17-02-2004, 09:03 AM
« Me voilà encore en terre étrangère. Paris commence sérieusement à me manquer. Je continue d'ailleurs à me demander pourquoi j’ai suivi Lucinus dans cette galère. Et d’abord qu’est-ce qui lui a pris d’accepter de bosser pour ce Ventrue, Ibn-Azul. Après tout c’est le sire de Loren pas le sien. J’ai bien compris qu’il a l’étoffe des princes mais ce n’est pas une raison pour rester en admiration devant lui et satisfaire tous ses caprices. Au contraire même, il faut toujours se méfier des généraux qu’on suit aveuglement, ils finissent par vous amener en enfer les salauds.
A défaut d’enfer, celui là nous a habillé en baby-sitter de choc pour une je-ne-sais-trop-quoi que nous devons ramener à Paris et remettre en main propre à un monsieur Saint-André de la fondation Tremere. Pour moi c’est une caïnite, mais je ne parviens pas à la caser dans un clan. Pas un guerrier en tout cas, quand nous avons été la chercher dans un cimetière elle était morte de peur, hmm… l’expression est malheureuse. De mon vivant j’aurais nettement plus apprécié l’autre invitée surprise de la soirée, une dénommée Morgane. Un joli brin de fille. De beaux yeux. De belles dents pointues. Et un charmant sourire qui vous fait déjà sentir la pointe du couteau au creux des reins. Je crois que je ne l’aime pas.
Elle nous a raconté des salades pour nous accompagner et Loren a accepté de la faire monter dans notre van pour le voyage. Et oui, plus d’avion cette fois, la môme ne supporte pas. C’est donc une balade de 2500 Km qui s’ouvre à nous, à six dans un véhicule poussif. Ou cinq si on compte le colis et le chien de garde de Lucinus comme des demies parts. Il n’en reste pas moins que ça fait beaucoup de monde à supporter dans un petit périmètre. Enfin…nous verrons bien si tout le monde arrive sain et sauf. »
…
« Mon sang est agité ce matin. Nous avons croisé une poignée de Tzymisce tout à l’heure, heureusement ils ne nous ont pas fait trop d’histoire pour nous laisser passer. Juste un petit jeu d’énigme bon enfant. Mais un coup d’œil avisé rappelle que ces types sont des dingues. En fait il n’y a qu’un problème qui me tourne dans la tête, je m’y sentais un peu trop bien pour un territoire ennemi. Sinon il me semble avoir surpris un regard de connivence entre Lucinius et Morgane quand on a évoqué le clan de notre colis. Pas impossible que les deux intello en sachent plus qu’ils ne veulent bien en dire. »
…
« Note pour plus tard, rayer Zagreb de la liste de mes destinations pour les vacances. Le Prince local est une Tremere qui a la désagréable manie de ne pas tolérer le camping sauvage sur son territoire. C’est bête mais c’est à cause de petits détails dans ce genre qu’on garde une mauvaise impression d’une ville. Ca et une saloperie de gargouille qui essaie de vous faire la peau pendant que vous dormez. Forcement on a le réveil grognon dans ces cas là. Heureusement que Morgane l’a fait déguerpir avant la boucherie. Ouais heureusement que cette sorcière était bien réveillée alors que tout le monde dormait… »
….
« Si on peut considérer que le voyage fut tranquille, il faut admettre que cette sérénité a pris fin en Autriche. Nous nous étions présenté au Prince local, un Ventrue arriéré, comme le veut la Tradition et nous venions de passer la nuit dans son domaine de par l’hospitalité qu’il nous avait offerte comme le veut la Tradition et toutes les conneries qui s’en suivent. Bref il était grand temps de se tirer de ce coin plus mort qu’un Tremere à un congrès d’Assamite. Je venais de crocheter gentiment une Mercedes ML, moins spacieuse que notre van mais nettement plus élégante, et j’allais démarrer en douceur quand une vieille connaissance à moi est sortie de la banquette arrière.
Je ne crois pas aux coïncidences. A l’échelle humaine peut-être, mais pour les vampires tout s’explique un jour, il suffit d’être patient. C’est pourquoi je regarde l’avenir avec sérénité, convaincu qu’un jour, si je vis assez longtemps pour ça, je saurai ce que me veut ce putain de Kuei-jin. Mais en attendant cette révélation divine me voilà en train de négocier sa caisse avec cette chose. La transaction se passe dans les règles de la politesse légendaire de l’Asie. Il me laisse avec plaisir sa voiture et me demande juste en retour de déposer un paquet pour lui. Une bombe sur le même modèle que celle qui doit souffler le manoir de notre hôte dans les prochaines minutes. Juste le temps de prévenir les autres de foutre le camp et la bâtisse s’embrase dans une belle couleur de phosphore.
Prochaine destination : Genève. Là je m’acquitte de ma part du marché en faisant sauter un hôtel particulier dans le quartier le plus riche de la ville. Et forcement le plus surveillé, les flics arrivent rapidement en masse. Cette fois je laisse les autres continuer la livraison seuls pendant que je joue aux gendarmes et au voleur avec la police helvétique. Mais pour ce petit jeu on oublie les transports en commun, j’opte pour le délicieux grondement d’une 911 turbo arrêtée à un feu rouge.
Sur l’autoroute quand je double la voiture conduite par Morgan avec Loren à ses côtés, un mauvais pressentiment m’assaille mais je suis bien trop occupé pour entamer une conversation le bras sur la portière. Je ne peux les rejoindre que bien plus tard, après un changement de véhicule et des flics semés un peu partout dans la nuit le long de ma remontée vers la capitale. Je retrouve enfin la mercedes renversée dans une rue de Versailles à quelques centaines de mètres seulement de notre objectif. Loren discute avec Morgan au beau milieu de la route à côté et il n’a pas l’air très content. Le reste des passagers a l’air un peu secoué mais rien de méchant.
D’après ce que je comprends de la conversation en débarquant comme ça, le Ventrue accuse la Tremere d’avoir précipité le véhicule sur le trottoir délibérément. Que la sorcière leur ait joué un mauvais tour, je ne peux pas dire que les bras m’en tombent mais je me garde bien de rentrer dans leur petite dispute. Après tout c’est à Loren que son sire a confié le colis et c’est encore lui qui a accepté de la prendre avec nous alors il n’a qu’à régler ça tout seul. Je note du bout de l’oreille que Morgane le prévient de la présence au dessus de nos têtes d’un esprit hostile prêt à nous attaquer si nous ne suivons pas ses conseils. Moi je ne vois qu’une nappe de brouillard mais un peu de prudence ne nuit pas.
Si j’entends bien il semble qu’elle enjoigne fortement Loren à ne pas livrer le colis à ses petits camarades de la Fondation mais plutôt à un ami à elle je crois. C’est amusant parce que les divergences sont plutôt rares dans ce clan ou au moins rarement publiques. D’ailleurs c’est bien le seul point qui éveille chez moi une lueur d’intérêt pour la situation. Par bonheur la négociation touche bientôt à son terme, Loren suivi dans son avis par Lucinius, est d’accord pour appliquer à la lettre les consignes de son sire et ne remettre notre colis qu’à Mr Saint-André.
Les voilà donc partis tous les deux pour établir un contact avec les quatre silhouettes qui veillent devant la Fondation. Je me retrouve tout seul avec notre colis, Kara et Mlle la sorcière. Quelle belle compagnie. Heureusement cette dernière à la gentillesse de me tenir au courant de l'avancée des tractations qu'elle suit grâce à un pouvoir de perception amplifiée. Les choses se compliquent quand leurs interlocuteurs informent nos diplomates que le Mr Saint-Andrée tant désiré est irrémédiablement décédé. Le temps de prendre une clope et d’en proposer une à la demoiselle que je vois Lucinius tomber par terre et se mettre à se tortiller comme un ver de terre aspergé d’alcool. J’écarte avec un sourire la possibilité qu’il s’agisse là d’une démonstration de danse moderne offerte gracieusement pour détendre l’ambiance de la négociation bien assombrie par cette dernière révélation. Non, il faut se rendre à l’évidence, ces cons de Tremere sont en train de buter mon associé. Et merde.
C’est le moment de sortir les crocs de la Bête. Il est tout de même exact de noter que les magiciens n’ont pas usurpé leur réputation, la petite attaque de mon adversaire aurait plié bien des vampires, des plus coriaces que Lucinius je veux dire. Mais heureusement pour moi j’en ai vu d’autre et il en faudra bien plus pour m’arracher à ce monde pourri. Dès que j’en ai terminé avec mes deux sorciers, Kara s’étant fidèlement occupé des deux autres, je repère que Morgane s’est tiré avec notre colis. Pas très fair-play la gamine.
Loren est déjà parti à sa poursuite et je les suis dans les rues de Versailles. J’entends soudain des crissements de pneus puis une portière qui claque et je débouche dans la rue au moment où elle s’éloigne à vive allure en voiture. Je ne vois pas le Ventrue, je ne sais pas s’il a réussi à les suivre. Quant à moi je décide d’aller directement attendre notre sorcière bien aimée à son repaire de la Sorbonne pour avoir une petite explication sur son comportement. Lucinius peut compter sur la garde très rapprochée de son chien de chasse, ça devrait suffire à le ramener en un seul morceau au manoir Tropovitch.
Ca fait déjà un bon moment que je l’attends, elle ne devrait plus tarder. »
A défaut d’enfer, celui là nous a habillé en baby-sitter de choc pour une je-ne-sais-trop-quoi que nous devons ramener à Paris et remettre en main propre à un monsieur Saint-André de la fondation Tremere. Pour moi c’est une caïnite, mais je ne parviens pas à la caser dans un clan. Pas un guerrier en tout cas, quand nous avons été la chercher dans un cimetière elle était morte de peur, hmm… l’expression est malheureuse. De mon vivant j’aurais nettement plus apprécié l’autre invitée surprise de la soirée, une dénommée Morgane. Un joli brin de fille. De beaux yeux. De belles dents pointues. Et un charmant sourire qui vous fait déjà sentir la pointe du couteau au creux des reins. Je crois que je ne l’aime pas.
Elle nous a raconté des salades pour nous accompagner et Loren a accepté de la faire monter dans notre van pour le voyage. Et oui, plus d’avion cette fois, la môme ne supporte pas. C’est donc une balade de 2500 Km qui s’ouvre à nous, à six dans un véhicule poussif. Ou cinq si on compte le colis et le chien de garde de Lucinus comme des demies parts. Il n’en reste pas moins que ça fait beaucoup de monde à supporter dans un petit périmètre. Enfin…nous verrons bien si tout le monde arrive sain et sauf. »
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« Mon sang est agité ce matin. Nous avons croisé une poignée de Tzymisce tout à l’heure, heureusement ils ne nous ont pas fait trop d’histoire pour nous laisser passer. Juste un petit jeu d’énigme bon enfant. Mais un coup d’œil avisé rappelle que ces types sont des dingues. En fait il n’y a qu’un problème qui me tourne dans la tête, je m’y sentais un peu trop bien pour un territoire ennemi. Sinon il me semble avoir surpris un regard de connivence entre Lucinius et Morgane quand on a évoqué le clan de notre colis. Pas impossible que les deux intello en sachent plus qu’ils ne veulent bien en dire. »
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« Note pour plus tard, rayer Zagreb de la liste de mes destinations pour les vacances. Le Prince local est une Tremere qui a la désagréable manie de ne pas tolérer le camping sauvage sur son territoire. C’est bête mais c’est à cause de petits détails dans ce genre qu’on garde une mauvaise impression d’une ville. Ca et une saloperie de gargouille qui essaie de vous faire la peau pendant que vous dormez. Forcement on a le réveil grognon dans ces cas là. Heureusement que Morgane l’a fait déguerpir avant la boucherie. Ouais heureusement que cette sorcière était bien réveillée alors que tout le monde dormait… »
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« Si on peut considérer que le voyage fut tranquille, il faut admettre que cette sérénité a pris fin en Autriche. Nous nous étions présenté au Prince local, un Ventrue arriéré, comme le veut la Tradition et nous venions de passer la nuit dans son domaine de par l’hospitalité qu’il nous avait offerte comme le veut la Tradition et toutes les conneries qui s’en suivent. Bref il était grand temps de se tirer de ce coin plus mort qu’un Tremere à un congrès d’Assamite. Je venais de crocheter gentiment une Mercedes ML, moins spacieuse que notre van mais nettement plus élégante, et j’allais démarrer en douceur quand une vieille connaissance à moi est sortie de la banquette arrière.
Je ne crois pas aux coïncidences. A l’échelle humaine peut-être, mais pour les vampires tout s’explique un jour, il suffit d’être patient. C’est pourquoi je regarde l’avenir avec sérénité, convaincu qu’un jour, si je vis assez longtemps pour ça, je saurai ce que me veut ce putain de Kuei-jin. Mais en attendant cette révélation divine me voilà en train de négocier sa caisse avec cette chose. La transaction se passe dans les règles de la politesse légendaire de l’Asie. Il me laisse avec plaisir sa voiture et me demande juste en retour de déposer un paquet pour lui. Une bombe sur le même modèle que celle qui doit souffler le manoir de notre hôte dans les prochaines minutes. Juste le temps de prévenir les autres de foutre le camp et la bâtisse s’embrase dans une belle couleur de phosphore.
Prochaine destination : Genève. Là je m’acquitte de ma part du marché en faisant sauter un hôtel particulier dans le quartier le plus riche de la ville. Et forcement le plus surveillé, les flics arrivent rapidement en masse. Cette fois je laisse les autres continuer la livraison seuls pendant que je joue aux gendarmes et au voleur avec la police helvétique. Mais pour ce petit jeu on oublie les transports en commun, j’opte pour le délicieux grondement d’une 911 turbo arrêtée à un feu rouge.
Sur l’autoroute quand je double la voiture conduite par Morgan avec Loren à ses côtés, un mauvais pressentiment m’assaille mais je suis bien trop occupé pour entamer une conversation le bras sur la portière. Je ne peux les rejoindre que bien plus tard, après un changement de véhicule et des flics semés un peu partout dans la nuit le long de ma remontée vers la capitale. Je retrouve enfin la mercedes renversée dans une rue de Versailles à quelques centaines de mètres seulement de notre objectif. Loren discute avec Morgan au beau milieu de la route à côté et il n’a pas l’air très content. Le reste des passagers a l’air un peu secoué mais rien de méchant.
D’après ce que je comprends de la conversation en débarquant comme ça, le Ventrue accuse la Tremere d’avoir précipité le véhicule sur le trottoir délibérément. Que la sorcière leur ait joué un mauvais tour, je ne peux pas dire que les bras m’en tombent mais je me garde bien de rentrer dans leur petite dispute. Après tout c’est à Loren que son sire a confié le colis et c’est encore lui qui a accepté de la prendre avec nous alors il n’a qu’à régler ça tout seul. Je note du bout de l’oreille que Morgane le prévient de la présence au dessus de nos têtes d’un esprit hostile prêt à nous attaquer si nous ne suivons pas ses conseils. Moi je ne vois qu’une nappe de brouillard mais un peu de prudence ne nuit pas.
Si j’entends bien il semble qu’elle enjoigne fortement Loren à ne pas livrer le colis à ses petits camarades de la Fondation mais plutôt à un ami à elle je crois. C’est amusant parce que les divergences sont plutôt rares dans ce clan ou au moins rarement publiques. D’ailleurs c’est bien le seul point qui éveille chez moi une lueur d’intérêt pour la situation. Par bonheur la négociation touche bientôt à son terme, Loren suivi dans son avis par Lucinius, est d’accord pour appliquer à la lettre les consignes de son sire et ne remettre notre colis qu’à Mr Saint-André.
Les voilà donc partis tous les deux pour établir un contact avec les quatre silhouettes qui veillent devant la Fondation. Je me retrouve tout seul avec notre colis, Kara et Mlle la sorcière. Quelle belle compagnie. Heureusement cette dernière à la gentillesse de me tenir au courant de l'avancée des tractations qu'elle suit grâce à un pouvoir de perception amplifiée. Les choses se compliquent quand leurs interlocuteurs informent nos diplomates que le Mr Saint-Andrée tant désiré est irrémédiablement décédé. Le temps de prendre une clope et d’en proposer une à la demoiselle que je vois Lucinius tomber par terre et se mettre à se tortiller comme un ver de terre aspergé d’alcool. J’écarte avec un sourire la possibilité qu’il s’agisse là d’une démonstration de danse moderne offerte gracieusement pour détendre l’ambiance de la négociation bien assombrie par cette dernière révélation. Non, il faut se rendre à l’évidence, ces cons de Tremere sont en train de buter mon associé. Et merde.
C’est le moment de sortir les crocs de la Bête. Il est tout de même exact de noter que les magiciens n’ont pas usurpé leur réputation, la petite attaque de mon adversaire aurait plié bien des vampires, des plus coriaces que Lucinius je veux dire. Mais heureusement pour moi j’en ai vu d’autre et il en faudra bien plus pour m’arracher à ce monde pourri. Dès que j’en ai terminé avec mes deux sorciers, Kara s’étant fidèlement occupé des deux autres, je repère que Morgane s’est tiré avec notre colis. Pas très fair-play la gamine.
Loren est déjà parti à sa poursuite et je les suis dans les rues de Versailles. J’entends soudain des crissements de pneus puis une portière qui claque et je débouche dans la rue au moment où elle s’éloigne à vive allure en voiture. Je ne vois pas le Ventrue, je ne sais pas s’il a réussi à les suivre. Quant à moi je décide d’aller directement attendre notre sorcière bien aimée à son repaire de la Sorbonne pour avoir une petite explication sur son comportement. Lucinius peut compter sur la garde très rapprochée de son chien de chasse, ça devrait suffire à le ramener en un seul morceau au manoir Tropovitch.
Ca fait déjà un bon moment que je l’attends, elle ne devrait plus tarder. »