruya sentait monter en lui une sourde colère. Il ne dormirait plus avant d'avoir tout compris... Partis en milieu de journée, nos héros arrivèrent le lendemain soir en vue du Village de l'Or Bleu. Là, on vint à leur rencontre : c'était Shiba Tadamischi lui-même.
- Je suis descendu à votre rencontre, samuraï, expliqua-t-il, certains que vous répondriez sans tarder à mon appel. Le crime s'est produit aux abords de cette petite Cité.
- Conduisez-nous, ordonna Hiruya.

Les Magistrats traversèrent la forêt et virent la petite masure.
- Nous n'avons touché à rien, mais il faudra bientôt les enlever, dit le Magistrat.
Tout le monde s'était plaqué un mouchoir sur le nez. Les cadavres des ninjas étaient toujours là. Et aussi le cadavre d'Emmon. Nos héros le reconnurent sans hésitation. Sa beauté ténébreuse n'était pas encore trop flétrie par la mort. Il avait juste un peu bleui.
Ayame frissonna en l'observant. Elle avait l'impression que le Scorpion lui signifiait qu'elle serait la prochaine...

- Nous savons également, dit Shiba Tadamischi, qu'une de vos connaissances a séjourné dans l'auberge. Ce rônin appelé Riobe.
- Comment ?
- Comme je vous le dis, honorable Magistrat. Il est venu me voir à mon palais ,puis il est descendu ici, dans la Cité de l'Or Bleu.
- Que voulait-il ?
- Il voulait retrouver cet homme, Shosuro Emmon.
- Au fond, dit soudain Ikky, nous n'avons jamais su comment Riobe l'a connu.
- Si les honorables Magistrats m'autorisent à parler, dit le yoriki en chef de la Cité de l'Or Bleu, je pense savoir.
- Parle, dit Hiruya, impatient.
- C'était il y a deux hivers, expliqua-t-il. Le rônin Riobe était venu ici, en compagnie du passeur Gempachi, chez qui il résidait, avec un autre rônin, un grand costaud taillé comme un Crabe, et qui s'appelait Sotan. C'est ce jour qu'un envoyé de l'Empereur en personne vint annoncer le rétablissement du clan du Scorpion. J'étais là, avec mes hommes : nous avions réuni toute la population, comme le demandait l'émissaire. Et ce samuraï, Shosuro Emmon était là. Devant Riobe, furieux, il s'est vanté, a trouvé que c'était bien... quelque chose comme cela...
- Par Shiba, c'est évident, dit Ikky. Riobe, fier comme il l'est, ne l'a pas supporté !
On garda le silence quelques instants. Ce qui s'était passé n'était que trop clair. On imagnait le drame qui s'était produit ici, deux ans plus tôt, et quelques jours plus tôt.

- Il est urgent de prévenir Kitabakate-senseï, dit Ayame. Emmon était son élève, après tout.
- C'est juste. Elle et d'autres personnes. Donc nous allons rentrer sans tarder.
- Je m'excuse, dit le Magistrat, de ne pas avoir, dans ma lettre...
- Ce n'est rien, vous avez bien fait.

Les Magistrats se firent conduire dans la meilleure auberge de la région et, à la première heure, remontèrent en selle. Ils ignoraient que, pendant ce temps, deux drames venaient de se jouer.
Reply
#13
Nos samuraï rentrèrent au Village Stratégique, le lendemain soir.
- Allons vite dormir, samuraï, leur dit Miya Katsu après avoir entendu le rapport de Hiruya, car demain, la journée sera longue.
Tout le monde en était d'accord et Ayame fut la première au lit, et la première levée le lendemain. On sentait qu'il y avait de l'orage dans l'air, au palais des Magistrats. Bien avant le lever du soleil, les samuraï étaient dans leurs préparatifs.

Dame Soleil pointait à peine quand Hiruya, Ayame et Ikky se rendirent au palais du Lion Noir. Ils demandèrent à parler à l'un des bras droits du général Toturi, le capitaine Sasuke.
- Nous nous excusons platement de vous déranger si tôt, dit Hiruya.
- Pas du tout, Magistrats. Un soldat est toujours debout de bonne heure, et toujours prêt à aider d'honorables samuraï.
- Nous venons parler de Riobe.
- Le capitaine Watanabe ?
- Si vous préférez.
- C'est sous ce nom et ce grade qu'il est connu parmi nous.
- Il a toujours porté ce nom et ce grade ?
- Il a été promu ces derniers mois, quand il s'est joint à notre armée. Sa valeur lui a permis d'accéder rapidement au rang qui lui revenait.
- Quant à son nom ? Il me semble qu'il s'était toujours fait appeler Riobe.
- Vrai. Mais étant donné les circonstances, et la reformation des anciens frères d'armes sous la bannière du Lion Noir, il est devenu courant d'utiliser nos anciens noms.
- Bien. Nous nous adressons à vous car il nous semble que vous connaissiez bien Watanabe.
- En effet.
- Savez-vous où il se trouve à l'heure actuelle ?
- Par Osano-Wo, il a rejoint notre armée, avant de revenir vous servir, Magistrat.
- Ne s'est-il pas montré parmi vous depuis ?
- Non.
- Nous ignorons où il se trouve. Le fait est que, l'ayant enlevé à notre armée, nous l'avons rendu à sa condition de rônin. Il est donc, en quelque sorte, libre de ne plus servir de maître, puisqu'il a perdu son nom. Cependant, nous avons retrouvé sa trace il y a peu.
- Vous m'en voyez ravi. Beaucoup, ici, souhaitent son retour. Car c'est un officier de valeur.
- Depuis combien de temps, Sasuke, êtes-vous aux ordres du Lion Noir ?
- Depuis mon gempukku.
- Vous n'avez jamais quitté le service de Toturi ?
- Jamais.
- Et Watanabe ?
- Il n'a rejoint notre armée que récemment.
- Cela n'a-t-il pas créé des dissensions, entre fidèles de la première heure, et ceux qui se sont ralliés tardivement ?
- Aucun frère d'armes ne quitte vraiment le service de Toturi.
- Allons, vous jouez sur les mots.
- Entendu. J'admets que, bien sûr, ceux qui sont dans l'armée depuis des années se sentent privilégiés. N'est-il pas naturel qu'ils le soient ?
- Sans doute. Ce que je voudrais apprendre, c'est ce que Watanabe a pu dire de sa vie. Vous le connaissiez bien.
- Les soldats du Lion Noir ne parlent que de l'avenir, pas du passé. Et mieux encore : ils se concentrent sur les tâches présentes.
- Je veux savoir si Watanabe a parlé d'une vengeance... d'un affront. Ou quelque chose comme cela.
- Il parlait parfois d'un rônin qu'il avait apprécié, qu'il citait en exemple de rédemption. Sotan.
- Nous le connaissions un peu. Personne d'autre ?
- Pas à ma connaissance.
- Capitaine Sasuke, nous avons des raisons de croire que Watanabe s'est battu en duel contre un Scorpion, et qu'il l'a tué.
- C'était son droit. Il n'avait pas à demander l'autorisation à quiconque.
- Pas même au général Toturi ?
- Non, du moment qu'il n'était pas dans notre armée.
Hiruya faillit répondre qu'on allait et venait bien à son aise dans cette armée ! Mais ne venait-il pas de la rejoindre, avec ses assistants, tout en continuant à enquêter à côté ?
- Watanabe était-il du genre à provoquer des duels ?
- Il était intransigeant sur son honneur, comme tout frère d'armes doit l'être. Mais il ne s'est jamais battu.
- Qu'est-ce qui aurait pu l'y pousser ?
- Une raison sacrée. L'honneur. Une insulte grave...
- Je vous remercie.

Les samuraï se retirèrent en s'excusant encore.
- Les paroles de Sasuke, dit Ayame, confirment le témoignage du yoriki de la Cité de l'Or Bleu.
- Oui. Shosuro Emmon a été vantard une fois de trop. S'il a insulté Riobe, il méritait la mort. Reste qu'ils se sont battus dans cette masure minable. Et qu'il y avait ces hommes de mains, habillés en noir.
- Emmon se cachait de Hiroru, dit Ayame. Quant aux hommes de main...
Elle haussa les épaules.
- Allons parler à Hiroru justement, déclara Hiruya.
- Si vous le permettez, dit la shugenja, je pourrais...
- Oui, vas-y seule. Cela le mettra en confiance.
Etonnée, Ayame remercia Hiruya de cette marque de confiance.

Samurai

Hiroru se leva de la table où il prenait le repas du matin avec ses hommes.
- Ayame-sama désire-t-elle partager la vie de caserne ?
- Je ne viens pas vous aider dans vos corvées de pomme de terre, caporal, répondit la shugenja. En revanche, nous avons à parler.
- J'ai compris, j'ai compris, je vous suis...
Ayame et Ikky emmenèrent Hiroru dans la même pièce que la dernière fois. On y était tranquille.
- Nous avons du nouveau pour vous. Emmon a rejoint ses Ancêtres.
Hiroru resta interdit un moment.
- Il a été tué par notre rônin, Riobe.
- Tiens donc...
- Cela vous déçoit ? Vous auriez préféré vous en charger ?
- Comment Emmon est-il mort ?
- En duel.
- C'est une trop belle mort pour lui.
- Vous pensiez vous y prendre autrement ?
- Ma foi, ricana Hiroru, cynique...
- Ce soir, caporal, nous allons nous retrouver chez Kitabakate. Qu'en penses-tu ?
- Vous me l'avez déjà promis.
- Tant mieux. Alors rendez-vous là-bas, après l'heure de Shinjo.
- J'y serai. J'obtiendrai une permission !
- Fais le mur si nécessaire, dit Ikky, mais sois au rendez-vous !

Nos héros passèrent la journée, fébriles, à s'occuper : ils firent des exercices physiques, lurent, s'absorbèrent dans l'origami ou la calligraphie.
Le soir, ils partirent en ordre de marche chez la vieille Kitabakate. C'était toute la Magistrature qui frappait à la porte !
- Nous sommes honorés, Kitabakate-senseï, de votre accueil.
C'est Iuchi Shizuka qui avait organisé l'invitation. Elle connaissait mieux Kitabakate depuis qu'elle s'était renseignée auprès d'elle sur Kishidayu.
- C'est moi qui suis honorée de vous accueillir.
On commença, pour se mettre dans l'ambiance, par parler des incertitudes, du monde comme il va...
Puis Hiruya amena la conversation sur les sujets sérieux.
- Nous sommes allés à la Cité de l'Or Bleu, senseï. Nous y avons fait une découverte macabre. Shosuro Emmon est mort.

La vieille Shosuro accusa le coup. Si elle s'attendait à pareille nouvelle.
- Hélas, il était bien mort. Et nous pensons connaître celui qui l'a tué. C'est ce rônin qui a été avec nous, Riobe.
Kitabakate soupira.
- Vous n'aviez pas vu Emmon-san depuis longtemps, senseï ?
- Oui. Il y avait bien cinq ans.
- Etait-il habile au sabre ?
- Autant qu'on peut l'être. Lui et ce rônin se sont-ils battus en duel ?
- Oui. Car Emmon avait mortellement offensé Riobe, voici deux ans.
- Je vois.
- Nous savons également pourquoi Emmon avait quitté sa maison de la Cité de la Forêt des Ombres. Il cherchait à fuir un intrus.
- Un intrus ?
- Oui, quelqu'un qui doit bientôt nous rejoindre.
- Tiens donc...
- Il paraît incroyable qu'Emmon puisse redouter quelqu'un, n'est-ce pas ?
Une servante vint alors annoncer qu'un soldat attendait à la porte.
- Qu'il entre.
La servante repartit en refermant doucement le panneau. Des pas. Elle rouvrit doucement le panneau. Hiroru entra, aussi fier qu'à son habitude, la lèvre arrogante. Kitabakate le foudroyait du regard, mais il soutint ce défi aussi longtemps que le lui permettait son rang. Puis il s'inclina et s'assit sur le côté, entre la maîtresse de maison et ses invités.
- Nous avons à parler, caporal, annonça Hiruya.
- Si cela peut aider la Magistrature d'Emeraude, dit le soldat en haussant les épaules.
- Ce qui nous aiderait, justement, c'est que tu nous parles de toi. Que tu nous dises ce que tu avais après Emmon. Et le reste.

Hiroru s'était sans doute préparé à subir ce genre d'interrogatoire. Il ne devait pas être fâché d'avoir un public de choix. Quant à Hiruya, après ce que Hiruya avait entendu de la vie de Yajinden, il se sentait prêt à tout.
Mais peut-être pas à entendre la vie de Hiroru.

Samurai

- Commençons par l'essentiel, dit Hiruya. Qui a fait de toi un Ninja ? Qui a pu t'apprendre à traquer l'ombre, à passer inaperçu, à défier tes poursuivants...
- Deux hommes m'ont formé, samuraï. Mais si je vous parle, considérez que vous êtes déjà tous morts.
- Et pourquoi ?
- Parce que ces gens ont le pouvoir de voir et d'entendre tout un chacun, aussi facilement que s'ils étaient à côté de vous.
- Cela je l'ai déjà entendu, dit Hiruya, de la bouche d'une fille à moitié folle qui redoutait la vengeance du Condor...
- Alors que puis-je vous dire de plus ?
- Nous savons que le Condor n'était qu'une partie d'une organisation plus vaste, possédant d'autres branches. La maison du Condor n'était que l'une d'elle. Maître Condor n'était pas seul ! Il y en a d'autres, Hiroru ! Qui ?...
Kitabakate alluma une pipe. Elle ne pensait pas qu'on en viendrait si vite à ce point. Elle prit garde, de toute la soirée, à dissimuler ce qu'elle savait à ce sujet.
- Je vois que vous êtes bien renseignés, ironisa Hiroru.
- C'est notre tâche, figure-toi, caporal.
- Bien, je vois.
- Parle, nous t'écoutons.
- Quand j'étais jeune, j'ai peu à peu perdu confiance en l'idéal des samuraï. Et un homme m'a pris sous sa protection à ce moment. Un homme qui se faisait appeler Tigre.
- Tigre... Comment était-il ?
- Je l'ignore. Il apparaissait dans un ample manteau, avec un masque lui couvrant tout le visage.
- Quels pouvoirs avait-il ?
- J'ignore si c'était un shugenja. Je sais en revanche que c'était un maître du chantage et de la manipulation. Il exerçait une véritable terreur sur ses sujets.
- Dont toi ?
- Dont moi.
- Il a fait de toi un "Ninja" ?
- Il m'a appris à traquer les créatures qui rampent dans la nuit.
- Seul ?
- Non, un autre l'aidait.
- Un autre Maître ?
- Oui, vêtu lui aussi d'un manteau et d'un masque. Lui se faisait appeler Cristal.
- Quand était-ce ?
- Il y a plus de dix ans.
- Tu ne sais pas qui était ce Cristal ?
- Non.
- Tu es encore à leur service ?
- Non. Je suis parti. Je me suis enfui.
- Tu disais qu'ils pouvaient retrouver n'importe qui, n'importe où.
- J'ai profité de certains de leurs dons. Dont mon kimono, qui peut me rendre partiellement invisible. Et des techniques qu'ils m'ont enseignées.
- Qu'as-tu fait ?
- J'ai continué à traquer les créatures de l'Ombre. Seul.
On sentait que Hiroru n'était guère bavard. Il était farouche.
- Tu en as trouvé beaucoup ?
- Oui. Des hommes aux visages effacés. Je les ai tués.
- Tu as fait ce qu'on t'a appris.
- Oui.
- J'en viens maintenant à un évènement plus récent, Hiroru. Pourquoi es-tu allé trouver Shosuro Emmon ?
- Allons, Magistrat...
- Ne te défile pas, Hiroru. Réponds.
- Je suis allé voir Emmon pour me venger de lui.
- Que t'a-t-il fait ?
- Il a fait de moi ce que je suis !
- C'était Tigre ?
- Non. Cristal.
- Comment le sais-tu ?
- Qui vit parmi les ombres finit par découvrir les secrets des ombres, Magistrats...
- Cristal était corrompu par l'Ombre ?
- Non, il la traquait, lui aussi. Mais il a ruiné ma vie. Il a fait de moi un moins que rien.
- Ne crois-tu pas, dit Hiruya, négligemment mais sachant fort bien ce qu'il disait (et remerciant presque Yajinden de lui fournir matière à cette question !wink, ne crois-tu pas que Emmon était un peu jeune pour avoir été ce Cristal qui t'a formé, il y a dix ans ?...
Hiroru ne sut que répondre. Il accusait le coup.
Kitabakate devina que Hiruya cachait quelque chose.
- Je ne sais pas.
- Bien. Continuons. Tu as quitté cette organisation... le Kolat, c'est bien ainsi qu'elle s'appelle ?
- Oui, c'est son nom.
- Et elle se divise en plusieurs branches ?
- Je crois bien.
- Combien ?
- Je l'ignore !
- Au moins deux : une dirigée par Tigre, une autre par Cristal.
- Sans doute. Où voulez-vous en venir ?
- Quel est leur but ?
- De ce que j'en sais, ils se vouent à détruire l'ombre vivante... Je sais qu'ils la connaissent bien. Qu'ils savent user de pouvoirs inconnus dans Rokugan...
- Des pouvoirs gaijin ?
- Peut-être.
- Les poupées gaijin, pensa Ayame à voix haute.
- Tu es persuadé que Emmon n'était autre que Cristal ? Tu as voulu le faire parler, c'est ça...
- Oui, pour retrouver la piste de Tigre. C'est lui que je veux abattre.
- Nous avons trouvé la trace de cette organisation, dit Ayame, jusqu'à l'époque du Gozoku. Cela te dit-il quelque chose ?
- Je ne connais rien de cette période.
- La question est de savoir, dit Ayame, si le Kolat est une organisation vieille de plus de sept siècles. Ou si les actuels Maîtres n'ont fait que ressusciter cette vieille conspiration, dont, du reste, nous ignorons les buts exacts.
- Oui, dit Hiruya, y-at-il continuité, ou bien résurgence ?
- Je n'en sais rien, dit Hiroru, agacé.
- Il y a une continuité au moins dans le folklore, dit Ayame. La Grue Noire, des noms codés pour les Maîtres... Je pense que le nom de Cristal était déjà emploué à l'époque du Gozoku. Traquaient-ils déjà l'Ombre à cette époque ?
- Reste à savoir, dit Hiruya, si Riobe savait l'identité cachée de Shosuro Emmon.
- C'est peu probable, dit la vieille Kitabakate, puisqu'il venait régler une question d'honneur.
- Reste aussi à savoir, dit Ikky, où est Riobe maintenant. Bokkaï l'a vu dans Otosan Uchi. Qu'y faisait-il ?
- Il va bientôt être temps pour moi, dit Hiruya, de retourner voir Daidoji Yajinden, pour mon duel. Ensuite, nous devons attendre que Bokkaï revienne avec la famille Hanteï, comme Toturi l'a demandé.
- Rien ne nous empêche, dit Kohei, d'aller à Otosan Uchi. Riobe ne sait peut-être pas qu'il est en danger ! Ou bien s'est-il réfugié près de la Cité Interdite, s'y croyant à l'abri d'assassins au service de la maison du Cristal !

Kitabakate fit servir le thé.
- Si vous n'avez plus besoin de moi, samuraï, je vais me retirer. J'effectue des manoeuvres cette nuit avec mes hommes...
- Va, dit Hiruya.
Il semblait dire : "va tenter de rattraper une vie de deshonneur en servant humblement le Lion Noir." Après tout, ce n'était qu'un rônin !


A suivre...Samurai
Reply
#14
Bon je l'ai souvent dit... mais là c'est pour de bon, ce résumé va exploser tous les recordsApplause

EDIT et il en rajoute une couche pendant que j'écrislol
Reply
#15
On approche dangereusement de la fin, pourtant.Chouine
Reply
#16
Oui mais quelle finYodaloy
Reply
#17
La fin crépusculaire d'une magnifique campagne. Samurai
Reply
#18
En fait, la fin de campagne pour Ayame, ça a dû ressembler à une sorte d'énorme overdose !!biggrin
Reply
#19
En effet, une belle fin est crépusculaire ou n'est pas, comme l'a bien démontré le théorème du BebopChinese
Reply
#20
La mort d'Hiruya et une overdose de secret, si ce n'est pas l'Illumination je ne vois pas ce que c'estSpamafote
Reply


Forum Jump:


Users browsing this thread: 1 Guest(s)