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RSB - [Guardian of Eternity] - Episode III : A Last Hope
#11
[GUARDIAN OF ETERNITY]


Le soleil était descendu derrière les sommets. Les montagnes offraient un panorama spectaculaire, entièrement silencieux.
- Ils vont finir par s'inquiéter de ton absence, dit Saruman, goguenard, en croquant dans une barre nutritive.
Le Barabel, coupé de sa tribu, était tombé dans l'apathie. C'est comme s'il était coupé de l'esprit guerrier qui se manifeste en chaque guerrier, pourvu qu'il soit uni aux autres par les rituels.
- Ils vont se douter de quelque chose, dit Katarn. Cette base-là risque de prévenir les autres.
- Tant mieux, dit Saruman, que cela les fasse bouger !...
- C'est déjà étonnant, dit Sadim, que ses copains n'aient pas envoyé de patrouille dans la montagne après lui.
- Bah, ne réfléchissons pas plus que les Barabels, dit Saruman. Ce que nous voulons, c'est Konen.
- Et aussi savoir ce que sont ces installations. Si elles ont un rapport avec Sabre-Noir.

Le soleil avait disparu. Le vent du soir montait, comme s'il prenait, en son heure, possession de son territoire dans ces hauteurs immenses.
- On va s'organiser un bon petit assaut à l'ancienne, dit Saruman, satisfait. Des nouvelles des autres patrouilles au fait ?
- Baelun et Jaggath n'ont rien trouvé pour le moment, dit le senseur. Ils vont dormir à Wan'Dongan, une petite ville minière et reprendre les patrouilles demain. Sariss et Yun ont prévenu qu'ils s'arrêtaient dans un village de contrebandiers, dans les basses terres. Pas de nouvelles depuis. Quant à nos patrouilles, elles ont identifié plusieurs patrouilles Barabels en déplacement dans la jungle. Elles continuent à les traquer.
- Bon, on dirait bien que c'est nous qui avons décroché le meilleur lot. Allez, on va se mettre en route.
- Et lui ? demanda le pilote. On l'utilise comme appât.
Saruman eut une moue d'hésitation. Le Barabel était déjà bâillonné. Le capitaine fit un petit geste au senseur. Ce dernier sortit de sa poche un pistolet à ondes et en infligea un coup sur le prisonnier.
- Il va dormir un moment, capitaine. On est tranquilles.
- Parfait.

La petite troupe se sépara en deux : les Avalon descendirent vers le camp, pendant que les deux Jedi faisaient tout le tour à flanc de côte pour arriver par l'autre côté. Saruman et ses hommes faisaient attention, en descendant, de ne pas faire rouler trop de cailloux.
- Ce qu'on est comme stratèges tout de même...
- On s'adapte à l'intelligence de l'ennemi, capitaine.
- Mouais...
Saruman ne se sentait pas trop fier. Il regarda, inquiet, le ciel noir perlé d'étoiles, tous ces mondes en suspension, si lointains, d'où pouvait surgir Konen, dans toute sa fureur, à la tête de son armée barbare...
- J'ai l'impression, murmura Sadim à Katarn, que l'on fait ça à l'ancienne manière.
- Je ne m'en plaindrai pas forcément, dit l'ex-chasseur de primes en sortant de sa besace les élèments pour son bon vieux fusil blaster de trooper Trooper
Sadim le regarda assembler son arme, en quelques gestes sûrs.
- Il y a un truc que je ne comprends pas, c'est pourquoi tu transportes toujours sur toi un tel arsenal ? Et puis, surtout comment tu en fais tenir autant dans un sac ? Non mais regarde-moi ça : un pistolaser, un fusil à concussion, une mitrailleuse, des grenades, une arbalète Wookie, un disrupteur et j'en passe...
- Les vieilles habitudes ont la vie dure. Il faut avoir des armes pour toutes les situations.
- Tu sais qu'on en a une qui les remplace toutes, hein, dit Sadim en tapotant son sabre.
- Tu veux que je te dise ? J'ai l'esprit pratique avant tout, Ixxos. Toi, tu es un esthète. Regarde ton arme, avec ce pommeau avec cette couche argentée...
- C'est de l'electrum : or + argent. Ça vaut une fortune je te signale...
- Tu n'as pas peur de l'abîmer ?
- Je fais attention à mon matériel.
- Moi, mon matos est tout-terrain... Jan m'aide à l'entretenir.
- Elle te polit ton équipement, hein, c'est ça ?
- C'est malin, tiens... Je ne te demande pas si tu as défloré Q'orianka, monsieur le séducteur !
- Toi, les femmes, tu les affrontes sabre en main, hein... comme avec Sariss par exemple. Entre nous, ça a dû te faire bizarre de voir revenir son double d'un univers parallèle ?
- Si on commence à voir se dédoubler les femmes, franchement...
Le communicateur craquela :
- Vous êtes prêts ?
C'était Saruman, impatient.
Les deux Jedi redevinrent sérieux :
- En position, capitaine...


A suivre... Captain
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#12
Soit tu as une mémoire en or, soit tu as rangé ta mémoire dans ta barbe, soit tu as pris des notes :d

En tout cas ca déchire, et surtout ne ralentit pas le rythme!!!
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#13
Soit c'est du Gronico's cut complètement inédit Hehe
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#14
[GUARDIAN OF ETERNITY]

La base Barabel était au fond d'un cratère. Les Avalon et les Jedi avancèrent à plat ventre vers la cahute renforcée entourée de barbelés. Il n'y avait pas de sentinelles ni de patrouilles. Quand ils furent arrivés à portée d'assaut, les Avalon se relevèrent. Saruman fit quelques signes de la main à ses hommes : ceux-ci activèrent leurs jetpacks et décollèrent dans le grondement des réacteurs. Ils atterrirent dans la cour, juste avant que les Barabels, désordonnés, sortent du baraquement, des blasters en main. Les Avalon désarmèrent les hommes de Konen de quelques coups de vibrolames, puis pénétrèrent dans la cahute.
Il y avait un poste de commande et un équipement minimal pour faire vivre une dizaine de soldats.
- J'espère que nous n'avons pas perdu notre, soupira Saruman.
Les Jedi arrivaient à la base en surveillant le grand cratère.
Le senseur tapotait sur le com' des Barabels :
- Ils ont tout un réseau de bases comme celle-ci, partout sur la planète. Au moins une dizaine... Seulement, certaines ne sont pas encore construites...
- Leurs emplacements ont une signification ?
- Rien à première vue, capitaine. Elles sont à peu près toutes à la même distance les unes des autres... Elles sont faites pour fonctionner en réseau.
- Qu'est-ce que vous manigancez, hein ? lança Saruman, rageur.
Les Barabels ricanèrent.
- Vous riez, hein ? Vous allez voir ce qui va vous arriver... Complicité de crimes de guerre... Ne comptez pas revoir votre tribu avant longtemps.

Sadim et Katarn approchaient du camp en petite foulée. Soudain, une grande trainée lumineuse apparut dans le ciel d'encre, venue de l'autre côté des pics.
- Qu'est-ce que c'est que ça ? dit Sadim.
Katarn s'arrêta une seconde et dit, d'une voix blanche :
- Un missile !...
Il partit à toute vitesse vers le camp :
- Capitaine ! Sortez ! Sortez !
- Katarn, reviens !

Le missile infléchissait sa trajectoire et entamait une piquée vers la base.
Dans la cahute, l'holo-com s'afficha et un dignitaire portant un uniforme du Soleil Noir, le visage maigre et ridé, une petite barbiche noire, apparut :
- Vous vous êtes laissé prendre à ce piège de débutant, capitaine Saruman. Vous me décevez.
- Qui êtes-vous ?
- Fienes Ramuntch, dirigeant des opérations du Soleil Noir sur Gondwana, au service de l'Empereur Konen.
- Vous êtes cinglés...
- Un missile sol-sol voyage actuellement vers vous, capitaine. Il touchera son but dans moins de vingt secondes, produisant une explosion suffisante pour anéantir toute forme de vie à cent mètres à la ronde.
Saruman passa la tête par la porte et vit la comète qui fonçait sur eux. Katarn passait les barbelés en lui criant comme un fou de s'enfuir.

Sadim fit quelques pas ; il vit Katarn et les Avalon perdus. Katarn qui se tournait vers lui et lui criait de fuir. Les Avalon qui essayaient d'enclencher leurs jetpacks. Au dernier moment, Saruman agrippait Katarn et tous les garçons en bleus décollaient dans le désordre. Sadim réagit et se concentra de toutes ses forces sur le missile : il envoya la poussée la plus puissante qu'il pouvait ; cela ne fit que dévier au dernier moment la trajectoire.

L'explosion fit le jour en pleine nuit. La base fut transformée en fournaise de fer fondu ; les Avalon, pris dans le souffle, furent jetés à terre, leurs armures en flamme. Katarn, lâché par Saruman pendant le vol, se reçut violemment à terre. Le réacteur du capitaine avait pris feu, le projetant à toute vitesse au ras du sol. Saruman parvint à détacher son jetpack et finit sa course une dizaine de mètres plus loin, enfoncé de plusieurs centimètres dans le sol.
Sadim se précipitait vers les Avalon et dissipa les flammes. Puis il alla voir Katarn et l'aida à se relever. Des morceaux de toits, de composants informatiques, des papiers enflammées, retombaient tout autour de la base.
Saruman poussa un cri de colère et de dépit.
Tout le monde était en vie.
- Eloignons-nous, ça peut encore péter !
Pas fiers, les attaquants partirent, à moitié assommés, vers la pente du cratère. Une autre explosion se produisit, puis une troisième. Les Avalon et les Jedi n'avaient plus qu'à s'asseoir pour admirer le spectacle.
- On s'est fait avoir comme des bleus les enfants...
- Vous ne pouviez pas savoir, capitaine.
- Tu as réussi à dévier le missile ? demanda Katarn.
- J'ai mis tout ce que j'avais, dit Sadim en retirant son casque.



.jpg   Sadim.JPG (Size: 8.11 KB / Downloads: 18)
Ixxos Sadim


La_classe


Yun et Sariss couraient après le fuyard depuis quelques minutes. Celui-ci devait avoir une connaissance particulière du terrain, car il évoluait sans difficulté parmi les branches de plus en plus grosses qui s'entremêlaient sur le chemin. Il se baissait, sauter, comme s'il avait fait ce parcours d'obstacle cent fois, tandis que les deux Jedi se perdaient facilement dans ce dédale végétal. Ils s'aperçurent bientôt qu'il n'y avait plus de sol sous leurs pieds, seulement les entrelacs gigantesques de racines et de branches (impossible à la limite de faire la différence tant elles s'enroulaient les unes dans les autres).
Yun, plus agile, avait pris une longueur d'avance. Il gagnait du terrain, tandis que Sariss, plus prudente, ne perdait pas Yun de vue mais restait en retrait. Le Jedi vit que l'homme commençait à descendre en glissant d'un arbre à l'autre. Un peu plus loin, alors qu'il avait déjà dévalé une bonne pente et que la lumière devenait plus lointaine, il vit la tenue de mécanicien, restée accrochée à une branche. Il s'agrippa par les deux mains, se balança et fit une belle chute, qu'il termina en se recevant proprement. Seulement, la racine sur laquelle il venait d'atterrir était plus souple : elle remua et Yun dut se rattraper de justesse. Sariss était très loin. Il leva la tête et lui fit des gestes. Il vit qu'elle lui criait quelque chose, mais il ne comprit pas. Trop tard : le fuyard avait tendu un piège à Yun : il s'était dissimulé juste au-dessus de lui et se jeta sur lui les deux pieds en avant. Yun les reçut dans la tête et tomba trois racines plus bas. Son sabre se détacha et tomba dans le vide. Yun eut juste le temps de le faire remonter avec la Force : son adversaire, qui n'était autre qu'un Khommite éveillé au côté obscur, lui sautait dessus son propre sabre pointé vers le bas. Le jeune Jedi n'était habitué à se battre dans un terrain si difficile.

Sariss avait tout vu : énervée, elle sortit son arme et commença à couper dans la masse de bois pour descendre plus vite. Yun, adossée à une énorme branche noueuse, s'était mis en garde. Le Khommite poussa un feulement sauvage et attaqua. Les coups volèrent rapide, tranchant autour d'eux. Yun bondit de quatre mètres et reprit pied agilement. Furieux, son adversaire serra le poing et abaissa violemment la main. Ce fut comme s'il avait blessé les arbres, qui remuèrent, craquèrent en plusieurs endroits. Le Jedi ne vit pas venir, dans tout ce mouvement, le retour d'une branche qui venait de se détendre brusquement et qui le frappa à la nuque.
Sariss lâcha un cri. Alors que Yun tombait, se cognait plusieurs fois et poursuivait sa chute, inconscient, le Khommite puisa dans le côté obscur pour provoquer un autre effondrement. Or, Sariss n'était peut-être pas aussi agile que son élève, mais elle était plus douée pour manier la Force : elle fit juste pencher la branche et le Khommite dérapa. Puis elle se concentra tant qu'elle put puis écarta les deux bras : toutes les branches s'ouvrirent sous ses pieds. Elle chuta de plus de quinze mètres et se reçut devant le Khommite. Avant qu'il n'ait eu le temps de se remettre en garde, elle lui trancha la main droite et lui pointa sa lame sous le menton :
- Où est Konen ?
Le Khommite poussa un juron. Sariss hésita... Elle n'était plus une servante du côté obscur, sans quoi la fin de cette rencontre aurait été vite expédiée. Cela la contraria. Le Khommite le sentit et se permit de ricaner :
- On hésite, Jedi ?
La respiration de Sariss se fit plus lourde. Elle savait qu'elle ne pouvait pas négocier avec le code Jedi. Le Khommite aurait pu en profiter pour lui faire un mauvais coup. Elle fit mine d'engager un mouvement tournoyant au sabre, à l'horizontale. Le Sith parut résigné un bref moment. Au dernier moment, Sariss fit pivoter son arme : elle assomma le Khommite d'un coup de manche dans la joue.
Rageuse, elle poursuivit sa descente, priant qu'il ne soit rien arrivé à Yun.


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Les branches devenaient plus fines, des feuilles réapparaissaient. Petit à petit, ce ne fut plus du bois massif mais de grosses tiges entortillées, encore plus impraticables, ondulantes et glissantes. C'était d'énormes nénuphars dont les racines s'enfonçaient dans la roche d'une falaise sur des centaines de mètres, pour aller puiser de l'eau dans un lac tout en bas, très pur et envahi par la végétation. Sariss, prise de vertige, ne voyait pas de trace de Yun. L'hypothèse la plus probable, et la plus effrayante, était qu'il avait chuté de toute cette hauteur. Elle se tint d'une main à un solide entrelacs de quatre grosses tiges et se pencha. Rien, pas de mouvement dans l'eau... Elle était minuscule dans ce décor démesuré, perdu dans un endroit parfaitement inaccessible. Elle vit seulement du monde remuer sur la falaise d'en face, à au moins cent mètres de là à vol d'oiseau. Une tribu indigène... Cela lui faisait une belle jambe, ils ne viendraient pas la chercher jusque là...

Sariss se laissa descendre le long des racines successives des nénuphars géants. Il lui fallut des heures pour arriver en bas, au bord du lac. Epuisée, elle s'allongea. Elle prit quelques provisions d'urgence dans son sac. Les indigènes étaient de l'autre côté, à la bordure de la forêt. Ils n'approchaient pas. Sariss écouta le bruit de sa respiration mêlée à celle, immense des animaux et des plantes.
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#15
Toujours un plaisir à lire, c'est le défilé des seconds rôles qui ont droit à leur petit bout d'aventure aussi smile
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#16
Ce sont les moments d'échauffement avant l'entrée en scène de la alpha-team wink
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#17
[GUARDIAN OF ETERNITY]

Le Croiseur Corellien Terre de Liberté veillait en orbite stationnaire de Gondwana.
Ludwig demandait à ses officiers un rapport sur la situation.
- Commodore, la Garde Avalon a échappé de peu à la destruction d'une base de Barabels. Ils ont eu le temps de comprendre qu'elle contenait du matériel du Soleil Noir.
- Ils s'en sont tous tirés ?
- Oui, ils ont été aidés par Katarn et Ixxos Sadim. Apparemment, il existe d'autres bases réparties sur la planète, qui vont servir de balise pour du largage de matériel.
- Hmm, dit Ludwig en tortillant sa moustache légendaire, Konen a prévu toute la logistique pour un gros débarquement. Vous avez localisé les autres bases ?
- Nous en avons une dizaine sous surveillance.
- Bien, et les autres équipes ?
- Yun et Sariss étaient partis dans les basses-terres, dans un village d'explorateurs. Ils sont partis dans la jungle et n'ont pas donné de nouvelle depuis des heures.
- Contrariant, cela. Sous un tel couvert végétal, nous ne pouvons pas les retrouver. Et le troisième groupe ?
- Dorsk81 est avec Jaggar Jaggath et Cyrillis Baelun. Ils se dirigent vers un lieu appelé le puits aux âmes. Un endroit sacré sur cette planète, vers lequel convergent aussi plusieurs Barabels.
- Ils savent ce qu'ils vont y chercher ?
L'officier haussa les épaules :
- Des artefacts de Jedi, si j'ai bien compris.
- Bon, le plus urgent serait de retrouver Yun et Sariss.
- Le capitaine Saruman et ses hommes retournent à la base principale Avalon, au pied du volcan. Ils sont en train de la fortifier.
- Très bien, c'est cette base qui nous servira de QG.
Ludwig réfléchit puis dit :
- Nous avons des nouvelles de Vinovo ?
- Intense activité militaire signalée, commodore. Gaeriel Captinson va faire route vers ici avec toute sa flotte armée jusqu'aux dents.
- Elle m'avait prévenue, oui... Par contre, elle m'a dit qu'elle ignorait où se trouvait Merwyn en ce moment.
- Les connaissant, risqua un officier, ils apparaîtront au bon endroit au bon moment.
- Comme vous dites, murmura Ludwig, comme vous dites.

Il se rassit dans son siège de commandement et ordonna de passer de l’autre côté de Gondwana, afin de continuer à scanner les positions déjà établies par Barhugam.


Vietnam2


Yun était tombé du haut des branchages et avait plongé dans un étang rempli de végétation. Le Khommite qu’il poursuivait avait disparu. Il se hissa sur la rive en s’accrochant à de grosses racines. Il s’assit et souffla. Il communiqua par télépathie avec Sariss qui finissait la descente. Rassurée, elle lui dit de l’attendre là où il était.
- Je ne sais pas où je suis, mais je t’attends, oui.

Soudain, averti par un sixième sens, Yun se releva. Il sentait la présence du Jedi Noir Khommite non loin de lui. Or, dans sa chute, il avait perdu son sabre. Il vit alors son adversaire, accroupi sur une branche quelques mètres au-dessus de lui. Ce dernier l’observait en poussant un feulement haineux. Yun eut le réflexe d’envoyer une Vague de Force, qui fit tomber le clone. Ce dernier se rétablit dans sa chute et atterrit souplement. Il dégaina son sabre et l’alluma, profitant de chaque moment face à un ennemi désarmé. Sariss avait tout vu, mais elle était encore trop haut pour sauter. Yun savait qu’il était inutile de fuir. Il serait ridicule d’essayer de s’échapper en allant jouer la grimpette dans les plantes grimpantes. S’il plongeait à l’eau, il ne serait pas plus en sécurité. Il ne savait même pas comment il allait gagner du temps avant que Sariss n’arrive.

Le Khommite fit tourner son sabre, menaçant. Ce n’était pas le genre qui allait livrer des informations cruciales au moment où il était sûr de tuer son adversaire ! Yun préféra jouer le tout pour le tout : il tendit ses muscles et sauta sur son adversaire. Ce dernier n’eut pas le temps de jouer du sabre : il reçut un direct de Yun dans le menton ; le Jedi lui retomba dessus et tenta de saisir son arme. Mais le Khommite avait une forte poigne ; aidé par le côté obscur, il lança une douleur vrillante dans la poitrine de Yun. Ce dernier, suffoqué, dut lâcher prise, tandis que le Jedi Noir en profitait pour l’étrangler d’une main, tout en faisant revenir son arme à lui dans l’autre. Yun lui attrapa le poignet, empêchant la lame laser de lui ouvrir la gorge. Sariss, affolée, puisa dans ses ressources pour lancer son sabre le plus fort possible. Le Khommite vit arriver l’arme et roula sur le côté. Yun eut à peine le temps d’en faire autant pour éviter de finir empalé. Il roula et tomba à l’eau. Le Jedi Noir reprit son arme. Il vit où le Jedi avait plongé. Yun plongeait sous l’eau. Il prit appui sur un rocher et bondit : il ressortit de l’eau et s’accrocha à la première branche venue, s’y balança des bras et envoya ses deux semelles dans la figure du Khommite. Ce dernier partit en arrière. Yun se laissa tomber et attrapa son sabre. Il le pointa vers son ennemi :
- Les rôles sont inversés.
De rage, mais impuissant, le Khommite mit les deux genoux à terre et baissa la tête.
- Tu te rends ? dit le jeune homme.
Erreur, le Jedi Noir frappa à terre et envoya une onde de choc, qui frappa Yun aux jambes. Paralysé, il tomba sur les genoux à son tour.

Le Khommite était sur lui, reprit le sabre, le brandit. Mais il dut soudain parer le sabre de Sariss qui revenait vers lui. La Jedi venait de sauter derrière lui. Elle se mit face au Jedi Noir. Elle l’engagea rapidement, abattant plusieurs coups brefs sur lui. Son style très élégant, qui faisait le ravissement de l’inquisiteur Jerec dans l’autre galaxie, eut facilement raison du Khommite. Elle réussit à le distraire par des coups inhabituels et lui trancha la tête.
Elle poussa ensuite son corps et son arme à l’eau.
Yun, épuisé, se relevait péniblement. Sariss le prit sur son épaule. Elle vit une tribu d’indigènes, perchée dans les branches, qui avait assisté à la scène, médusée.
- Si on vient sur des planètes reculées pour se donner en spectacle, fit Yun, que ses jambes ne portaient pas encore.
- Nous ne sommes pas là pour ça, dit Sariss. Nous devons par contre avertir Ludwe de la présence de ce Jedi Noir. Les Khommites sont rarement seuls. Comme ce sont des clones, il doit y en avoir bien d’autres dans les parages.
Yun et Sariss remontèrent la pente au pied de la grande falaise. Les indigènes avaient terminé de descendre les grandes plantes. Ils dirent par gestes aux deux Jedi de les suivre.
- Si nous ne voulons pas passer la nuit en pleine jungle, c’est encore ce que nous avons de mieux à faire, estima Sariss.
Ils marchèrent pendant plusieurs heures au-dessus de la rivière, qui serpentait entre les falaises recouvertes de végétation.


Vietnam


Ce n’est qu’à la tombée de la nuit qu’ils arrivèrent au campement des indigènes. Un village de paillottes, au bord d’un grand lac, dans le fond de la vallée.
Les deux Jedi furent accueillis dans une maison où une vieille femme terminait de faire le ménage. On leur avait préparé un repas et de quoi dormir.
Quand ils eurent mangé la soupe brûlante, on les invita à se rendre dans une autre hutte, à la sortie du village. Elle était gardée par deux gardes et protégée par des runes en pierre, gravés de motifs brillants. A l’intérieur, ils virent un homme barbu étendu sur un lit en paille.
- Merwyn, murmura Sariss.
C’était bien lui, et il dormait d’un sommeil agité. Il était visiblement fébrile. Ses muscles se raidissaient, ses mains se crispaient, son visage exprimait de la douleur. Farouches, les deux Jedi regardèrent les indigènes présents : quelle espèce de sorcellerie se déroulait ici ?
Une femme versa un bouillon dans la bouche de Merwyn.
- Il est en lutte avec le côté obscur, murmura Yun.
- Mais je ne crois pas que cela vienne d’ici, dit Sariss, qui ne ressentait pas de présence à proximité.

Après avoir avalé le bouillon, Merwyn se détendit. Sa respiration se fit plus régulière. Celui qui était le sorcier du village baragouinait des choses.
- Je ne comprends rien, dit Yun, en faisant des gestes.
Le sorcier continuait à répéter la même chose, comme si les Jedi étaient censés comprendre.
- Rien, insistait Yun, agacé, je ne comprends rien, désolé. Moi pas comprendre quoi toi dire.
Sariss lui mit la main sur le bras :
- Ecoute-le plus attentivement.
- Ce vieux fou et ses remèdes de ?…
- Chut.
D’une voix plus profonde, le sorcier insista, en détachant les syllabes :
- Re… van… Re… van… Revan.
Interdits, Yun et Sariss écoutèrent plus attentivement. Le sorcier parlait dans un mauvais basique mais il parvenait à se faire comprendre. Sariss plissait les yeux :
- Il est parti dans les rêves ?... Merwyn rêve ?...
- Tu parles d’une info, ricana Yun.
Sariss lui ordonna sèchement de se taire.
- Non, il dit plus que cela, dit la Jedi en déchiffrant les paroles du sorcier. Il est parti dans le… le temps du rêve ?... Le temps du rêve ?...
Merwyn était repris par ses douleurs. Sariss toucha son front : la fièvre avait repris. La femme du sorcier versait un nouveau bol de bouillon sur ses lèvres.
- Je ne comprends pas tout, dit la Jedi à Yun, mais il parle d’une sorte d’épreuve que Merwyn a accepté de subir. Une ordalie. Le sorcier a aussi parlé de Konen, de Thembee…
- Ça promet tout ça…
- Nous ne pouvons rien faire de plus pour lui, dit Sariss. Allons-nous reposer, nous avons besoin d’être frais et dispos demain matin.
- Il faudrait commencer par avertir Ludwig et les autres.
- Nous sommes grands. Ils savent que nous nous débrouillons seuls.
- Tu crois qu’on peut laisser Merwyn aux mains de ses sauvages ?
- Il est venu ici de son plein gré, dit Sariss. Il doit savoir ce qu’il fait. Viens, allons dormir.
Yun accepta à contrecoeur. Mais dès qu’il fut au lit, il s’endormit d’un coup. Sariss ne parvint pas à fermer l’œil tout de suite. Elle entendait les villageois qui s’affairaient et par moment, les gémissements de Merwyn, qui continuait à lutter contre des visions de cauchemar.

Ce fut une mauvaise nuit pour Sariss, qui se sentait oppressée. Elle crut que son combat contre le Khommite l’avait fatiguée, mais sentit qu’il y avait autre chose. Elle se leva alors que l’aube pointait à peine. La plupart des hommes dormaient, à l’exception de ceux qui veillaient autour du feu. Yun dormait profondément. Elle s’habilla et se rendit à la hutte de Merwyn. Le Jedi respirait fort, très lentement. Le sorcier dit qu’il allait mieux. La Jedi aurait dû se sentir rassurée, mais au contraire, son malaise ne faisait qu’augmenter. Il y avait donc autre chose. C’était une menace sourde, qui approchait, lentement, insidieusement. Elle alla réveiller Yun, lui dit de se préparer en vitesse.
- Je vais avoir besoin de toi.
Mal réveillé, le Jedi comprit tout de même que quelque chose tracassait Sariss. Tous les deux étaient revenus assez récemment du côté obscur ; ils savaient que c’était une fragilité pour eux. Ils étaient des proies faciles. Les faire retomber ne serait pas très difficile. La preuve étant qu’eux-mêmes hésitaient encore. Ils avaient du mal à discerner ce qui séparait vraiment les Jedi des Sith. Ils se demandaient en fait s’ils n’avaient pas changé de camp simplement parce que Merwyn avait prouvé qu’il était plus fort que l’Inquisiteur Jerec.


A suivre... Vader
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#18
Il a su se faire attendre mais c'est toujours un plaisir :love:
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#19
[GUARDIAN OF ETERNITY]

Depuis deux jours, trois Jedi progressaient péniblement au niveau des zones marécageuses de la planète. Il s'agissait de Dorsk 81, le Khommite que Skywalker avait pris comme élève, du Bothan Jaggar Jaggath et de l'humain Cyrillis Baelun. Ils pataugeaient dans des régions à l'odeur fétide.
- On dirait que j'ai pioché la mauvaise carte en rejoignant votre groupe, dit Dorsk 81.
- J'imagine que les quatre-vingt générations qui t'ont précédé, dit Baelun, n'imaginaient pas qu'un jour leur descendant se retrouverait à l'autre bout de la galaxie.
- Non, sûrement pas. Mais enfin, paraît-il que l'évolution est une chose saine et que la "perfection" n'est pas bonne biologiquement. J'ai lu un peu le professeur Sting.
- Il doit être détesté parmi ton peuple, dit Baelun.
- Oh que oui. Rien qu'en ayant ouvert un de ses livres, je pourrais être considéré comme un hérétique. Sting déteste la stabilité. Il est pour l'expérimentation permanente, la recherche tout azimuths de nouvelles voies pour optimiser les chances de survie face aux menaces. L'idée de trouver un archétype et de le reproduire indéfiniment lui paraît aberrante. Mais enfin, il doit bien avoir raison quelque part : moi le 81ème de la lignée, je suis le premier à être sensible à la Force. C'est donc bien qu'une erreur s'est introduite dans le processus de clonage...
- La sensibilité à la Force comme une malformation génétique ? sourit Baelun.
- Je n'ai pas dit malformation, j'ai dit erreur de réplication. Mais est-ce une erreur ? Sting vous direz que c'est au contraire bénéfique.

Jaggath, qui suivait d'une oreille cette conversation de biologistes amateurs, fit signe à ses deux amis de faire le silence. Ils venaient d'arriver en bordure d'une grande plaine de hautes herbes. A l'autre bout de ce champ découvert, des marcheurs de combat lourdement armés sortaient des bois.
- Vous croyez que ce sont des créatures indigènes de la région ? sourit Dorsk 81.
- Je verrais plutôt cela comme des anomalies génétiques...
Les deux marcheurs mécaniques portaient les couleurs du Soleil Noir.
- Allons trancher dans cette branche de l'évolution technologique, dit Dorsk.
- Pas si vite, dit Jaggath. Il faut savoir ce qu'ils font et s'il y en a d'autres.

D'autres, il y en avait en effet, qui ne tardèrent pas à sortir à leur tour. En tout, une dizaine de véhicules, occupés chacun par deux hommes.
- C'est du gros bestiau d'élevage ça, madame, dit le Khommite.
- Gros ventre mais pattes fragiles, dit Jaggath.

Les trois Jedi s'enfoncèrent dans les bois pour ne pas être découverts par les senseurs ennemis.
- Comment vont-ils avancer ? La végétation est trop épaisse, dit Baelun.
Il n'eut pas fini sa phrase qu'il avait sa réponse : les marcheurs ouvraient la route au lance-flammes ! Puis ils avançaient au milieu des arbres en feu, après avoir carbonisé l'essentiel des plantes qui pouvaient les gêner.
- Tout en douceur, murmura Baelun.
- Comme ça, on n'aura pas de mal à suivre leurs traces, dit Dorsk.

Ils suivirent la file de marcheurs qui s'enfonçait dans la route ouverte par l'officier de tête. Au milieu des milliers d'insectes, d'oiseaux et de quadrupèdes qui peuplaient la jungle, ils n'apparaissaient pas sur les senseurs.
Après avoir piétiné un bon moment, la file de marcheur eut la bonne idée d'ouvrir la route à deux véhicules de front.
- Ils ont mis du temps à trouver cette idée, dit Baelun.
- C'est l'intelligence qui ouvre de nouvelles voies d'évolution, dit Dorsk.
- Il était temps pour eux, soupira Jaggath. Peut-être que dans une heure, ils auront l'idée de se mettre à trois de front.
- Il ne faut pas trop leur en demander, dit le Khommite. Si un organisme consacre trop d'énergie à l'intelligence, c'est autant de perdu en vigueur physique.
- C'est vrai qu'à un certain niveau, sourit Baelun, il vaut mieux être con et solide qu'éveillé et fragile.
Jaggath haussa les épaules :
- A preuve, le général Konen...

Le spectacle des marcheurs s'ouvrant un chemin dans l'épais taillis avait quelque chose d'assez réjouissant. Le Soleil Noir n'aurait pu choisir véhicules moins adaptés au terrain. Brûler ne suffisait pas. Il fallait aussi utiliser les pinces des appareils pour arracher des arbres, puis piétiner des racines à plusieurs reprises, vriller des buissons...
- Indéniablement, ils ont raté une carrière de gardes-forestiers, dit Baelun.
- Je ne leur confierais pas mon jardin, dit Dorsk.

Un des dix marcheurs tomba en panne. Les autres n'arrivaient plus à se tourner. Ils s'entrechoquaient pour effectuer un quart de tour et on devinait l'officier de tête en train d'engueuler ses hommes, rendu fou de rage par leur incompétence et cette saleté de mécanique.
- Une armée en marche, conquérante, dit Dorsk, j'ai toujours trouvé cela émouvant, vraiment... Je ne regrette pas d'avoir parcouru la moitié de la galaxie pour assister à une si belle parade.
- Il va falloir qu'on aille les "aider", dit Jaggath.

Mais comme il disait cela, des bombardiers arrivaient en sifflant dans les airs. Ils larguaient de grosses quantités de défoliant. La forêt tropicale s'embrasa en plusieurs foyers et les marcheurs purent reprendre leur route. Derrière eux, arrivaient de gros véhicules à chenilles. Des air-speeders passaient en reconnaissance.
A force de couler des hectolitres d'agent orange, les bombardiers parvinrent à ouvrir un semblant de chemin aux véhicules terrestres.
Dorsk, qui était le plus agile, était monté à un arbre. Il y avait aperçu un village qui se trouvait sur la route du Soleil Noir. Il dit à ses deux amis qu'il partait devant pour prévenir les habitants de déguerpir en vitesse avant d'être broyés et calcinés par les brutes du consortium criminel.
- On pourrait aussi bien détruire tout ce convoi, dit Baelun.
- Les véhicules terrestres oui, on peut les stopper. Mais les bombardiers, plus difficile. Si nous nous attaquons à eux, ils pourraient très bien, en représailles, attaquer d'autres villages. Les gens du Soleil Noir savent très bien ce que ça nous ferait d'être "responsables" de massacres indigènes.
"Et nous devons savoir où ils vont, concéda Jaggath.

Dorsk approcha du premier village. Il ignorait comment il allait se faire comprendre d'eux. Il espérait que ces indigènes soient au courant que des étrangers menaçants étaient arrivés sur leur planète...


Captain


Le soleil rouge de Barab réapparaissait derrière l'horizon, illuminant le grand palais barbare de ses rayons rouges. Depuis la grande terrasse, le général Konen, entouré de ses deux neveux, assistait à l'atterrissage d'une navette affichant l'emblème de la compagnie D-Tronic. En sortait le guerrier Sirius Ranfeust, dont Konen se méfiait comme de la peste. C'était un Sith de pure race, qui occupait une position importante au sein de cette compagnie spécialisée dans les technologies de pointe. Ranfeust ne doutait de rien et regardait souvent Konen de haut, comme un seigneur de haut lignage considère un paysan mal dégrossi. En ces circonstances, c'était un allié, mais Konen s'était juré de lui faire ravaler sa fierté en l'humiliant en duel... très bientôt. Les deux neveux sentaient la colère de leur oncle. Konen le savait et leur dit de se tenir en retrait pendant qu'il parlerait avec l'invité.
Quand Ranfeust arriva sur la terrasse, il dit aussitôt au général :
- Je m'étonne de vous trouver ici.
- Votre visite n'était pas annoncée, grogna Konen.
- Je pensais vous trouver sur Gondwana. Comment se fait-il que vous n'y soyez pas ?
- Je n'irai pas sur Gondwana.
- Pardon ?
- Vous m'avez bien entendu. Je ne consacrerai pas davantage de forces pour cette planète reculée. J'y ai envoyé mes alliés du Soleil Noir, cela sera bien suffisant.
- Vous n'avez pas idée du pouvoir que renferme cette planète.
- A charge pour vous de me l'expliquer. Vous avez toujours refusé de le faire.
- Le pouvoir de renverser la galaxie grâce à une armée dont la puissance...
Konen, agacé, balaya ce beau discours d'un revers de main.
- Je fais en fonction des forces dont je dispose réellement, Ranfeust. Je suis un soldat, un chef de guerre, pas un sorcier.
- Où est l'Inquisition ?
- Pas sur Gondwana non plus. Ils ont un autre objectif, plus prioritaire.
- Vous divisez vos forces ! Alors que si vous étiez allé sur Gondwana, nous aurions déjà pris possession de son pouvoir.
- Alors que faites-vous ici ?
- Nos effectifs ne sont pas suffisants, général.
- Vous comptez surtout sur mes hommes pour vous servir de chair à canon. Vous n'avez qu'à envoyer les jolis droïds de votre compagnie tellement à la pointe de la technologie.
- Ils ne sont pas adaptés au combat dans la jungle.
- Ils ne sont bons qu'à faire joli dans le décor, c'est la vérité. Ils ont des armes dernier cri, mais trop d'humidité détraque leurs circuits. Ce sont des jolis bibelots. Mais on ne mène pas une guerre avec des gadgets.
- Vous courez à votre perte si vous croyez pouvoir tout faire seul.
- Je vous ai accepté dans mon armée, il me semble.
- Où est l'Inquisition ?
- J'ai envoyé cette flotte vers un objectif pour le moment secret.
- D'après nos informations, de nombreux Jedi sont en route pour Gondwana ! Si nous attaquons là-bas, nous pouvons en tuer au moins une dizaine !
- Je ne leur courrai pas après. Ce sera à eux de venir à moi. C'est moi qui mène la guerre. C'est moi qui dirige le mouvement et oblige les autres à faire face aux conflits que je crée. C'était la doctrine stratégique de Treides...
- Votre orgueil vous aveugle.
- Votre fierté vous rend insolent.
"J'ajoute que je ne vous retiens pas.
- Vous vous mordrez les doigts de refuser mon aide, général.
- Je n'ai pas l'habitude d'être dépendant des autres.

Ranfeust ne salua pas et tourna les talons. Konen le regarda partir avec animosité, mais aussi une pointe d'amusement.
- Ce bouffon n'est même plus distrayant, grogna le Barabel. Il devrait déjà être content que je consacre autant d'énergie à cette maudite planète...
Konen rentra dans le palais et demanda à ce qu'on contacte son bras droit, le capitaine Feron.
Ce dernier apparut en hologramme :
- Général, nous ne sommes plus qu'à un court saut hyperspatial de Bakura...
- Ils ne vous voient pas arriver ?
- Non, général. Nos espions sur place sont formels. Notre attaque va les prendre tout à fait par surprise.
- Bien. Laissez l'Inquisiteur Bartok mettre en place l'assaut. Vous n'interviendrez qu'ensuite.
- Bien général. Je fais préparer le dernier saut.
- Recontactez-moi dès que vous avez du nouveau.

La communication se coupa. Konen regarda par la fenêtre : le vaisseau de Ranfeust disparaissait derrière le grand soleil rouge, le soleil sanglant aux rayons mortels qui éclairait sa planète.


A suivre... Yeah
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#20
[GUARDIAN OF ETERNITY]

Merwyn se contorsionnait de nouveau de douleur, et le bouillon n'y faisait rien.
Yun et Sariss étaient assis auprès de lui, inquiets, rageant de ne rien pouvoir faire pour le tirer de ce sommeil cauchemardesque.
S'ils avaient pu lire dans son esprit, ils auraient vu Merwyn avancer dans la jungle de nuit, armé seulement d'un bâton, attentif au moindre bruit de la végétation frétillante.
Il savait qu'il n'était pas de taille face à la bête, qu'il ne le serait peut-être jamais. L'entraînement que lui avait réservé Thembee était en quelque sorte au-delà de l'impossible.
- C'est ta seule chance si tu veux vaincre Konen...
Merwyn observait en tous sens, observé par des milliers de lucioles dans les taillis ou sur les branches. Il entendait la bête approcher peu à peu. Il n'avait pas le temps de se mettre en garde qu'elle bondissait sur lui. Presque invisible, elle n'était pour lui que deux yeux globuleux, dardant leur or inquiétant dans la nuit.
Merwyn était frappé au genou, au bras. Il avait déjà reçu de quoi l'assommer quand il commença à rendre les coups. C'est à peine s'il pouvait garder conscience, alors qu'un déluge de tentacules s'abattait sur lui.

Depa Billapa l'avait prévenu :
- Nul ne sait combien de tentacules possède le vaapad avant de le tuer. Certains en ont six, d'autres douze. Le plus gros que Mace Windu ait tué en avait vingt-trois.

Merwyn, pour sa fierté personnelle, espérait être tombé sur un specimen du haut du panier ! Car à l'heure actuelle, il devait reculer devant le nombre. Avec un sabrelaser en main, il aurait déjà découpé la bête en quatre. Mais, comme le disait Billapa :
- Seule la vitesse compte, et l'adresse dans des mouvements extrêmement rapides. La puissance vient non de la force physique mais du flot du combat.
Elle lui donnait tant de bons conseils, complètement à l'opposé de tout ce qu'on apprenait à un Jedi !
- La septième forme de combat est la plus violente. Elle n'est pas tant un style de duel qu'une manière d'être. Elle demande toutes les qualités, et leur contraire.

Si Eo Khelin, son premier maître, avait pu le voir en ce moment ! Quand il était sur Tatwane avec lui, il y avait de cela plus de quinze ans, il apprenait la paix, l'harmonie, la concision, la précision. La modestie. Aujourd'hui, il fallait être au contraire violent, exubérant, excessif, exultant dans la victoire, rageur face à la défaite... mais tout cela, bien évidemment, sans céder au côté obscur. C'était la quadrature du cercle.
- Je me demande si je suis vraiment fait pour le Vaapad, avait dit Merwyn à Billapa. Si c'est une philosophie, comme vous dites, elle est à peu près à l'opposé de ce que je suis.
- Alors, change totalement ce que tu es, avait répondu calmement Billapa, de ce ton insupportable des gens qui ont réponse à tout.
Elle ouvrait rarement les yeux, de sorte qu'on avait l'impression qu'elle vous fixait de son troisième oeil maquillé sur son front. Qui plus est, Thembee l'avait prévenu qu'elle avait cédé au côté obscur et que ce n'est qu'à grand peine que Mace Windu avait réussi à la neutraliser (et pas à la vaincre).
- Ce n'est pas rassurant, avait dit Merwyn.
- Elle est plus puissante que mon maître, et a exploré les profondeurs du côté obscur, avait réponde Thembee. Quel meilleur maître voudrais-tu ?

Merwyn, à force de lancer des coups avec toute l'agressivité dont il était capable, finit par toucher la bête. Il sentit son bâton frapper son cuir. Quel plaisir de taper dans le mille et de lui faire bien mal !
La bête grogna, se cambra, renversa Merwyn et partit en courant. Notre héros, les quatre fers en l'air, se remit sur ses pieds et ricana :
- Alors, vexée, ma vieille ?
Puis, il bondit à sa poursuite, comme un fauve. Mal lui en prit : il parvint à rattraper le vaapad, mais se vit aussitôt entouré de quatre autres spécimens !
Avec douze tentacules en moyenne, multiplié par quatre bêtes, Merwyn déduisit qu'il allait passer un sale quart d'heure.
- Calmes, dit la voix douce de Billapa.
Elle apparue, les yeux mi-clos, et les vaapad vinrent se coucher à ses pieds docilement.
- Allons, laissez-nous...
Les prédateurs disparurent en grognant. Il y en avait même un qui caressait Billapa sur la joue. Comme c'était mignon !
- Ce n'est pas encore aujourd'hui que je m'en ferais des descentes de lit, ragea Merwyn en jetant son dérisoire bâton à terre.
- Le ressentiment de la défaite est ce qui mène au bon état d'esprit pour le Vaapad.
- Vous voulez faire de moi un Sith !
- Même les Sith hésiteraient à utiliser le Vaapad.
Merwyn était sûr qu'elle avait eu un sourire en disant cela.
- Je suis un Jedi, pas un tueur.
- Tu devras devenir un prédateur.
- Vous me demandez de détruire tout ce que à quoi j'ai cru... Je suis déjà passé par le côté obscur, vous savez. Cela a failli me détruire.
- Oui, mais on ne revient jamais complètement des ténèbres. Quiconque a plongé dans la nuit, doit devenir la nuit elle-même.
- Non, un Jedi affronte les ténèbres mais c'est la lumière qui le guide.
- Pour combattre les ténèbres, tu dois accepter les ténèbres en toi.
- Moi qui croyais, fit Merwyn, sarcastique, que lorsqu'on contemple l'abîme, l'abîme regarde en nous.
- C'est exact, et il va te falloir l'accepter.
Elle parlait d'une voix régulière, calme, ouvrant à peine les yeux, inspirant brusquement parfois, comme prise d'une émotion qu'elle arrivait aussitôt à contrôler -mais une émotion qui semblait venir d'ailleurs, sans aucun lien avec Merwyn -ce qui était d'autant plus vexant pour notre héros ! Elle ne s'occupait de lui qu'à moitié !

Il en venait à se demander comment la faire réagir. Et s'il l'attaquait, là comme ça, par surprise ? Que pourrait-elle faire ?... Son sabre n'était pas loin. Elle-même était désarmée... Allait-elle, face à un péril mortel, révéler un pouvoir inouï ? Dévoiler enfin son jeu ?
- Tes pensées ont bien changé, dit-elle.
Merwyn eut un sursaut de conscience et fut effrayé d'avoir pensé à...
Et soudain, il comprit que si elle avait l'air ailleurs, c'est en réalité qu'elle lisait en permanence dans ses pensées. Il y avait résisté au début, mais à force, il n'y avait plus pensé.
- Je ne vous dérange pas au moins, pendant que vous fouillez mes souvenirs !
- Je cherche à remuer en toi la boue accumulée au fond de ton esprit. Car c'est de cette boue si stable que ressortent les trésors.
- Ce que vous appelez "trésors", j'appelle cela envies de destruction. Je suis conscient que nous avons tous le côté obscur en nous. J'espère que le mien est assez enfoui.
- Bien trop enfoui, je dirais, dit-elle, d'une voix plus susurrante.
Merwyn commençait à se demander sur quelle folle il était tombé. Et tant pis pour elle si elle l'entendait penser cela ! Elle avait l'esprit à moitié corrompu par le côté obscur ! Était-elle seulement vivante, ou bien un fantôme, une hallucination sortie des rêves de Thembee ?
Elle ne parut pas faire attention à ce qu'il se disait. Elle dit :
- La Force est harmonie. Le Côté Obscur est destruction. Mais l'harmonie n'existe que parce qu'elle résiste au chaos. Celui qui veut protéger l'harmonie doit harmoniser le chaos.
- On dirait que vous, en revanche, vous voulez détruire l'harmonie en moi.
- Ton harmonie intérieure est en ruine. Alors, il faut tout détruire et rebâtir à nouveau.
- Je ne suis pas une marionnette qu'on manipule à plaisir. Je ne vous crains pas. J'ai affronté quantité de manipulateurs dans votre genre. Et je les ai tous vaincus.
- Tu es fier de ton tableau de chasse...
Contrarié, Merwyn répliqua :
- Je veux juste dire que je connais mes moyens. Je n'oublie pas la modestie prêchée par Eo Khelin, mais je sais aussi ce que je vaux. Et cela est mieux pour savoir mesurer ma force, et ne pas devenir une brute écervelée comme Konen.
- Ta "modestie", dis-tu.
Il lui sembla qu'elle ouvrait plus grand les yeux.
- Elle n'est qu'un nom hypocrite pour ton attitude timorée. Ne vois-tu pas que Gaeriel te reproche sans arrêt ton manque d'audace et de courage ?...
- Seuls les cinglés comme Konen se croient toujours courageux. Moi je sais que ce n'est jamais acquis.
- Ne vois-tu pas, continua-t-elle, que Gaeriel perd son temps avec toi ?... Elle admire secrètement Nello pour son impétuosité.
Merwyn serra les poings. Cela devenait intenable, mais il ne voulait pas tomber dans le piège qu'elle lui tendait.
- Nello a beaucoup de qualités, articula Merwyn, mais c'est aussi quelqu'un qui souffre de la violence qu'il a en lui.
- Elle voudrait tant que tu sois comme lui. Ne crains-tu pas qu'elle parte un jour avec lui ?...
Merwyn bouillait.
- Cela suffit ! Je n'ai pas à répondre à cela.
Il tourna les talons.
- J'arrête là cet entraînement. Je vous quitte. Je trouverai seul le chemin du retour.
- Il n'y a pas de chemin pour repartir. Tu ne peux qu'aller de l'avant.
- Puisque vous aimez Nello, je vais parler comme lui : s'il n'y a pas de chemin, j'en ouvrirai un !
- C'est mieux, sussura-t-elle, mais tu n'es pas encore à son niveau. Gaeriel s'impatiente. Elle désespère que tu te comportes enfin en homme. Elle voudrait que tu aies de la poigne, que tu sois le premier à partir pour affronter tes ennemis. Au lieu de cela, elle doit toujours te traîner. Et toi, tu la freines avec tes conseils de modération, comme un vieillard.
- Je suis là pour canaliser Gaeriel.
Il s'en voulut d'avoir répliqué. Il ne devait plus l'écouter.
- Où étais-tu quand Gaeriel était la créature d'Orcus ?
- Nous n'étions plus nous-mêmes !
- Où étais-tu quand il fallait la délivrer de ce sorcier ?
Merwyn ne répondit pas. Il marcha droit devant lui.
- Où étais-tu, ajouta Billapa un ton plus bas, quand votre enfant est morte à la naissance ?... Quel père n'est pas là pour protéger sa fille ?

C'était la réplique de trop. Le coup porta violemment sur Merwyn, qui en eut une véritable crise d'angoisse. Les larmes lui montèrent aux yeux. Il ne pouvait pas résister, il ne voulait plus résister !
Il se retourna, les yeux en larmes, le visage tremblant de haine.
- Tu vas payer cela, Billapa...
Merwyn tendit la main et fit venir son sabre. Elle s'était levé et le regardait, les yeux grand ouvert, faisant peser un regard mort sur lui.
Merwyn alluma son sabre. Il savait qu'il commettait une erreur, mais il devait la commettre. Pas pour lui, mais pour Gaeriel et pour leur fille.

Il courut sur elle et abattit son sabre. Elle s'était déplacée. Elle disparut et réapparut derrière lui. Merwyn fit tournoyer son arme et fondit sur elle. Elle évita encore le coup. Mais notre héros avait vu la faille dans sa défense. Alors, elle se métamorphosa successivement en tous les ennemis que Merwyn avait combattus.
D'abord, ce fut l'inquisiteur Daïki (son psychogun ne put rien contre le coup qui le transperça), le traître Kanjè (Merwyn le trancha en deux), Jorus Methrin (il eut le crâne fendu), puis Nello (il le décapita -quel plaisir !), Yotis, puis Darth Orcus, Darth Treides, Andeddu (il démembra ce vieux squelette), Jerec, Cypher (il le coupa en deux du crâne au ventre), Tremayne (de même), puis enfin Konen : là, il fut soudain face à un mur. Le double-sabre du Barabel arrêta tous ses coups. Merwyn se remit en garde et attaqua de plus belle. Konen allait trop vite ; Merwyn tapait de plus en plus vite, mais il se heurtait à une sorte de disque laser qui parait ses coups, si rapides qu'ils fussent. Il lança une troisième volée de coups. Konen recula posément. Merwyn ne parvenait pas à trouver la faille. Il se concentra, pensa à augmenter la précision de ses coups plutôt que leur force brute. Mais c'était peine perdue. Konen ne laissait rien passer. Il répliqua d'un revers qui entailla les deux cuisses de notre héros. Il fut jeté à terre.
Konen disparut. Depa Billapa était à nouveau devant.

Épuisé, Merwyn se relevait péniblement, mais ses articulations ne se tendaient plus.
- Ne crois pas trop vite que Konen soit une brute sans cervelle, dit-elle en lui tendant la main. Il connaît tes secrets les plus intimes, Merwyn. Il ne te vaincra pas uniquement par le sabre, mais aussi en appuyant sur tes faiblesses.
Elle parlait maintenant d'une voix plus douce, dénuée de méchanceté.
- Je ne lui en laisserai pas le temps, dit notre héros en frappant du poing. Je ne discuterai pas face à lui.
- Il percera tes plaies, Merwyn, et les ouvrira en grand.
- Je l'aurai décapité avant, ragea notre héros.
- Le côté obscur ne gagnerait jamais s'il n'employait que la puissance aveugle. Tu dois comprendre que Konen a toute la malice des Sith. Garde-toi bien de croire que c'est juste une machine à tuer. S'il est à la tête d'un Empire, c'est qu'il fascine par son charisme et sa ruse. Là est sa plus grande force : passer aux yeux de tous pour un barbare. Alors qu'à l'heure actuelle, il mène le Sénat galactique par le bout du nez. Et il a réussi à te faire croire qu'il était un gros imbécile.
- J'ai du mal à croire qu'il soit si intelligent.
- Il t'a étudié, Merwyn. Crois-moi, tu n'as jamais affronté un ennemi aussi malin et si bien préparé. Il connaît toutes les stratégies du duc Lepto. Il a compris l'art de la manipulation grâce à Thembee. Et il connaît le pouvoir des arcanes que manipulait Orcus. Il a pactisé avec les forces des ténèbres. Et toi, tu avances face à lui sans méfiance. Tu crois qu'il veut te passer son sabre en travers du ventre. Mais il veut détruire tout ce à quoi tu crois. Il veut saper l'harmonie en toi. Il sera insidieux.
- Nous le prendrons de vitesse. Il n'aura pas le temps de mettre en oeuvre ses machinations.
- Il est trop tard pour l'empêcher. Tu ne peux que limiter les dégâts.
Merwyn se releva, amer :
- Oh, pour limiter, on va limiter, crois-moi. Maintenant que ta démonstration est terminée, si tu veux bien m'excuser...
Merwyn reprit son arme et partit.
- Je ne te trompais pas tout à l'heure, dit Bellapa, surprise. Il n'y a pas de chemin pour sortir si je n'en ouvre pas un.
- Je n'ai plus besoin de ton aide, merci, dit Merwyn.
- Tu m'en veux du mal que je t'ai fait, et j'en suis sincèrement désolé.
- Garde tes excuses, va ! Je me débrouillerai seul ! Je suis déjà revenu de plus loin que du monde des rêves !
- Ton entraînement n'est pas fini ! Tu ne maîtrises pas le Vaapad ! Et si tu l'utilises, il te consumera !
Elle paraissait sincèrement affolée.
- Être consumé par le Vaapad ? Hé, j'ai cru comprendre que c'était comme ça que marchait cette technique ! Original, ma foi ! J'ai bien envie d'essayer !
- Le côté obscur va te...

Il ne l'écoutait déjà plus. Bellapa voulut le rattraper mais une main se posa sur son épaule :
- Tu l'as bien formé, dit Thembee, paternel.
- Il n'est pas prêt.
- Personne n'est prêt face au côté obscur. Et surtout pas nous. Mas maintenant, il sait qu'il n'est pas prêt. Et c'est tout ce que tu pouvais lui apprendre.
- Il ne maîtrise pas le Vaapad du tout !
- La septième forme de combat ne s'apprend pas à l'entraînement. Elle s'apprend sur le tas, face à ton adversaire le plus formidable. C'est en quelque sorte Konen qui lui apprendra la technique ultime. Ou qui l'obligera à la maîtriser sur le moment.
- C'est de la folie.
- Nul n'a dit qu'il était raisonnable de s'attaquer à un seigneur Sith.


A suivre... Diablo
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