Poll:
You do not have permission to vote in this poll.
Total 0 vote(s) 0%
* You voted for this item. [Show Results]

Thread Rating:
  • 0 Vote(s) - 0 Average
  • 1
  • 2
  • 3
  • 4
  • 5
Le prix à payer
#11
Je jette un coup d'oeil, en attendant qu'omniback s'installe correctement. En plus on a une migration à la con de dernière minute imposée par Ousmane... N'importe quoi, Steph et moi on est vénères!
Reply
#12
Ah, ça y'est j'ai lu les deux chapitres.

J'ai trouvé ça bien, c'était bien plaisant à lire. Sautille

Je me suis bien marré en certains passages, car certains traits de la description sont bien vus ; ils font plus philou que nature. Wink
J'ai bien aimé aussi le braquage de l'épicerie.
Par contre, à mon avis, c'est une faute psychologique de dire que le Noir est content de se faire coffrer par Robert et Georges. A mon avis, il ne va pas jusqu'à admirer les deux flics qui l'arrêtent, ça ne colle pas avec le cadre de l'histoire. :?

A part ça, je pense que pour la suite, maintenant que tu as planté le décor et développé une péripétie, tu devrais trouver une trame qui te permette de tenir sur plusieurs chapitres. Wink
Reply
#13
2-3 incohérences, comme la réaction du type dans l'épicerie quand il se fait arrêter. 2-3 fautes de français aussi.

Mis à part ça, c'est très bien Hehe Continue comme ça Philoo! Bananerap
Reply
#14
Willy, tu as voté "roman à l'eau de rose"...

Tusors2
Reply
#15
Oui Nono
Reply
#16
Chapitre trois

Robert et George ramenèrent leurs trois prises au commissariat. Ils escortèrent leur trophée dans les cellules au sous-sol. D’une certaine façon, Robert et George avaient contribué à faire de bon chiffre sensé faire baisser la délinquance, ou du moins officiellement.
En remontant vers leur bureau, Robert et George croisèrent Monsieur le commissaire en train de discuter avec Monsieur le maire.

Monsieur le maire était une personne agréable et sympathique. Il était chaleureux et semblait s’intéresser au problème de ces concitoyens. Il était enveloppé et il est connu qu’il aimait la bonne nourriture. Par ailleurs, il connaissait personnellement plusieurs membres du gouvernement mais aussi des hommes d’affaires influents. Il était habillé d’un magnifique costard bleu marine et d’une cravate rouge qui avaient du être achetées dans le Nord.
Il avait un visage qui aurait séduit la plus difficile des femmes. Sa coupe de cheveux assez court, son rasage parfait donnait l’aspect d’un homme de confiance. Ses magnifiques yeux bleus donnaient un sentiment de malice. En tous cas, Monsieur le Maire était un élu qui connaissait tous les rouages de la vie politique, que ce soit localement ou à des échelons plus élevés.
Monsieur le commissaire était un homme normal, tout ce qu’il y a de plus banal. Il était habillé d’une façon élégante. Ses cheveux blancs marquaient coupé court marquait son expérience et sa minutie.
Monsieur le maire et Monsieur le commissaire se connaissaient très bien et était depuis longtemps. Ils étaient très proches et collaboraient depuis de longues années.

Robert s’inclina et salua le commissaire.
D’un ton banal et neutre, il dit :
« Bonjour Monsieur le commissaire. »
Le commissaire se tourna vers Monsieur le maire et déclara :
« Monsieur le maire, je vous présente l’inspecteur Robert Durand et son coéquipier l’inspecteur George Gérard. Je tiens d’ailleurs à signaler que l’inspecteur Durand est notre meilleur élément. »
Chaleureusement, Monsieur le maire serra la main de Robert.
Puis d’une voix douce et agréable, il interpella Robert.
- Monsieur l’inspecteur, je suis enchanté de faire votre connaissance. Avez vous bien travaillé ?
- Mon collègue et moi avons empêché le braquage d’une épicerie et arrêté les deux malfaiteurs.
- Je suis heureux de connaître une personne qui lutte efficacement au maintien de l’ordre dans ma ville. Ainsi, nous avons la commune la plus sure de la région.

Robert sourit et déclara d’un ton neutre et indifférent :
« J’ai souvent l’impression d’être Sisyphe poussant son rocher en haut d’une montagne. Tous les jours, j’arrête des malfaiteurs en vain. C’est devenu une habitude. Peut-être n’habitons nous pas la même ville. »
Monsieur le maire tapa sur l’épaule de Robert et répondit d’une voix amicale :
« Mon ami, je suis certain que vos efforts portent leurs fruits. »
Monsieur le maire sortit une boite de cigare. Il en proposa un à Robert qui refusa. Robert ne fumait pas. Il en huma un et l’alluma.
« Désolé de vous laisser, le devoir m’appelle. Je dois voir Monsieur le ministre de l’éducation nationale pour avoir des subventions pour mon lycée. »
Alors que monsieur le maire se dirigea vers la sortie du commissariat, George et Robert s’installèrent dans leur bureau.
George téléphona au parquet pour avoir un rendez-vous afin de présenter les deux braqueurs. Robert demanda à Oscar d’amener le jeune qu’il avait interpellé. Oscar motivé accomplit l’ordre et traîna le jeune dans le bureau.
« Voici le petit merdeux » s’écria Oscar avec joie. Robert remercia Oscar et commença l’interrogatoire :
- Bonjour, jeune homme, je me présente. Je suis Robert. Comment appelles-tu ?
- Je t’emmerde sale connard de poulet répondit le jeune.
Robert resta impassible.
- Je te demande seulement comment tu te nommes. Je ne te veux aucun mal continua Robert.
- Mais t’est trop con ! Je nique la police et je te pisse au cul !
Robert attrapa les documents saisis lors de l’arrestation.
Il les examina et dit :
« Tu t’appelles Rachid Benguigui, tu as quatorze ans et tu habites dans le Sud. »
Rachid semblait surpris.
Robert continua l’interrogatoire d’une voix paisible qui cachait sa lassitude:
- Tu vois, nous sommes capables de trouver ton nom. D’ailleurs, il serait plus intéressant pour toi que ce soit mon collègue et moi même qui continuons cet interrogatoire. Avec le policier qui t’a amené, ça ne serait pas à ton avantage. Bon, mon petit Rachid, pourquoi n’étais-tu pas à l’école ?
- Mais vous êtes totalement con ! Ma prof de latin est absente. Je l’ai de onze heures à midi.
- Bien, je vais téléphoner au collège. Alea Jacta es.
- Et d’où tu me parles comme ça !
- C’est du latin mon ami. Il s’agit des seules notions de latin que je possède.
Robert décrocha le téléphone.
« ….Allo, oui, bonjour, le collège, je souhaiterais joindre Madame le principal…. Allo, Madame le principal, oui, j’ai un élève à vous… Rachid Benguigui…. Oui, il dit que son professeur de latin est absent…. C’est bien ce que je pensais… Il est au commissariat… Je pense que c’est mieux que vous passiez… Oui, je me charge de contacter ses parents… Vous pouvez me passer les coordonnées… Merci bien… Je vous attends. »
Robert raccrocha le téléphone.
« Comme je le pensais, tu as fait l’école buissonnière. Madame la principale va venir te chercher. »
Robert essaya de joindre un membre de la famille de Rachid mais il n’arriva pas à faire venir un seul membre.
Deux heures plus tard, Madame le principal arriva.
- Bonjour, Monsieur Robert. Je viens chercher ce bon à rien de Rachid. Avez vous réussi à joindre un de ses parents ?
- Non répondit Robert.
- Vous savez, La famille Benguigui, c’est une famille de faignant. J’ai eu le grand frère, c’était un bon à rien, comme le petit. C’est de famille.
Madame le principal prit Rachid et le ramena au collège.

Le lendemain, Robert arriva au bureau à huit heures. Il commença son entraînement au pistolet qui dura une bonne heure et demi. Puis il arriva au bureau ou l’attendait George.
- Salut vieux, comment vas-tu ? Demanda George.
- Très bien, et toi ?
- Je me sens d’une bonne humeur.
- On part faire la tournée ?
- Bonne idée.

Georges et Robert sortirent du commissariat et montèrent dans leur voiture. Ils roulaient comme à leur habitude dans le Sud. Le ciel était gris et les arbres morts. Les rues étaient tristes. On aurait dit un désert urbain dans lequel le moindre fantôme n’aurait pas voulu se promener. Les cadavres de voitures incendiés ou démolit se suivaient les uns derrière les autres. Les immeubles étaient vêtus, tombaient en ruine. Les poubelles étaient pleines à craquer et attendaient le ramassage qui tardait. L’odeur était nauséabonde, comme si une usine se trouvait dans le quartier. Or, il n’y en avait pas.

En passant dans une rue, Robert vu une voiture. Cette voiture ne pouvait pas être en harmonie avec le reste du paysage. Elle avait une vitre cassé, certes. Mais le reste contrastait avec une peinture fraîche d’une couleur rouge éclatante. Les pneus étaient bien gonflés et le pare-brise était intact.
Cette voiture, si elle n’avait pas eu une vitre cassé aurait été digne d’appartenir à un habitant du Nord. Robert demanda à George de s’arrêter. Celui-ci exécuta l’ordre.
Robert s’approcha discrètement de l’automobile et y jeta un coup d’œil. Il y vit Rachid qui venait de finir de démonter l’autoradio.
D’une voix calme et neutre, Robert salua :
« Bonjour Rachid, n’as-tu pas cours ? »
Rachid sursauta. Robert lui passa les menottes. Il prit l’autoradio et demanda à George de surveiller le gamin. Ensuite, il appela le central pour demander le propriétaire du véhicule.
« George, je reviens, je vais rendre l’autoradio à son propriétaire. »

Le propriétaire habitait l’immeuble d’en face. Il était gris, moche et déprimant. Robert monta à son appartement. Il sonna. Au bout d’un quart d’heure, un homme ouvrit une porte. Il était blond et bien bâtit. Il semblait s’être levé car il n’était vêtu que d’un pyjama et d’une robe de chambre. Derrière lui se tenait une magnifique jeune fille brune d’origine musulmane. Elle était habillée seulement d’une robe de chambre qui laissait voir son corps désirable. Ses cheveux étaient décoiffés et laissaient présager une nuit agitée.
La porte donnait sur une salle à manger. Elle contrastait avec l’extérieur de l’immeuble. Elle possédait de magnifiques meubles, avec une télévision moderne et une chaîne Hi-fi stéréo dernier cri.
L’homme se tourna vers sa compagne et dit :
« Toi, la pute, retourne dans la chambre. »
Celle-ci obéit la tête baissée en signe de soumission comme une femelle ayant trouvé son maître.
Il se tourna vers Robert et dit d’une voix méprisante :
- Monsieur ?
- Bonjour Monsieur Richard. Je suis l’inspecteur Durand. Nous avons surpris un criminel qui démontait l’autoradio de votre voiture. Il s’est malheureusement enfui mais il n’a pas eu le temps d’emporter ceci.
Robert tendit l’autoradio.
L’homme le pris demanda d’un ton méprisant :
- Et ma caisse ?
- Elle n’a seulement qu’une vitre cassée.
- Ca n’arriverait pas si les flics patrouillaient plus souvent. Décidément, les flics sont des feignants et des bons à rien. Vous n’avez pas l’idée du prix de cette voiture.
Robert resta stoïque. L’homme ferma la porte.

Robert retourna dans sa voiture.
Il se tourna vers Rachid et lui dit :
« Nous allons te ramener au collège. Tu vois, nous te laissons une dernière chance. Ne la gâches pas. Tu es trop jeune pour être mêlé dans une guerre qui ne te concerne pas. La prochaine fois, nous te placerons dans une maison de correction. En tous cas, si tu continues, ça finira mal pour toi. »

Arrivé au collège, Robert, George et Rachid furent introduit dans le bureau de Madame le principal. Robert pris la parole :
- Bonjour Madame. Nous avons retrouvé Rachid ce matin.
- Effectivement, nous avons remarqué qu’il était absent à l’appel répondit Madame le principal d’un ton froid et désintéressé.
- Nous vous le ramenons. Nous souhaiterions aussi lui donner une dernière chance. Ca serait dommage d’en arriver à des solutions expéditives.
- Comme vous voudrez ! Mais autant donner de la confiture à des cochons.
- Néanmoins, nous souhaiterions que vous contrôliez plus sérieusement cet enfant.
- Nous intensifierons notre contrôle.

Robert et George rentrèrent au commissariat et s’installèrent dans leur bureau. Jusqu’à la fin de la journée, ils remplirent des formulaires et des rapports. Puis, vers cinq heures, le téléphone sonna.
Robert le décrocha :
« Allo… Oui, nous arrivons tous de suite. »
Il raccrocha le téléphone et se tourna vers son coéquipier :
« Georges, deux gangs règlent leurs comptes rue Napoléon Bonaparte. »
Aussitôt, George et Robert prirent leurs armes et se dirigèrent hors du commissariat. Robert interpella Oscar :
« Oscar, nous avons une fusillade rue Napoléon Bonaparte. Prend tous les hommes disponibles. »
Oscar fit suivre l’ordre et aussitôt, tous les policiers furent armés et prêts au combat. La police allait continuer sa guerre contre le crime. Robert était accompagné de trois fourgons. Il allumèrent leur gyrophare, cri de guerre annonçant l’arrivé de la police.
Le convoi accéléra jusqu’au lieu de la fusillade, chaque conducteur collant son pied sur son accélérateur. Arrivé rue Napoléon, les policiers descendirent de leurs véhicules arme à la main prêt à riposter. Ils prirent le moindre couvert, prenant position derrière les poubelles, les arbres morts ou les carcasses de véhicules. Robert regarda la situation et dit :
« Nous arrivons trop tard. »
Le spectacle était horrible. On aurait dit au champ de bataille. Les cadavres gisaient sur le sol. La majorité étaient criblés de balles tout comme les murs. Les vitres avaient éclaté en morceaux qui s’éparpillaient par terre. Le sol avait été repeint en rouge par le sang qui coulait des dizaines de cadavres. Ce spectacle de mort était inhumain. On y voyait la stupidité des affrontements entre bandes rivales du Sud méprisées par le Nord.

Robert se baladait sur-le-champ de bataille. Il cherchait s’il pouvait rester au moins un survivant mais rien. Oscar s’approcha de lui :
«Tu vois, au moins, la racaille, de temps en temps, ça nous rend service en s’entre tuant. »
Robert n’en disait pas grand chose. Il continua à contempler ce désastre.

Puis ses yeux s’arrêtèrent sur Rachid. Il était criblé de balle. Il était noyé dans sa marre de sang. Robert regarda ce spectacle avec désarroi. Ainsi, Rachid faisait partie d’une des deux bandes. Il avait sans doute du être entraîné dans une guerre qui le dépassait. Robert se sentait coupable. Il se demandait ce qu’il aurait du faire. En tout cas, il se sentait dépassé et impuissant. Rachid voulait échapper à la police. Il avait réussit, mais à quel prix ?
Reply
#17
Une seule incohérence, et de taille : Quand il y a des fusillades, on fait venir un bataillon de CRS. C'est systématique Teach

Sinon, ta troisième partie est bien Wink
Reply
#18
Chapitre quatre

Aujourd’hui, c’était vendredi. Robert se leva à six heures. Il regarda par la fenêtre et s’aperçu qu’il pleuvait. La ville subissait une averse. Il s’habilla et pris son petit déjeuné constitué de tartines grillées et de café. Il fit sa vaisselle et continua à feuilleté le Monde daté d’aujourd’hui.

La semaine avait été habituelle, voir vaine. Il avait empêché un braquage, arrêté des dealers, des prostitués ainsi que des casseurs. Mais il avait fait la même chose la semaine dernière, la semaine d’avant et continuerai la semaine d’après et la suivante. Le maire semblait content de sa police. Il faut dire que la police de la ville avait un bon taux d’activité. Le fonctionnement du commissariat était en phase avec la politique actuel de sécurité qui avait pour base l’image. L’image d’une police active qui patrouillait. Robert convenait que s’était le rôle de la police d’arrêter les suspects, mais son rôle était, aidé de la société de prévenir la délinquance. Et sur ce dernier point, il y avait un vide. Robert d’ailleurs eut des pensées amères quand il se souvint de Rachid.

Vers sept heures, Robert sortit de son domicile et marcha sous le vent et l’adverse pour aller travailler. Il arriva à huit heures au commissariat. Il se dirigea vers son bureau, posa son blouson sur le radiateur, sorti de son placard une serviette pour se sécher les cheveux et alla s’entraîner au tir. Vers neuf heures, il retourna au bureau où George était arrivé.
- Bonjour Robert, Comment vas-tu ?
- Très bien, et toi, comment vas-tu ?
- La bonne forme. On fait notre tournée ?
- D’accord

Robert et Georges vérifièrent leurs armes. Puis ils sortirent du commissariat pour aller rouler dans le Sud. Ils passèrent devant les ASSEDIC. Sous le ciel gris, Robert et Georges contemplaient la queue d’une vingtaine de mètres qui attendait leur tour, sous la pluie, pour pouvoir continuer à attendre à l’intérieur du bâtiment. Le spectacle était désolant. Ce n’était plus des humains qui attendaient mais des zombis qui marchait pour leur survie. Un désespoir se lisait sur leur front. Ils étaient maigres, bien peu habillés. Ils étaient trempés et pourtant, ils continuaient à attendre. Robert se demanda, sachant que le centre était fermé l’après midi, combien pourraient passer.
Puis, petit à petit, d’autre malheureux venaient gonfler la queue. Elle faisait maintenant une trentaine de mètre. Sur les visages se lisait le désarroi. Les personnes qui échouaient devant les ASSEDIC ne croyaient visiblement pas à leurs destins. Ils semblaient vivre de la charité publique. Il est certain que certain avaient du lutter pour sortir de leur misère mais visiblement, un monstre froid avait du les retenir dedans. D’ailleurs, la queue était bien ordonnée. Les personnes étaient rangées les uns derrière les autres. C’est comme s’ils sortaient d’une chaîne de montage.

Puis, de personne en personne, Robert aperçut un homme qui passait. Il était noir. Ce qui frappait, c’est qu’il portait un parapluie. Il portait des vêtements chics qui contrastaient avec les haillons de la foules. D’hommes en hommes, il semblait marchander. Il arriva vers un pauvre. Il discuta avec lui plus longtemps. Puis il sortit de sa poche de la poudre blanche qui donna dans la main du malheureux, qui fut content de lui donner des billets de banques.

Robert se retourna vers son coéquipier et dit :
- T’as vu le noir ?
- Oui, et alors ?
- C’est un dealer. Il vient de refiler discrètement de la drogue à un des gars.
- Tu as de bons yeux, vieux.
- On l’arrête ?
- Entendu.

Robert et George descendirent de la voiture et marchèrent en direction du noir sous la pluie intense. Puis, Robert se tourna vers le noir et dit :
« Police, veillez nous suivre ! »
Aussitôt, le noir donna un coup de poing dans le ventre de Robert qui se tordit de douleur. En se relevant, il voyait le noir courir comme s’il était le participant d’une compétition d’athlétisme. Il était poursuivit par George. Celui-ci sauta sur le suspect qui tomba à terre. Il l’empoigna. George lui passa les menottes. Il le traîna jusqu’à la voiture où Robert les attendait.
George se tourna vers Robert et lui dit :
- Rien de cassé ?
- Non, je commence à en avoir l’habitude.

Ils rentrèrent au poste et ils traînèrent leur suspect jusqu’à leur bureau. Ils vidèrent de ses poches ses papiers et de l’héroïne, puis l’installèrent dans une chaise.
Robert commença l’interrogatoire.
« Ton nom et ton prénom ? » Demanda Robert.
L’homme resta impassible.
Robert feuilleta ses papiers.
« Tu t’appelles Patrick François, tu habites dans le Sud, tu as trente cinq ans. »
L’homme restera impassible. Robert continua :
« Tu vois, nous avons des pièces à convictions. Il est interdit de posséder, et surtout de vendre de la drogue, en particulier de l’héroïne. Tu seras condamné à plusieurs année de prison. Même le meilleur avocat ne pourra réduire ta peine. La prison, c’est pire que le Sud. »
Sur un ton impassible, Patrick commença à marchander :
- On pourrait s’entendre. J’ai quelque chose à vendre en échange de ma liberté.
- Je ne suis pas intéressé. Je ne veux pas d’argent.
- Je ne parle pas d’argent, mais d’informations.

Dans sa jeunesse, Robert se serait senti incorruptible, mais là, il en avait vraiment assez de coffrer des minables. Plus il arrêtait des voyous, plus il y en avait. D’un ton intéressé, Robert déclara :
- Si tu me donnes ces informations, je pourrais essayer de faire réduire ta peine. Je pense que le juge en tiendra compte.
- Je n’y crois pas. La justice est à deux vitesses. Le plus faible est sur d’être inquiété. Le plus puissant des politiques ne peut pas être connu par la justice. Au fond, la justice est la guillotine qui élimine les gens non conforme. Je ne donnerai mes informations que contre ma liberté. De plus, si vous me relâchez, je promets de quitter la ville.
- C’est entendu, si les informations sont intéressantes.
- J’ai votre parole ?
- Tu as ma parole. Mais il faut que tes informations soit très intéressantes.
- Tu ne seras pas déçu.

Patrick François commença d’une voix sereine son récit :
- Le trafic de drogue est une entreprise encadrée dans le Sud. Chaque dealer s’acquitte d’un droit. Une sorte de taxe. C’est ainsi que j’ai eu le droit de travailler sur le coin de l’ASSEDIC. C’est assez rentable.
- Et as-tu d’autres lieux de travail ? Demanda Robert
- En ce qui me concerne non. Mais certains sont appréciables. Le site de l’ANPE est assez demandé. Le collège aussi.
- Et tu ne te limites qu’à la drogue ?
- Moi oui. Mais on peut aussi payer une taxe pour la prostitution, pour le racket ou pour le vol d’autoradio. En fait, le crime est une affaire qui marche dans le Sud.
- J’avais remarqué, dit Robert qui écoutait avec une grande attention.
- Dans le Sud, il y a une société du crime. Par exemple, si tu veux envoyer des jeunes filles sur le trottoir, tu payes une taxe pour ça. Plus tu payes, et plus tu possèdes un territoire d’exploitation énorme, ainsi que le droit d’avoir le plus de fille possible. D’ailleurs, c’est très rentable. Surtout si tu les prends jeune et jolie. Le vol d’autoradio marche de la même façon. Plus tu t’acquittes de tes droits, plus tu peux envoyer des mômes dans la plus grande zone possible.
- Le racket marche de la même façon ?
- A peu près. Tu ne fais que d’acheter une zone de racket.

Robert écoutait le récit avec attention. Voilà ce qu’il lui manquait. S’il voulait en finir avec la situation désastreuse de la ville, il devait s’attaquer aux racines du mal.
Robert continua :
- A qui payes-tu ta redevance ?
- Je ne sais pas.
- Tu l’ignores ?
- Oui, j’ignore à qui je paye mes droits. Je sais juste qu’il se prénomme le fils.
- Qui est-ce ?
- J’ignore son véritable nom. J’ignore aussi son visage. Je ne l’ai jamais vu. Je sais juste qu’on l’appelle le fils.
Robert trouvait le récit de plus en plus intéressant. Voyant que son attention était captivée, Patrick continua :
« Voyez-vous, le crime est dirigé par un trio. Le parrain en est le chef suprême. Le dauphin est son bras droit qui lui succèdera sans doute. Enfin, on dit que le fils est la personne qui fait les plus basses besognes. »

Robert avait l’impression d’enfin attendre ce qui lui manquait à un travail d’une vie. C’était la première fois qu’il entendait parler du trio. Mais il comprenait qu’il s’attaquait à la partie immergée d’un iceberg.
Le prévenu continua :
- Le crime dans la ville est dirigé par un trio. Mais ceux qui connaissent le fils ne savent pas qui est le dauphin ou le parrain, même les deux.
- Donc, demanda Robert, si ces trois personnes tombent, il n’y aurait plus de crime dans la ville ?
- En fait j’ai un peu menti. Au trio s’ajoute une quatrième personne. Le trio, devenu quatuor est alors comparé aux têtes d’une couleur dans un jeu de carte. Le parrain est l’as, le dauphin le roi, et le fils le valet. Mais il manque la dame.
- Qui est la dame ?
- Je ne la connais pas. C’est aussi son code. Elle s’occupe de la prostitution. Elle veille à améliorer le rendement des filles. Si un maquereau a un problème avec l’une de ses prostituées, c’est elle qui intervient.
- Donc, dit Robert, il y a quatre cerveaux.
- Pour les personnes qui dirigent la ville, ils sont au nombre de quatre. Mais ce n’est pas fini.
- Vraiment ? Demanda Robert.
- Car récemment, un nouveau caïd essaie de renverser le parrain.
- Et qui est-ce ?
- Je l’ignore. Je connais seulement son surnom.
- Et comment se fait-il appeler ?
- Il se fait appeler tonton.
- Donc, si je résume, dit Robert d’un ton intéressé, le crime dans la ville est actuellement dirigé par le parrain, le dauphin et le valet. Mais un certain tonton essaierait de renverser le parrain.
- Oui, c’est ça. Mais j’ai également d’autres renseignements qui vont vous intéresser.

Robert trouvait le récit intéressant. Mais il était impressionné. Que pouvait raconter d’autre Patrick ?
Celui-ci continua.
- Vous connaissez l’avenue François Mitterrand ?
- Oui, bien sur. Il y a même la cité des loups, qui est abandonné car totalement vêtus.
- C’est exact.
- Que va-t-il se passer dans cette cité ?
- Vous voyez le parking ?
- Oui.
- Ce soir, les hommes du parrain vont recevoir, aux alentours de huit heures, un chargement de drogue. Imaginez, des provisions d’herbes, d’héroïne, et même de crac.

Robert était content. Cela faisait des années qu’il attendait ces informations. Il prit les clefs des paires de menottes et libéra Patrick.
«Tu ne vas pas le libérer ! Nous l’avons pris sur le fait ! » Gronda George.
Robert répondit d’une voix calme et déterminée :
« Un marché est un marché. Et ses informations en valent le prix. »
Puis, se tournant vers Patrick, il déclara :
« Tu es libre. Mais quitte la ville. La prochaine fois que je te retrouve, tu seras arrêté pour de bon. »

Patrick quitta le commissariat. Georges interrogea Robert :
- Tu crois vraiment à ce qu’il dit ?
- Je ne sais pas répondit Robert. Mais ce que je sais, c’est qu’arrêter du petit gibier, c’est inutile. Nous devons en finir avec cette situation. Et c’est peut-être enfin notre chance. Si nous n’allons pas voir, nous ne serons jamais. Viens-tu avec moi ?
George réfléchit et avec une voix simple qui accentua sa curiosité, dit :
«Oui »

Pendant le reste de l’après-midi, George et Robert continuèrent à classer des papiers. Puis vers trois heures, on frappa à la porte du bureau.
« Oui ? » Demanda Robert.
Oscar ouvrit la porte et déclara :
« Le chef veut te voir. »
Oscar se rendit au bureau du commissaire et pris place devant celui-ci.
D’un ton neutre, Robert demanda :
- Que puis-je pour vous, Monsieur le commissaire ?
- Vous avez arrêté un dealer cette après midi, pourquoi l’avez vous relâchez ?
- Car il nous a donné des informations vitales.
- Lesquelles ?
- D’après ce qu’il dit, l’activité criminelle de la ville serait dirigée par un quatuor. Nous avons à la tête l’as ou le parrain qui est le chef, le roi ou le dauphin serait son successeur, et le valet ou le fils s’occuperait des bases besognes. Ajoutons par ailleurs qu’il y a la dame qui veille au rendement de la prostitution. Il semblerait par ailleurs que ces personnes ait une concurrence. Un certain dénommé tonton essaierai de prendre le pouvoir.
- Mais nous n’avons jamais entendu parlé de ces personnes. Vous y croyez, vous ?
- Je ne sais pas. Mais nous arrachons des mauvaises herbes sans arracher les racines. Nous avons peut-être une chance de pouvoir enlever les racine.
- Et comment ?
- Ce soir, avenue François Mitterrand, les hommes du parrain attendent une livraison de drogue.
- Et que comptez vous faire ?
- George et moi, nous allons y jeter discrètement un coup d’œil.
- Et s’il n’y a rien ?
- Au pire, on recommence comme avant et on essaie de rattraper notre dealer.

Le commissaire réfléchit et dit :
« Robert, mon ami, vous êtes mon meilleur élément. Vos intuitions sont souvent bonnes. Allez voir ce qui se passe. Mais surtout, soyez bien prudent. »
Robert, touché répondit :
« Je serais très prudent. »

A huit heures, Robert et George étaient dans leur voiture garée avenue François Mitterrand.
Il faisait déjà nuit. Seulement quelques réverbères encore en état de marche permettaient un éclairage minimum. La pluie continuait de tomber. On entendait le vent souffler.
George et Robert chargèrent leurs armes. Puis ils sortirent emportant pistolet et lampe de poche vers le parking de la cité des loups. Le parking était gigantesque. Elle couvrait l’énorme cité abandonnée. Il était également souterrain. Il tombait en ruine et seul quelques colonnes disposées parallèlement toutes les trois places permettait le maintenir le plafond. Quand George et Robert arrivèrent dans le parking, il faisait nuit noire. Seule un chat ou une chauve souris aurait pu avancer dans cette obscurité. Robert et George allumèrent leurs lampes torches. Il n’y avait pas le moindre signe de vie.

George commença à dire :
« Finalement, nos informations sont bidons. »
Robert éclaira le sol et après observation dit :
- Tu vois le sol est mouillé.
- Oui, c’est exact, et alors ?
- Nous sommes dans une pièce souterraine abandonnée. A priori, l’eau ne rentre pas.
- Tu veux dire que quelqu’un est venu ?
- Oui, et sans doute une voiture. Les traces d’eau sont parallèles.
Robert et George suivirent les traces humides qui s’arrêtèrent au milieu du parking. Robert continua à examiner le sol à l’aide de sa lampe torche. Il trouva des traces d’une poudre blanche. Il en ramassa sur son doigt et la goutta du bout de sa langue.
- Héroïne déclara-il.
- Où demanda George ?
- Les quelques bouts de poudre blanche ici à peine visible en répondit Robert en les éclairant.
Puis Robert déclara :
« A mon avis, il y a eu un rendez-vous, mais nous arrivons trop tard. »

Soudain, George qui regarda les alentours cria :
« Robert, attention ! »
Il poussa brusquement Robert au sol. Celui-ci entendu un coup de feu. Il reprit ses esprits et vu George tomber dans ses bras. Au loin, Robert vit une silhouette qui courait derrière un poteau. Robert sentit le sang de son coéquipier couler sur sa chemise. Robert le traîna derrière une colonne. Puis, d’une voix désespérée, il dit à George :
- Pardonne-moi, George, je suis désolé.
- De quoi Répondit celui-ci d’une voix qui avait du mal à respirer ? Tu avais raison.
- Je vais te sortir de là, tient bon.
- C’est trop tard, vieux, c’est finit pour moi. Le parrain, ce n’est pas une légende. Je t’en supplie, fait le pour moi, arrête le parrain, promet moi d’arrêter le parrain.
- Ne dit pas ça. Je vais te sortir de là.
- Je t’en supplie, arrête le parrain.
Des larmes coulaient des yeux de Robert. Puis d’une voix apaisante, Robert déclara :
- Je te promets d’arrêter le parrain mais également tonton.
- Merci.
Les bras de George tombèrent à terre. Son cœur s’arrêta de battre et George s’endormit. Il était mort.

Robert sortit son arme. Il marcha dans le noir se cachant derrière les colonnes. Il essayait de respirer le moins possible et d’avancer tel un chat cherchant sa proie. Ses sens étaient en éveil. Ses yeux recherchaient la moindre ombre ou forme dans le noir. Ses oreilles étaient à l’affût du moindre bruit. Il ne faisait qu’un avec son arme. Robert était vieux et avait des nerfs d’acier. Il savait qu’il devait rester calme et ne pas s’abandonner à la peur ou au stress. Sa survie en dépendait.

La vie de Robert venait d’avoir enfin un sens. Il devait stopper le parrain. Celui-ci est un criminel et c’est son devoir de policier était de l’arrêter. Soudain, il entendit un déclic derrière lui. Il fit une roulade sur le côté gauche. Il entendit un coup de feu. La balle s’enfonça sur le poteau qui se trouvait quelques secondes auparavant derrière lui. Il voyait une ombre, d’une forme humaine qui le braquait. Visiblement, l’homme préparait à tirer une seconde fois. Robert pointa son arme sur lui et tira sur la forme noire. Celle-ci s’écroula à terre. Robert s’approcha de l’ombre. Il vit un cadavre. La mort avait été rapide. Robert sortit du parking.

Dehors, la pluie continuait à tomber. La rue sombre n’était éclairée que par quelques réverbères qui étaient encore en état de marche. Robert marchait sur le trottoir derrière les carcasses de voitures. Il luttait contre le vent qui soufflait contre lui. Dessous une lampe se tenait deux hommes. Il tenait chacun dans leurs mains un fusil automatique. Lorsque qu’ils aperçurent Robert, ils pointèrent leurs armes sur lui. Celui-ci se mit à couvert derrière la carcasse d’une automobile. Robert entendit le bruit d’une rafale qui endommageait le métal qui lui servait de couverture. Puis les tirs s’arrêtèrent. Robert se leva, pointa son arme sur l’un de ses assaillants et tira. Le tir, précis, calme et froid fit tomber sa cible à terre. Le second pressa la détente et continua à courir derrière une poubelle pour se mettre à couvert. Robert baissa la tête, laissant ainsi la voiture s’abîmer et lui éviter une mort certaine.

Les tirs s’arrêtèrent. Robert marchait de carcasse en carcasse. Il essayait de s’approcher discrètement de la poubelle. Puis, il ramassa une canette qui traînait devant lui et la lança loin derrière le cadavre d’une voiture qui était éloigné de sa position. Celle ci retomba en faisant un bruit sourd. Aussitôt, l’homme, caché derrière la poubelle se leva et tira sur la voiture en direction de la canette qui venait de tomber au sol. Robert leva la tête de sa cachette et abattit l’homme d’une balle dans la tête. Ensuite, Robert alla vers sa voiture et appela le poste :
« Patrouille de L’inspecteur Robert. Avenue François Mitterrand. Cité des Loups. Avons été attaqué par trois hommes. Quatre morts dont l’inspecteur George Gérard. »
Robert venait de perdre son coéquipier, mais la vie continuait et la lutte contre le parrain ne faisait que de commencer.
Reply
#19
Chapitre cinq

Le soir de la fusillade, Robert alla voir la femme de George.
George habitait une commune agréable. Il habitait un immeuble avec sa famille. Son appartement était bien rangé. Il était décoré d’objet de valeur. Robert était content de quitter un moment la ville, mais il aurait préféré le faire en d’autres circonstances. La pluie continuait à tomber. D’ailleurs, il avait plu toute la journée. Robert était hanté par l’image de George tombant dans ses bras, de son sang coulant sur ses vêtements.

Il arriva devant l’interphone. Il sonna. Une voix répondit :
« Qui est-ce ? »
Robert répondit :
« C’est Robert. »
La porte lui fut ouverte. Il arriva devant l’appartement où se tenait la femme de George.
Elle portait une robe noire. Son visage jadis joyeux était soudain devenu triste. Il semblait ne pas vouloir entendre la nouvelle. Ses cheveux blond et dynamique tombaient. Seules ses yeux bleus attendaient l’espoir d’un démentit de la terrible nouvelle.
Robert commença d’une voix qui ne voulait pas parler :
« Bonjour Hélène. »
Puis il essaya de continuer. Mais il n’en avait pas le courage ou la force. Robert resta sans doute dix minutes planté devant la porte de l’appartement, peut être même une quinzaine. Il avait peur. Puis, il continua d’un ton peu assuré :
« Je suis désolé, mais George a été tué sous mes yeux. Ca a été si rapide que je n’ai pas eu le temps de réagir. Je ne sais pas quoi dire. »
Aussitôt, Hélène s’évanouit dans les bras de Robert. C’est comme si toutes ses forces l’avaient abandonnées. Son visage était marqué par la tristesse et le désarroi.
Robert aurait voulu la réconforter mais il ne savait pas le faire.

Robert rentra chez lui le lendemain vers une heure du matin. Mais il n’arrivait pas à dormir. Vers midi, il alluma la télévision. Il tomba sur le journal télévisé de Monsieur le présentateur vedette. Monsieur le présentateur vedette avait une tête quelconque. Il avait des cheveux noir coupé court. Il portait des lunettes qui montrait clairement son intelligence inexistante. Il portait un costume gris avec une chemise blanche et une cravate bleu. Il était rasé à la précision.

Monsieur le présentateur vedette ne se contentait pas de présenter le journal. Il animait un magazine où il expliquait les gaspillages de l’état. Il fustigeait les impôts terriblement élevés que volait l’état aux honnêtes contribuables. Il ne cessait de réclamer une diminution massive de ces mêmes impôts et une hausse importante des moyens des services publics. D’ailleurs, dans son émission, il y avait toujours un sujet sur la pornographie, que se soit sur Internet ou sur les films adultes. La chaîne diffusait également, dans d’autres émissions, des reportages ou des témoignages sur « Je suis jeune et jolie et je joue (volontairement) dans films pornographiques » ou « J’ai quitté mon enfant handicapé pour partir avec mon amant ».
La chaîne diffusait également une émission où l’on filmait des jeunes, avec autant de garçons que de filles, qui passait la journée à larver dans un loft où se trouvait une terrasse avec piscine. L’intelligence de cette émission était comparable à celle d’une poule trouvant une cuillère. Le suspense était de savoir quand l’un des garçons allait coucher avec l’une des filles. D’ailleurs, cette émission était tout publics. Robert se demanda d’ailleurs si un jour il ne pourrait pas y avoir un reportage sur les filles du Sud. La chaîne, comme elle n’était pas cryptée, n’avait pas le droit de diffuser de films pornographiques, mais si elle en avait eu le droit, elle l’aurait fait. Elle dénonçait d’ailleurs, au nom de la morale, sa concurrente alors que sur le câble, elle avait une chaîne qui était dédiée au sexe.

Monsieur le présentateur vedette commença d’une voix qui avait la vérité absolue :
« Bonjour, triste nouvelle dans la ville. Dans le sud, un policier a été abattu lors d’une patrouille. Heureusement, son coéquipier a arrêté les trois malfrats. Il semblerait que la politique mené par le ministre de l’intérieur depuis peu, porte ses fruits. La ville est d’ailleurs la plus sûre commune de la région. »
Bien entendu, il était sous-entendu que cette ville serait encore plus sûre sans les immigrés d’origines musulmans qui ne pensaient qu’à piquer des subventions aux honnêtes français, qui descendaient aussi bien des francs que des gaulois ou des romains, voir d’une immigration européenne. Il y a peu, d’ailleurs, Monsieur le présentateur vedette aurait déclaré :
« Encore un terrible drame dans la ville. Nous avons à déplorer la mort d’un inspecteur de police. Les trois tueurs ont été arrêtés par son coéquipier au prix d’une lutte féroce. Encore un drame qui montre l’irresponsabilité d’un gouvernement qui néglige sa police et la sécurité de ses concitoyens. »
Mais, entre temps, il y avait eu des élections et un changement de majorité.
Ensuite, le journal continua sur un autre sujet :
« Le chômage a encore augmenté ce mois-ci, les réformes du précédent gouvernement ont encore aggravé la situation des plus fragile d’entre nous. Mais bien entendu, grâce aux efforts de la majorité actuelle, la reprise devrait continuer. »
D’ailleurs, cette phrase était présente chaque mois dans la bouche du présentateur. Mais avant hier, Robert avait été hier aux ASSEDIC et savait de quoi il en retournait. D’ailleurs, le neveu de George, titulaire d’un DESS d’électronique avec mention, était au chômage. Il aurait dû aller dans le loft de la chaîne.
Puis Monsieur le présentateur vedette commença à vanter les régions de la France profonde, en commençant par la région Poitou Charente.

Robert avait honte de regarder ce journal. Il se demandait si il avait encore un cerveau. Puis, d’un geste de dégoût, il arrêta la télévision. Il continua à regarder dehors la pluie qui tombait. Il devait se reprendre. Robert devait arrêter le parrain. Puis, il l’avait promis. C’était le testament de George, c’était le devoir de Robert.

L’enterrement de George avait lieu le dimanche même. La messe était célébrée dans l’église du Nord. L’enterrement avait lieu dans le Sud. Robert se leva tôt. Il prit son costume noir et noua une cravate rouge. Ce fut depuis bien longtemps qu’il n’avait pas mis de costume. Il arriva vers onze heures à l’église pour participer à la messe. L’église contrastait avec le reste de la ville. Le Nord comprenait surtout des constructions modernes. L’église semblait avoir été bâtie entre les années 1800 et 1900. Son intérieur était sinistre et triste. L’autel de bois était d’un marron foncé, les cierges étaient d’un cuivre rouillé. La lumière ne passait pas à travers les magnifiques vitraux. Robert était au premier rang. Il se tenait à coté d’Hélène et de ses deux enfants. Celle-ci pleurait. Aux premières places sur la gauche se trouvaient Monsieur le maire et Monsieur le commissaire. Les fidèles rentrèrent à leurs habitudes.

Puis, le prêtre avança. Il commença la messe.
« Mes fils, aujourd’hui, nous célébrons la mort tragique de l’inspecteur George Gérard. »
Robert faisait tout ce qui était en son pouvoir pour soutenir Hélène qui était à bout de forces.
« Car L’inspecteur Gérard a donné sa vie pour ses frères. Il s’est sacrifié pour porter secours à son collègue et ami. »
Puis il se tourna dans la direction de Robert et dit :
« Mais laissons la parole à son coéquipier. »
Il fit un signe à Robert qui monta sur l’autel. Devant lui se tenait une assistance passible.
D’une voix triste, Robert commença :
« George n’était pas un collègue. C’était plus que ça. C’était un ami. Il était toujours là pour me soutenir. Nous étions solidaires, comme des frères. »
Puis, les mots eurent du mal à sortir. Mais malgré la peine, il continua :
« George s’est sacrifié pour me sauver la vie. Il s’est sacrifié pour que nous puissions continuer notre lutte pour aider les plus malheureux. »
La foule était restée impassible.
Robert retourna à sa place.

Monsieur le commissaire fut appelé.
Il dit sur un ton paternel :
« L’inspecteur Gérard était un grand policier. Avec son coéquipier, ils ont accompli leurs devoirs jusqu’au bout. La mémoire de l’inspecteur Gérard restera à jamais gravé dans le cœur de la police. L’inspecteur Gérard était un héros. »
Puis vint Monsieur le maire :
« Je tiens à saluer la mémoire de ce grand serviteur de la ville, voir de l’état, qui est mort pour permettre à la ville de rester un lieu agréable de vie. »

Puis, le prêtre fit lever tout le monde. L’ordre fut exécuté par la foule mécaniquement.
« Maintenant, disons la prière apprise par Jésus Christ notre seigneur. »
Et automatiquement, la foule récita :
« Notre père, qui êtes aux cieux,
Que ton non soit sanctifié,
Que ton règne vienne,
Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel,
Donne nous aujourd’hui notre pain de ce jour,
Pardonne nous de nos offenses,
Comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés,
Mais délivre nous du mal,
Car c’est à toi qu’appartient le règne, la puissance et la gloire,
Pour les siècles et les siècles,
Amen »

« Nous prendrons le chant suivant : Dieux est amour, dieu est parmi nous, alléluia »
Ainsi, le prêtre lu des répliques, et les automates entre chaque intervention du prêtre chantaient :
« Dieux est amour, dieu est parmi nous, alléluia »
Puis vint la lecture d’un passage de la bible, choisit dans le nouveau testament.
Passif, les fidèles écoutaient la parole d’évangile comme chaque week-end.

Robert n’était pas croyant. D’ailleurs, à ce qu’il se souvienne, il ne l’avait jamais été. Dans ses souvenirs, George n’était pas croyant non plus. D’ailleurs, Robert devait être anti clérical. Il souscrivait aux valeurs prônées par dieux, mais il prenait celui-ci pour le plus grand escroc de l’humanité. Robert croyait à la solidarité, à la patience, au pardon et à la tolérance. Mais pour Robert, l’église était surtout une secte. Dieu, selon Robert ne connaissait pas la patience. Lorsque les hommes étaient mauvais, au lieu de les aider à s’améliorer, il les noya sous le déluge, laissant Noé sauver les autres espèces.
Puis dieu n’était visiblement pas partageur, en tous cas, pas du pouvoir, comme le montrait l’épisode de la tour de Babel. Puis le dieu de tous les hommes semblait s’occuper principalement des fils d’Abraham. Il est certain que Robert, qui se demanda quand dieu interviendrait dans le Sud, exagérait.

Après, la communion, le prêtre déclara la fin de la messe. Les brebis égarées purent sortirent de l’église pour continuer, comme chaque semaine, leur dimanche.

Robert, sous la pluie, accompagna le corbillard. Il se dirigeait lentement vers le cimetière qui se trouvait dans le Sud.

Le cimetière était grand mais sinistre. Les tombes semblaient oubliées. Elle appartenait souvent à des malheureux. Le cimetière regorgeait de morts dont les noms semblaient être perdus depuis le début.
Le cercueil de George fut mis en terre. Puis chaque membre de sa famille lui dit un dernier adieu.
Ainsi mourut George dans la plus grande indifférence.
Reply
#20
Chapitre six

C’est le lundi, vers huit heures, que Robert alla, sous la pluie, au cimetière se recueillir sur la tombe de George. Il posa sur celle-ci une tulipe rouge et dit d’une voix triste:
« Pardonne-moi, George. C’est moi qui devrais être ici. J’aurais dû être plus vigilant et mieux te protéger. »
Il regarda la tombe pendant une demi-heure. Ses vêtements étaient trempés. L’eau dégoulinait de son corps. Puis, d’un ton calme, il dit :
« George, je te promets que ta mort ne sera pas vaine. J’aurais le parrain, j’aurais le dauphin, j’aurais le fils et j’empêcherai tonton de prendre la ville. Je ferais mon devoir de policier et je m’attaquerais à tous les maux, qu’ils soient visibles ou invisibles. Maintenant, je dois te laisser car le devoir m’appelle. »

Robert retourna vers le commissariat. Il s’aperçut qu’au fond, celui-ci avait toujours été triste. Il contenait un sous-sol où se trouvait une salle de tir et les prisons. L’entrée donnait sur un accueil où l’on pouvait faire patienter les victimes. Derrière l’accueil se trouvait la salle des policiers, le bureau de Robert et celui du commissaire ainsi que d’autres bureaux.
Quand Robert s’installa à son bureau, il y vit un dossier posé sur sa table. Il y était inscrit « Sonia Bensala ». Robert décida de l’étudier plus tard. Il prit la peine de ranger son bureau et il en profita pour classer les dossiers de son ancien collègue. Vers onze heures, la porte frappa. Robert répondit d’un ton lassé :
« Entrez »
Monsieur le commissaire arriva dans le bureau. Il était accompagné d’une jeune fille. Celle ci devait avoir à peu près vingt cinq ans. Elle était habillée d’un jeans et d’un pull noir. Son visage était attirant et elle devait sans doute avoir des soupirants. Ses magnifiques yeux bleus et verts reflétaient sa détermination et sa combativité. Elle portait un long imperméable noir. Elle était sans doute d’origine musulmane et elle avait une peau bronzée. Ses cheveux noirs étaient ordonnés par une longue queue de cheval. Cette fille avait pour elle la beauté. Néanmoins, il lui manquait quelque chose. C’était l’allure. Elle avait la démarche d’un éléphant dans un magasin de porcelaine. Le revolver, un python rangé devant elle dans son pantalon semblait près à être dégainé rapidement comme dans les bons westerns.

Monsieur le commissaire prit la parole et dit :
« Mon cher inspecteur Durand, la préfecture nous a envoyé un nouvel inspecteur. Je vous présente mademoiselle Bensala, qui sera votre nouvelle coéquipière. Elle remplacera l’inspecteur Gérard. Elle sera sous vos ordres et votre responsabilité. »
Le commissaire s’en alla. Robert pria sa nouvelle collaboratrice, qui lui semblait indifférent, de prendre place dans le siège de George.
Il ouvrit son dossier et le parcourra rapidement.
La jeune fille ne dit pas un mot.
Puis, Robert commença d’une voix paisible et agréable :
- Bonjour mademoiselle Sonia Bensala. Je suis l’inspecteur Durand mais vous pouvez m’appeler Robert.
- Bonjour inspecteur Durand, répondit Sonia d’une voix angoissée.
- Robert, appelez-moi Robert.
- Bien, Robert dit la voix timide.
- Alors, Sonia, je vois que vous avez vingt cinq ans, est-ce exacte.
- Oui, monsieur.
- Vous habitez le Sud. Avez-vous toujours habité le Sud ?
- Oui. J’habite le Sud depuis que je suis née.
- Vous devez connaître le Sud mieux que moi.
- Sans doute.
- Bien, alors je vois que votre dossier est brillant. Vous êtes le major de votre promotion.
Sonia resta impassible.
Robert continuait ce qui semblait être un entretien d’embauche.
- Vous avez, insista Robert un bac littéraire.
- C’est exact.
- Vous devez lire beaucoup.
- Oui.
- Quels livres avez-vous lu ?
- De tous. J’ai lu Stendal, Molière, Shakespeare, Camus, Balzac, et beaucoup d’autre auteur. J’ai aussi lu des essais philosophiques. J’aime beaucoup lire.
- Vous parlez le français, l’arabe, l’anglais, l’allemand et l’espagnol.
- C’est exact.
- Ainsi que le latin et le grec antique. Je lis que vous avez eu le bac avec félicitation. Ensuite, vous avez étudié le droit à la faculté, DEUG, Licence et maîtrise ainsi que DEA de droit en affaires criminelles. Ensuite, vous avez intégré l’école de police où vous êtes sortie première de votre promotion. Pourquoi avoir intégré la police ?
- J’aimerais que la loi s’applique à tout le monde. Pas qu’aux faibles.
La réponse de Sonia, qui était dit d’une voix déterminée, surprit Robert. A son age, Robert était rentré dans la police pour protéger les personnes.
D’un ton intrigué, Robert demanda :
- Et Pourquoi dans la police dans le Sud ?
- J’ai quelque chose à faire, en finir avec la situation du Sud. J’ai toujours habité dans le Sud. C’est un endroit inhumain, invivable, mais je ne suis pas capable d’en partir. Il ne me reste donc qu’une seule solution : Changer le Sud.
Sonia commençait à plaire à Robert. Dans sa réponse, on sentait la volonté et la détermination, mais aussi l’espoir.
Robert continua :
- Par ailleurs, je lis que vous êtes ceinture noire de Judo et de karaté.
- C’est exact. La vie dans le Sud est dangereuse pour les jeunes filles.
- Bien, pour commencer, nous allons patrouiller.
- Oui monsieur.

Robert et Sonia sortirent du bureau pour aller hors du commissariat. Ils croisèrent Oscar.
- Salut Robert salua Oscar.
- Bonjour Oscar répondit Robert d’un ton poli.
- Tiens, j’ai une superbe devinette. Comment s’appelle le super héros qui vole avec une cape rouge ?
- Superman répliqua Robert d’un ton lassé.
- Et le super héros qui se promène avec une cape noire ?
- Batman.
- Et celui qui lance des toiles d’araignées ?
- Spiderman.
- Et celui qui vole de supermarché en supermarché ?
- Je l’ignore.
- Musulman

Oscar se mit à rire bruyamment. Hypocritement, Robert répondit :
- Elle n’est pas mal.
- Et j’en ai une autre.
- Vraiment ? Fit Robert qui faisait semblant d’être intéressé.
- Voilà, un chien, un facteur, une femme intelligente et le Père Noël rentrent dans un ascenseur. Celui-ci monte. A l’arrivé, le chien est tué. Qui est l’assassin ?
- Je ne sais pas.
- Le facteur ! Le Père Noël et les femmes intelligentes, ça n’existe pas.

Oscar semblait content de ses deux blagues. D’ailleurs, le ton qu’il utilisait montrait vraiment que ses histoires avaient parole d’évangile.
Sonia se tourna vers Oscar et lui déclara d’une voix compatissante :
- Mon pauvre monsieur, vous me faites pitié et je vous plains.
- Moi ! S’exclama Oscar avec mépris, être pris en charité par une beurette !
- Votre démarche et vos paroles montrent que vous ne devez pas être bien instruit. Si Darwin était encore en vie, il serait heureux de voir quelqu’un qui lui montre que sa théorie est exacte.
Intrigué, Oscar se tourna vers Robert et demanda :
« C’est qui Darwin ? »
Sonia remontait dans l’estime de Robert. Il répondit de façon amusée :
« C’est un savant qui a émis l’hypothèse que l’homme descend du singe. »

En colère, Oscar se tourna vers Sonia et déclara violemment :
- Dit moi, sale pute arabe, c’est moi que tu traites de singe ?
- Mon cher monsieur, continua Sonia d’un ton serein, vous devriez consulter un psychanalyste.
Oscar demanda à Robert :
« Un psychanalyste, c’est quoi ce machin chose ? »
Avec joie, Robert lui répondit :
« C’est quelqu’un qui soigne ton cerveau. »
Oscar se tourna vers Sonia et lui dit :
« Toi, la salope, je vais te donner une telle fessé que tu vas t’en souvenir toute ta vie. »
Il lança un coup de poing vers le visage de Sonia. Celle ci lui attrapa le bras et lui fit une balayette. Oscar tomba devant elle. Il grogna :
« Toi, ma conne, je n’ai pas dit mon dernier mot ! »
Il se releva et s’élança sur Sonia tel une locomotive. Celle-ci fit un mouvement d’esquive sur la gauche et reçu son assaillant d’un simple croche-patte. Robert s’écrasa sur le sol et glissa tel une serpillière quelques mètres plus loin.
Sonia lança en direction de son adversaire :
- Au moins, la femme de ménage n’aura pas besoin de passer.
- Tu vas te taire, sale arabe ! Déclara Oscar en se relevant.
Puis il se remit à foncer sur sa cible en tendant un coup de poing. Sonia attrapa son bras et utilisa son inertie pour le faire passer dessus son épaule. Oscar retomba quelques mètres plus loin sonné en faisant un boucan d’enfer.

Aussitôt, Monsieur le commissaire sortit du bureau et cria :
« Qu’est-ce que tout ce vacarme ? »
Calmement, Sonia répondit :
- Ce n’est rien, Monsieur le commissaire, je montre au policier Oscar les bases du judo.
- Mademoiselle Bensala, ceci est un avertissement. Je ne veux pas de bazar chez moi. Comme c’est votre premier jour, je vais être cette fois ci compréhensif.
- Oui monsieur.
- Allez, au travail, et arrêtez-moi un criminel.
- Bien chef.
Le commissaire rentra dans son bureau. Quand Oscar se réveilla, Sonia l’agrippait par le col. D’un ton déterminé, elle dit :
« Ecoutes-moi bien, gros lard, et je te conseille de rentrer ça dans ton bidule qui te sert de cerveau. Je suis l’inspecteur Sonia Bensala. Donc, je suis ta supérieure hiérarchique, que ça te plaise ou non. »
Robert trouvait sa nouvelle coéquipière bien brutale, mais il appréciait que Oscar ait eu une petite leçon. Ca faisait longtemps qu’il en rêvait. Mais il lui en manquait le courage.
Sonia relâcha Oscar et partit avec Robert patrouiller dans le Sud en voiture.

La pluie avait cessé. Mais le Sud n’en était pas plus agréable pour autant. Les immeubles continuaient à s’écrouler. Les mauvais HLM s’étendaient à perte de vue. Le ciel était comme à son habitude gris et les arbres continuaient à mourir. Pendant que Robert conduisait la voiture, comme d’habitude, Sonia déclara :
« Inspecteur Robert, il faut que nous nous arrêtions ici. »
Robert roulait devant une cité. Il était intrigué. Il demanda :
- Pourquoi ?
- Car nous devons, selon la note 32458B arrêter des suspects. Et nous n’avons pas encore arrêté de suspects. Il habite dans cette cité un Dealer.
- As-tu les preuves ?
- Non.
- Comment sais-tu qu’il existe, ce dealer ?
- Dans le Sud, tout le monde sait que cette personne vend de la drogue.
- Et la présomption d’innocence ?
- La note 32458B n’en fait pas état, répondit Sonia avec un sourire.
- Comment s’appelle ce dealer ?
- Mohammed.
- Bien, allons-y demanda Robert curieux de savoir ce qu’allait faire sa nouvelle coéquipière.

Ils sortirent de leur voiture et rentrèrent dans un des immeubles. Ils montèrent des étages et Sonia sonna à une porte. Un homme, d’origine musulmane, ouvrit.
Il était bien bâtît. Il était habillé d’un jean et d’un tee-shirt blanc. Ses cheveux brin étaient bien coupés. Plein de joie, il serra Sonia dans ses bras et dit :
- Sonia, comment vas-tu ?
- Très bien Mohammed, répondit l’intéressée.
Ils se firent la bise.
Puis Mohammed fit rentrer Sonia et Robert. Son appartement était agréable. Il était très bien décoré et très propre. Il possédait de riches meubles et une télévision, lecteur DVD et chaîne stéréo. Les étagères regorgeaient de plusieurs films, dont principalement les titres récents. Puis, Mohammed continua :
- Tu n’as pas changé. Ca fait depuis le collège que nous ne nous sommes pas vus. En tous cas, t’es toujours aussi bonne.
- Toi non plus, tu n’as pas changé. Que deviens-tu ?
- Pas grand chose. Je suis au chômage. Et qui est cette personne qui t’accompagne ?
- C’est mon patron, Robert Durand.
- Enchanté, Vieux, répondit Mohammed en serrant la main de Robert.
- Moi de même, répondit Robert.
Puis, Mohammed se retourna vers Sonia :
« Et toi, que deviens-tu, il paraît que tu as fait de longues études ? »
Sonia sortit sa plaque et dit :
- Je fais partie de la police. Et je t’arrête au nom de la loi.
- Pour quel motif ? Répondit Mohammed surpris.
- Trafic de drogue ?
- Moi, trafiquant de drogue ? Déclara Mohammed d’un ton surpris.
- Dans le quartier, tout le monde le sait. C’est un secret de polichinelle.
- Et as-tu un mandat ?
- Non.

Sonia lui passa les menottes derrière le dos.
Mohammed changea de ton :
- Traîtresse, Salope !
- Dans mes souvenirs, tu les as toujours aimées comme ça. Tu sais, je n’ai pas de griefs contre toi. Mais Monsieur le commissaire, et la note 32458B me demande d’arrêter des criminels. Et comme tu n’as pas de chance, c’est tombé sur toi.
- Et d’abord, tu n’as pas de preuves contre moi !
- Pas grave, je vais trouver répondit Sonia d’un ton indifférent.

Sonia se mit à fouiller la moindre armoire, le moindre placard. Elle regardait dessous tous les meubles. Elle enleva les coussins des fauteuils, du canapé, défit le lit.
Mohammed se tourna vers Robert et dit :
- Vous ne pouvez pas la laisser faire ?
- Je ne fais que de l’observer. Dit Robert indifférent.
L’appartement fut d’un tel désordre qu’on eut dit qu’il y avait eu une bagarre.
Sonia montra un smith & wesson aux yeux de Mohammed :
- Dis-moi, tu as une belle arme.
- Faut bien. Si au lieu d’agresser les paisibles citoyens vous faisiez votre boulot, je n’aurais pas besoin d’en posséder une.
- Très juste. Mais as-tu le permis d’arme ?
Mohammed laissa planer un silence de mort.
Sonia continua l’interrogatoire :
- Alors, j’attends la réponse, as-tu le port d’arme pour ce revolver ?
- Non, dit Mohammed d’une voix sourde.
- Sais-tu ce que ça signifie ?
- Oui, répondit Mohammed d’une voix écœuré. Alors, grosse pute, tu as trouvé ce que tu cherchais. Es-tu contente. Je t’aurais bien sauté mais c’est toi qui m’as niqué.
- Non, je n’ai pas encore trouvé ce que je cherchais.
Puis elle sortit des poches de son imperméable le trousseau de clefs de Mohammed.
« Je n’ai pas trouvé la drogue. Allons la chercher dans la cave.

Ne sachant pas où se trouvait le local de Mohammed, Sonia essaya, sous les yeux de Robert surpris et sous ceux de Mohammed abattu les serrures les unes à la suite des autres en série.
Elle dut faire au moins à peu près vingt cinq serrures en essayant chacune des clefs du trousseau. Puis, au bout de trois quarts d’heure, elle réussit à ouvrir une des caves. Elle contenait des caisses remplies de drogues.
Victorieuse, Sonia se tourna vers Mohammed et dit :
- Est-ce ta cave ?
- Oui, répondit celui-ci effondré.

On fit venir des renforts pour amener les pièces à convictions. Mohammed fut différé au parquet au bout d’une heure. Le commissaire félicita lui-même Sonia et Oscar se demanda si Sonia était bien issue d’une famille d’immigré.
A la fin de l’après-midi, Sonia et Robert étaient dans leur bureau. Ils tapaient divers rapports. Puis Sonia interpella Robert et lui dit d’une voix compréhensive :
- Monsieur Robert, Vous n’avez pas apprécié ce que j’ai fait.
- Pas du tout répondit celui-ci d’une voix qui trahissait son mensonge.
- Si, ça se voit dans tes yeux.
Robert s’aperçu que sa jeune coéquipière avait raison. Dans tous les cas, elle était psychologue.
D’une voix indifférente, il commenta la réponse de Sonia :
- Non, je trouve que tu n’as pas été correcte. Par ailleurs, cela fait depuis bien longtemps que je ne crois pas à l’utilité d’arrêter de petits voyous.
- Je suis bien d’accord avec vous. Je n’ai pas fait ce que l’on attend d’un policier mais ce que la société attend de moi au travers du rapport 32458B. Je ne suis pas spécialement fière de moi.
Puis elle continua d’une voix triste:
« Mohammed n’a pas eu de chance. Il a toujours été nivelé par le bas par la société. Sans doute a-t-il été exclu dès sa naissance. Moi, j’ai pu m’en sortir. J’ai eu le privilège de pouvoir faire des études. J’ai eu de la chance. Heureusement, car sinon, je serais sans doute en train de traîner de trottoir en trottoir dans le Sud, et tu m’aurais sans doute un jour arrêté. Je n’ai fait que d’être le bras d’une société qui élimine les personnes non conformes. »

Robert l’observait. Cette réaction le surprenait.
Puis, d’une voix pleine d’espérance, elle conclut :
« Mais j’ai l’espoir de me comporter un jour en vrai policier. »
Robert se tourna vers elle et lui fit la dissertation suivante :
« Vendredi dernier, mon ami George et moi avons arrêté un dealer, un certain Patrick François. Il nous a expliqué que le crime était tenu par des têtes. Nous avons l’as surnommé le parrain, le roi qui est son dauphin, la dame qui s’occupe de la prostitution, et le valet, dit le fils, qui s’occupe des basses besognes. Chaque criminel paye une taxe aux têtes pour avoir le droit d’exercer. Ces têtes ont néanmoins un concurrent. Il se fait appeler tonton. »

Le regard de Robert devint mélancolique. Il s’arrêta de parler et observa un long silence.
Puis Sonia prit son courage et demanda :
« Que s’est-il passé ? »
Alors, d’une voix pleine de désarroi, il répondit :
« Notre indicateur nous a donné le lieu d’une livraison de drogue pour le parrain. Nous sommes allés vérifier cette information avec l’accord de Monsieur le commissaire. Nous sommes arrivés trop tard. Des tueurs nous attendaient. George est mort assassiné d’une de leur balle. Je pense que notre informateur nous a balancés à ses amis. »

Sonia se leva. Elle marcha dans la direction de Robert et posa sa main sur son épaule. Puis, d’un ton solennel, elle fit la promesse suivante :
« Monsieur Robert, nous arrêterons le parrain, mais également tonton. Ainsi, nous permettrons à la ville de devenir un lieu paisible et plein d’espoir. Nous réussirons à faire cette action, même si c’est la dernière que nous ferons. »
La voix de Sonia était déterminée et pleine de volonté. Robert repris espoir. Il sentait qu’il pourrait compter sur sa nouvelle coéquipière.
Reply


Forum Jump:


Users browsing this thread: 2 Guest(s)