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5e Episode : Les scorpions de la vallée d'Inchu
#11
Non c'est normal que le récit se passe ainsi : le ronin n'était là que pour apporter un katana contre les gros animaux Samurai , et les achever après que les samouraï de clan aient montré leur talent... Après tout les rônins n'ont que très peu souvent de gloire :? En tout cas c'est comme ça que les gens de cet univers verraient cette partie de chasse : la grue et la licorne rentrant fièrement avec leurs trophés et leur gloire, suivis par le ronin qui leur a donné un coup de main et qu'on autorise donc a assisté aux réjouissance au bout de la table Banhim
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#12
Hé ho, Riobe il a déjà 3,5 en Honneur, un bol de riz chaque soir, un gros Koko avec qui se marrer... y va pas non plus vouloir monter sur le podium de la gloire. :baton:
Allez, la suite. smile


Les scorpions de la vallée d'Inchu

L'EVENTAIL VOLE

Deux jours plus tard, nos héros, sous la direction du magistrat Ide Soshu, étaient de retour sur les bords de la rivière d’Inchu.
Ils logeaient dans un petit village paysan, non loin de la frontière. Mais cette fois, il ne pouvait plus être question de la traverser inconsidérément… Le jeune magistrat avait manifestement cessé la boisson, sans doute dégrisé par sa bourde vis-à-vis d'Ikoma Akira. En privé, il n’avait pour le moins pas reçu de félicitations de la part de Shinjo Egawa : il avait failli causé un incident diplomatique frontalier ! A son tour, Iuchi Kumanosuke, l'honorable shugenja de la Grenouille Riche, était venu lui souffler dans les bronches : il n’avait plus droit à l’erreur !
Ide Soshu avait reçu de nouvelles instructions. Le seigneur d’Inchu, le très noble et très ombrageux Matsu Matasaka avait probablement eu vent de cette affaire de frontière. Kumanosuke-sama, quoique fin renard et expérimenté dans l’art de la diplomatie, n’entendait pas aller traiter avec le Lion d’Inchu pour des querelles de territoire. Les Matsu étaient plus guerriers que jamais : leurs assauts à outrance contre le clan de la Grue le prouvaient assez. Il n'était pas bon de les provoquer : ils mordaient facilement.
Le soir de leur arrivée à Inchu, Ide Soshu convoqua séparément nos samouraï : d’abord Mirumoto Ryu, Shinjo Kohei et Riobe, puis les deux Phénix et Kakita Hiruya.
Au premier groupe, il confia une mission diplomatique : afin de conclure les réconciliations avec les Lions, Shinjo Kohei irait offrir un bel éventail de guerre à Ikoma Akira. Ce dernier pourrait à son tour l’offrir à Matsu Matasaka, et les Licornes seraient alors irréprochables.
Mirumoto Ryu accompagnerait Kohei-san (les chemins n’étant pas sûr dans cette région à peu près dépourvu d’autorité réelle). Riobe étant toujours au service de Ryu-san sur ordre du capitaine Taro, il épaulerait lui aussi le Licorne.

Le lendemain matin, à l’heure de Lune, alors que Dame Soleil nimbait de ses cheveux d’or la campagne fraîche et endormie, les trois samouraï terminaient d’enfiler leurs armures. Ils devaient se présenter en tenue impeccable devant Ikoma-san pour la cérémonie de remise du présent.
La ferme fortifiée du Lion n’était qu’à une heure de marche de là. Kohei-san pourrait offrir l’éventail à l'heure d'Akodo. En recevant les samouraï pour le repas, Akira Ikoma signifierait l’oubli du petit incident frontalier. Le précieux éventail avait été déposé la veille dans un coffret satiné, et attelé à un beau destrier Shinjo.
Kohei se rendit avec Ryu et Riobe à l’écurie. Il vérifia que le coffret était bien attaché à la monture. Il l’était. Kohei ouvrit le coffret…
L’éventail n’y était plus !

Le sang des trois samouraï ne fit qu’un tour. Kohei-san eut la vision fulgurante de son wakisashi lui perçant le ventre. Il porta la main à sa bouche, très pâle. Ce n’était pas possible, l’éventail était bien là la veille… on avait pas oublié de le mettre dans la boîte !
Percevant tout de suite le poids qui venait de lui tomber sur les épaules, Riobe assura Kohei de son soutien. Désarçonné, comme s’il venait de tomber de monture, ce dernier accusait le coup. Il savait pourtant qu’un samouraï n’a pas le droit de fléchir ainsi face à l’adversité.
Ryu proposa d’engager immédiatement une enquête. C’était bien là la spécialité du clan du Dragon : la méthode de recherches de preuves et de recoupement des témoignages appelée Nazodo. Une telle manière de procéder provoquait le sourire de la part des autres clans, surtout des Lions et des Grues, qui moquaient ces méthodes terre-à-terre qui refusaient de s’en tenir au témoignage sur l’honneur. Ceci et le Niten, la technique du combat à deux sabres, achevait de classer le clan de Togashi à part…
Mirumoto Ryu commença par inspecter, avec Riobe, la grange et les alentours. Ils relevèrent dans la terre humide des traces de pas qui allaient vers l'arrière de la bâtisse, mais n’en repartaient pas. Mais le voleur n’était pourtant plus à l’intérieur. Il était certain qu’il s’était introduit. Kohei-san alla interroger à l’auberge du village le yoriki de garde la nuit. Celui-ci jura sur l’honneur n’avoir rien vu. Kohei et Riobe ne furent alors pas trop de deux pour dissuader Ryu-san d’aller faire subir un second interrogatoire au soldat… Ces Dragons ne voulaient pas se fier à la parole d’honneur !

La samourai-ko commençait déjà à spéculer sur les raisons de ce vol : sans doute voulait-on provoquer une fâcherie, sinon pire, entre les Licornes et les Lions, donc les entraîner à la guerre !... En examinant une seconde fois, les traces de pas, nos enquêteurs découvrirent que le voleur avait sans doute marché dans ses pas à reculons. Les traces menaient jusqu’à une petite route, derrière le village. Kohei reconnut au sol des traces de sabot de poney… lui aussi se mettait à la méthode Dragon !
Sans tarder, nos trois samouraï se mirent en marche sur la route. Ils avançaient d’un bon pas, malgré la chaleur qui tombait sur la campagne. Le bushi Licorne ne s’attendait pas du tout à pareil coup du sort… Le voleur pouvait être bien loin maintenant. S’ils n’amenaient pas l’éventail, Kohei n’aurait plus qu’à offrir son honneur en sacrifice. Riobe ne put s’empêcher de lui rappeler, au passage, qu’il y avait des sorts pire que la mort…
Pour le Licorne, ce vol ne pouvait s’expliquer que par la volonté des Fortunes : elles le mettaient à l’épreuve après lui avoir accordé toutes leurs faveurs pendant la chasse. Il allait peut-être payer sa gloire de sa vie… Riobe était d’accord pour parler d’une mise à l’épreuve. Toutefois, ses croyances lui suggéraient plutôt une épreuve imposée par les Ancêtres. Peut-être Ancêtres et Fortunes étaient-ils un même mot pour désigner les puissances qui règlent le destin des mortels…

La chaleur ne pesait pas plus lourd sur les épaules de Kohei-san que l’accablement. Ils avaient jusqu’au coucher du soleil pour amener le présent à Ikoma Akira. Perdu comme un voyageur au milieu du brouillard, Kohei avait en ce moment bien besoin d’assistance. Discutant avec Riobe, il se souvint alors qu’un temple se trouvait non loin de là, dans la campagne. Les bons moines de la rivière d’Inchu gardaient une fontaine dont on vantait les propriétés curatives et apaisantes. Le temple n’était pas certes sur la route du prochain village, vers où le voleur avait dû s'enfuir. Riobe exprima alors le désir de se laver… Il n’en fallait pas plus. C’était décidé : ils feraient un détour par le temple d’Inchu. Kohei avait trop besoin d'assistance spirituel : il voulait comprendre le sens de l'épreuve envoyée par les Fortunes !
Kohei et Riobe s'arrêtèrent près de la rivière. Ils suaient déjà beaucoup. Ils ne voulaient pas se présenter au temple en dégageant une odeur de palefrenier ! Ou plutôt : sans le sage conseil de Riobe, Kohei-san se serait malencontreusement présenté couvert de poussière au temple !
Mirumoto Ryu partit devant, seule à travers la campagne paisible. Les paysans assistèrent au spectacle rarissime d’une bushi du Dragon marchant solitaire dans leur champ ! Et des bushi du Dragon, il n’en passait pas une par siècle dans cette région frontalière ! A soi seul, cet évènement tenait du prodige. Une croyance forte et largement partagée par le peuple disait qu’apercevoir un serviteur de Togashi annonçait de grands bouleversements. Les moines du temple d’Inchu ne furent pas moins estomaquées d’accueillir Mirumoto Ryu dans leur sanctuaire ! Et ces moines ne passaient pas pour faciles à impressionner. Ryu-san déclara simplement qu’elle venait trouver des réponses à ses questions...
La stupeur des bons moines grandissait à chaque instant : ainsi donc, les Fortunes avaient guidé jusqu’ici une samouraï-ko, descendue de ses montagnes pour se rendre spécialement dans ce temple-ci ! Pour le coup, le sol allait au moins s’ouvrir !
Les moines invitèrent poliment Mirumoto-san à la cérémonie du thé. Ils tentèrent avec mille délicatesses de lui poser des questions sur sa venue, auxquelles, selon les coutumes propres au Dragon, Ryu-san répondit obligeamment par d’autres questions.
Les moines ne s’étaient jamais senti si profondément remis en question ! L’un d’eux commença à prendre en notes les minutes de la discussion. La communauté n’aurait pas assez du prochain siècle pour comprendre toutes les énigmes posées par Ryu-san !

Pendant que cette cérémonie débutait, Kohei et Riobe avaient fait halte à la rivière pour leurs ablutions. Ce n’était pas la première fois que Riobe se lavait dans cette rivière, mais c’était la première fois en tant que rônin… Les deux hommes se frottèrent avec des pierres ponces et s’aspergèrent de l’eau bien fraîche et riante d'Inchu. Ils se surprirent à jouer comme de vrais garnements à s’éclabousser et à rire comme ils n’en avaient pas eu l’occasion depuis longtemps !
Ils se rhabillèrent ensuite, le vent les faisant frissonner au sortir de l'eau, alors que même Dame Soleil souriait de leurs gamineries. Les paysans durent arrêter un instant leurs travaux, stupéfaits de voir ces deux guerriers sortir de l'eau, nus comme des vers n'était leur daisho à la ceinture ! On en voyait de belles décidément dans le pays ! Ca ne trompait pas, l'arrivée d'une bushi du Dragon : avant la fin de l'hiver, de grands changements se produiraient !...
Kohei-san et Riobe arrivèrent au temple d'Inchu alors que la cérémonie du thé se poursuivait dans la méditation : ils s’installèrent en silence.

L’eau bouillait lentement, un moine effeuillait le thé, un autre écrivait sur un parchemin, les autres réfléchissaient en leur for intérieur. Un grand calme et une grande paix s’était installés sur les bords de la rivière d’Inchu.

A suivre... [Image: pascal-san.gif]
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#13
Les scorpions de la vallée d'Inchu

DANS LEQUEL NOS HEROS REPARTENT A LA CHASSE EN FORET

L’heure de Doji commençait quand la cérémonie du thé se termina. Kohei avait retrouvé la paix. Et avec la paix, le courage. Il avait compris que s’il ne commençait pas lui-même à affronter le danger, les Fortunes ne l’aideraient jamais. Il se releva doucement. A la sortie du temple, il remit son katana à la ceinture. Il se sentait la vigueur du destrier au galop. Ils allaient retrouver les voleurs et les punir pour leur affront. C’est donc d’un bon pied que le groupe repartit. Les moines saluèrent de révérences bien basses Mirumoto Ryu, dont ils n’oublieraient pas de sitôt la venue.

Ils avancèrent d’un bon pas vers le prochain village, dans la campagne silencieuse. A l’entrée, derrière un buisson, ils trouvèrent un vieux chiffon, plein de la poussière du chemin. Le Licorne connaissait cette ruse, consistant à attacher un tissu au bout de la queue du cheval, de manière à brouiller les pistes. Kohei dit que les armées de son clan utilisaient parfois cette tromperie, pour dérouter l’ennemi. Ryu-san et Riobe firent semblant d’admirer la hardiesse ingénieuse des Shinjo… mais pour eux, cela relevait de la ruse gaijin !
Kohei serra de rage le tissu dans son poing, puis le rejeta par terre. Il allait faire rendre gorge à la crapule qui s’était emparé de l’éventail !
Ils entrèrent dans la petite auberge des lieux. Le patron, nerveusement, multipliait les courbettes et leur proposa un verre de saké. Nos héros ne tardèrent pas à flairer quelque méchante intrigue. Ils demandèrent à l’aubergiste s’il n’avait pas vu passer un marchand du nom de Chikaro. C’était un nom qu’on leur avait donné au village d’avant, en sous-entendant que ce Chikaro aimait à trafiquer entre les deux côtés de la frontière pour arrondir sa bourse. On leur avait de plus murmurer que si ce Chikaro trempait dans des affaires louches, un autre rônin n’avait pas non plus patte blanche : un certain Kakachi, celui-là même avec qui Riobe avait discuté dans les cuisines de la cité d’Inchu. Mais Riobe croyait déjà Kakachi innocent : ce n’était qu’un pauvre bougre, qui n’avait plus toute sa tête.

Kohei tapota sur la table : la réponse de l’aubergiste se faisait attendre. Celui-ci avala, et dit qu’il n’avait pas vu passer ce Chikaro. Il mentait, c’était palpable. Trois katanas glissèrent alors en même temps hors de leur fourreau, de quelques centimètres. Mirumoto Ryu répéta la question. Riobe voulait croire que l’aubergiste peinait à produire un effort de mémoire. Ce dernier dit alors que Chikaro était passé ici peu de temps avant, avec son ballot de riz sur les épaules. Kohei secoua l’aubergiste : un demi koku tomba de sa manche. Le prix de son silence. Le fixant d’un air de profond mépris, Kohei l’agrippa par le col et ordonna que cet argent soit remis au temple des moines d’Inchu. Ainsi, cet argent sale finirait quand même entre de bonnes mains. Riobe salivait en voyant une telle fortune ! Un demi-koku, autant dire des kilos et des kilos de bon riz !... Il n’avait de plus pas encore mangé aujourd’hui, mais il approuvait la décision du Licorne.
Les samuraï sortirent de l’auberge rapidement. En interrogeant d’autres paysans et un yoriki, ils apprirent que Chikaro se dirigeait vers la forêt. Etrange itinéraire pour un marchand… A l’entrée de la forêt, ils parlèrent à des bûcherons qui leur apprit que Kakachi le rônin, avec l’autorisation de Shinjo Egawa, logeait dans une petite cabane dans la forêt.
Nos héros commencèrent à gravir la pente. Ils parcoururent le sentier, sous les arbres qui filtraient les rayons de soleil de leurs feuillages tremblant au vent. Maintenant, ils n’étaient plus en chasse d’un animal… Ils ne tardèrent pas à trouver la clairière où vivait Kakachi. Faite de quelques planches, sa demeure ne payait pas de mine… On avait déjà vu des etas mieux logées. Elle devait prendre l’eau facilement. Kakachi en sortit en entendant les samuraï arriver. Il s’agenouilla devant Shinjo-san et Mirumoto-san. C’est Riobe qui lui adressa la parole. Kakachi avait bien vu passer Chikaro, mais il n’avait rien à voir avec ce vilain marchand.
La conversation n’eut pas le temps d’aller plus loin. Ils virent sortir des taillis, pareils à des chiens errants affamés, des brigands pouilleux, sales, maniant des armes de paysans, tonfas et nunchaku. Ces crapules venaient en découdre avec Kakachi. Pour leur malheur, nos trois samouraï formaient écran. Dans la paisible forêt d’Inchu, on put entendre le cliquetis des armes, le frottement métallique des katanas jaillissant de leurs fourreaux pour de bons, les lames coupant la chair, les hurlements d’agonie des brigands sans honneur. Nos héros tuèrent sans difficulté plusieurs des canailles. Mais des guerriers armés de katana étaient arrivés en renfort. Le sang coulait en abondance sur la verte clairière. L’entrechoquement des katanas était rapide et presque silencieux, comme la mort, nette et précise, qu’infligeaient nos héros. On entendait surtout les souffles courts des combattants, où se mêlait la peur et la rage du combat. Kakachi avait été pris à parti par deux rônins : Riobe alla à son secours pendant que Kohei et Ryu s’interposaient. Par deux fois, les lames des brigands percèrent la chair de Kakachi. Il tomba à terre, juste avant que Riobe n’expédie ses ennemis.
Toutes les crapules avaient rendu gorge. Les toisant le nez et la lèvre retroussés par le mépris, Kohei nettoya sa lame et la rengaina posément, avant d’appeler à l’aide.

Riobe s’approcha de Kakachi : durement blessé, le rônin craignait pour sa vie. On entendait déjà la troupe des bûcherons qui montaient en vitesse la pente. Kakachi dévoila alors son rôle : il s’était fait passer pour fou afin de discuter avec Riobe et de tester son sens de l’honneur. Riobe avait fait preuve d’un respect sans tâche du bushido, dans toutes ses déclarations. Et Kakachi était lieutenant d’un célèbre rônin déchu, qui réunissait ici et là une troupe de fidèles guerriers pour monter une armée. La douleur crispait tous les mouvements du pauvre Kakachi. Il luttait contre les blessures infligées par les bandits. C’était bien Chikaro le voleur, le rônin l’avait découvert… Il fallait que Riobe le retrouve, lui et ses complices, tous ses complices venus d’un clan maudit et qui n’aurait jamais dû exister. La colère froide dictée par l’honneur unissait en ce moment les deux rônins, frères d’armes dans l’honneur et la défaite. Riobe jura de laver l’honneur de Kakachi, dans ce monde-ci ou l’autre… De plus en plus affaibli par ses blessures, Kakachi conjura Riobe de ne jamais oublier qui il était et de rejoindre Toturi au plus vite… Le Lion Noir l’attendait…

Déjà les bûcherons arrivaient, et fabriquaient à la hâte une civière pour le rônin blessé. Shinjo Kohei ordonna qu’il fût transporté chez les bons moines d’Inchu. Sans attendre, lui, Mirumoto Ryu et Riobe se remirent en marche. Kakachi avait parlé d’un village au sortir de la forêt, où les crapules se réunissaient, terrorisant la population. Il était temps de rétablir la justice de l’Ordre Céleste en ces lieux…

A suivre... fache
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#14
dans tes textes .. ce cher kohei a quand même appeler à l'aide 2 fois...

voilà de quoi faire bien rire de bons souvenirs à notre philou...
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#15
Spike,29/05/2004 à 16:15 Wrote:dans tes textes .. ce cher kohei a quand même appeler à l'aide 2 fois...

voilà de quoi faire bien rire de bons souvenirs à notre philou...
Tous les héros ont leur moment de faiblesse... ils n'en sortent que plus grands quand ils surmontent cette épreuve. 8)
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#16
Les scorpions de la vallée d'Inchu

OU NOS HEROS RETROUVENT L'EVENTAIL VOLE

Le ciel bleu prenait des teintes orangées. Les ombres s'allongeaient. La chaleur de la journée pesait encore lourd. Un petit vent du soir soufflait dans le village. Des feuilles mortes passaient à travers le chemin, dans un bref tourbillon. Le panneau en bois d'une demeure abandonnée claquait régulièrement, comme les dents d'une vieille vieille femme...
Deux groupes de samurai avançaient séparément vers les deux entrées opposées du village. Rien ne remuait dans les habitations. Aucun yoriki dans la rue, les champs déserts, des instruments abandonnés sur le sol. Les Fortunes kaze murmuraient une indicible angoisse, qui allait en augmentant.
Les ombres de Kohei, Ryu et Riobe s'avançaient lentement sur le chemin, pareilles à de grands épouvantails noirs. De l'autre côté, trois rônins à la posture digne, au regard attentif avançait aussi. Ces rônins, nos héros les avaient rencontré en forêt. Ils avaient d'abord cru à d'autres bandits du groupe de Chikaro. En réalité, il s'agissait d'anciens frères d'armes de Riobe, du même groupe que celui de Kakachi. Shinjo Kohei avait accepté qu'ils viennent au village tenu par Chikaro et sa bande. Eux aussi avaient un compte à régler...

Les six nouveaux arrivants avaient la main près de la garde de leurs sabres. Tandis qu'ils avançaient résolument, leurs yeux scrutaient les ruelles, les habitations les toits. Riobe vit le soleil luire sur la pointe de métal, Ryu vit l'ombre qui se précipitait, depuis l'intérieur de la maison, vers le panneau en papier.
Kohei et Riobe se jetèrent de côté : trois flèches, lancées de derrière eux, depuis le toit, vinrent s'écraser à leurs pieds. Sans regarder, Ryu passa son katana à travers le panneau à sa gauche, et sentit sa lame pénétrait la poitrine de l'adversaire.
Trois rônins surgirent de derrière la maison, juste Kohei et Riobe. La tête du premier roula à terre : le bras du Licorne avait dégainé et frappé dans le temps d'un éclair, comme Hiruya lui avait appris. Ryu passa à travers le panneau déchiré et coupa vivement le second assassin, puis un autre encore. Les deux agresseurs dans la rue s'effondrèrent sous les coups furieux et précis des deux autres samouraï.
Les lames rejoignirent le fourreau. Les guerriers sans honneur avaient expié leur déchéance.

Il semblait que le vent s'était arrêté un instant. Il recommença à emporter les feuilles mortes à travers le chemin, dans le silence des morts. Nos héros avancèrent jusqu'à la sortie du village. On voyait reparaître les têtes des paysans, qui contemplaient ces samuraï et leurs victimes, dans le soir rougissant.
Trois rônins avaient demandé l'honneur de se joindre à nos héros. D'anciens frères d'armes de Riobe, rencontrés dans la forêt, qui avaient eux aussi une dette envers les crapules. Une dette de mort. L'un d'eux avait succombé face aux adversaires, un autre était blessé.
Kohei fit signe qu'il reconnaissait leur courage. Maintenant, il fallait trouver au plus vite l'éventail. Le soleil disparaissait lentement, comme une sentence d'échec prochaine. Les talents experts de Mirumoto Ryu permirent de mettre la main sur le précieux cadeau.
Nos héros prirent ensuite trois poneys à l'écurie : ils devaient galoper à bride abattue. Ce soir-là, Mirumoto Ryu et Riobe, pas cavaliers pour trois zenis, firent un grand effort, et suivirent Kohei dans sa course vers la ferme d'Ikoma Akira.
Ils y furent reçus, sans qu'on fît de commentaire sur leur fatigue, la poussière et le sang qui maculaient leurs armures. Akira-san se contenta de hocher la tête. Non, les routes n'étaient pas sûres... mais Matsu Matasaka ne tarderait pas à y mettre de l'ordre.

La cérémonie eut lieu comme prévu, sans fioriture. Mais elle fut faite dans les règles. Kohei décrivit l'éventail. Il avait appartenu à une brave Vierge de Bataille Otaku, qui avait remporté quatre victoire successives contre l'Outremonde, alliée à une puissante infanterie Matsu. Les dessins de l'éventail racontaient la dernière bataille de la samourai-ko, avant qu'elle ne succombe face à un monstre qu'elle venait de blesser à mort. Cet éventail symbolisait la bonne entente entre les deux clans, montrant à un bout du papier une Licorne et à l'autre un Lion et rappelant par là-même l'union de tous les samurai.
Ikoma Akira refusa poliment par deux fois, car il ne pouvait accepter un si beau cadeau. Kohei-san insista et la troisième fois, le Lion accepta en remerciant infiniment le clan de la Licorne pour cet éventail somptueux.
Le repas servi fut honnête, sans prétention. Akira Ikoma s'excusa alors platement de ne pouvoir héberger pour la nuit ses nobles visiteurs. Il leur rendit toutefois service en signant un permis de circuler pour cette nuit.

Avant qu'ils ne partent, pendant que Mirumoto Ryu et Shinjo Kohei observaient les montures de Ikoma-san, ce dernier échangea quelques mots avec Riobe. Les deux anciens amis étaient maintenant des étrangers, sinon des ennemis potentiels. Matsu Matasaka avait l'intention d'épouser Ikoma Yoko. C'était un grand honneur pour elle, et pour Akira. Si le seigneur Lion croisait la route de Riobe, il y aurait certainement un duel à mort. Matasaka-sama tenait à effacer pour de bon les traces du passé. Riobe en était conscient. Il se désolait de provoquer tant d'agitation par sa seule présence. Mais s'il le fallait, il tirerait le sabre face au daymio d'Inchu. Pourtant, il promit à Ikoma Akira qu'il ne reviendrait plus dans la région. Jamais plus Riobe le rônin n'approcherait Ikoma Yoko. Akira-san subodorait que Riobe avait une idée derrière la tête, mais il ne parvenait pas à savoir quoi... Le rônin espérait-il retrouver un mon chez un autre clan ? Il semblait bien s'entendre avec les Licornes...

Akira-san salua ses visiteurs et leur souhaita bonne route. Nos héros remercièrent leur hôte et reprirent la route. Une heure après, ils retrouvaient le village où ils avaient logé la nuit d'avant.
La lumière était encore allumée. Kakita Hiruya et Isawa Ayame veillaient sur Shiba Ikky, allongée. La yojimbo avait été blessée gravement. Et Ide Soshu n'était pas là.
Kohei, Ryu et Riobe s'assirent et écoutèrent ce qui était arrivée à leurs compagnons...

A suivre... Roll_fast
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#17
LE CONFLIT DES DEUX VILLAGES

Le matin même, alors que les autres samourai préparaient leur départ pour la ferme d'Ikoma Akira, Ide Soshu convoquait Isawa Ayame, Shiba Ikky et Kakita Hiruya.
A eux, il confiait une mission d’une nature différente. Non loin du village où ils se trouvaient, deux villages paysans étaient entrés en conflit. Chaque parti avait à sa tête quelques riches paysans qui, ayant commencé à engager mercenaires et rônins, menaçaient de créer une petite guerre locale. Il était hors de question de laisser la situation dégénérer. La population avait fait appel au clan de la Licorne pour résoudre ce conflit au mieux. Et les magistrats Ide ne pouvait refuser leur secours au peuple sans défense…
Le conflit avait une autre dimension : l’un des villages demandait son rattachement au clan de la Licorne, l’autre à celui du Lion. En conséquence de quoi, c’était le tracé même de la frontière qui était discuté. Or, aucune carte précise ne permettait vraiment de trancher. Il n’y avait pas d’autres solutions que de se rendre compte sur les lieux. Ide Soshu insista alors particulièrement sur l’obligation que les deux Phénix devaient au clan de la Licorne. Il serait temps, au moment où ils rendraient leur avis, de s’en souvenir… Le magistrat comptait bien que le conflit soit résolu au mieux des intérêts de son clan, et que le tracé de la frontière soit repoussé le plus à l’est possible… Autant dire qu’il faudrait une oreille plus complaisante au village fidèle à la Licorne… Isawa Ayame, adepte de l’impartialité et de l’honnêteté, accueillit mal cette nouvelle clause. Elle se demandait quel poids aurait le jugement qu’elle rendrait. Ide Soshu lui déclara, en termes à peine voilés, que si son jugement était conforme à ce qu’on attendait d’elle, elle serait bien évidemment écoutée, et y gagnerait les faveurs de Iuchi Kumanosuke. La shugenja promit d’écouter les avis des uns et des autres, puis de trancher selon la justice. Ide Soshu insista une dernière fois : la shugenja servait la Licorne… Elle ne pouvait donc entrer dans cette querelle en juge tout à fait impartial. Ayame-san sourit et assura Soshu-san de son aide...

Ainsi, Kakita Hiruya et les deux samouraï-ko Phénix partirent visiter les deux villages. Ils demandèrent quelques renseignements à des paysans qui commençaient leur journée de labeur. Ils arrivèrent aux deux villages rivaux alors qu'une querelle éclatait justement. Le village qui se réclamait de la Licorne opposait quelques paysans armés à une bande de paysans et de rônins venus de l'autre village. Nos trois samourai durent intervenir pour étouffer le conflit dans l'oeuf : l'un des assaillants reçut la punition d'un coup de sabre Kakita.
Après cette entrée en matière, les deux factions se retirèrent : des samourais prenaient les choses en main, les négociations sérieuses allaiet pouvoir commencer !
Bien vite, Isawa Ayame se rendit compte que chacun des villages parlait avec une certaine mauvaise foi, mais également une part de vérité. Il était de son devoir de la démêler. Pendant que la shugenja commençait à entendre les deux partis, Kakita Hiruya repartit sur les pas des rônins.

La shugenja entendit des témoignages concordants sur des ombres s'introduisant la nuit sur les champs de la Licorne, soit pour déplacer le poteau frontalier, soit pour saccager les pousses et provoquer le débordement des canaux d'irrigation. Tout laissait penser évidemment que ces saboteurs venaient du village d'en face, mais Ayame ne voulaient pas s'arrêter à de si rapides conclusions. Rien ne lui prouvait que ces saboteurs ne venait du même village... [Image: icon2.gif]
Quand Kakita revint, il avait essuyé un affrontement : son bras saignait, frappé légèrement du tranchant d'un sabre. De coriaces adversaires. On lui fit rapidement un bandage. Le duelliste Grue avait connu pire...
Après avoir interrogé l'autre village, Isawa Ayame commençait à comprendre que des enjeux plus larges s'étaient mis en place autour de ce conflit villageois.
Après avoir écouté ce que confessaient plusieurs paysans, nos héros furent orientés vers une vieille folle qui habitait non loin de là. Parait-il que la vieille avait l'oreille creuse et qu'elle en savait beaucoup. Peut-être même était-elle responsable des malheurs de la région... Cela méritait à tout le moins le détour.

La vieille femme habitait à l'écart des villages, près d'un marécage en stagnation. Sa demeure était pourtant loin d'être misérable : c'était un logis propre, grand, avec une servante qui accueillit nos samouraï. Il était vraiment surprenant de trouver cette grande demeure au milieu d'un tel endroit. L'intérieur prouvait que la vieille ne manquait pas de certaines ressources.
Elle accueillit nos visiteurs comme si elle les attendait pour le thé. Elle n'avait pas cette pudeur extrême auxquelles sont confinées les femmes de Rokugan. Elle s'imposait plutôt en maîtresse-femme.
Nos héros durent lui apprendre qu'ils avaient eu son nom par les paysans locaux, et qu'ils étaient au service de Shinjo Bunjiro. Ils voulaient jouer franc-jeu. La vieille, qui se nommait Kitabatake, accusa tout de même le coup. A son tour, elle avança ses pions à découvert en disant qu'elle ricanait doucement de l'autorité prétendue du magistrat Ide Soshu. Elle le traita d'incapable, sur un ton qui révélait qu'elle le connaissait déjà... Notre magistrat alcoolique serait-il déjà célèbre dans la région ? Kitabatake ajouta avec une pointe de miel et de poison qu'au palais de la Grenouille Riche, ce n'était pas vraiment Shinjo Bunjiro qui tirait toutes les ficelles. Ayame-san ne se priva pas de conclure, pour elle-même, que c'était bien le vieux shugenja Iuchi Kumanosuke qui y dirigeait de fait la politique...
La vieille Kitabatake connaissait enfin les querelles de villages locaux : des "amis" bien renseignés la tenaient informés. Elles refusaient pourtant de les présenter à nos samouraï.
Quoiqu'elle fût du rang d'un paysan, ou moins (à en juger par ses manières de courtisane aguerrie), elle en imposait à nos héros. Ils se doutaient qu'elle n'était pas tombée de la dernière pluie. Une femme si éduquée, si rusée, si perspicace, si solide... non, elle n'était pas une femme rônin ordinaire...

Elle demanda alors ce que nos héros pensaient des visiteurs nocturnes.
Pour Ikky-san, il s'agissait à l'évidence d'espions. Quant aux deux villages, leur conflit n'était pas né seul. Les paysans étaient manipulés par des agents embusqués. La vieille Kitabatake acquiesça, avec un sourire entendu...
Elle ajouta brusquement :
"Shinjo Bunjiro n'est qu'un pantin... Soshu aussi, mais c'est normal venant d'un fils..."

Décidément, elle connaissait les ficelles, la vieille...
Elle finit en disant à nos héros qu'ils trouveraient de l'aide auprès d'une personne non loin d'ici, en remontant le fleuve, à trois ou quatre heures de marche. Elle dispensait conseils et révélations comme on paye au compte-goutte une geisha après chacune de ses bonnes actions...
La journée était déjà bien avancée. Il était temps de réfléchir à tous ces élèments. Nos samurai se dirigèrent donc de nouveau vers le village où ils avaient dormi. C'est là qu'Ide Soshu avait élu domicile pour la durée de l'enquête.
Là, surprise du plus mauvais augure : un shuriken était planté sur la porte. Deux katanas sortirent de quelques centimètres des fourreaux. Ikky-san et Hiruya-san approchèrent prudemment de la demeure. Rien ne remuait.
Le Grue venait de repérer un adversaire masqué en embuscade sur le toit. Il fit comme si de rien n'était. Soudain, l'agresseur sauta du toit. Hiruya était prêt à le recevoir : il n'avait pas touché terre que le katana le coupait. Le misérable atterrit en deux fois sur le sol...
Deux autres bandits surgirent, armés de katanas. Une embuscade bien préparée.
Les deux bushis firent face. Ils jetèrent des coups de katanas que les crapules esquivèrent souplement. Plusieurs fois, les lames des opposants tranchèrent l'air. Soudain, un coup mieux placé frappa de plein fouet Shiba Ikky, puis un second. La yojimbo tomba à terre, gravement atteinte.
Hiruya fit face aux deux adversaires et rendit coup pour coup : il sortit vainqueur, Isawa Ayame vint au secours de soa yojimbo et l'emmena avec son bras unique à l'intérieur de la bâtisse. Hiruya-san avait repéré un tireur embusqué : il ne put éviter une flèche, qui lui perça une entaille profonde dans le bras. Il était trop tard pour le rattraper : l'archer avait décampé.
Isawa Ayame commençait déjà à prodiguer des soins magiques à Shiba Ikky. Celle-ci avait frôlé la mort, et n'en était pas encore très éloigné. Elle avait besoin de meilleurs soins avant peu.
Ide Soshu n'était pas dans les environs. Il ne revint pas dans les heures suivantes. La nuit tomba sans qu'on le vit reparaître. Rien ne pouvait expliquer cette absence, sinon un enlèvement...
Dans la nuit, Shinjo Kohei, Mirumoto Ryu et Riobe revinrent. Nos héros n'allaient encore pas beaucoup dormir, malgré une journée éprouvante.
Quelles épreuves les jeux des Ancêtres et des Fortunes réservaient encore à nos héros, dans la vallée de la grande rivière d'Inchu ?...



Samurai FORCE ET HONNEUR, SAMOURAI ! Samurai
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#18
Pour respecter la vérité :

Quote:c'était bien le vieux shugenja Iuchi Kumanosuke qui intriguait et dirigeait de fait la politique...

Ce sont là les conclusions d'Ayame qui a une dent contre le vieux shugenja qui lui a mis un ban dans les dents redaface2 , les déclarations de la "vieille folle" (si ça c'est une vieille folle j'attends le jour où on nous dira "oh vous devriez aller voir la vieille courtisane Arg ") étaient un peu plus mystérieuses quant l'identité de celui ou ceux qui tiraient les ficelles au palais.

Sinon c'est encore un super texte avec un wonder kakita qui découpe plus vite que son ombre Applause
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#19
Applause effectivement c'est encore du récit de heut niveau 8)

Deux petÿ détails dans le premier texte : Je pense que ce sont Ryu aidé de Riobe qui ont fait le tour de l'écurie et pas Ryu aidée de Ryu. (Faute de frappe Tapai )
Sinon je ne panse pas que l'on "titille" :baton: le Matsu. On le provoque Aloy

On comprend mal d'où sortent les 3 rônins qui nous aident au village... je pense que c'est parce que tu les avais oubliés et que tu as rajouté ça à l'arrache Wink

Et au début Kohei avait décidé d'aller au temple avant que je suggère de prendre un bain... (c'est qu'il y serait allé couvert de crasse ce barbare lol )

Que d'honneur dans ce texte à par cela biggrin Décidément ce sont de grandes aventures que nous font vivre les MJ Samurai

Kohei a quand même fini la journée avec le wakisashi baucoup plus légé Ritjaune

Je crois que Riobe n'a jamais été aussi bien considéré et bien lotis depuis longtemps, mais quelque chose me dit que ça ne va pas durer Ruisseau
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#20
Ok, je vais faire les corrections qui s'imposent. Merci bien. Chinese

Riobe Wrote:Et au début Kohei avait décidé d'aller au temple avant que je suggère de prendre un bain... (c'est qu'il y serait allé couvert de crasse ce barbare lol )

T'es ptêt pas loin de pas avoir tort là... Clever
mdr
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