Thread Rating:
  • 0 Vote(s) - 0 Average
  • 1
  • 2
  • 3
  • 4
  • 5
Vampire 2006 - #1 : Kuei-Jin, Kindred & Machines
#1
Paris, janvier 2006.

La Régence d'Aladax Lucinius s'est terminée un an et demi auparavant, en mai 2004. Depuis, le Prince Ventrue Ibn-Azul règne sur Paris. Son infant, François Loren, siège au toujours au conseil du Primogène, et Lucinius a retrouvé ses fonctions de Sénéchal. Graziella n'a pas siégé longtemps au conseil Primogène, puisqu'elle était, depuis la mort de Massimo d'Orsini, le membre unique de son clan...
Heureusement, deux nouveaux fidèles Montano sont arrivés : le signor Cosimo Santi, ancienne eminence grise de Richelieu, et le beau Camille. Sans compter Condottiere, le beau chat noir du signor Santi.

François Villon, destitué par le Primogène pour ses machinations, est toujours en torpeur, dans un profond sous-sol du Louvre. Son infant, Héléna, intrigue pour qu'on lui enlève son pieu du coeur, et qu'il retrouve son titre princier.
La courte période de la Régence (novembre 2003 - mai 2004) est critiquée par les uns, admirée par les autres. Tout le monde s'accorde à dire qu'elle a changé beaucoup de choses à Paris, et fait sauter bien des tabous et des interdits sur les changements en politique -surtout si l'on se souvient qu'entre la fausse tombée en torpeur du Prince Villon, à Vienne, et sa destitution, il ne s'est pas écoulé deux semaines.
A présent, la Camarilla a retrouvé son cours ordinaire, mais plus que jamais, les complots couvent dans l'ombre, et tout le monde pressent que la Régence pourrait engendrer un contrecoup important.
En ce début d'année, l'évènement marquant est l'arrivée prochaine d'une délégation venue de la lointaine et mystérieuse Asie...

VAMPIRE 2006

I - KUEI-JIN, KINDRED & MACHINES



François Loren

Ce soir-là, François Loren, Primogène Ventrue de Paris, fut convoqué de façon inattendue par un des pontes de son clan : Rudolf Vircenko, délégué du Cercle Intérieur des Ventrue en Europe. Même le Prince Ibn-Azul pouvait avoir à répondre de ses actes devant un tel personnage, introduit au coeur même de la forteresse du pouvoir du clan.
Sire Vircenko avait l'apparence d'un mortel d'une soixantaine d'années. En réalité, Sire Loren savait qu'il comptait de nombreux siècles de non-vie, et qu'il avait assisté aux débuts de la Camarilla. Il était l'un de ceux qui peuvent se dire que la Mascarade leur doit beaucoup, et que sans eux, la condition de bien des Vampires serait bien moins aisée. Un de ces personnages du dessus du panier, qui n'accèdent à aucune reconnaissance publique, mais gardent leur quant à soi, et sourient quand des rebelles Brujah ou Gangrel critiquent le pouvoir en place, qui les protège et leur permet de se plaindre.
- Asseyez-vous donc, Sire Loren.
- C'est un grand plaisir pour moi, d'être reçu par une si haute autorité de la Camarilla, Sire Vircenko.
- Comment va votre Sire, le Prince Ibn-Azul ? et la Camarilla parisienne ?
- Ma foi, les choses se passent calmement depuis l'avènement du Prince. Notre clan a bien pris possession des organes du pouvoir, et nous contrôlons la situation. Bien sûr, les Toreador sont toujours les plus nombreux, mais la passation de pouvoir s'est effectuée sans difficulté.
- Très bien. Vous me voyez ravi, et tout le Cercle Intérieur avec moi, de cette victoire historique pour notre clan. Nous avons conquis un des bastions des Toréador, c'était inesperé il y a deux ans encore. Mais François Villon est allé trop loin dans les manigances. Il en a payé le prix fort.
- Effectivement. Il a commis une erreur.
- Bien... Dites-moi, Sire Loren, je sais que vous avez été nommé à votre poste grâce à l'appui du père Laurent.
- C'est exact.
- Oui, très bien, je vois...
Sire Vircenko réfléchit un instant.
- Bien, Sire Loren, vous savez sans doute déjà que nous avons réussi un tour de force : nous allons inviter en Europe toute une délégation de vampires Cathéens, nos cousins d'Orient. Ils commenceront leur voyage par Paris. Grâce à la demande pressante de notre clan à Paris.
- C'est une belle victoire pour nous.
- Tout à fait. La délégation comptera une vingtaine de membres, emmenés par un certain monsieur Wang. Il s'agit du fondé de pouvoir, de l'homme de confiance disons, de plusieurs grands seigneurs Cathéens, qui l'ont chargé de traiter avec nous. Nous comptons sur vous pour assurer l'accueil et la sécurité de la délégation pendant son séjour à Paris.
- C'est une grande responsabilité que vous me confiez. J'assumerai bien sûr cette fonction pour le clan. Je vous assure que tout se passera bien pour monsieur Wang et ses suivants.
- Très bien. Nous comptons sur vous, car nous savons que vous avez quelque peu voyagé, de par le passé, contrairement à bien des gens de la famille. Au Moyen-Orient, en particulier.
- C'est exact, avec Sire Ibn-Azul.
- En effet. Si tout se passe bien avec les Cathéens, nous considérerons la possibilité d'élargir notre territoire, et de pousser vers le Moyen-Orient, afin de créer une plateforme de contact avec l'Extrême-Orient. Nous pensions à vous offrir quelques responsabilités dans un tel projet.
- Bien évidemment. Je suis tout à fait prêt à m'impliquer dans cet ambitieux projet.
- Je savais que nous pouvions compter sur vous. Pour le moment, concentrez-vous sur les préparatifs de l'accueil des Cathéens. Ils arrivent dans trois semaines. Soyez prêt. Et si tout se passe bien, nous reparlerons du Moyen-Orient.
- Entendu, sire Vircenko. Tout sera prêt à temps.

Sire Loren se leva, salua poliment et sortit du bureau de son supérieur. C'était de grands projets qui pouvaient s'offrir à lui, et pour très bientôt !
Il allait se mettre d'arrache-pied à cette affaire. Manifestement, le Cercle Intérieur voulait le tester, pour savoir s'il pourrait renouveler ses initiatives, comme pendant la Régence, et surmonter les difficultés de la nouveauté et de l'imprévu. Mais il allait bien s'occuper de monsieur Wang et des autres Cathéens. Il n'y aurait aucun accroc.

Sire Loren se fit raccompagner chez lui, dans son "manoir" : un hotel particulier, avenue Montaigne, derrière les Champs-Elysées. Son infant, James l'attendait. L'ancien domestique à l'anglaise n'avait pas beaucoup perdu de ses manières de larbin distingué.
Loren s'assit dans son salon, se fit servir à boire, et raconta son entrevue à James.
- Une belle promotion en perspective pour vous, Sire. Permettez-moi de m'en réjouir pour vous.
- Nous allons préparer un bel accueil à Wang, tu vas voir !
- Pardonnez-moi, dit alors James, d'un ton plus hésitant, mais je dois vous parler d'un colis que nous avons reçu en début de nuit, à votre intention. J'ai pris soin de le faire examiner par nos services de sécurité. Il n'était pas piégé. Il s'agit d'une cassette vidéo.
- Tiens donc !
- ... Le mieux serait encore que vous la visionniez, Sire, dit James avec inquiétude.

L'infant alluma le téléviseur, et mit en route le magnétoscope. L'image, de mauvaise qualité, apparue à l'écran.
Une pièce, anonyme, peut-être une chambre d'hôtel, avec un canapé, quelques meubles. La caméra posée face au canapé, mais personne assit dessus. Puis une voix :
- Salut à toi, Sire Loren ! Tu me reconnais, j'en suis sûr.
Une voix sombre, avec un fond de dureté, malgré l'air souriant et détaché.
- Tu ne trouves pas que j'ai eu une bonne idée de me filmer pour te dire bonjour, alors que malheureusement, je ne "passe" pas à l'écran... C'est bien moi, Alfredo, clan Lasombra. Ca fait une paille, dis-moi. Déjà plus d'un an, hein... La dernière fois qu'on s'est vus, ça devait être... pour l'affaire d'Orsini, c'est ça ?... Swann Tu t'en souviens ? Comme c'est dommage qu'au bout du compte, on ait pas goûté à son sang. Pourtant, tu nous l'avais promis... Du coup, on attend toujours de compter à quelqu'un de sa lignée, tu vois... Tu te souviens que nous, on est allés te débarrasser des Tzymisce, qui devenaient si encombrants ? On aimerait bien un petit geste de ta part du même genre. Oh, évidemment, on ne te demande pas de nous livrer quelqu'un. Il suffirait de faire comme avec d'Orsini : demander à quelqu'un de quitter Paris, et là, nous on s'en occupera... On a attendu deux ans, alors on peut attendre un peu plus. Disons qu'on va te laisser une semaine de réflexion. Après quoi, décidément je ne pourrai plus tenir mes hommes. Ils ont tellement soif... et le sang de ces traîtres est tellement délicieux. Si tu ne nous donnais pas une réponse satisfaisante d'ici là, il est possible qu'on ait à choisir nous-mêmes notre proie, tu comprends. Et là, on choisira quelqu'un sans te le dire, Sire Loren, et c'est pas sûr qu'on respecte tout à fait les règles de votre Mascarade... C'est comme ça. Allez, à bientôt, et mes amitiés à tous tes fidèles alliés...

La vidéo s'arrêta là.
- Eh bien, James, qu'en penses-tu ? dit Loren après un moment de réflexion.
- J'en pense, Sire, que nous ne pouvons pas céder à cet odieux chantage. Mais par ailleurs, il est vrai qu'il était délicat de traiter avec eux, voici plus d'un an. La situation est délicate.
- Effectivement, James, effectivement... C'est pourquoi tu vas m'obtenir un rendez-vous avec ce Sire Alfredo Lasombra. Nous sommes lundi soir : pour après-demain, ce serait parfait.
- Très bien, Sire.
- Quant à moi, je vais m'occuper de prévenir les intéressés, à commencer par Graziella de Valori.

Virus

Le vendredi soir suivant, au bar du Ritz, place Vendome, François Loren était attablé seul, à attendre la signora, qui comptabilisait déjà une bonne heure de retard. La belle Lasombra arriva enfin, ces beaux habits noirs, légers et luisants comme si des reflets de lune frappaient les facettes d'un diamant noir. Elle vint s'asseoir devant Sire Loren, non sans avoir attiré les regards de plus d'une personne dans la salle, non seulement les humains mais quelques Toreador habitués des lieux.
- Bonsoir à vous, signora de Valori.
- Bonsoir à vous, signor Loren, répondit l'Italienne, avec son inimitable et si délicieux accent, soigneusement entretenu pour séduire les Français.
Après quelques phrases de politesse convenue, Sire Loren expliqua à la belle (et véritable Aloy ) Lasombra les raisons de cette invitation. Il parla de la cassette envoyée par Alfredo Lasombra, puis des termes du chantage. En entendant parler de ces gens-là, Graziella prit aussitôt une mine sombre, de celle qu'on affiche quand on entend parler des projets de vos ennemis jurés.
- J'ai arrangé une entrevue avec Alfredo, continua Loren, qui s'est tenue il y a mercredi soir, à Lognes, dans l'est de Paris... enfin bref, dans une banlieue perdue, peu importe. Evidemment, j'ai refusé net de vendre un membre de la Camarilla. Il n'était pas question d'entrer dans les termes de leur chantage.
- Je vous en remercie, Sire Loren.
- C'est tout naturel. Il n'est pas question que je cède d'un pouce sur ce terrain. Finalement, ils ont eu l'air d'oublier leur demande. Mais c'est parce que nous avons évoqué le nom de l'assassin d'Orsini, vous vous souvenez ?
- Oui, tout à fait, dit la signora de Valori, une pointe de gêne dans la voix.
- Il s'appelait Roméo de Montaigu, n'est-ce pas ? Cette affaire m'était complétement sortie de la tête depuis la fin de la Régence, mais en parlant, cela m'est revenu.

"Roméo de Montaigu, hein ?...."
Loren se souvenait bien de l'air mauvais et sarcastique d'Alfredo, dans cette chambre d'hôtel de Lognes, quand il avait évoqué le responsable de la mort de Massimo d'Orsini.
"Il vous a dit qu'il s'appelait Roméo de Montaigu, il aurait pu aussi bien dire : Mickey Mouse !"

- Je lui ai dit que je ne le connaissais pas bien, à vrai dire, ce Roméo de Montaigu. Je lui ai juste dit ce que je savais, en toute bonne foi. Qu'il était grand et noir. Et d'un coup, cela a paru les intéresser fortement. Au point qu'ils en ont oublié d'Orsini, et qu'ils ont paru grandement impatient de mettre la main sur ce Montaigu... A vrai dire, je pense que Sire Montaigu est quelqu'un d'avisé, et qu'il n'aura pas de mal à tromper le Sabbat. Mais tout de même, c'est étrange...
- En effet, dit Graziella, c'est sans doute qu'ils lui en veulent particulièrement.
- Enfin !... soupira Loren, pour le moment, la menace Lasombra est écartée, c'est l'essentiel. Souhaitons bon courage à Montaigu. D'ailleurs, vous n'oubliez pas que demain soir, nous sommes invités à une soirée du Sénéchal. Je n'ai pas beaucoup vu ce bon Lucinius depuis longtemps. L'occasion de parler avec lui.
- C'est vrai. Le Sénéchal est très occupé en ce moment, avec l'arrivée des Kuei-Jin. Il n'a plus un moment à lui. Je suis impatiente de le revoir.
- Ce sera l'occasion de lui demander ce qu'il sait sur Sire Montaigu. Aux dernières nouvelles, il semblait bien le connaître, si vous vous souvenez...
- Oui, en effet, admit Graziella, un peu à contrecoeur.

Virus

Le lendemain soir, au Louvre, la réception du Sénéchal Lucinius battait son plein. Le Tout-Paris était venu là, comme les abeilles vers le miel, ou les papillons de nuit vers la lumière. Toutes les Harpies bourdonnaient d'essaims de rumeurs, les membres du Primogène discutaient entre eux comme des gens d'importance, les nouveaux-venus étaient éblouis par ce monde, et espéraient déjà, avec leurs canines qui rayaient le parquet ciré, s'y tailler une place en virant les autres des sièges importants. Loren remarqua que le Sénéchal était en grande conversation, un peu à l'écart, avec une très belle femme, à l'air digne et distant, et que Graziella broyait du noir en observant le couple.
Un peu plus tard, alors que lui et Graziella engageaient la conversation avec Lucinius, saluant leur ami avec qui ils n'avaient pas parlé depuis longtemps, Loren fut accosté par un des membres de la coterie de son Sire, un Malkavien, déjà rencontré au cours des pérégrinations dans le monde. L'importun, nommé François-Joseph s'inclina bien bas devant le Sénéchal et devant la signora de Valori, de manière presque obséquieuse. Lucinius et Graziella toisèrent de haut ce fâcheux, et laissèrent poliment Loren discuter avec lui -c'était sans doute plus important. :P
Le prétendu Malkavien ne tarda pas à dévoiler son jeu: c'était en réalité un Nosferatu bien déguisé derrière un masque magique. Il avait pris l'apparence du Malkavien de manière convaincante, suffisamment en tous cas pour ne pas éveiller le soupçon des pourtant paranoïaques gorilles Brujah à l'entrée. Olaf le Gangrel, garde du corps de Loren, posté contre un mur, à quelques distances de Loren, remarqua le manège de ce nouveau-venu, et comme il ne reconnaissait pas son ami le Malkavien François-Joseph, fit signe à son patron. Mais Loren dit qu'il ne s'agissait de rien de grave, et signala qu'on pouvait laisser ressortir ce plaisantin sans lui faire d'ennui. Bud le Brujah s'empressa de lui montrer la sortie, regrettant de ne pas passer un moment dans la salle d'interrogatoire avec lui...
- Un problème, Sire Loren ? demanda Olaf une fois que l'importun fût sorti du Louvre.
- Non, rien d'inquiétant, répondit Loren. Ce prétendu Malkavien était juste un Nosfératu qui venait se renseigner au sujet de la sécurité de nos invités Kuei-Jin. J'ai fait passer le message, la semaine dernière, que je voulais un responsable de la sécurité, pour l'accueil des Asiatiques, et ce Rat d'Egout s'est présenté, et m'a prouvé qu'il avait des talents en matière de dissimulation et de sécurité. Voilà tout.
- Vous comptez l'engager ?
- Pourquoi pas ? S'il a pu tromper Bud et Terence Brujah, il pourra sans doute défendre nos invités contre des malveillants Lasombra. Il n'est pas impossible qu'Alfredo Lasombra et sa clique veuillent s'en prendre aux Kuei-Jin pour se venger de nous...

La fin de soirée se passa sans autre incident. Graziella et Loren purent parler un moment en tête à tête avec le Sénéchal. Le Ventrue signala les incidents récents, et amena la question de Sire Roméo de Montaigu. Aussitôt, Lucinius s'empressa d'être évasif, distrait, de répondre à côté, d'assurer que tout allait bien pour lui, qu'il voyageait de-ci, de-là, qu'il n'y avait sans doute pas trop à craindre pour lui.
- Et s'il vient à Paris, soyez sûr que nous le saurons en avance, que nous le préviendrons des manigances de cet Alfredo, et que nous assurerons sa protection. Et maintenant, si vous voulez bien m'excuser, je dois m'entretenir avec la cantatrice Sophie...

La nuit se termina par un petit concert impromptu. La belle Sophie, dont on murmurait qu'elle était la favorite du Sénéchal, enchanta l'auditoire, accompagnée de Graziella au piano, toujours très "nocturne", et de François Loren au violon -le Primogène faisant ce soir-là ses débuts en public comme musicien, et étonnant l'auditoire restreint (celui de la fin de nuit), qui ne lui connaissait pas ces dons.
La plupart des Toréadors entrèrent en transe, conquis par tant de beauté grâce à ce trio, et Lucinius, en raccompagnant le Ventrue et la Lasombra, les remercia chaudement pour ce récital, leur faisant promettre de recommencer très bientôt.
François Loren, ce soir-là, garda pourtant la frustration de n'en avoir pas appris plus sur Roméo de Montaigu. Même Lucinius ne voulait rien dire...

Virus

Pendant les deux semaines qui suivirent, Loren s'attacha à préparer l'arrivée de la délégation des Cathéens, en collaboration avec Sergio le Brujah, et ce Nosfératu qui s'était introduit dans la soirée, et qui répondait au pseudonyme de "Lapin de Garenne." Il était très laid, mais était manifestement très compétent dans son domaine : l'informatique, la sécurité des réseaux, les télécommunications etc. Il était à la pointe du progrès en la matière. Par chance, Sergio n'apprit pas que c'était à ce Lapin qu'il avait eu à faire pendant la réception du Sénéchal, sans quoi leur collaboration n'aurait peut-être pas été aussi bonne...
Dans le même temps, Loren se renseigna à plusieurs reprises sur ce Roméo de Montaigu, qui décidément l'intéressait beaucoup. Lors d'une entrevue avec Sire Ibn-Azul, il eut quelques éclaircissements :
- Mon infant, Sire Montaigu est quelqu'un de très ancien, d'avant même la Camarilla. Nous nous devons de protéger sa sécurité. Même moi, je ne suis pas autorisé à vous en apprendre plus sur lui. En tant que Prince, j'ai toute autorité sur mon domaine, et cela va, indirectement, jusqu'aux mortels. Mais je suis à la frontière de deux sortes de mondes bien différents. Au-dessus de moi, ce sont des cercles du pouvoir qui s'étendent sur des siècles, et le monde entier. D'eux je reçois parfois quelques instructions, et je ne peux que m'y plier. Et j'ai reçu de telles instructions à propos de Sire Montaigu.
"Il s'agit d'un secrêt d'Etat. Ni moi, ni le Sénéchal, ni personne n'est autorisé à parler sur ce sujet.
- Très bien, Sire, je comprends...
- A ce propos, vous avez rencontré l'envoyé du Cercle Intérieur, Sire Vircenko ?
- Oui, c'est exact.
- Bien, je sais qu'il compte sur vous pour préparer toute la sécurité de nos invités Cathéens. C'est une marque de confiance importante, ne laissez pas passer cette opportunité.
- Je ferai de mon mieux pour que tout se passe bien. J'ai déjà engagé les services du clan Nosfératu, et je travaille également avec la sécurité Brujah.
- C'est parfait. Je me suis entretenu avec le père Laurent, il y a peu de temps. Nous reparlions de l'année passée. Il ne me l'aurait jamais dit ouvertement, mais je pense que beaucoup vous reprochent vos réformes, pendant la Régence. C'était le père Laurent qui vous avait poussé à devenir Primogène à l'époque.
- Oui, il pensait sans doute que je serais son poulain, mais je me suis affranchi de son autorité directe, en cette période de crise importante.
- Si justes et bonnes qu'aient été vos mesures, ils vous en voudront toujours, du simple fait que vous ayez accompli des réformes, et que vous ayez... comment dire : secouer la barque ? Vous comprenez ?
- Tout à fait. Mais il était nécessaire de prendre des mesures fortes.
- S'il y a une chose que le clan Ventrue a du mal à digérer, ce sont justement les réformes. C'est le fardeau des gens comme vous et moi qui changeons les choses d'assumer le ressentiment des plus conservateurs.
- Je comprends, Sire.
Loren sortit de cette réunion, à la fois troublé, mais aussi réaffermi dans ses projets. S'il avait le soutien du Prince de Paris, rien ne pourrait véritablement freiner ses ambitions !

Deux semaines plus tard, à l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle, vers onze heures du soir, une délégation de la Camarilla parisienne attendait dans le grand hall. Il y avait là le Sénéchal Lucinius, Sire Loren, plusieurs courtisans admis à cette réception, ainsi que la sécurité Brujah, sous les ordres de Sergio, et sans compter les Nosferatu disposés dans l'aéroport, qui surveillaient tout par vidéo.
L'avion en provenance de Séoul via Bombay se posa sur la piste, et peu après, une délégation d'Asiatiques avançait dans le hall. Il y avait là une quinzaine de gardes du corps, lunettes noires et oreillette, costume impeccable ; ils entouraient un petit homme qui marchait légérement devant eux : un Cathéen ayant l'apparence de la cinquantaine, mince, lunettes à gros foyers, portant une malette menottée à son poignet. Il ressemblait à des millions d'autres hommes d'affaires de l'Asie du sud-est. Monsieur Wang, représentant des plus puissants seigneurs d'Orient, venait de poser le pied en France.
Lucinius s'avanca avec Loren, et saluèrent longuement leur invité, prononçant les quelques phrases de coréen qu'ils avaient apprises. On se serra la main pendant quelques minutes, on s'inclina plusieurs fois, on se souhaita toutes les meilleures choses du monde. Pendant ce temps, Brujah et Cathéens s'affrontaient du regard, tous bras croisés, solides et droits, cherchant le moindre signe de vacillement du camp opposé. Loren fit un pas en arrière et laissa Lucinius continuait les politesses rituelles. Sergio fit signe au Ventrue que tout allait bien : Lapin de Garenne confirmait que tout était au vert quant à la sécurité.
Les groupes de vampires de l'Ouest et de l'Est se dirigèrent vers les colonnes de limousines noires, blindées, pimpantes chromées, qui attendaient à l'extérieur, gardées par les Brujah sur leur 31. Quelques touristes observèrent ce manège, en pleine nuit, et on pesta encore une fois sur les autorités qui ne se refusaient aucun luxe et qui dépensaient des millions pour leurs cérémonies plutôt que d'en faire profiter tous les contribuables !

Le convoi des limousines se mit en marche.
Lucinius, Loren et monsieur Wang montèrent dans la voiture du milieu du convoi, pendant que les autres véhicules se remplissaient des gardes du corps d'Asie et d'Europe, à eux tous une garde plus dangereuse qu'une meute de lupins en liberté -des bêtes fauves dans de luxueuses voitures capitonnées.
Dans la limousine du milieu, Lucinius continuait les bavardages de politesse, l'essentiel étant de parler le plus possible, sans aller jusqu'à indisposer l'honorable Cathéen. Celui-ci se montrait très poli, et très décidé à sacrifier aux politesses rituelles. Pendant ce temps, Loren restait à l'écoute de son oreillette, relié en permanence à Sergio et au Lapin de Garenne. Celui-ci, installé dans son repaire sous le cimetière Montparnasse, gérait en temps réel tout le suivi du parcours.
Le convoi ne tarda pas à arriver à la porte de la Chapelle, et s'engagea sur le boulevard d'Ornano. Loren entendit qu'on signalait un léger incident du côté de la Butte aux Cailles. Un nouveau-né avait été appréhendé, et neutralisé.
Peu après, Lapin de Garenne signala un incident près des galeries d'antiquaires du village suisse. Lucinius en fut averti par son oreillette, et aussitôt, décida qu'il était urgent de montrer à monsieur Wang la butte de Montmartre !
- Have you ever seen Montmartre ? a typically Parisian place ! Maybe you know la Place du Tertre and its famous painters ? Have you seen Amélie Poulain ? Aristide Bruant, la Belle Epoque ? It's such a beautiful place ! Come come ! you must see it !
Monsieur Wang prit son air le plus aimable et le plus intéressé. Les limousines stoppèrent au pied de la butte. Le Cathéen n'avait pas mis le pied par terre que dix gardes du corps le cernait. Du coup, Lucinius avait bien du mal à faire voir à son invité quoi que ce soit de Montmartre, mais l'essentiel était d'y croire !
Pendant ce temps, Loren apprenait qu'on venait d'égorger un humain dans la rue, près du village suisse. C'était les Lasombra Graziella de Valori et Camille qui avaient découverts les cadavres. Des goules étaient déjà sur place, et rapidement l'incident fut réglé.
On remonta dans les voitures, et peu après, on signalait une deuxième victime, égorgée chez elle, non loin de la première. Aussitôt, Lucinius décida que, vraiment, on ne pouvait pas passer près de l'opéra sans montrer le magnifique palais Garnier à monsieur Wang !
- Do you like music, mister Wang ? Mozart, Lulli, Rameau ? We play them everynight here ! If you like Baroque or classical music, I will have it played for you whenever you wish ! I know a superb singer, she can sing all you want ! She's wonderful !
Monsieur Wang ne cessait de remercier le Sénéchal de toutes ces propositions, pendant que les gardes du corps faisaient mauvaise mine devant ces imprévus, et que les Brujah leur lançaient de grands sourires en murmurant des injures racistes sur les faces de citron et les chinetoques qui viennent nous envahir...

Enfin, l'incident du village suisse fut déclaré clos. Aussitôt, Lucinius ordonna qu'on se rende au Louvre. Depuis cinq minutes, il débitait tant qu'il pouvait mille propos sur la musique, Paris, les haïkus, la Corée du sud, et il commençait à fatiguer de devoir faire le pitre.
Les limousines entrèrent enfin dans les sous-sols du Louvre. Monsieur Wang fut accueilli par Balthazar, le gardien de l'Elysium, et invité dans les bureaux du Prince Ibn-Azul. Aussitôt qu'il les eut quitté, Lucinius soupira de soulagement.
Il rejoignit dans un des grands salons de réception Graziella de Valori et François Loren, qui sortait d'une petite entrevue avec dame Yvonne.
- Je crois qu'elle avait encore un train de retard sur cette histoire, dit le Ventrue. Apparemment, un de ses proches, Bertrand, a été filmé non loin des lieux du crime. Des vidéos amateurs circulent déjà sur Internet. C'est compromettant pour elle.

Loren souriait encore de l'embarras dans lequel il avait plongé dame Yvonne en allant aussitôt la voir. C'était au moins la troisième fois qu'elle était en retard quant aux informations cruciales, et son poste de Primogène devenait vacillant.
Mais maintenant que les Cathéens étaient dans la place, il fallait tourner toute son attention vers eux. Loren salua le Sénéchal et la signora de Valori, puis rejoignit ses quartiers pour superviser la suite du séjour des Asiatiques.

A suivre...


arrow Que s'est-il passé au village suisse ?...
arrow Quels secrets se cachent derrière la défaillance de dame Yvonne ?...

arrow Vous le saurez en lisant la 2e partie de cette aventure : Anatole, Lapin de Garenne
Reply
#2
surpris le Sabbat est de retour... Virus et avec les vamps de l'Est c'était pas vraiment le moment!
Reply
#3
:jmekiffe:


On les ownz tous ces petits bas de plafond lol
Reply
#4
Je me demande si mon Kuei-Jin est dans la délégation lol
Reply
#5
Ben le plus simple c'est d'essayer de tirer une des caisse de la délégation :baton:
Reply
#6
Riobe,07/02/2005 à 18:06 Wrote:Ben le plus simple c'est d'essayer de tirer une des caisse de la délégation :baton:
Faut imaginer des limousines noires gardées par l'équivalent Kuei-Jin de duellistes Kakita, de shugenja Isawa et de bushi Matsu, rang 3 ou 4.
...
Mais ils peuvent toujours essayer. Boidleau
Reply
#7
Corso a un lien Kharmique avec ce Kuei-jin biggrin
Reply
#8
Ou un lien de Nemesis ! Totoz

La suite est là.
Reply
#9
Bof il était pas méchant pour un Kuei-jin Spamafote

Plus fréquentable que bien des Ventrus :P
Reply
#10
Veuillez m'excuser, Signora de Valori, mais j'aperçois la cantatrice Sophie, et je crois qu'elle désire me parler.
\
[Image: av-4.jpg]


Je t'envoie le Caillou de la jalousÿ ! :P
Reply


Forum Jump:


Users browsing this thread: 1 Guest(s)