
Journal de Lucinius #15 : Les passagers de la nuit
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29-11-2004, 06:04 PM
On sait rire chez les Tremere !
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29-11-2004, 06:06 PM
Ben c'est pour ça qu'on fait un procès
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29-11-2004, 08:06 PM
C'est la justice médiumnique : on connait déjà le résultat, mais on fait quand même le procès : pour voir.
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30-11-2004, 11:11 AM
Sais-t-on jamais... peut-être que l'on se serait rendu compte que c'était une méprise et qu'en fait Helena était une espionne infiltrée dans le sabbat...
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30-11-2004, 11:50 AM
Hélas, le Judge Dredd Corso avait déjà rendu sa sentence.
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30-11-2004, 11:51 AM
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12-12-2004, 02:43 PM
Journal d'Aladax Lucinius
Régent de Paris Nuits du 8 au 13 mai 2004 LES PASSAGERS DE LA NUIT Tout est si noir, et la pluie bat tellement fort contre la vitre du palais, ce soir, et tous les feux de Paris sont comme des magmas lumineux sous l'épais orage qui gronde au-dessus de nos têtes. La pyramide de verre reflètent par toutes ces facettes la foudre qui s'abat très loin, là-bas, derrière l'arche de la Défense, et un intense phosphore illumine tout le Louvre, tandis que le ciel se fend comme se fendrait un verre de cristal. En bras de chemises, rongé par une mélancolie tenace, vidant une nouvelle coupe de vin sanguinolent, je ramasse mes morceaux de souvenirs. J'ai cru être délivré de bien des illusions, et voir clair dans ce qui se passait à Paris, et connaître même les limites de ce que je sais, et savoir discerner autour de moi qui m'étais fidèle, et qui représentait un danger pour le trône de Paris. Mais j'ai laissé hors de ma vigilance la dernière personne dont j'aurais pensé qu'elle m'était inconnue : moi-même, Aladax Lucinius, obscur courtisan Toréador parvenu à la place du Régent de Paris, maître de l'Elysium parisien, des arts, des lettres et de la politique... Je regarde tourner la grande roue des Invalides, et la tour Eiffel scintiller comme une princesse des diamants. Tout aurait dû commencer il y a 4 ans, au Musée Grévin, ce soir de la fête de la musique. Je me rappelle que les cloches de la Madeleine sonnaient de toutes leurs forces, dans ce crépuscule, alors que je revenais d'Angleterre. Mais je ne devrais pas me souvenir de tout cela. Ce ne sont que les mémoires d'un acteur, ou plutôt d'un pantin, et dans un mois, je ne devrai pas en réalité souffler quatre bougies, mais beaucoup, beaucoup plus... Tout cela nous ramène vers le Paris du poète Villon, et la forêt de Broceliande, alors n'allons pas trop vite. Les souvenirs tombent drus ce soir, la nuit et la pluie aussi... Recueillons-les avec patience... ![]() Nous sommes le 8 mai 2004. Le Prince de Paris est tombé en torpeur depuis maintenant 4 jours et 5 nuits. Ce soir, j'ai ordonné à Sire Merlin de réduire au maximum le nombre de ses assistants et d'occuper tout son temps à soigner le Prince. Morgane se chargera seule de surveiller la réalisation du pacte de Vienne. Dans mon esprit, isoler ainsi Merlin, puis lui rappeler fermement ses responsabilités quant à la guérison du Prince, sont une manière d'avoir un coupable tout trouvé si jamais le Prince subissait la mort ultime. Je t'aurais coulé dans le béton, Merlin ! - Vous êtes bien conscient, Sire Merlin, que j'ai porté devant le conseil Primogène, sous ma responsabilité, votre diagnostic, donc que je m'en suis déclaré solidaire. Or, vous apprendrez sans doute par Elisabeth d'Orval ou Morgane que d'aucuns pensent que votre remède est purement et simplement du charlatanisme, et qu'on se moque du Primogène ! Si le Prince ne devait pas guérir du traitement au sang de lupin, je serais très gravement mis en cause, et par conséquent, vous auriez à en subir toutes les conséquences, me suis-je bien fait comprendre ? - Je comprends tout à fait, Sire Lucinius, et pour les accusations qu'on porte contre moi, je dois dire que je me suis habitué à de telles calomnies, et maintenant, je n'y prête plus attention. Je me contente de faire mon devoir de médecin. - Je vous remercie Sire Merlin, ce sera tout. L'hélicoptère qui emmène les chasseurs de lupin a décollé il y a quelques heures maintenant. L'appareil est gavé d'une clique de meurtriers en puissance, qui auraient de quoi provoquer un beau carnage. Se sont engagés dans cette opération commando, au coeur de la jungle bretonne, Maxime Brujah, Jim Jarrell, une sorte de GI Malkavien, ainsi que notre trio de choc, bien connu, et qu'on aurait pas pu ne pas voir ici : Kara, Kruegger, Corso... Voilà pour la force d'assaut proprement dite. Mais ce n'est pas tout ! Il y a égalemnt deux Nosfératu de la partie, certainement des indics de Dame Yvonne. Et je finis par le beau linge : Morgane a tenu à y aller, en tant que signataire du pacte de Vienne, ainsi que Graziella de Valori, sans doute envoyé par son Sire, et enfin, s'étant présenté en dernier à la réunion, François Loren en personne ! Notre Ventrue national a décidé de faire un coup d'éclat, et comme on le dit ces temps-ci parmi les politiciens humains, d'être sur le terrain, au contact des réalités !... J'ai regardé partir tout ce beau monde, et je me dis que les forêts de Bretagne vont être moins paisibles qu'à l'habitude, avec tout ce commande équipé de Desert Eagle à balles d'argent, de fusils d'assauts, de grenades, de détecteurs de chaleur, de lunettes à amplification de visions. Tout ce qu'il faut pour évoluer dans l'atmosphère humide et lourde des sentiers traîtreux et des fourbes marécages, quelque part entre Quimperlé, Huelgoat, Plozevet ! La chasse au gros. Qu'ils me ramènent au moins un trophée, une belle grosse tête de lupin sorti du Moyen-Age, pour décorer une salle du musée ! A tout hasard, j'ai demandé aux Sires Loren, Maxime et Jarrell de se désigner un remplaçant pour le conseil. J'aurais peut-être dû demander leur testament aussi... Ce soir-là, je convoque individuellement les membres du Primogène, pour faire le point sur la situation. Sire Puysségur ne croit pas beaucoup à ces histoires des Tremere. Néanmoins, il soutient globalement ma politique. Il est favorable à une extention des terres de la Camarilla. Il ne veut pas qu'on touche aux quelques possessions de son clan. Lui aussi, comme beaucoup d'autres, me regarde haut, et me dit san détour que je n'ai pas les épaules pour être Prince. Toutefois, Sire Puysségur respecte la volonté du Prince de me voir à ce poste de Sénéchal, donc potentiellement de Régent. C'est après cet entretien avec le Malkavien que je suis pris d'un malaise. Et je sais que ce n'est pas l'Aliéné qui m'a jeté un de ces sorts qui vous brise mentalement. Non, ça n'a rien à voir. Je commence à retrouver des souvenirs du passé. Des souvenirs vieux de plus de quatre ans, plus vieux que ma vie mortelle, quand j'étais encore Frédéric Lorrain. Des souvenirs bien plus vieux que moi-même en quelque sorte, mais qui sont pourtant les miens, indubitablement, et qui commencent à m'en dire sur ce que je suis réellement... C'est donc quelque peu amoindri que je reçois Elisabeth D'Orval. Une personne très intelligente, et fine autant dans ses manières que dans ses conceptions. Décidément, si j'en viens à tourner un compliment pour une Tremere, c'est qu'il est temps pour moi d'entrer en torpeur. ![]() Il faut dire que l'entretien est plutôt rapide. C'est tout même le Régent en personne qui se charge de tous les bienfaits de son clan ces temps-ci ! Dans l'hypothèse où nous étendrions le territoire de la Camarilla, Dame D'Orval préférerait que nous restions centrés sur l'actuelle fondation de Versailles. Je me proposais, dans un autre cas de figure, de les réloger tous ailleurs, sur un territoire trois fois plus grand, en Picardie, dans les Ardennes, ou pourquoi pas en Belgique, au Luxembourg ! ou au cercle polaire ! ![]() Mais Dame d'Orval me dit que s'il était question de déplacer complétement le territoire Tremere, alors dans ce cas, il faudrait envisager des dédommagements pour la gêne qu'occasionerait ce déménagement, forcément très lourd. Ces gens sont invivables, toutes leurs paroles et tous leurs actes le prouvent ! Mais nous sommes obligés de les garder comme alliés... ![]() Courte entrevue avec Gustave Delacroix, Primogène Toréador. Aucun souci de ce côté-là, il me soutient. A vrai dire, il s'attend à être nommé Sénéchal très bientôt, soit si le Prince meurt, ou si, ce dernier revenant à la non-vie, il le nomme à ma place. Après le départ du Sire, je me sens à nouveau mal. Je suis pris de vertiges, et je vois nettement la pyramide de verre basculer en avant, comme les statues de Corneille et de Diderot, et tous les réverbères du dehors ! Je suis obligé de boire plusieurs coupes de sang pour me remettre. Une sorte de grande ivresse des profondeurs me submerge un moment, et je me sens flotter dans un bain de culture originel, quelque part au milieu de nulle part en Océanie, plongé dans une eau plus profonde et impénétrable qu'une ombre, dépossédé de moi-même, comme si toutes mes certitudes avaient fondu comme de la cire, me révélant alors un monde oublié. Tout cela me semble tout à fait drôle, et les caméras de surveillance voient sans doute à ce moment-là le Régent rire seul dans son bureau, une bouteille à la main, s'appuyer sur son bureau pour ne pas tomber. Où me rattraper quand le sol se dérobe sous vos pieds ?... ![]() L'entretien avec Dame Yvonne n'est pas pour me remettre d'aplomb. Je me suis pourtant refait une allure convenable avant de la recevoir. Elle est laide comme un troupeau de poux, la malheureuse, mais redoutablement perspicace derrière sa face de cauchemar ! Or donc, cette chère Dame Yvonne vient m'apprendre que l'expédition en Bretagne a de bonnes chances d'échouer, à cause de la présence de trois traîtres parmi eux ! Soit sur douze participants, un taux ma foi raisonnable de 25% de traîtres ! Il s'agit des deux Nosfératus, en réalité de dangereux antitribus, affiliés, ça n'en fait que deux de plus, à l'Inquisition, et du Malkavien, lui en revanche au service du Sabbat : il a juré de détruire Graziella de Valori, et celle-ci n'en réchappera sans doute pas. Décidément, l'efficacité de Dame Yvonne est en baisse ces temps-ci : une fois de plus, elle rate de peu une information capitale. Par dessus le marché, toutes les communications avec eux sont brouillées ! Ils peuvent être tous déjà morts ! Alors que je contiens ma colère, elle me regarde d'un petit air malicieux. Maintenant, c'est de moi dont elle veut parler. Mais allons-y, puisque nous pouvons laisser les morts enterrer leurs morts en Bretagne ! - Je me suis renseigné sur vous, Sire Lucinius, sourit-elle, comme une vieille institutrice qui sait qu'elle fait venir au tableau l'élève qui n'a pas appris sa leçon ! Vous comprenez, il est dans l'intérêt de la Camarilla de savoir qui sont ses dirigeants, et je me demande bien qui vous êtes réellement, et si vous êtes bien Aladax Lucinius. Je lui dirais bien que je suis en ce moment le premier à en douter. Et à mesure qu'elle me parle, et qu'elle me dit qu'elle a maintenant un inconnu face à elle, il y a comme des blocs de mémoire qui remontent à la surface. - Je ne sais pas si vous êtes bien Aladax Lucinius, infant de Sire Tropovitch, étreint il y a 4 ans. Je bois encore une coupe de sang. - Je crois que vous pouvez être parfaitement rassurée, Dame Yvonne, car je suis bien Aladax Lucinius. Et je vous félicite de votre perspicacité. Je vois que vous êtes à nouveau en mesure de vous informer avant tout le monde. Vous êtes une servante fidèle de la Camarilla, et c'est une denrée rare en ces temps troublés. Je vous remercie de vous soucier de moi. Mais si vous faisiez confiance à un jeune Toréador pour être Régent, a fortiori vous pourriez faire confiance à quelqu'un d'en réalité plus âgé et expérimenté... Elle sourit : - Je comprends, Sire Lucinius. Je note que vous ne m'avez pas répondu sur Sire Tropovitch. - Bonne soirée, Dame Yvonne. Et elle s'en va, comme une vieille dame respectable. Tout à l'heure, le docteur Merlin s'était inquiété de mon état de santé. Maintenant, Dame Yvonne me soupçonne de je ne sais quoi. Je bois encore une coupe. Dernier convoqué pour ce soir : Sire d'Orsini. Je me sens d'humeur vorace. C'est Loren qui me transmet cette envie de châtier pour de bon cet incapable, ce raté de Lasombra ! La honte de son clan ! Je sens que ça va mal se passer pour lui. François Loren et moi avons mis au point un plan d'attaque imparable, un raid éclair contre ce triste Sire ! Nous devrions en être débarrassé sous peu. Ce soir, il se tient sur la réserve. Lui aussi me lance que je n'ai pas la carrure nécessaire pour être Régent, encore moins Prince. Et je le sens plein d'ambition. Lui aussi meurt d'envie de voir le Prince décéder, et de se lancer comme candidat à sa succession. Je l'ai lu dans ton esprit d'Orsini. J'ai remué tout ton passé de la veille. Maintenant que je retrouve la mémoire, je me souviens qu'avant, je savais lire comme un Ventrue dans l'esprit des gens, fouiller leur mémoire comme une base de données. Je sais ce que tu as ordonné à ton infant Graziella quant à l'expédition en Bretagne, je connais maintenant tes propositions d'alliance avec les Nosfératu, les Tremere et les Malkavien. Par Caïn, tu ne manques pas d'ardeur, ni de suite dans les idées, ni d'acharnement ! Vous espérez vraiment, ton infant et toi, réussir un putsch à vous deux ! Ca y'est, je t'ai extirpé ta vérité, Quote:sale ringard d'Italien ! ![]() ![]() ![]() Et le mieux, c'est que tu ne vas te douter de rien, car pour parfaire le tout, je vais effacer comme une bande magnétique ce moment de notre discussion où j'ai mis au jour tes souvenirs. J'efface et je réécris sur un court segment de ta non-vie. Et je t'autorise à partir. ![]() On se retrouvera avant peu, tu le sais aussi bien que moi. ![]() Là, c'est certain, je ne me reconnais plus. Ou plutôt : je commence à très bien me reconnaître, plus Lucinius que jamais... La pluie bat toujours fort contre les vitres. L'orage tonne sur les Champs-Elysées, la pluie lave et relave tout Paris et ses lumières. Très loin, dans une lugubre forêt Bretonne, une dizaine de Caïnites sont allés s'approcher du seuil de l'enfer... A suivre... ![]()
12-12-2004, 04:01 PM
han allez vite du resume de bon aloy comme ca... encore encore
12-12-2004, 04:09 PM
La suite est là !
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