13-01-2005, 04:39 PM
mmmmm, que du bon

10e Episode : Les subtilités de la cour
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13-01-2005, 04:39 PM
mmmmm, que du bon
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13-01-2005, 04:39 PM
oh la loose...
13-01-2005, 04:40 PM
Mais non, c'est juste un Dragon
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13-01-2005, 04:41 PM
oulà, phase tatane bientot...
l'entrée sud est bloquée!!! l'entrée nord.... "Et non on sort pas..." Shigeru : "Mais si on sort..."
13-01-2005, 04:44 PM
Suite !
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13-01-2005, 04:45 PM
allez encoore!!!
13-01-2005, 05:33 PM
Suite ! 8)
13-01-2005, 06:08 PM
8) effectivement... une belle fin pour sotan...
13-01-2005, 11:49 PM
Une belle mort, sur une belle musique
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19-01-2005, 09:25 PM
(This post was last modified: 30-04-2006, 04:59 PM by Darth Nico.)
La 5e Réincarnation : 10e Episode (II)
MASQUES ET VISAGES EFFACES<!--sizec--><!--/sizec--> Après une longue nuit pendant laquelle hurlèrent les bourrasques de vent, dame Soleil revint enfin de l'autre côté du monde, et enchanta de sa lumière une campagne recouverte entièrement d'une neige pure et étale. A la première heure, les etas dressèrent un bûcher avec ce qu'il restait de gros bois sec dans le village, et ils firent brûler le cadavre de Sotan. Les flammes dévorèrent toute la journée le corps de l'ancien Crabe, pendant que Ryu-san, Shigeru-san et Riobe partaient vers cette forêt, d'où les pillards disaient venir. Tant bien que mal, Riobe avait commencé à réparer son armure, endommagée par les combats de ces derniers mois, en récupérant des pièces ici et là sur les corps des cavaliers tués. Les dernières pièces venant de son armure d'origine avaient fini par disparaître, au fur et à mesure, après plus de trois ans de vie sur la route, dans l'incertitude du lendemain. Les trois samuraï se mirent en marche, foulant la neige fraîche, s'enfonçant profondément dedans, dans le bruit étouffé de leurs pas. Ils parvinrent à l'orée d'un petit bois, qu'ils entreprirent de fouiller. Ryu-san ne tarda pas à découvrir un campement abandonné dans une clairière. On pouvait penser que les rapteurs d'enfants étaient passés par là. Plus loin, en fin de journée, ils arrivèrent dans un village, parfaitement calme. Ils interrogèrent l'aubergiste, mais celui-ci n'avait rien vu ni entendu d'inhabituel depuis longtemps. Il ne connaissait aucun Bashô, aucun Nakiro. et n'avait pas entendu parler de pillards dans la région. Il semblait dire la vérité. La nuit avait effacé toutes les traces des brigands, qui avaient pu déguerpir vers n'importe quel autre village. La piste se perdait maintenant au hasard des petits chemins et des sentiers vallonés des terres du Phénix. Nos héros comprirent qu'ils n'avaient plus rien de mieux à faire que de rentrer à la Cité du Chêne Pâle, pour rendre compte à Kohei-san de ce qu'ils avaient appris. Mécontent de voir ce Nakiro s'échapper, et sachant que Bashô était lié à lui, Riobe serra le poing, et se jura de trouver le poète Matsu, pour lui rentrer quelques paroles senties dans la gorge... La moitié du mois du Boeuf était déjà presque écoulée quand les trois samuraï furent de retour à la Cité du Chêne Pale. Entre-temps, la ville était redevenue parfaitement calme. Plus de magistrats dans les rues, rien que le murmure de la neige et du vent dans les étroites rues au pied du palais d'Isawa Masanaga-sama. ![]() Une semaine plus tard, Riobe fut prévenu par Kakashi qu'il avait découvert des choses très importantes concernant Hiro et son syndicat criminel. Ce soir-là, il pleuvait une pluie grise, persistante, une de celle dont on a l'impression qu'elle ne cessera jamais. Riobe attendait à l'entrée de la belle auberge où Matsu Bashô avait séjourné, abrité sous l'avancée du toit. Après une attente assez longue, il discerna une silhouette qui avançait dans la pluie du jour finissant. C'était bien Kakashi qui venait au rendez-vous, boîtant comme à l'habitude. <<<<<<<< rewind Cette après-midi du milieu du mois du Boeuf, Ayame-san revint au palais, après s'être rendue en ville accompagnée de Shiba Ikky, qui poussait le dévouement jusqu'à être sa yojimbo, même sur les terres du Phénix. A vrai dire, c'était à se demander si Akitoki-sama, connaissant les frasques de sa shugenja, n'avait pas ordonné à Ikky-san de protéger la turbulente Ayame... Toutefois, quand Ayame demanda à rester seule dans ses appartements, Ikky-san n'insista pas, mais se mit en garde devant la porte, pour éloigner gentiment, le cas échéant, tout invité trop curieux. Dans ces moments-là, il arrivait que, comme par hasard, Kogin-san montre le bout de son minois, et passe devant Shiba Ikky d'un air entendu, en affectant de renifler très fort les vapeurs qui sortaient de la chambre d'Ayame-san. Puis elle disparaissait, bien contente de son petit effet. A l'intérieur de la chambre, cette fois là, Ayame referma, satisfaite la petite bourse de cuir vendue par l'herboriste. Elle contenait une bonne dose d'opium médicinal, en provenance de Ryoko Owari Toshi, Cité des Histoires pour les uns, des Mensonges pour d'autres... Ayame-san n'avait pas fait grand'chose pour se dérober aux renseignements que Bayushi Bokkai pourrait glaner. Elle se souvenait de l'avertissement de son daimyo, et savait que le Scorpion avait des contacts avec la pègre locale. Si Bokkai essayait de la piéger, elle pourrait montrer que cet opium n'était rien que médicinal, et prouver devant tous que le Scorpion n'était qu'un ignoble menteur. Ensuite, Ayame-san décida d'aller parler pour de bon à Kakita Hiruya. Même Kogin-san pouvait avoir des intuitions non dénuées de bon sens. De perfidie également, mais cela semblait décidément bizarre cette histoire d'Inchu. Pourquoi donc Hiruya-san avait-il suivi le groupe chez les Licornes, après les vendanges d'Heibetsu ? Les insinuations de Kogin tracassaient tout de même Ayame. Notre shugenja alla donc interroger Kakita Hiruya sur ce point. Celui-ci, sans se démonter, avec la même assurance que Doji Kafu ou Doji Itto, répondit qu'il s'agissait là d'un échange de bons procédés entre les clans de la Grue et de la Licorne, traditionnellement alliés depuis le retour de ces derniers des Sables Brûlants. Convaincue par les dires de Hiruya-san, Ayame se sentit plus en confiance désormais. Le temps était venu de parler de ses découvertes en bibliothèque. Elle sentait le besoin de s'en ouvrir à quelqu'un, car ces secrets commençaient à lui peser lourd sur la conscience. Il lui avait déjà côuté cher d'aller les découvrir. De tous les samuraï qu'elle connaissait, c'était encore Hiruya-san à qui elle préférait se confier. Elle lui expliqua donc par le menu tout ce qu'elle avait appris depuis sa discussion, dans la vallée d'Inchu, avec la vieille Kitabakate. Cela avait commencé avec l'évocation de cette chose mystérieuse, sans nom, semblable à un cauchemar sans visage qui hantait Rokugan depuis bien longtemps, mais qui n'était pourtant pas l'Outremonde, ni rien de précis. Il semblait que la vieille Kitabakate était au courant de quelque chose concernant cette Chose. Et il y avait eu le récit de ces deux frères, Emmon et Takashi, dont le second avait perdu son visage, et le second avait disparu peu avant le coup d'Etat. Puis, à Morikage Toshi, le soir-même avant le cauchemar collectif, Ayame, ainsi que Ikky et Ryu, rencontraient au Pays des Merveilles le dénommé Emmon, chef manifestement d'une organisation criminelle appelée les Frères de la Côte, dissimulé dans l'ombre, et froidement décidé à lutter contre cette chose mystérieuse qui avait détruit son frère Takashi. Entre temps, près du château de la Libellule, Ayame avait rencontré l'Inquisiteur Kitsuki Hanbei, lancé à la poursuite de la Grue Noire et de Nahoko. Ayame avait évoqué l'Ombre devant l'Inquisiteur, puis s'était mordu les lèvres d'avoir mentionné le nom de Kitabakate. L'impatient et tenace Hanbei-sama était décidé à tout faire pour trouver des traces de cette Ombre. C'est ce même inquisiteur qui avait dit à Ayame que des poèmes de la Novice Folle avaient été découverts récemment. Auprès de son vieux senseï, Kanera-sama, Ayame, évoquant ces mystères, avait compris que cette Novice Folle avait quelque chose à voir avec la période historique du Gozoku, quand l'Empereur avait fléchi face à la puissance conjuguée des clans du Phénix, du Scorpion et de la Grue. Kitabakate avait suscité en Ayame une flamme qui n'allait pas s'éteindre de sitôt. Elle voulait percer les mystères de l'Ombre, de la Novice, du Gozoku. Ses recherches répétées et assidues en bibliothèque lui avaient appris l'existence de Bayushi Tangen, deuxième du nom, conseiller de Bayushi Atsuki (l'un des trois maîtres du Gozoku), qui écrivait un ouvrage apocryphe nommé Petites Vérités. Recueil d'aphorismes sur le thème du secret et du mystère, cet ouvrage était manifestement ésotérique. Hiruya écouta ces explications d'Ayame, celle-ci très inquiète pour l'Empire, surtout depuis ce cauchemar abominable à Morikage Toshi. Elle se sentait investie de la mission de découvrir cette entité hideuse qui se nichait dans les profondeurs des secrets de Rokugan. Ayame et Hiruya se quittèrent, très inquiets tous les deux, mais sachant que désormais ils pouvaient compter l'un sur l'autre, et qu'ils partageaient maintenant un peu plus un secret terrible... Qu'en penseraient les autres samuraï qui avaient vécu ce cauchemar ?... Quelques jours plus tard, Ayame-san eut la désagréable visite de Kogin-san, toute minaudante, qui lui asséna carrément plusieurs phrases pour le moins lourdes de sens : - Je ne crois pas que Hiruya-san dise la vérité... Il y a une autre raison pour laquelle il s'est rendu à Inchu avec vous. C'est un Grue, il maîtrise l'art du double langage. Je sais assez comment sont les Grues, par mon cousin Kafu-san. Ne le croyez pas. A ce propos, je sais que Akitoki-sama voit d'un mauvais oeil que vous fassiez des recherches en bibliothèque. Je serais curieuse je l'avoue de voir si vous êtes aussi talentueuses en diplomatie qu'en étudiante, et je crois que vous pouvez nous surprendre en ce domaine. Notre clan aurait une négociation assez importante à mener, et on va sans doute me confier cette tâche. Pourquoi n'iriez-vous pas à ma place, pendant que moi, je poursuivrais vos recherches ? Akitoki-sama ne m'a pas interdit d'aller en bibliothèque. La réponse d'Ayame-san fut nette et sans détour : elle refusait un tel marché. Kogin-san n'eut plus qu'à se retirer, contente quand même d'avoir mis sa chère collègue mal à l'aise... Le soir même, prise d'une envie semblable à celle de l'opium, et mis sur les nerfs par Kogin, Ayame s'enferma dans ses appartements. A la cour, on l'oubliait peu à peu. Certains se demandaient si elle faisait bien partie des invités... Kogin-san s'en donnait à coeur joie dans les commérages, aidée par Kafu-san, les deux cousins étant écouté d'une oreille amusée par les deux Scorpions, Bayushi Bokkai et Shosuro Mone. C'était un soir semblable à celui où Ayame avait découvert ce parchemin anonyme... Grosses bourrasques de vent, pluie qui tape très fort sur les bâtiments, orage qui gronde de plus en plus fort, crépuscule sanglant qui se change peu à peu en noirceur bleutée... Ayame-san déplia sur sa table le fameux parchemin, celui qui la hantait depuis plusieurs jours, qui l'appelait silencieusement, patient, discret, obsédant.... De toutes les personnes qui te sont inconnues, je suis la plus familière. Je suis plus fine que le papier Et plus épaisse que la nuit. Je te suis ou te précède partout, je suis ta fidèle servante. Je ne suis que l’envers de ce que tu es –une silhouette de papier noir. Si tu veux mieux me connaître Ecris mon nom ! Car moi, je voudrais te connaître… La réponse était trop claire, trop évidente, et dans cette clarté, elle baignait pourtant dans la noirceur la plus épaisse, comme ce soleil noir dans le ciel blanc qui se levait à la fin du cauchemar de Morikage Toshi. Ayame prit nerveusement son pinceau en main, le trempa dans l'encre. Le tonnerre grondait, comme si c'était sa conscience qui lui grondait dessus de ne pas faire ce qu'elle allait faire... Ayame commença à tracer les signes sur le papier, sous l'énigme. Cette encre était vraiment très noire. La shugenja semblait de moins en moins reconnaître son bras à mesure qu'il écrivait. Elle avait l'impression d'écrire sous la dictée, comme quand elle apprenait la calligraphie, mais personne ne lui criait dessus. C'était un appel tellement silencieux, et c'était une énigme si facile... C'était plutôt les signes à écrire qui sollicitaient son pinceau, qui l'envoutaît lentement. N'y avait-il pas, quelque part dans la pièce, comme les fantômes de Kitabakate, de Kitsuki Hanbei, d'Emmon, de Bayushi Tangen qui regardaient la shugenja briser le sceau du destin et s'enfoncer dans le coeur palpitant des ténèbres ?... Bruits distincts de pas, de rires, de discussions feutrés, de mots glissés, de courtisans évoluant au sein du monde flottant, comme des libellules parmi les nénuphars, comme des papillons éphémères qui profitent de la lumière du seul jour qu'il leur sera donné, avant d'offrir leur mort en sacrifice au soleil, quand celui-ci se couche. La chambre d'Ayame était baignée par la lumière rougeoyante du soir, en grands traits de feu perçant les épais nuages noirs, tremblant de tous les éclairs contenus en eux. Le mot était presque écrit. Le soleil mourait comme un vieux Phénix. ![]() Tu vis en brûlant Et ressuscite en mourant Glorieux Phénix C'était le haïku dit par le vieux senseï lors de son arrivée. Il semblait à cet instant qu'Ayame, en coïncidence avec le soleil, arrivait à son nadir, s'enflammait d'une rouge inouïe, irrépressible, pour mourir bientôt. Quand le soleil disparut, Ayame sentit une grande peur l'envahir. La peur d'un être solitaire, exilé dans un monde sans beauté. Elle essaya de jeter loin d'elle le pinceau, mais n'y parvint pas. Elle comprit qu'elle n'avait plus qu'à être résolue. Elle voulut encore résister, car son honneur saignait des quatre veines, et lui hurlait de renoncer à cette folie. Ce soir-là, il sembla que le pinceau qui finit de carresser le papier porta un coup quasi-mortel à son honneur. Dame Amaterasu avait disparu, le ciel n'était plus que tourbillon, nuage, foudre, horreurs monstrueuses du tonnerre... Ayame-san baissa la tête, vaincue par le désir, la peur, et sentant déjà le regret la prendre à la gorge. L'encre de l'énigme commença à s'écouler, le papier pleura tout son encre, comme une mère qui pleure la mort de son enfant, et de lumineux éclairs déchirèrent le ciel de cendres mortes... Ombre Ayame osa lire le parchemin, et dès lors, une partie de son âme accueillit un peu de cette noirceur dans laquelle elle s'était tant baignée ces dernières semaines. Tu ne pourras lire ce livre, qui est noir comme un crachat, qui fut maudit entre tous et ferait pâlir d’horreur les dieux. « Quand Mère Soleil et Père Lune donnèrent un nom à toutes les choses , quelque chose, un petit bout de rien, refusa de recevoir un nom. » Goju était l’auteur de ces lignes, en ouverture de ses Agonies Célestes et ceux qui le lurent moururent défigurés, une épaisse bave noire à la bouche, car il était prédit dans cette oeuvre la chute de tous les astres lumineux et de tous les dieux. Car c’est la peur, l’ignoble peur, qui seule engendra ce livre, la peur d’un l’enfant mort-né, seul face à lui-même, et qui partit se terrer au bout du monde, dans un recoin de la voûte céleste. Ayame-san referma à la hâte le parchemin, et s'enfonça dans une nuit sans rêve ni fantaisie, peuplée au contraire très exactement des figures et des secrets qu'elle avait découvert dans le monde des mortels. ![]() Le lendemain, la shugenja croisa Hiruya. Elle chercha à l'éviter, mais celui comprit vite que Ayame n'allait pas bien. Poliment, elle répondit au bushi qu'elle ne désirait pas parler. Hiruya-san n'insisita pas. Durant toute la journée, Ayame se rendit compte qu'elle n'attirait pas l'attention sur elle. Moins qu'à l'habitude encore. C'en devenait inquiétant. Elle glissait parmi les salles du palais, les allées du jardin, comme invisible à tous, comme un rêve parmi la réalité, ou comme dans un monde de spectres. On la saluait juste assez pour qu'elle se sente encore de ce monde, mais pas assez pour en être sûre. Un hôte, un voyageur sans nom, avait pénétré dans l'âme d'Ayame à présent, et n'allait plus en sortir. Un si petit prix à payer pour la connaissance. Tout savoir a un prix, disait Shinseï. Mais qui avant elle avait payé le prix de se peupler de visages en train de s'effacer ?... Quelques jours plus tard, Ayame se sentit en meilleure forme. L'heure était venue d'aller parler de nouveau à Bayushi Bokkai. Elle se sentait d'humeur à croquer un scorpion tout cru. Elle comptait bien lui rappeler sa défaite oratoire sur le Tao, ses paroles à la limite de l'hérésie parfois, et surtout le provoquer à attaquer sur l'opium, pour lui répondre du tac-au-tac sur ses liaisons criminelles. Elle allait se battre avec ces propres armes, la pince et le dard. Une pince suffirait... Elle fut surprise de trouver Bokkai serein, poli, sans vilainie cachée sous la langue comme un glaviot, qui ne fit aucune remarque sur quelque point désagréable à Ayame. Celle-ci décida de se retirer de cette approche directe. Elle n'avait pas dit son dernier mot. C'était une belle après-midi, pas très froide pour cette saison, et tous les courtisans étaient plus ou moins engagés en négociations politiques, ragots, manigances, alliances, jalousies, affrontements discrets... Pourtant, personne ne manqua de noter qu'Ayame se lançait à nouveau au milieu de la cour, devant tout le monde -personne, et surtout pas Akitoki-sama, qui sentit aussitôt en Ayame cette résolution qu'on trouve parfois chez les quêteurs de mort de la famille Matsu... Bokkai continua à discuter poliment avec Kitsu Kameko, pendant qu'Ayame s'approchait de Shosuro Mone, l'acteur qui suivait Bokkai-sama à la cour, et restait en retrait de ce dernier tout le temps. Bokkai tendait l'oreille, comme l'espérait Ayame : son manège ne lui échappait pas... Ayame en vint à parler par allusion à Mone-san d'une pièce de théâtre ancienne, qui devait appartenir au répertoire de la famille Shosuro. Elle racontait l'histoire de deux frères, Takashi et Emmon, s'aventurant dans une forêt sombre, l'un des deux, Takashi, n'en ressortant jamais et y perdant son visage. Avec un air de parfait étonnement, Mone déclara que cette pièce ne lui disait rien. Il s'empressa d'ajouter poliment qu'Ayame-san avait piqué sa curiosité et qu'il s'enquérerait de cette pièce, sans doute très intéressante. Sûr que Bokkai avait entendu, Ayame ne fit pas durer la conversation et salua poliment Mone-san. Celui-ci remit son masque un peu plus droit. Décidément, cette shugenja n'avait pas froid aux yeux... Bokkai-sama ne semblait pas du tout connaître cette pièce. Plus tard, ce dernier ne manqua pas d'aller faire comprendre à Ayame qu'elle devait reconsidérer quelque peu ses rapports avec les gens de son clan. - Nous autres Scorpions savons goûter l'humour, mais nous n'aimons pas qu'on plaisante de trop avec nous, sauf à prendre le risque de voir tous ses petits secrets révélés devant tout le monde, comme par exemple devant Akitoki... Bayushi Bokkai avait élevé le ton légérement. Juste assez pour le daimyo d'Ayame entende distinctement sa dernière phrase. Cette fois, c'en était trop. Isawa Ayame eut sur le champ droit à une nouvelle convocation chez Akitoki. Celui-ci était d'une humeur massacrante, à intimider un démon. Il se partageait entre la colère et la déception profonde. Ayame avait donc décidé de devenir la risée, la honte, la bête noire, de l'Académie Isawa ! de ruiner l'honneur de sa famille, plein cour d'hiver ! de donner à des Scorpions les verges pour se faire battre, et en redemander par-dessus le marché ! - Cela ne peut plus durer, Ayame ! Je m'aperçois combien j'ai été négligeant concernant vos recherches répétées en bibliothèque. Je vous l'avais formellement interdit et vous avez bravé mon interdit ! c'est extrêmement grave ! C'est presque trop beau pour les Scorpions ! un vrai cas d'école ! ils feront des gorges chaudes de vous sur trois générations, et se tiendront les côtes en pensant à votre maladresse ! Il ne suffit pas que vous ayez des choses à cacher, il faut encore que vous alliez les provoquer ! C'est du suicide pur et simple. Non seulement vous n'avez pas tenu compte de mes conseils, mais encore vous faites tout le contraire ! Alors, à présent, vous allez me révéler ce que vous avez appris de si passionnant dans la bibliothèque du palais ! Front à terre, Ayame-san subissait de nouvel orage... - Akitoki-sama, Shinsei a dit que quand les ténèbres descendent, il faut trouver des alliés- - Quoi ? que dites-vous ! mais que dites-vous ! - ... Rien, Akitoko-sama, rien du tout... Sa voix trahissait sa peur, sans l'ombre d'un doute... Sur le point de s'arracher les cheveux, Akitoki-sama lui ordonna de disparaître de sa vue. - Nous en reparlerons très bientôt ! A suivre... ![]() |
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