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L'enfer sur terre ?
#11
COPS - Saison 2, Épisode 1


Papy Californie

17h00, c'est l'heure du rapport pour tout le monde. Les COPS sont à leur bureau, le nez dans leurs papiers et deux téléphones devant eux, et un coincé entre l'oreille et l'épaule.
- Oui, bonjour, dit Jade à l'infirmière, vous avez un patient depuis ce matin : Robert Brisbane. Je souhaiterais lui parler. Ici le COPS... Pas encore réveillé ? Dès qu'il le saura, oui... Vous me rappelez...
Black Dog téléphone au même hôpital :
- On vient de vous envoyer un patient grièvement blessé, Rupert Swaim... Blessure à l'épaule, gros calibre, c'est ça. Gros calibre, oui... Une garde renforcée devant sa chambre... Personne n'entre sans accréditation. Non, personne. Voilà... Je veux lui parler dès que possible, j'en prends la responsabilité... C'est ça, ne le perdez pas. Vous me rappelez...
Akechi fouille le dossier de l'ancien maire, le prédecesseur de Kristin Lane. Elle se nommait Karen Hall. Elle a été une des fondatrices de la Californie. Elle faisait partie des quatre Pères Fondateurs. Elle a disparu au cours de son mandat, après de grosses émeutes à South Central. La piste est complétement perdue, aucune trace d'elle. Un cold case des plus surgelés.
La Japonaise trouve une enquête en ligne de la journaliste freelance Julia Andreotti sur cette affaire des émeutes de Watts. http://www.ascreb.org/clubs/jdr/adj/Stoil/..._JAndreotti.pdf

Elle cherche si un des pères fondateurs ne serait pas à L.A. Bingo ! "Papy Californie" coule une retraite heureuse dans un hôtel particulier de Downtown : Dexter Millius est même disponible pour voir les COPS ! C'est trop beau pour être vrai.
- Il peut nous recevoir ? s'étonne Jade. Bon, alors on y va !
Revoilà nos deux agents en route... Black Dog et Reito tapent leurs rapports, tout en appelant régulièrement l'hôpital. En route, Jade en fait autant, en rappelant l'Observer pour leur dire qu'on va accélérer la procédure. Malgré les embouteillages, les deux femmes arrivent chez Dexter Millius en une petite demi-heure. Le vieil les reçoit dans un manoir démonté pièce par pièce d'Allemagne, et reconstruit à l'identique ici. Il a des fauteuils Louis XV, des tableaux de la Renaissance, du beau parquet en bois. Il propose un whisky ou un cigare à ses deux visiteuses, qui refusent poliment. Akechi allume quand même sa pipe, au grand désespoir de Jade, qui trouve cela particulièrement laid pour une femme, sans même parler de l'odeur. Shimazu Kogoro Colombo alias "Akechi", son nom à coucher dehors, sa pipe, son chat à nourrir, les romans policiers, ses frères et sœurs aussi dingues qu'elle... Tout un poème.
- Que puis-je pour vous, mesdames ?
Papy Californie ne demande qu'à aider, avec ses airs de grand seigneur et de grand-papa gâteau. Il raconte qui était Karen Hall, une femme très à gauche, une idéaliste, une femme de conviction, d'une droiture inébranlable... Il fait son grand discours. En s'acharnant un peu, les deux femmes mettent quand même au jour quelques failles dans ce personnage trop propre : d'abord, Karen Hall, au milieu de la crise de Watts, a envisagé un temps d'envoyer l'armée. Elle croyait carrément à un coup d'Etat... Soupçonnait-elle l'Union ?... Bref, elle a hésité, puis finalement, elle a demandé l'intervention du COPS, et ceux-ci ont réussi à disperser les rebelles, à rétablir l'ordre. C'est après cette crise que Karen Hall a disparu. Kristin Lane a pris sa succession.

A quel jeu joue l'honorable M. Millius ? Les deux femmes n'auront pas le temps de le comprendre. D'un côté, il semble admirer sincérement Karen Hall. De l'autre, il la salit insidieusement, en faisant mine de se souvenir de détails moins glorieux. Elle aurait flanché... mais qui serait resté inébranlable face à la crise de Watts ?... Plus sombre encore, elle aurait un temps envisagé de céder à la pression d'une partie de la rue, en demandant l'aide de l'Union... ce qui revenait pratiquement à réintégrer la Californie aux Etats-Unis... Akechi est persuadée qu'on tient là une piste. Jade ne sait pas trop.
De retour au COPS, les deux femmes rendent compte à Hawkins. Black Dog est de retour de l'hôpital : Swaim était encore dans le coma artificiel. Il écoute ce que les deux femmes ont appris, c'est à dire assez peu.
- La piste est vraiment froide, dit Hawkins.
- Franchement, dit Black Dog, j'ai de plus en plus de mal à croire que les SJ veulent vraiment l'ancienne maire. Ça ressemble à une excuse bidon pour qu'on se fatigue à chercher. Et ça nous détourne d'autre chose.
- On ne peut pas savoir si c'est un mensonge ou non...
Akechi a bien l'intention de téléphoner aux autres "pères fondateurs", ainsi qu'aux conseillers de Karen Hall. Elle va y passer la soirée.

Le soir tombe déjà. Les COPS savent qu'ils sont partis pour une nuit blanche. Ils se font monter à manger par le restaurant Japonais du coin de la rue. Jade passe à l'hôpital, pour parler à Brisbane : celui-ci est en meilleure forme. Quand elle arrive, Jade trouve le pauvre journaliste sur le ventre, tandis qu'une infirmière finit de le piquet la fesse.
- Entrez, vous arrivez au meilleur moment !
L'infirmière lui met un pansement.
- J'ai besoin de savoir ce que vous saviez sur vos ravisseurs, monsieur Brisbane.
- Ce n'était pas une enquête officielle. Pour mon rédac'chef, j'étais sur des scandales financiers. De mon côté, un peu comme un hobby, j'avais commencé à me renseigner sur une espèce de groupe sectaire, les Serpents-Jumeaux. Mes ravisseurs m'ont dit qu'ils venaient de leur part...
- Que savez-vous sur eux ?
- Pas grand'chose. Ce sont des illuminés, qui ont des idées de purification, de rédemption par la force... Ils se vantent d'intervenir à des moments clés de décadence, pour rétablir le cours normal de l'histoire, ce genre de conneries.
- Je ne vois pas là de détails suffisamment précis, suffisamment convaincants, pour que vous soyez dangereux et qu'ils veuillent vous intimider.
- Oui, des faits, des faits, coco, rigole Brisbane. Des faits, j'étais sur le point d'en avoir. Je pense que ces charmants SJ ont mené récemment des opérations en Amérique du Sud, peut-être bien en Colombie. Vous avez dû entendre que c'était le bordel là-bas. Le pays est en état de guerre civile. L'implication de l'Union est soupçonnée.
- Qu'ont fait les SJ dans cette guerre ?
- Je n'ai pas eu le temps de l'apprendre...
- Merci. Si vous apprenez quoi que ce soit d'autre...
- Je vous appelle, aucun problème...

Jade rentre à pied au Central, qui n'est qu'à quelques minutes. Elle repense à la discussion avec Millius, avec Brisbane... Elle ne sait pas si les SJ sont sérieux quand ils disent qu'ils veulent Karen Hall. On dirait bien qu'ils ont choisi la disparue la plus impossible à retrouver. Que lui voudraient-ils ? Au Centrale, ses collègues passent à table, les pieds sur le bureau. C'est l'heure où on s'engourdit, et où l'enquête va doucement s'embourber : d'instinct, les COPS le sentent. Pourtant, c'est le moment de ne pas relâcher ses efforts, même si on a l'impression de patiner dans la boue.
Comme prévu, Akechi passe la soirée au téléphone, à se faire rembarrer par les anciens conseillers de Karen Hall, choqués qu'on puisse sous-entendre qu'elle aurait voulu demander l'aide de l'Union. Akechi doit s'énerver, mais en pure perte. Les communications se coupent les unes après les autres. Personne ne sait où est l'ex-maire, personne ne pense qu'elle voulait envoyer réellement l'armée. Les démocrates visionnaires ne sont pas prêts à ternir l'image de leur icône. Seule l'attitude de Dexter Millius a paru plus ambiguë. Les conseillers, eux, dérangés dans leur petite vie de famille ou leur réunion mondaine, n'auront pas un mot pour renseigner Akechi.


La tentation au désert

La soirée se passe à taper des rapports et à terminer des papiers. Il est presque 23h00 quand l'hôpital rappelle Jet "Black Dog" Allen, pour lui dire que Rupert Swaim est réveillé. Le policier se précipite à la chambre du patient, gardée par quatre gorilles du CRASH que Black Dog a à la bonne.
Swaim est dans les bandages jusqu'au cou, et au-dessus, intubé de partout, semblable à un poulpe paraplégique. Son visage n'est qu'à moitié visible, mais il peut articuler.
- Je vous préviens à nouveau, dit le réanimateur, c'est vous qui avez insisté pour lui parler alors qu'il n'est pas en état... Donc...
- Oui, oui, j'assume la responsabilité. Mais sortez maintenant. Secret professionnel !
Le réanimateur s'exécute, prêt à rendre son tablier.
Allen prend une chaise par le dossier et s'assoit dessus à califourchon.
- Bien... Que savez-vous des SJ ? Déjà, pourquoi les avoir financés ? L'appât du gain ?
- Sans doute, dit Swaim, très faible. Ils m'ont endoctriné... J'ai cru à leurs histoires... J'ai détourné des sommes... Des centaines de milliers...
- Ce n'est ça qui m'intéresse. Ce que je veux, c'est des noms, des lieux, des projets...
- Une bombe... Une bombe qui doit arriver très bientôt... En plusieurs fois...
- Quand ? Où ?
- Déjà arrivée en bonne partie... Doit arriver par LAX. Dans 48 heures...
- Dans 48 heures, oui, c'est la fin de l'ultimatum...
- Une bombe non-conventionnelle. Destruction massive...
- D'où vient cette bombe ?
- Colombie... Achetée au cartel Ciudad... J'ai servi d'intermédiaire. Je n'étais pas le seul... Achat en plusieurs pièces... Arrivera par avion, depuis l'Équateur.
- L'Équateur ou la Colombie ?
- Bombe montée par Ciudad... acheminement par l'Équateur.

Le cartel Ciudad est celui pour lequel l'agent William "Alecto" Costigan, l'ancien coéquipier de Reito, a trahi le COPS. Depuis des semaines, Costigan est l'un des ennemis publics les plus recherchés, pour le meurtre d'un policier pourri de la NADIV, Carl Forrest. Et Black Dog, qui infiltrait les trafiquants qui étaient de mèche avec Forrest, s'est retrouvé par hasard un soir de mars avec Costigan au téléphone, avant que celui-ci ne disparaisse de Californie.
Ces idées défilent dans la tête de Black Dog, qui essaie de faire des liens.
- Vers où ira la bombe ?
- Ne sais pas... Il y a un responsable des SJ... un balafré déguisé en pasteur...
Celui-là même qui avait enlevé Black Dog.
- Communique avec nous... nous envoie des Bibles... notée à certaines pages... C'est un fanatique... Ira jusqu'au bout...
Swaim est à bout de force. Son ECG s'affole. Le médecin et deux internes se précipitent, écartant Black Dog. Celui-ci a eu ce qu'il voulait, il rentre au Centrale.

- LAX, dans 48 heures maximum... C'est ce qu'a dit Swaim.
Réunion dans le bureau du capitaine Skripnik, le chef du COPS. Hawkins est là, avec nos héros devant lui, Black Dog, Reito, Jade et Akechi.
- Ils doivent avoir des complicités à l'intérieur de l'aéroport, dit Jade.
- Forcément, dit Hawkins. Seulement, combien de gens sont employés là-bas ?
Reito tapote sur une console :
- Au bas-mot, sans compter les sous-traitants et les occasionnels, plus de huit milles.
- Il faut fouiller leurs comptes en banque, affirme Jade. Trouver des virements importants, ces derniers mois. Chercher plus de cinq cents dollars par exemple.
- Ça va prendre des jours ! s'exclame Skripnik. Techniquement, c'est monstrueux à réaliser !
- Est-ce possible légalement ?
- Agent Jade, légalement, le procurer adjoint ne fera pas de difficultés pour me signer le papier. Mais pour arriver, d'ici moins de 48 heures, à fouiller plus de huit milles comptes...
- On va mettre tous les services qu'on peut sur le coup !
Le capitaine hésite, un peu pour la forme.
- Bon, retournez travailler. Je vais contacter mes collègues des autres départements. A situation exceptionnelle...

Jade et Reito commencent eux-mêmes à passer quelques appels à leurs collègues et amis de la NADIV, du CRASH etc. pour obtenir de l'aide.
- Huit milles comptes à passer au peigne fin, avant l'aube !
C'est un projet carrément insensé, qui va demader en plus une bonne part de chance, pour tomber sur des complices avant d'avoir passé tous les comptes en revue. Mais au moins, la machine est lancée : des spécialistes en informatique et leurs plus gros logiciels vont travailler d'arrache-pied toute la nuit.
- Et il m'a parlé du cartel Ciudad, ajoute Black Dog.
Tout le monde tique à ce nom. Le nom de Costigan est sur les lèvres, mais personne n'ose le prononcer, ni regarder du côté de Reito, le premier inquiet pour son ancien ami.

Il est un peu moins de minuit quand est repéré un premier employé, bagagiste qui travaille généralement au terminal des avions en provenance d'Amérique du Sud.
- Trois virements de six cents dollars sur les trois derniers mois... Son nom : Ricardo Maldonado, habite à côté de LAX, dans une cité portoricaine.
- Hé bien, ça promet, soupire Reito.
- Il faut y aller maintenant, dit Jade.
- J'appelle le procureur, soupire Skripnik.

Nos quatre agents repartent en deux voitures, appréhender le sieur Maldonado. Ils rentrent chez lui, dans son immeuble communautaire, avec fracas, affole sa pauvre femmes et ses trois enfants. Akechi fouille à fond la maison, et on embarque le bagagiste, qui a à peine le temps de comprendre ce qui lui arrive. Dehors, les gens de la communauté ont commencé à se rassembler, et il y a des jets de pierre contre les policiers. Ils décrochent en vitesse. Retour au Central vers une heure du matin. Tout le monde a les traits tirés : la journée a commencé à huit heures par les patrouilles, et il n'y a pas eu de pause depuis.
Dans la journée, une perquisition a eu lieu au domicile de Rupert Swaim. Ses affaires ont été rassemblées au COPS, mais on a renvoyé un agent sur place, prendre les bibles qu'il peut trouver. Il rapporte la seule que Swaim possède. Jade la feuillette en vitesse et trouve un passage encadré : Saint-Luc 4, 1-13, le séjour de Jésus au désert pendant quarante jours et sa tentation par le diable.

- Si on en croit ce qu'a dit Swaim, cela désignerait l'endroit où faire livrer la bombe, ou au moins les composants dont s'occupe Swaim.
Les deux femmes se prennent la tête, relisant le passage, re-feuilletant le volume, sans rien trouver de plus. On leur apporte aussi une bible trouvée chez Maldonado, où sont soulignés plusieurs numéros de versets. Jade les note sur un papier, consciencieusement, dans l'ordre, sans savoir à quoi ils correspondent.
- Le désert, il n'est pas loin d'ici, dit Jade.
- Oui, et la tentation dans le désert, dit Akechi, je ne vois qu'une seule chose : Las Vegas.
- Oui, ça se tient, fait Jade. La Vallée de la Mort, et la cité du vice. Le démon du jeu. Ça pourrait être ça... Mais alors, pour décoder les chiffres de la bible de Maldonado, on ne va pas y arriver seules.
Il est presque deux heures. Les corps réclament du sommeil que l'urgence de la situation ne permet pas. Et comme il ne faut pas que cette affaire de bombe s'ébruite, les COPS directement au courant sont en réalité en effectifs réduits. Même les techniciens qui travaillent sur les comptes des employés de LAX ne savent pas la finalité de leur boulot.

Il est plus de deux heures quand nos policiers, qui aspireraient à quelques heures plus calmes, sont convoqués au bureau du capitaine Skripnik. Et il y a de la grosse huile. Bronstein, le chef du SAD, est là en personne. Et à ses côtés, deux hommes en costumes, assis d'une jambe sur la table, un sourire narquois aux lèvres.

A suivre...Guns
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#12
Hehe Kogoro a dû insulter la moitié du partie démocrate dans l'affairebiggrin
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#13
KO-GO-RO CO-LUM-BO !-!-!
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#14
Le duel de snipers qui roxx dans Solid State Society :
http://www.youtube.com/watch?v=vJARJ3P0HJA...feature=related

Ça se passe en 2034, donc ils se sont forcément inspirés de Black DogLa_classe

Guns
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#15
COPS - Saison 2, Épisode 1


Borderline

- Asseyez-vous donc...

C'est le plus âgé des deux types en costard qui accueille avec complaisance les flics dans le bureau de Skripnik.
- Alors, il paraît qu'on s'intéresse à l'Amérique du Sud ?...
Il le dit comme un prof d'histoire qui va donner un exposé à faire à sa classe. Les COPS n'ont d'autre choix que de s'assoir et d'écouter la leçon. L'autre type en costard allume un écran mural et affiche une carte du nord de l'Amérique latine. Jade et les autres se présentent, et la Chinoise essaie de demander au type en costard comment il se nomme, mais elle se fait gentiment rembarrer, comme une petite fille qui a dit une bêtise mais qui ne pouvait en avoir conscience...

- Bien, passons aux choses sérieuses. Géopolitique de la drogue en Colombie... Je pense qu'un petit rappel sera utile à tout le monde...
Il regarde les COPS comme de grands enfants, comme des agents de la circulation un peu améliorés.
Zoom de la carte sur la Colombie :
- Le cartel Ciudad a été créé il y a une petite trentaine d'années, par cet homme, Juan Vargas Ciudad. La photo que vous voyez date d'il y a cinq ans.
On voit un papy bronzé, la peau liftée, en costume blanc, un cigare à la bouche, descendre de voiture, aidé par deux hommes.
- Le vieux patriarche a régné sur son cartel de drogue, de prostitution et d'armes, mais aujourd'hui, il sait qu'il doit passer la main...
Le type en costume parle presque de Juan avec affection, comme d'un vieux copain de régiment.
- Si ça se trouve, le vieux Juan est mort à l'heure actuelle... Et la succession, quoi qu'il en soit, va se décider entre ses deux fils : Carlos ou Felipe. En fait, le cours des choses s'est accéléré : Felipe a pris les devants et a fait appel à l'armée de l'Union. Il a attaqué l'une des bases du Cartel, dans l'espoir de ramasser toute la mise. Il a réussi à s'emparer d'un peu plus de la moitié de Ciudad, en fait, en comptant les hommes, le matériel, les réseaux etc. L'autre moitié, fidèle au vieux Juan, est passée sous les ordres de Carlos.
"Par-dessus cela, se rajoute un autre problème, plus urgent. Ce sont les accointances du cartel Ciudad avec une organisation terroriste, les Serpents-Jumeaux. Ces derniers ont fait appel à Ciudad pour se procurer une bombe non-conventionnelle, qui va être acheminée en plusieurs fois sur notre sol, assemblée en ville, où il sera facile de la dissimuler. Cette bombe n'est pas radioactive, ne dégage pas de chaleur. Elle est au contraire à contenir dans un caisson réfrigéré. Et vous avez eu démonstration, en miniature, des dégâts qu'elle peut causer...
"Depuis la scission à l'intérieur de Ciudad, nous ignorons avec qui les SJ continuent de traiter. Carlos ou Felipe ? Le fils fidèle ou le fils indigne ?...
" Il y a une troisième chose, mais pour cela, je laisse la parole au capitaine Bronstein.

- Merci monsieur, dit le chef du SAD. Ce qui vient en plus, vous le savez pertinemment, c'est la défection d'un des vôtres...
Bronstein n'a pas le ton de mépris condescendant de l'autre. Il joue bien plus la solidarité avec les COPS : bien qu'il soit le chef de leurs supérieurs, de la police des polices, il ne joue pas l'autoritarisme inutilement.
- Cet homme, c'est l'agent William Costigan, dit Alecto. Les preuves de son ralliement au cartel Ciudad ne sont plus à fournir. Nous savons que Costigan a pris contact avec Ciudad à Los Angeles ; et comme cadeau de remerciement, il a tué l'agent Carl Forrest, de la NADIV, qui était de mèche avec Ciudad mais avait été découvert. Or, après plusieurs semaines de silence radio, nous venons de retrouver la trace de Costigan...
Bronstein se tourne vers un autre membre du SAD, la trentaine, portant beau, le sourire carnassier de celui qui pense à sa carrière en se rasant le matin :
- Lieutenant John Spears, je vous laisse la parole.
- Bien, merci capitaine. Lieutenant John Spears. Je reviens de la frontière mexicaine, où j'ai été envoyé il y a 36 heures, quand on nous a signalés la présence de William Costigan sur les bords du Rio Grande.

Où va le monde, songe Jade, si les gens du SAD, commencent à se rendre sur le terrain ?
- J'avais avec moi une taskforce de l'antigang pour l'intercepter.
Ah oui, se dit Jade, c'est les gens du CRASH qui se payaient un petite excursion à Tijuana...
- Mais non seulement Costigan n'a pas répondu aux injonctions de reddition, mais il a ouvert le feu sur les hommes dont j'avais la charge. Ils étaient dissimulés près de la frontière, et nous ont cerné... Résultat : un carnage. J'ai perdu huit hommes et Costigan s'est échappé.
Les photos des membres du CRASH défilent à l'écran. Un lourd silence s'installe dans la salle.
- Vous comprendrez que j'ai à cœur de retrouver cette ordure au plus vite.
Reito a vraiment mal en entendant cela. Lui qui jusqu'au bout voulait croire en son ancien partenaire, il voit ses dernières illusions s'effondrer.

- Que vient faire Costigan dans notre affaire ? demande Jade, toujours assez sèche.
- Voyez ces images, dit John Spears, et vous allez comprendre.
On voit Costigan, en images jaune-vert à la frontière mexicaine, portant une grosse valise, blindée, fermée hermétiquement.
- Nos experts sont formels, dit Spears. C'est dans cette valise qu'est transporté le composant essentiel à la bombe froide des Serpents-Jumeaux. Les autres composants, qui vont arriver sur notre sol ou s'y trouvent déjà, ne sont pas repérables séparément. Seul cette partie de la bombe est dors et déjà dangereuse. Et c'est Costigan le convoyeur. Costigan qui va arriver, ou qui est peut-être déjà de retour chez nous...
- La question est donc de savoir, dit l'homme en costume, comment vous vous comporterez si vous êtes en situation de l'arrêter...
- Nous l'arrêterons, affirme Jade, mais vous me semblez bien presser de le retirer de la circulation. Moi je voudrais bien savoir ce qui lui est arrivé, pourquoi il a viré sa cuti si vite...
Jade n'avait auparavant ni antipathie ni sympathie particulière pour Alecto, mais d'une, c'était un collègue et de deux, elle connaissait son efficacité et ce n'était pas un pervers, un manipulateur, un calculateur. C'était juste un bon flic qui essaie de faire son boulot. Et trois, elle veut faire ravaler leur arrogance à John Spears et au mec en costard. Et surtout à ce dernier.

- Si on doit l'arrêter, on l'arrêtera, dit Black Dog, ça ne me gêne pas. C'est un tueur de flic, point. Il a trahi, c'est son problème, nous on est là pour l'arrêter.
- A partir de maintenant, je prends la tête de cette opération, annonce John Spears. Je piloterai moi-même vos interventions, et je m'assurerai que nous arrêtions Costigan et la bombe avant quarante-huit heures.
Jade se tourne vers Skripnik, le fixe du regard. Elle a déjà connu le capitaine du COPS plus vaillant.
- Nous devons apprendre à coordonner nos services, car nous sommes dans une situation de crise exceptionnelle, dit le capitaine.
Belle langue de bois. Jade se jure qu'ils ne l'emporteront pas au paradis, les crânes d'œuf du SAD et d'on ne sait trop quel service secret dont fait partie l'autre type en costume...
- Et pour commencer, dit Spears, on va reprendre l'interrogatoire du type que vous venez d'arrêter, ce... Maldonado, c'est ça ? Et croyez-moi, il va cracher les informations qu'il sait.

Il y a dans l'air un fort relent de régime d'exception et de mesures spéciales, le parfum écœurant des abus de pouvoir.
- Vu la tournure que cela prend, dit Jade, cet interrogatoire se fera sans moi.

Reito et Black Dog ont moins de scrupule et vont accompagner Spears. La Chinoise retourne à son bureau, froide et la tête haute, suivie de près par Akechi, qui va aller se tourner les pouces. Elle n'a pas pris le temps de serrer la main de ses supérieurs.


"Bercés par le ronron de l'air conditionné..."

La nuit a été courte pour ceux qui ont voulu s'assoupir, elle a été longue pour ceux qui ont voulu résister au sommeil. Le petit matin est gris pour tout le monde. L'air est tiède et humide. Il est huit heures quand les COPS arrivent à l'aéroport de LAX.
L'interrogatoire de Maldonado le bagagiste a donné quelques informations aux COPS : il a bien été contacté par des gens qui ne demandaient qu'à l'aider, lui et sa famille. En échange de quelques versements mensuels, il a fourni des horaires, des indications sur la surveillance d'aéroport. Et pour le lendemain, Maldonado doit opérer une substitution de bagages pour le premier vol en provenance de Quito, Équateur. Une valise qui sera acheminée par Maldonado depuis un des terminaux sera prise par un autre bagagiste. Maldonado n'aura qu'à s'arrêter un instant, près des locaux techniques du Terminal, dans un endroit peu surveillé, et laisser l'autre employé prendre une grosse valise rouge souple.

Après réflexion, il a été décidé qu'on garderait Maldonado au frais et que c'est Charlie Swagger, alias Reito, qui allait prendre sa place. Le chef du personnel de frêt a été averti qu'il aurait aujourd'hui un nouvel employé, qui remplacera Maldonado, qui a mangé un truc pas frais la veille. Reito est sur le pied de guerre à huit heures. Il est accueilli fraîchement par le reste du personnel, qui tient à sa routine et n'aime pas les nouvelles têtes. Les tournées de bagages commencent, et Reito sent l'hostilité de la part du personnel. La journée commence dans les vestiaires lugubres de LAX, dans les souterrains où grondent les chaufferies et les circuits de climatisation. On continue entre les locaux noirs, dans le matin bientôt chaud, au pied des Boeing. Reito a deux heures à passer sur sa voiturette, avant l'arrivée du vol de Quito, à 10h10.
Jade et Akechi sont au PC Sécurité, pour visionner l'aéroport. De leur côté, Black Dog et l'agent John Spears du SAD sont dans une camionnette, pour la coordination des équipes, du drone de surveillance et des forces en ville. La mâtinée se passe à boire du café brûlant, dans des lieux clos, climatisés, loin du beau temps de ce début du mois de juin. Les traits des flics sont tirés, l'aéroport, immense, grouille de vie comme une métropole, des machines et des hommes travaillent déjà à leurs boulots routiniers.
Il est 9h45 quand les panneaux d'affichage annoncent que l'Ecuador Lineas en provenance de Quito aura une demi-heure de retard.
- Comptez une heure, corrige le chef du PC Sécurité, pas moins.
Jade, qui commençait à sentir la pression monter, se rassoit, fatigué. On informe Reito qu'il aura le temps de décharger un autre appareil. Il a encore le temps de visiter le terminal international TomBradley.

[Image: terminal_map.gif]

Jade, qui n'y tient plus, dit qu'elle va aller boire un verre au Starbuck's Coffee à côté. Akechi la suit, et les deux femmes se retrouvent accoudées au comptoir, entre les passagers pressés qui boivent un coup sur le pouce. Une foule se presse au départ de Hawaï. Des clients se plaignent, une dame hurle sur une hôtesse et s'arrache les cheveux, des familles courent alors qu'on annonce le dernier appel pour le Japon, des vigiles ceinturent un grand Hindou enturbanné...
Jade consulte sa montre, lassée : bientôt onze heures. Le vol de Quito est enfin annoncé. Il faut s'y remettre, malgré la fatigue qui pèse. Il fait froid, dans ces locaux en béton, en plastique et en métal. A force, l'air brassé devient saoulant.

Alors que l'appareil venu d'Équateur touche la piste, Jade et Akechi sont de retour au PC-Sécurité. Reito est en bout de piste, Spears et Black Dog écrasent leur cigarette et rentrent dans la camionnette.

Reito va prendre les bagages sur sa voiturette, surveillé par son équipe et le drone dans les airs. Il emmène le chargement vers le terminal Bradley et, au croisement prévu, croise l'autre bagagiste. Les deux voiturettes s'approchent l'une de l'autre, et Reito passe la valise rouge souple comme prévu. Puis il repart, passe à son vestiaire et se change. Maintenant, Jade et Akechi partent arrêter le bagagiste, tandis que le reste de l'équipe suit la valise rouge.
Le bagagiste est emmené au commissariat de l'aéroport. Aau téléphone, avec quelques tractations, Jade parvient à s'informer sur le nom du propriétaire de la valise rouge (elle se heurte à la réticence de la compagnie aérienne, qui cède quand Jade reçoit sur un mandat du juge). C'est un certain Pedro Macheco, nom très commun en Amérique latine. La valise est en transit par Los Angeles vers l'Union. Bref, rien à espérer pour retrouver ce Pedro Macheco, qui risque de ne pas revoir sa valise...
Celle-ci arrive une demi-heure après sur le tapis roulant qui serpente dans la salle où les voyageurs se précipitent. Des agents de sécurité gardent un œil sur la valise, de même que les COPS par les caméras. Les familles récupèrent peu à peu leurs affaires, les bagages disparaissent. Au moment où un groupe d'une trentaine de Latinos arrive, un homme de type Caucasien, cheveux peroxydés, blouson en cuir, arrive, prend la valise et s'en va.
- Ne l'arrêtez pas, lance Spears à tout le monde, on le suit. Je répète : on le suit !

A nouveau, le branle-bas de combat ! L'homme à la valise part aux parkings, niveau -3. C'est Black Dog qui le prend en filature. Du côté du bagagiste, on aura pas le temps de s'en occuper, donc on le laisse aux flics de l'aéroport, qui lui feront cracher ce qu'il sait.
Black Dog descend par l'escalier, et continue à suivre le type, qui a une grosse berline argent. Il claque sa portière et démarre doucement. Black Dog passe près de lui, l'air de rien. Il aperçoit un type, affairé, qui essaie de caler des valises dans le coffre de sa Range Rover. Notre policier s'approche de lui, montre sa plaque et lui annonce qu'il réquisitionne sa voiture.
Il suit doucement la berline à travers les immenses étages des parkings souterrains, dans les rues du centre commercial construit sous l'aéroport. Les deux véhicules ressortent à l'autre bout du complexe, suivis par le drone. Dans sa camionette, Spears entame la poursuite. Jade et Colombo prennent montent dans une patrouilleuse, et tout ce petit monde s'engage sur la voie expresse.
Les deux femmes repensent à la Bible trouvée chez Swaim, avec le passage de Saint-Luc 4, 1-13 surligné.
- Je suis persuadé que c'est Las Vegas, dit Akechi. La tentation dans le désert, ça ne peut être que ça...
- Ce qui est sûr, dit Jade, c'est que le type en berline va vers l'est. Mais rien ne dit qu'il part à Vegas, surtout que c'est pas non plus la porte à côté.
Pourtant, le véhicule passe par Downtown, puis poursuit vers l'est, par la route qui mène à la Cité du Vice. Mais il prend une bretelle peu avant la sortie de la ville, et descend dans un petit quartier commerçant, avec des galeries bondées de monde. Il s'arrête sur un trottoir, gare rapidement sa voiture, en laissant les clefs sur le contact.
Black Dog s'est arrêté à proximité. La tension monte encore d'un cran dans l'équipe. Black Dog sort et suit le type aux cheveux péroxydés. Jade et Akechi ne sont pas loin, et continuent de surveiller la voiture.
- Je fais quoi ? demande Black Dog, bousculé par la foule du centre commercial, qui suit l'homme à une distance peu prudente pour ne pas le perdre.
- Les clefs sont sur le contact, dit Jade. Quelqu'un d'autre va venir...
- On attend, on attend, confirme Spears.
Akechi a les mains moites sur le volant. Jade sent qu'il va se passer des choses désagréables. Elle repense à l'enfer, dont lui parlait le dingue des Serpents Jumeaux.
Black Dog est prêt à intercepter le conducteur. Il n'attend plus qu'une confirmation. Spears s'apprête à lui dire de l'arrêter, quand quelqu'un arrive près de la berline argenté, ouvre la porte et se met au volant.

Jade ferme un instant les yeux, et serre les dents. Elle fait une courte prière, comme par réflexe. Celui qui vient de reprendre le véhicule, et qui le démarre, c'est Costigan.
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#16
J'adore la dernière petite pique gratuite sur Akechilol

bravo
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#17
Héhé... Bon, en même temps, Colombo n'a pas chômé sur cette partie, et vu qu'il était prêt de 3h du mat', elle n'avait pas volé un peu de repos.smile
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#18
"Si on doit l'arrêter, on l'arrêtera, ça ne me gêne pas. C'est un tueur de flic, point. Il a trahi, c'est son problème, nous on est là pour l'arrêter."
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[Image: 190-90.png]


Cette réplique est vraiment classe, c'est du 100% Black Dog:jmekiffe:
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#19
Haha où est-ce que tu as péché ça ?biggrin
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#20
Shin Seijuro, c'est le grosbill qui passe son temps à s'entraîner dans l'anime de foot américain Eyeshield 21.
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