05-06-2003, 01:04 AM
(This post was last modified: 11-04-2005, 01:43 PM by Darth Nico.)
A long time ago, in a galaxy far, far away...
LA SALAMANDRE ET LE VAMPIRE
Chronique de l'affrontement entre le Grand Inquisiteur Zegmor et le Sage El Daoud.
I°/ La marque de Zegmor
Dans les dernières années de la République, un guerrier nommé Ptoh El Daoud passait pour un manipulateur de la Force, ami du conseil Jedi, mais ne se considérant pas lui-même comme appartenant à cet ordre. Avec les années, il prenait davantage la figure d’un sage, préocuppé de hautes connaissances mystiques. A cette époque, le côté obscur se déchaînait de plus en plus, comme une mer furieuse rompt soudain les digues et déferle sur des monuments qu’on croyait impérissables.
Et qui dit côté obscur dit division, mésentente, même entre alliés ou amis. El Daoud, constatant que le conseil Jedi se montrait inefficace à empêcher la décadence de la République, voulut avertir plusieurs de ses plus éminents membres.
Rien n’y fit. El Daoud comprenait peu à peu que la chute de la République était peut-être une question de mois, qu’un ennemi guettait, tapi dans les entrailles mêmes de la civilisation qui dominait la galaxie depuis un millénaire. Ni le très respecté Yoda, ni le vaillant Mace Windu ne trouvait la racine du mal.
El Daoud pour sa part eut la prémonition d’un être obscur, qui plierait à sa volonté d’autres êtres et en ferait des tueurs capables d’utiliser la Force pour la destruction. Dans les années suivants la destruction de l’ordre Jedi, on entendit plus parler d’El Daoud. Il s’était réfugié dans le lointain secteur de Maiysha. Là, il connut un jeune général, Thembee, élève de Mace Windu qui s’était réfugié dans la jungle de Gondwana et projetait d’y construire un nid de résistance à l’Empire.
El Daoud révéla à Mace Windu qu’il avait construit quelques années auparavant une Aiguille Bleue, un très puissant artefact destiné à lutter contre le côté obscur. Dans les premières années de l’Empire, le serviteur de Palpatine le plus puissant n’était pas encore Darth Vader, quoique ce dernier devenait rapidement l’emblème de l’Ordre Nouveau.
Non, l’âme damnée de l’Empereur était Darth Zegmor, le Grand Inquisiteur, qui se chargeait de traquer les derniers Jedi jusque dans les lointains recoins de la Galaxie. Zegmor avait développé deux pouvoirs proprement terrifiants. Le premier était une marque qui lui permettait de plier à sa volonté, et de manière définitive, des créatures vivantes, mêmes supposées libres et intelligentes comme les humains. Le second pouvoir, Zegmor l’avait appris de Palpatine : il permettait d’éveiller brusquement des êtres à la Force, qui sans cela, n’aurait jamais ressenti anormalement cette puissance mystique.
Grâce à ces deux pouvoirs, Zegmor se constitua un groupe de serviteurs maléfiques, à l’esprit entièrement vidés de toute considération humaine. Pour eux, il n’y avait plus d’espoir de sortie du côté obscur. Cela fut appelé la marque de Zegmor. Les victimes de cette marque était des vampires décérébrés, au service de leur seigneur. Ces hommes formèrent le noayu de l'Inquisition.
C’est de ce terrifiant couplage de pouvoir que El Daoud avait eu la prémonition. Et à l’époque où Thembee prenait possession de Gondwana, la marque de Zegmor était l’expression la plus terrifiante du côté obscur, devant la poigne d’acier de Vader où les rumeurs sur une station de combat de la taille d’une lune… Afin de détruire cette marque, El Daoud avait donc conçu l’Aiguille Bleue, qui devait servir de catalyseur du côté lumineux, et briser le pouvoir du Grand Inquisiteur. Sur une planète reculée, El Daoud trouva un temple et un autel ancien, construit plusieurs siècles auparavant par des descendants des Sith. Zegmor avait senti la menace de l’Aiguille. Il envoya ses sbires à la recherche d’El Daoud. Ces derniers ne tardèrent pas à trouver sa trace. Le sage dut accélérer son projet.
Il avait eu le temps de réunir divers manuscrits anciens qui traitaient de l’exorcisation du côté obscur. Dans l’urgence, il termina la forge de l’Aiguille Bleue. Mais les Inquisiteurs étaient à ses trousses. Alors qu’El Daoud commençait à chanter les mantras nécessaires à activer les énergies antiques du côté lumineux, les terrifiants vampires s’introduisaient au cœur du Temple. Pris de court, El Daoud ne put réciter qu’une partie des mantras. Le pouvoir de l’Aiguille fut libéré partiellement : les Inquisiteurs furent jetés à terre par la vague lumineuse qui les frappa, et durablement affaiblis. De plus, Zegmor perdit la capacité d’éveiller à la Force de nouveaux sujets.
L’Empereur restait le seul détenteur de ce pouvoir. La marque de Zegmor était à moitié détruite, mais l’Aiguille, elle, ne pourrait plus servir. El Daoud parvint à s’enfuir du temple, en profitant de la torpeur de ses chasseurs. Il put emporter une partie des manuscrits avec lui.
Pendant des années encore, il ne donna plus signe de vie. D’abord affaibli, Zegmor parvint à redonner à l’Inquisition son statut de machine de terreur. Mais entre-temps, le Seigneur Vader et Xyzor, le maître de l’organisation criminelle du Soleil Noir avaient gagné en estime dans le cœur noir de Palpatine. Dès lors, Vader, Zegmor et Xyzor furent rivaux pour la place de second personnage de l’Empire. Inutile de dire qu’entre eux, la guerre était à l’état larvée, mais qu’elle serait à mort, chacun pour soi, mais chacun devant périodiquement, sur ordre de Palpatine, collaboré avec un ou deux autres.
L’Empereur se réjouissait d’assister à ces combats triangulaires, où la haine, la peur et la jalousie se taillaient la part du lion.
II°/ Les parchemins empoisonnés
Après l’échec partiel de sa première aiguille, El Daoud reprit ses recherches. Il s’isola dans le lointain secteur de l’Amas de Minos. Il vécut dans une grande ville anonyme, où on le prenait pour un médiocre historien au service d’un quelconque département de propagande impérial. Au milieu de l’ennui de ce secteur oublié, El Daoud poursuivit fiévreusement ses recherches pendant plusieurs années. Il gardait des contacts épisodiques, et très discrets avec Gondwana. Il fut témoin du développement de la Garde Avalon, sous la direction du capitaine Bellerophon.
Après plusieurs invitations pressantes de Thembee, El Daoud accepta d’aller sur Gondwana. Plusieurs espions envoyés dans l’Amas de Minos étaient sur le point de retrouver la trace du combattant qui avait frappé l’Inquisition. El Daoud partit une après-midi de son appartement de Minos, comme un léger nuage de poussière dispersé par le vent. Les quelques gens qui le connaissaient le crurent morts. Les espions se lassèrent de chercher, on l’oublia.
Sur Gondwana, El Daoud fut accueilli chaleureusement par Thembee. Celui-ci lui annonça qu’il avait découvert sous le plus grand volcan de la planète un temple très ancien, qui recélait en son cœur de très puissantes énergies mystiques. El Daoud entreprit alors d’aménager le temple avec l’aide de la Garde Avalon et de main d’œuvre indigène. Ces hommes travaillèrent environ un an, au cœur de la jungle, sous l’énorme volcan que parcouraient périodiquement des grondements de tonnerre. El Daoud travailla dans la bibliothèque de Thembee, déchiffrant les manuscrits qu’il avait accumulés sur la marque de Zegmor.
Il savait le risque qu’il prenait : lire le savoir interdit des Siths revenait à s’exposer dangereusement à la source même du côté obscur. Bien d’autres avant lui avaient succombé à ce piège mortel, et s’étaient transformés de chercheurs passionnés en sorciers diaboliques, ivres d’un pouvoir qu’ils ne pouvaient contrôler. El Daoud poursuivit pourtant son exploration des manuscrits. Ne comprendre qu’à moitié les formules, c’était rendre impossible la fabrication d’une seconde Aiguille Bleue ; comprendre tous les mantras, c’était prendre le risque de succomber aux paroles de haine des anciens Siths.
Certaines nuits, après de longues heures de travail, El Daoud sentit des hallucinations s’emparer de lui ; il lui semblait que les pages étaient d’un poison brûlant, que son sommeil ne pourrait être à son tour que brûlant, que des vapeurs corrosives s’échappait des pages. Il jettait alors au loin les terrifiants ouvrages, et passait le reste de la nuit, et souvent la journée, en parfaite méditation.
La menace du savoir Sith n’était pas la seule : Zegmor poursuivait ses recherches, car il savait qu’El Daoud n’en resterait pas à l’échec de la première Aiguille. Aussi, les infâmes créatures vampirisées parcouraient la galaxie comme des Vornskrs obscurs, hantant les planètes reculées, d’en l’espoir de retrouver et d’anéantir El Daoud.
Ce dernier craignait par dessus tout que l’Inquisiton ne découvrît l’existence de Gondwana et de Thembee, et n’anéantisse tout le projet de résistance monté depuis des années.
L’Empereur Thembee était bien conscient de la précarité de sa situation. La Garde Avalon, faite à l’image des anciens Gardes Républicains, ne pouvait suffire à renverser l’Empire. Elle devait être plutôt la force d’élite d’une armée plus nombreuse. Cette armée, il fallait que ce soit celle de la Rébellion naissante, basée à Yavin IV. Encore fallait-il vaincre les méfiances de part et d’autres. Thembee prit alors contact avec un chevalier Jedi errant, Eo Khelin, qui travaillait comme négociateur pour la Rébellion. Khelin rencontra secrètement Thembee, sans même avertir son élève, Merwyn Peake. Le Jedi se montra intéressé par Thembee, par la Garde Avalon et par les recherches d’El Daoud. Il voulut œuvrer au rapprochement des deux camps, qui étaient des alliés naturels face à l’Empire.
Cependant, Khelin était traqué par Vader lui-même. Aussi le diplomate ne restait jamais en place. Quelques mois après sa première rencontre avec Thembee, Eo Khelin fut retrouvé par l’Empire : le padawan Peake parvint à s’enfuir, mais vit son Maître emmené par Vader en personne. Pendant le trajet qui devait mener le Jedi jusqu’à un horrible centre d’interrogatoire, le vaisseau de Vader fut attaqué par une flotte de pirates mercenaires, soutenu de Corvettes puissamment armées. La Garde Avalon arrima sa barge d’assaut au vaisseau de Vader et s’engouffra à l’intérieur, comme le feu s’engouffre dans une brèche. Les soldats de Thembee bouchèrent les points de passage entre les prisons et le poste de commandement du vaisseau. Vader ne pouvait plus rejoindre Khelin. Le Jedi fut délivré in extremis, les assaillants se dispersèrent avant la riposte impériale et disparurent dans l’hyperespace, laissant le sombre seigneur bouillant de rage dans son armure mécanique !
Une fois sur Gondwana, Khelin fit la connaissance d’El Daoud. Celui-ci se montra enchanté de connaître le Jedi. A cette époque, El Daoud était sur le point d’aboutir dans sa construction de l’Aiguille Bleue. Il avait fini de déchiffrer les manuscrits accumulés, et le temple sous le volcan était prêt. Mais il manquait encore quelques lignes essentielles pour compléter le mantra. Les recherches de Khelin dans les archives sauvées de la République permirent d’établir où se trouvaient les manuscrits manquant : sur la planète Sissieg-B, à quelques heures de vitesse lumière de la forteresse principale de l’Inquisition…
Il était évident que sans ces manuscrits, tout le travail d’El Daoud serait vain. De plus, Zegmor se remettait peu à peu de la blessure de la première Aiguille. Il avait dû pendant des années mendier à l’Empereur de nouveaux élèves inquisiteurs, puisqu’il ne pouvait plus les éveiller lui même au côté obscur. Or, Zegmor serait capable bientôt d’utiliser ses anciens pouvoirs. Il serait alors plus puissant que Vader.
Thembee fut mis au courant de cette situation d’urgence. Khelin en informa la Rébellion de Yavin IV. Organiser le vol de ces manuscrits était une occasion pour les deux alliés de collaborer véritablement, qui plus est pour une mission des plus périlleuses.
Le Général Dodonna proposa à Thembee l’aide d’une force d’appoint, à condition que la Garde Avalon prenne part à l’attaque. Ceci convenu, le plan d’attaque fut dressé. A la tête des casse-cou qui partiraient sur Sissieg-B : El Daoud, Eo Khelin et le capitaine Bellerophon de la Garde Avalon. Ce dernier n’était ni un sage ni un érudit dans la Force, mais il maniait diablement bien le double sabre-laser, ce qui ne gâcherait rien dans cette mission ! Fear, yet courage ; stillness, yet action ; weakness, yet light-saber, telle était sa devise !
A suivre...
LA SALAMANDRE ET LE VAMPIRE
Chronique de l'affrontement entre le Grand Inquisiteur Zegmor et le Sage El Daoud.
I°/ La marque de Zegmor
Dans les dernières années de la République, un guerrier nommé Ptoh El Daoud passait pour un manipulateur de la Force, ami du conseil Jedi, mais ne se considérant pas lui-même comme appartenant à cet ordre. Avec les années, il prenait davantage la figure d’un sage, préocuppé de hautes connaissances mystiques. A cette époque, le côté obscur se déchaînait de plus en plus, comme une mer furieuse rompt soudain les digues et déferle sur des monuments qu’on croyait impérissables.
Et qui dit côté obscur dit division, mésentente, même entre alliés ou amis. El Daoud, constatant que le conseil Jedi se montrait inefficace à empêcher la décadence de la République, voulut avertir plusieurs de ses plus éminents membres.
Rien n’y fit. El Daoud comprenait peu à peu que la chute de la République était peut-être une question de mois, qu’un ennemi guettait, tapi dans les entrailles mêmes de la civilisation qui dominait la galaxie depuis un millénaire. Ni le très respecté Yoda, ni le vaillant Mace Windu ne trouvait la racine du mal.
El Daoud pour sa part eut la prémonition d’un être obscur, qui plierait à sa volonté d’autres êtres et en ferait des tueurs capables d’utiliser la Force pour la destruction. Dans les années suivants la destruction de l’ordre Jedi, on entendit plus parler d’El Daoud. Il s’était réfugié dans le lointain secteur de Maiysha. Là, il connut un jeune général, Thembee, élève de Mace Windu qui s’était réfugié dans la jungle de Gondwana et projetait d’y construire un nid de résistance à l’Empire.
El Daoud révéla à Mace Windu qu’il avait construit quelques années auparavant une Aiguille Bleue, un très puissant artefact destiné à lutter contre le côté obscur. Dans les premières années de l’Empire, le serviteur de Palpatine le plus puissant n’était pas encore Darth Vader, quoique ce dernier devenait rapidement l’emblème de l’Ordre Nouveau.
Non, l’âme damnée de l’Empereur était Darth Zegmor, le Grand Inquisiteur, qui se chargeait de traquer les derniers Jedi jusque dans les lointains recoins de la Galaxie. Zegmor avait développé deux pouvoirs proprement terrifiants. Le premier était une marque qui lui permettait de plier à sa volonté, et de manière définitive, des créatures vivantes, mêmes supposées libres et intelligentes comme les humains. Le second pouvoir, Zegmor l’avait appris de Palpatine : il permettait d’éveiller brusquement des êtres à la Force, qui sans cela, n’aurait jamais ressenti anormalement cette puissance mystique.
Grâce à ces deux pouvoirs, Zegmor se constitua un groupe de serviteurs maléfiques, à l’esprit entièrement vidés de toute considération humaine. Pour eux, il n’y avait plus d’espoir de sortie du côté obscur. Cela fut appelé la marque de Zegmor. Les victimes de cette marque était des vampires décérébrés, au service de leur seigneur. Ces hommes formèrent le noayu de l'Inquisition.
C’est de ce terrifiant couplage de pouvoir que El Daoud avait eu la prémonition. Et à l’époque où Thembee prenait possession de Gondwana, la marque de Zegmor était l’expression la plus terrifiante du côté obscur, devant la poigne d’acier de Vader où les rumeurs sur une station de combat de la taille d’une lune… Afin de détruire cette marque, El Daoud avait donc conçu l’Aiguille Bleue, qui devait servir de catalyseur du côté lumineux, et briser le pouvoir du Grand Inquisiteur. Sur une planète reculée, El Daoud trouva un temple et un autel ancien, construit plusieurs siècles auparavant par des descendants des Sith. Zegmor avait senti la menace de l’Aiguille. Il envoya ses sbires à la recherche d’El Daoud. Ces derniers ne tardèrent pas à trouver sa trace. Le sage dut accélérer son projet.
Il avait eu le temps de réunir divers manuscrits anciens qui traitaient de l’exorcisation du côté obscur. Dans l’urgence, il termina la forge de l’Aiguille Bleue. Mais les Inquisiteurs étaient à ses trousses. Alors qu’El Daoud commençait à chanter les mantras nécessaires à activer les énergies antiques du côté lumineux, les terrifiants vampires s’introduisaient au cœur du Temple. Pris de court, El Daoud ne put réciter qu’une partie des mantras. Le pouvoir de l’Aiguille fut libéré partiellement : les Inquisiteurs furent jetés à terre par la vague lumineuse qui les frappa, et durablement affaiblis. De plus, Zegmor perdit la capacité d’éveiller à la Force de nouveaux sujets.
L’Empereur restait le seul détenteur de ce pouvoir. La marque de Zegmor était à moitié détruite, mais l’Aiguille, elle, ne pourrait plus servir. El Daoud parvint à s’enfuir du temple, en profitant de la torpeur de ses chasseurs. Il put emporter une partie des manuscrits avec lui.
Pendant des années encore, il ne donna plus signe de vie. D’abord affaibli, Zegmor parvint à redonner à l’Inquisition son statut de machine de terreur. Mais entre-temps, le Seigneur Vader et Xyzor, le maître de l’organisation criminelle du Soleil Noir avaient gagné en estime dans le cœur noir de Palpatine. Dès lors, Vader, Zegmor et Xyzor furent rivaux pour la place de second personnage de l’Empire. Inutile de dire qu’entre eux, la guerre était à l’état larvée, mais qu’elle serait à mort, chacun pour soi, mais chacun devant périodiquement, sur ordre de Palpatine, collaboré avec un ou deux autres.
L’Empereur se réjouissait d’assister à ces combats triangulaires, où la haine, la peur et la jalousie se taillaient la part du lion.
II°/ Les parchemins empoisonnés
Après l’échec partiel de sa première aiguille, El Daoud reprit ses recherches. Il s’isola dans le lointain secteur de l’Amas de Minos. Il vécut dans une grande ville anonyme, où on le prenait pour un médiocre historien au service d’un quelconque département de propagande impérial. Au milieu de l’ennui de ce secteur oublié, El Daoud poursuivit fiévreusement ses recherches pendant plusieurs années. Il gardait des contacts épisodiques, et très discrets avec Gondwana. Il fut témoin du développement de la Garde Avalon, sous la direction du capitaine Bellerophon.
Après plusieurs invitations pressantes de Thembee, El Daoud accepta d’aller sur Gondwana. Plusieurs espions envoyés dans l’Amas de Minos étaient sur le point de retrouver la trace du combattant qui avait frappé l’Inquisition. El Daoud partit une après-midi de son appartement de Minos, comme un léger nuage de poussière dispersé par le vent. Les quelques gens qui le connaissaient le crurent morts. Les espions se lassèrent de chercher, on l’oublia.
Sur Gondwana, El Daoud fut accueilli chaleureusement par Thembee. Celui-ci lui annonça qu’il avait découvert sous le plus grand volcan de la planète un temple très ancien, qui recélait en son cœur de très puissantes énergies mystiques. El Daoud entreprit alors d’aménager le temple avec l’aide de la Garde Avalon et de main d’œuvre indigène. Ces hommes travaillèrent environ un an, au cœur de la jungle, sous l’énorme volcan que parcouraient périodiquement des grondements de tonnerre. El Daoud travailla dans la bibliothèque de Thembee, déchiffrant les manuscrits qu’il avait accumulés sur la marque de Zegmor.
Il savait le risque qu’il prenait : lire le savoir interdit des Siths revenait à s’exposer dangereusement à la source même du côté obscur. Bien d’autres avant lui avaient succombé à ce piège mortel, et s’étaient transformés de chercheurs passionnés en sorciers diaboliques, ivres d’un pouvoir qu’ils ne pouvaient contrôler. El Daoud poursuivit pourtant son exploration des manuscrits. Ne comprendre qu’à moitié les formules, c’était rendre impossible la fabrication d’une seconde Aiguille Bleue ; comprendre tous les mantras, c’était prendre le risque de succomber aux paroles de haine des anciens Siths.
Certaines nuits, après de longues heures de travail, El Daoud sentit des hallucinations s’emparer de lui ; il lui semblait que les pages étaient d’un poison brûlant, que son sommeil ne pourrait être à son tour que brûlant, que des vapeurs corrosives s’échappait des pages. Il jettait alors au loin les terrifiants ouvrages, et passait le reste de la nuit, et souvent la journée, en parfaite méditation.
La menace du savoir Sith n’était pas la seule : Zegmor poursuivait ses recherches, car il savait qu’El Daoud n’en resterait pas à l’échec de la première Aiguille. Aussi, les infâmes créatures vampirisées parcouraient la galaxie comme des Vornskrs obscurs, hantant les planètes reculées, d’en l’espoir de retrouver et d’anéantir El Daoud.
Ce dernier craignait par dessus tout que l’Inquisiton ne découvrît l’existence de Gondwana et de Thembee, et n’anéantisse tout le projet de résistance monté depuis des années.
L’Empereur Thembee était bien conscient de la précarité de sa situation. La Garde Avalon, faite à l’image des anciens Gardes Républicains, ne pouvait suffire à renverser l’Empire. Elle devait être plutôt la force d’élite d’une armée plus nombreuse. Cette armée, il fallait que ce soit celle de la Rébellion naissante, basée à Yavin IV. Encore fallait-il vaincre les méfiances de part et d’autres. Thembee prit alors contact avec un chevalier Jedi errant, Eo Khelin, qui travaillait comme négociateur pour la Rébellion. Khelin rencontra secrètement Thembee, sans même avertir son élève, Merwyn Peake. Le Jedi se montra intéressé par Thembee, par la Garde Avalon et par les recherches d’El Daoud. Il voulut œuvrer au rapprochement des deux camps, qui étaient des alliés naturels face à l’Empire.
Cependant, Khelin était traqué par Vader lui-même. Aussi le diplomate ne restait jamais en place. Quelques mois après sa première rencontre avec Thembee, Eo Khelin fut retrouvé par l’Empire : le padawan Peake parvint à s’enfuir, mais vit son Maître emmené par Vader en personne. Pendant le trajet qui devait mener le Jedi jusqu’à un horrible centre d’interrogatoire, le vaisseau de Vader fut attaqué par une flotte de pirates mercenaires, soutenu de Corvettes puissamment armées. La Garde Avalon arrima sa barge d’assaut au vaisseau de Vader et s’engouffra à l’intérieur, comme le feu s’engouffre dans une brèche. Les soldats de Thembee bouchèrent les points de passage entre les prisons et le poste de commandement du vaisseau. Vader ne pouvait plus rejoindre Khelin. Le Jedi fut délivré in extremis, les assaillants se dispersèrent avant la riposte impériale et disparurent dans l’hyperespace, laissant le sombre seigneur bouillant de rage dans son armure mécanique !
Une fois sur Gondwana, Khelin fit la connaissance d’El Daoud. Celui-ci se montra enchanté de connaître le Jedi. A cette époque, El Daoud était sur le point d’aboutir dans sa construction de l’Aiguille Bleue. Il avait fini de déchiffrer les manuscrits accumulés, et le temple sous le volcan était prêt. Mais il manquait encore quelques lignes essentielles pour compléter le mantra. Les recherches de Khelin dans les archives sauvées de la République permirent d’établir où se trouvaient les manuscrits manquant : sur la planète Sissieg-B, à quelques heures de vitesse lumière de la forteresse principale de l’Inquisition…
Il était évident que sans ces manuscrits, tout le travail d’El Daoud serait vain. De plus, Zegmor se remettait peu à peu de la blessure de la première Aiguille. Il avait dû pendant des années mendier à l’Empereur de nouveaux élèves inquisiteurs, puisqu’il ne pouvait plus les éveiller lui même au côté obscur. Or, Zegmor serait capable bientôt d’utiliser ses anciens pouvoirs. Il serait alors plus puissant que Vader.
Thembee fut mis au courant de cette situation d’urgence. Khelin en informa la Rébellion de Yavin IV. Organiser le vol de ces manuscrits était une occasion pour les deux alliés de collaborer véritablement, qui plus est pour une mission des plus périlleuses.
Le Général Dodonna proposa à Thembee l’aide d’une force d’appoint, à condition que la Garde Avalon prenne part à l’attaque. Ceci convenu, le plan d’attaque fut dressé. A la tête des casse-cou qui partiraient sur Sissieg-B : El Daoud, Eo Khelin et le capitaine Bellerophon de la Garde Avalon. Ce dernier n’était ni un sage ni un érudit dans la Force, mais il maniait diablement bien le double sabre-laser, ce qui ne gâcherait rien dans cette mission ! Fear, yet courage ; stillness, yet action ; weakness, yet light-saber, telle était sa devise !
A suivre...
