21-10-2004, 11:18 AM
Je vois que tu as lancé un flood sur la cat' L5R... très bien, nous allons voir ça. Mais ici, c'est une cat "Gronicö moderated", donc ça va chauffer sec !

9e Episode : Cour d'hiver
|
21-10-2004, 11:18 AM
Je vois que tu as lancé un flood sur la cat' L5R... très bien, nous allons voir ça. Mais ici, c'est une cat "Gronicö moderated", donc ça va chauffer sec !
![]()
21-10-2004, 11:33 AM
:nicolas:...
hum tu as oublié le trema, spabien!!!
21-10-2004, 01:51 PM
Halte à la censure!
:nicolas:
25-10-2004, 11:06 PM
9e Episode : Cour d'hiver
2e journée (suite) La tragique nouvelle de la destruction du clan du Blaireau jeta un froid, ce soir-là, plus terrible que toutes les froidures de l'hiver. J'oserais dire que l'apparition d'un kansen grimaçant et monstrueux n'aurait pas provoqué un tel émoi. Kuni Ketedore se trouva comme entouré aussitôt d'un halo de méfiance, comme une sombre aura, qui saisit l'annonciateur de mauvaises nouvelles. Pourtant, le chasseur de démons n'avait fait que son devoir, celui commandé par Masanaga-sama. Mais il avait fait le vide autour de lui. Il semblait y avoir un espace de sécurité invisible, que personne ne voulait franchir. Peu à peu, les discussions reprirent, mais on tournait le dos au shugenja, qui ne se voyait soutenu que par sa fille, Sakurako. Je faisais de mon mieux pour dérider l'ambiance, mais j'avoue que ma tâche fut très dure ce soir-là. Je fis des mains et des pieds pour que Ketedore-san trouve un groupe à qui parler, mais décidément, on le considérait comme un pestiféré, à peu de choses près. Deux personnes osèrent quand même faire le premier pas, volontairement, vers le vieux shugenja. Il est vrai qu'ils n'étaient pas les plus en danger pour leur réputation. Isawa Ayame, de l'avis de tous, affichait son caractère asocial, en passant autant de temps que possible, soit en bibliothèque, soit en méditation ; Suzume Yugoki, pour beaucoup, était autant un paysan qu'un samuraï. Nul ne lui en voulait par conséquent d'aller parler au sombre Ketedore. Les deux jeunes samurai s'enquirent donc de la mission du shugenja. Celui-ci, je le discernai bien, éprouva beaucoup de gratitude pour les deux jeunes gens qui s'exposaient pour lui. Je vis Isawa Kogin et Doji Kafu soupirait d'un air hautain en regardant de travers les deux samurai, et en faisant des messe-basses sur eux, à qui voulait bien les entendre. Heureusement, Yugoki et Ayame avaient attendu que ce fût l'heure d'aller dormir pour parler à Ketedore-san. Les courtisans rejoignaient déjà leurs appartements, et la conversation avec le Crabe ne fut pas trop observée par d'autres. J'entendis Ayame-san parler à Ketedore d'un certain démon qu'elle aurait croisé récemment. Elle en fit une description exacte, et demanda au vieux Crabe s'il pouvait s'agir d'une créature souillée par l'Outremonde... Encore un sujet qui renforça l'hostilité de Kogin et Kafu contre elle, et refroidit plusieurs autres invités. Un démon haut comme un homme, aux muscles puissants, brandissant des sabres en feu... Par Shiba, mais où pouvait donc être allé Ayame-san pour rencontrer pareille horreur ? Elle avait la réputation d'avoir beaucoup voyagé. Ce qui, faut-il le rappeler, n'est guère un compliment, car il n'est jamais bon d'être loin de la terre de son seigneur. Tous ces aventuriers insensés qui ne rêvent que de pays lointains, et de terres nouvelles, comme les Licornes... comment ne comprennent-ils pas qu'un samurai appartient à son maître et à sa terre ? Tous ces voyages, cet imprévu, ces étrangers, rien de cela n'est bon. On ne fait que s'épuiser et perdre son temps en fariboles. Pour rien au monde, je ne quitterais notre belle province. L'idée même de me rendre dans les terres de nos amis de la Grue m'est désagréable. La fin de la soirée fut, comme on l'imagine, morne. Chacun ne parlait que pour remplir ses obligations, mais non pour la beauté de la discussion, pour l'art de plaire ou de combattre par la finesse de la parole. Le soir venu, alors que Ketedore-san discutait avec les deux samuraï, j'indiquai aux invités leurs chambres, et accompagnai les deux Dragons, Onitsugu-san et Ryu-san, dans le pavillon qui leur était réservé par Masanaga-sama. Par Isawa, je priais très fort pour que les choses se passent mieux dans les soirs à venir. Nous avions dû facher les Fortunes pour que la cour d'hiver débute sous de si mauvais auspices. Même la neige avait tardé à venir, mauvais signe également. Masanaga-sama, dans ses appartements, pratiqua ce soir-là plusieurs rituels aux fortunes pour attirer la bonne chance sur son palais. Il en allait de l'honneur de notre clan. ![]() 3e journée Pour le lendemain, Masanaga-sama avait ordonné une journée de deuil, en souvenir de nos frères du Blaireau. Il est vrai que, il y a deux jours encore, chacun riait à plaisir de leur grossiéreté, de leur bassesse, pire que celle des plus rustres Crabe ; certains se gaussaient de leur proximité avec les Yobanjin, et insinuaient qu'ils étaient soit consanguins, soit accouplés avec ces barbares gaijins. C'était la même Isawa Kogin, qui se moquait des Licornes, avant l'arrivée de Shinjo Kohei, en disant qu'ils passaient leur vie à cheval et finissait par former une créature de centaure avec elle... Mais assez sur les intarissables médisances de Kogin-san. Ce jour-là, Masanaga-sama montra combien il était pieux, combien il vénérait les Fortunes et se recueillait en méditant sur le destin de notre Empire. Car il fut exemplaire toute la journée, dans nos recueillements à la Pagode, dans nos prières au Chêne Pale, dans nos méditations devant le lac, à invoquer les esprits de l'eau pour qu'ils nous prêtent de leur force. - Le clan du Blaireau, disait mon seigneur, a accompli son devoir avec constance et endurance. Il fut inébranlable comme la montagne, et n'a jamais failli à son devoir. Si nous les avons sous-estimés, car ils furent toujours solitaires et loin de nous, nous devons maintenant nous rappeler qu'ils furent eux aussi des membres de la caste des samuraï. Ils ne descendaient pas des kami, mais ils servirent selon la mission qu'on leur avait assignée. Cette mission fut ingrate, mais je sais qu'ils ne regimbèrent jamais devant. "Dès que j'ai appris la malédiction qui les a frappés, afin de nous prévenir contre d'éventuelles incursions de barbares, j'ai fait envoyer dans les montagnes une garde d'élite de la famille Shiba, qui repousseraient dix fois leur nombre d'ennemis, sans faillir. Ainsi, nous sommes assurés que la Cité du Chene Pale n'aura pas à craindre d'être souillée à nouveau par leur présence. Kuni Ketedore-san m'a assuré qu'il était prête à repartir vers les terres du Blaireau, afin d'identifier la menace qui rôde là-bas." ![]() Rasserenés tous par ces paroles, nous passâmes la journée à célébrer les rituels ancestraux en l'honneur des guerriers tombés au combat. Le soir, de nouveaux invités se présentaient à la porte du palais. Le premier d'entre eux était le jeune magistrat Ide Soshu, venu de la Cité de la Grenouille Riche. On le disait talentueux pour son âge, et on entrevoyait une brillante carrière. Son plus haut supérieur direct, l'honorable Ide Tadaji, ambassadeur du clan de la Licorne à la cour impériale, le connaissait déjà, et l'avait pris sous sa protection. Soshu-san avait pour garde du corps pendant cet hiver le samouraï Shinjo Kohei. Le magistrat avait l'air encore juvénile. Il arriva à dos de poney, habillé, tout comme son yojimbo, des habits étranges mais beaux de son clan, avec un large bandeau autour de la tête qui tenait une corne finement ciselée et peinte, attachée derrière la tête. Soshu-san avait jusqu'ici servi dans sa province natale, sous les ordres de Shinjo Bunjiro, mais on le disait impatient d'aller exercer ses talents dans l'est, peut-être même à Otosan Uchi. J'accueillais Soshu-san, puis, m'étant assuré qu'il trouvait à qui parler, je laissais les conversations se poursuivre. J'entendais le bruit agréable des discussions bien modulé ce soir, et avec les années, je sais reconnaître parfaitement si tout se passe bien, et qui cache ses vrais sentiments. Mais Soshu étaient de ceux qui étaient contents d'être là, et s'entendait bien avec tous. Grâce à son art de la diplomatie, il parvint même à se faire admettre par les cousins Kogin et Kafu, qui avaient ricané en le voyant arriver. Je retournais alors à l'entrée du palais pour accueillir les invités suivants. Deux d'entre eux arrivèrent en même temps, et cela produisit un léger incident qui fut réglé dans l'honneur. La hiérarchie de l'ordre céleste m'avait dicté d'inviter en même temps les honorables bushi Ikoma Tsuyoshi et Kakita Hiruya. Mais l'incident arriva : Tsuyoshi-san fit remarquer à Hiruya-san qu'ils ne savaient pas qui aurait préséance sur l'autre. Il fallait décider qui était le plus honorable, et aurait par conséquent le droit de venir après l'autre. Je vis alors les deux hommes se mettre l'un face à l'autre, très concentrés, comme s'ils s'affronter en duel. Une extrême tension fut visible sur leur visage, tension semblable à l'orage qui menace d'éclater. Soudain, Ikoma Tsuyoshi-san s'inclina légérement, et passa le premier. Ce célèbre duelliste approchait la trentaine. Il était l'élève du vénérable senseï Akodo Kage, et avait déjà combattu et vaincu en duel nombre de duellistes de talent. On disait que son rival du moment était Kakita Yobe, le propre senseï de Kakita Hiruya. Tsuyoshi-san était d'origine modeste. Il portait le sabre de son grand-père avec fierté, mais il ne devait pas être plus riche qu'un bushi du clan du Moineau. Il était né dans la famille Seizuka, une famille vassale des Ikoma, et avait la chance d'être vu en duel par le vénérable Akodo Kage. Celui-ci, comme il l'avait fait avec d'autres, prit sous sa protection le jeune Tsuyoshi, et l'entraîna aux techniques ancestrales du sabre de Akodo. Comme tous les élèves de Kage-senseï, Tsuyoshi en était venu à exceller dans son art, à tel point qu'il avait eu le droit de suivre l'entraînement de la plus prestigieuse école de duel de l'Empire, l'Académie Kakita. Car même le clan de la Grue respectait le vénérable Akodo Kage, qu'il surnommait le Noble Lion, pour sa grande diplomatie et ses tentatives d'apaiser les conflits trop sanglants entre la Grue et le Lion. Kage-senseï était un ami de Masanaga-sama, et chaque fois que le Noble Lion venait profiter de la quiétude de nos terres, il ne manquait jamais de passer à la Cité du Chene Pale pour deviser avec Masanaga-sama. Je dois dire que Tsuyoshi-san se distinguait à plusieurs titres. D'abord, physiquement, il portait une marque reconnaissable entre toutes. Sa joue gauche avait été éraflée trois fois, et de petits éclats de jade étaient restés incrustés dans la peau. Ils brillaient légérement, et avait valu à Tsuyoshi-san le surnom de "Masque de Jade". J'ignore comment il avait reçu ces éclats. Il éludait toujours le sujet quand on l'abordait, et en montrait du mécontentement. La deuxième raison pour laquelle Tsuyoshi-san s'imposait tant, c'est sa droiture, son honneur et sa courtoisie, déjà vantée et appreciée. Certains jeunes et impressionnables samuraï voyaient en lui l'incarnation de l'idéal du samuraï. Peut-être était-ce exageré, mais le détail était révélateur. A tout le moins, on voyait en lui un digne continuateur du vénérable Akodo Kage, lui-même incarnation véritable de l'honneur selon Akodo. Ikoma Tsuyoshi n'eut aucun mal à trouver de la compagnie parmi les courtisans. ![]() J'accueillais donc Kakita Hiruya. Elève du senseï Kakita Yobe, il avait tout lui aussi de l'incarnation des vertus de son clan. Bon courtisan, bon duelliste, il prenait la suite de son senseï, et pendant cette cour d'hiver, il eut plusieurs fois l'occasion de briller, à divers titres. Je savais que c'était un ami de Shinjo Kohei, depuis avant même leur gempukku. Hiruya-san avait voyagé sur les terres de la Licorne, Kohei-san sur celles de la Grue, puis, plus récemment, avec Isawa Ayame, Shiba Ikky et Mirumoto Ryu, ils avaient accompli plusieurs missions importantes qui leur avait assuré un renom suffisant pour accéder à la cour d'hiver. Je serais tout à fait incomplet dans ma description si je ne mentionnais pas enfin le point le plus important à connaître sur Hiruya-san. Son Ancêtre avait sauvé l'Ancêtre de Masanaga-sama, et Hiruya-san avait donc déjà rencontré mon seigneur, et séjourné sur nos terres, il y a 4 ans de cela. La dette du Chêne Pale pour Kakita Hiruya, premier du nom, et tous ses descendants jusqu'à l'actuel, était solide comme l'Empire. Enfin, j'ai raconté ailleurs comment Hiruya-san et ses amis avaient réalisé un cadeau collectif improvisé pour Masanaga-sama. Ce coup d'éclat leur avait assuré une entrée remarquée dans le monde de la cour d'hiver. Nous étions impatients de savoir si ce n'était que l'éclat d'une fois, ou si leur talent se confirmerait. La dernière invitée de ce soir fut la famille du daimyo du clan du Mille-Pattes, Moshi Wakiza. Ce petit clan vivait isolé dans une vallée, et pratiquait le culte de Dame Soleil avant toutes autres divinités. Moshi Wakiza était une belle jeune femme, encore timide, mais qui, comme la fleur au printemps, s'épanouit doucement à la lumière. Shugenja de talent, elle révélait pour son jeune âge (elle n'avait pas vingt ans) des dons très prometteurs. Elle aurait à prendre un jour la destinée de son clan en main, et il semblait que, quoique fragile comme le papier, en apparence, elle cachait en fait de grandes ressources de dévouement. Son clan avait déjà reçu la visite d'émissaires de Yoritomo, le tempêtueux daimyo du clan de la Mante, en vue d'une alliance. Dans le même temps, l'actuelle daimyo du Mille-Pattes espérer sceller d'importants accords avec le clan du Moineau ; c'est pourquoi Moshi Wakiza cherchait à trouver les bonnes grâces de Suzume Yugoki. Nous étions déjà plusieurs courtisans à subodorer une possible rivalité entre Wakiza-san et Ayame-san. Rivalité qui en amusait plusieurs, car elle avait pour objet un samurai-paysan... Moshi Wakiza ne cacha pas son émerveillement à son arrivée au palais. Elle avait l'air penétrée d'une grande sérénité intérieure, comme touchée de la douce lumière mystique de Dame Soleil. Elle salua tous les invités, comme si chacun d'entre eux l'emerveillait et la ravissait au plus haut point, et rapidement, lança des oeillades à la dérobée en direction de Yugoki-san. Nous allions nous amuser à voir comment ces intrigues de clans mineurs allaient se dérouler ; nous nobles phénix ou grues, regardons le mille-pattes dans sa parade d'amour pour le moineau... ![]() A suivre... ![]()
25-10-2004, 11:34 PM
Je ne sais pas combien tu vas faire de page sur toute la cour d'hivers mais j'en lirais des centaines sans lassitude
![]()
25-10-2004, 11:45 PM
Edit : ajout de Moshi Wakiza.
Effectivement, je me disais que ça ferait un très long récit pour toute la cour. ![]()
25-10-2004, 11:47 PM
voire des milliers...
26-10-2004, 02:11 AM
9e Episode : Cour d'hiver
4e journée Maintenant que les invités commencent à être nombreux, et que de plus prestigieux arrivent chaque jour, il devenait important que tout le monde se plaise, et conserve un bon souvenir de cet hiver. J'ai eu l'honneur d'être choisi jeune pour faire partie de la petite académie de Tejina, qui dépend en fait de la prestigieuse académie Isawa. Nous autres shugenja Tejina ne sommes certes pas de taille à rivaliser avec les prestigieux élèves Isawa, qui sont comme des grands frères -et à fréquenter d'honorables personnages comme Isawa Akitoki, Isawa Masanaga ou Isawa Kanera, je comprends combien profond est leur savoir- ; cependant, l'école tejina forme d'abord des shugenja courtisans, dont les pouvoirs doivent avant tout plaire sans s'imposer. Nous connaissons la manière de créer d'amusantes illusions, de faire apparaître soudain des images lumineuses de petits phénix, des fleurs magiques et éphémères, des créatures enchantées dans les jardins. Nous embellissons la vie des cours, des palais, nous rendons le sourire à un courtisan morose, nous en distrayons un autre qui a toutes les peines à satisfaire sa courtisane favorite, nous faisons rire les enfants des grands seigneurs, bref nous créons des agréments, de purs plaisirs dans l'instant. J'attendais que Masanaga-sama me donne l'autorisation d'exercer mes pouvoirs. Cependant, je crois que pour le moment, il ne souhaitait pas trop offrir ces fantaisies aux invités, par égard pour les évènements graves qui s'étaient produits. Hélas, comme il me tardait de montrer fiérement les talents de l'académie de tejina aux invités-non pour me rendre admirable, mais pour rendre admirable mon clan -du moins y contribuer ! Cette journée encore, Ayame-san et Yugoki-san restèrent au centre de mes attentions. Je savais qu'il passait du temps ensemble, à discuter, et je sais ne pas m'y tromper -n'importe quel courtisan un peu exercé voit bien la différence entre une conversation simplement polie et celle où les sous-entendus pleins d'espoirs et de sous-entendus comptent plus que le discours apparent. Ayame-san passait beaucoup de temps en bibliothèque chaque jour ; j'ignorait à cette époque ce qu'elle recherchait avec tant de passion. Ce n'est que plus tard que j'ai su qu'elle fouillait dans les archives historiques, à la recherche de détails sur la période du Gozoku, et sur une hérétique, décapitée à cette époque, appelée couramment la Novice Folle. Que les mânes d'Isawa m'empêche de jamais plonger mon regard dans ces sombres mystères ! Entre les voyages et les recherches insolites, Ayame-san était décidément bien trop singulière pour être honorable. Mais à l'époque, je la prenais seulement pour une originale. Masanaga-sama écoutait mes remarques à son sujet, et m'incitait à la patience. J'avoue que je ne me refusais pas, de temps en temps, à interroger (contre retribution) le serviteur qui restait en permanence attaché à Ayame-san. Il avait la langue bien pendu, et je sus par lui nombre de choses intéressantes. :nananere: ![]() Maudite soit ma curiosité ! Mais serais-je intendant et dévoué entièrement à ma tache, si je ne savais me préocupper de tous les invités à ma charge !... Quand je scrutais de loin les promenades au bord du lac entre Kuni Sakurako et Shinjo Kohei, du moins avais-je l'impression d'observer une idylle plus terre à terre, plus villageoise, plus rustique. Il ne manquait c'est vrai à Suzume Yugoki qu'un plus beau kimono pour être un Grue. Il ne manquait à Kohei-san et Sakurako-san qu'un brin de paille dans la bouche pour incarner de parfaits et rudes samuraï des campagnes reculées de l'Empire ! Des samuraï parfois aussi rudes que leurs paysans, plus nobles car sachant combattre, mais au quotidien, partageant sensiblement les mêmes conditions de vie. Kogin et Kafu riaient bien eux aussi, à moquer la courtoisie balourde supposée entre un bushi Licorne et une bushi Crabe. Par Osano-Wo, je crois qu'il y aurait eu matière à duel plusieurs fois, si Kohei-san et Sakurako-san avait surpris la cinquième partie des perfidies lancées par les deux odieux cousins. Ils ne ménageaient pas non plus leurs sarcasmes contre Mirumoto Ryu, pieuse au point de passer ses journées dans la Pagode, "à méditer méditativement sur la méditation", disait Doji Kafu. Elle n'était guère surpassée que par Moshi Wakiza, qui se perdait sans cesse en prière, ravie à tout instant, comme si elle pouvait apercevoir le radieux palais, solaire et immaculé de Dame Amaterasu, loin au-delà des nuages. Mais il est vrai aussi que Wakiza-san savait sortir de ses méditations spirituelles pour en revenir aux intérêts politiques de son clan, contrairement à Mirumoto Ryu, et pour mettre un rapprochement affectif avec Yugoki-san au service d'un rapprochement politique -au contraire de ce que tentait le Moineau. Le noble Ikoma Tsuyoshi écoutait d'une oreille distraite les propos sans cesse malveillants des deux cousins. Plus volontiers, il conversait avec Shiba Ikky, yojimbo irréprochable elle aussi, ou même avec Kohei-san et Sakurako-san. Il se tenait en revanche à distance de Hiruya-san. Non par simple hostilité. Mais plutôt par respect envers cet adversaire potentiel, car tout rapprochement entre Lion et Grue signifie habituellement : un duel. Il faut dire que Hiruya-san rendait bien cette distance respectueuse à Tsuyoshi-san. Les deux hommes s'observaient, cherchant (j'en étais sûr) un prétexte pour en découdre avant la fin de l'hiver. Le magistrat Ide Soshu parlait à tous, se faisait connaître, s'informait auprès de tous, avec une curiosité toujours tempéré. Il avait appris l'art et la manièr de s'adapter aux habitudes de son interlocuteur, de manière à ne commettre aucune faute de tact selon les clans. Il aurait pu faire un bon intendant, à ce détail près qu'il était avant tout diplomate, et avait la politique de l'Empire en tête, et le respect de la loi impériale, pas seulement l'agrément et le désir de plaire. Enfin, tandis que Kakita Hiruya ou Ikoma Tsuyoshi méditaient devant leur sabre, Mirumoto Onitsugu passait beaucoup de temps en prière (oui, par Isawa, dans ces premiers jours, le palais du Chêne Pale était en passe de devenir un vrai palais de la dévotion et de la pieté !... du moins jusqu'à l'arrivée de Doji Itto et Shiba Rosanjin...). Le duelliste Dragon discutait le reste du temps avec les uns et les autres. Le soir, Isawa Kogin ne manqua pas l'occasion d'amener le sujet délicat de l'opposition des styles du Nitten et de Kakita, devant Hiruya-san et Onitsugu-san. On aurait pu s'attendre à un déluge, à mots à peine couverts, d'injures de chacun sur l'école de l'autre, mais non. Les deux hommes répondirent poliment qu'ils connaissaient mal l'école opposée, et ne voulait pas se prononcer sur le sujet. Kogin en était pour ses frais. Cependant, nos deux duellistes ne s'étaient pas trop mouillés dans cette histoire. :P La journée se passa agréablement -comme aurait dû se passer toutes autres journées, hélas. Yugoki-san eut l'honneur d'aller réciter quelques récits plaisants à Kuni Ketedore, bien chagriné depuis son arrivée. Kuni Sakurako, à l'origine de l'invitation, remercia le Moineau d'avoir quelque peu déridé son père. Je sentais que les choses prenaient tournure. Pour les jours à venir, je me promettais, avec les deux cousins, de suivre les amourettes d'Ayame et de son Moineau, puis de déterminer si la relation entre Kohei et Sakurako n'était que de la sympathie, ou s'il y avait plus que cela. Je voulais aussi qu'Onitsugu-san et Tsuyoshi-san demeurent moins à l'écart des discussions. Le soir, l'heure vint d'accueillir de nouveaux et plus prestigieux invités. A suivre... ![]()
26-10-2004, 06:48 AM
L'intendant trop curieux Wrote:J'avoue que je ne me refusais pas, de temps en temps, à interroger (contre retribution) le serviteur qui restait en permanence attaché à Ayame-san. Il avait la langue bien pendu, et je sus par lui nombre de choses intéressantes. Ah le pourrÿ ![]() ![]() C'est trop bon ![]() ![]()
26-10-2004, 09:45 AM
effectivement c'est excellent
![]() ![]() ![]() ![]() |
« Next Oldest | Next Newest »
|