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Le coeur d'Océanie
Sisi, un certazin Krugger faisait beaucoup d'effort. En fait je suis sur qu'il était très fier de son infant, et qu'il essayait de comprendre ses problèmes d'adolescent et de lui enseigner la dure réalité de la non vie. Whistle
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Popopo père indigne oui, qui passait le plus clair de son temps à trainer à des heures pas possibles dans des endroits louches, j'aurais pas dû la jouer fair-play quand je l'ai attaqué Swann
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Et voila, les problèmes de Corso sont typiques de l'enfant qui a grandi dans une maison ou le sire était absent, en train de boire ou à l'autre bout du monde avec une femme... Spamafote
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Pas d'autorité parentale et après forcement c'est le drame, difficultés d'insertions, marginalisation... Spamafote
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Rejet de l'autorité, provocation... sans parler de la rancoeur envers ce sire qui l'a abandonné cry
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Remarque, il y a certains sires par lesquels on aimerait bien se faire abandonner Whistle
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ptdr

Je connais un psy pas mal pour Corso, un Malkav-Antitribu qui peut l'aider à se soigner... smile
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J'espère qu'il est conventionné redaface2
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sdm,21/03/2005 à 15:15 Wrote:Remarque, il y a certains sires par lesquels on aimerait bien se faire abandonner Whistle
Hum... c'est plutôt lui qui s'est retrouvé bien seul sur ce coup là Clever
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LE COEUR D'OCEANIE

Résumé : Lucinius et Corso, perdus au milieu de la mer Sargasses, sont ensuite recueillis à bord d'un navire, où ils rencontrent le nain Kuei-Jin. Puis ils sont recueillis à bord d'un sous-marin, le Requin Bleu. Pendant ce temps, Loren est en Indonésie, chez le seigneur Harawar.
Un mois auparavant à Paris, Lucinius fait assassiner Benedict par deux Nosferatu, et indique un rendez-vous à François Loren : un restaurant où il doit rencontrer un certain Valtero.



Au Rossignol milanais

Comme l’avait indiqué le Toréador, un homme attendait Loren à l’entrée du restaurant. Corpulent, la cinquantaine, solidement planté sur ses deux pieds, il regarda François Loren descendre de sa voiture en fumant un cigare. Il alla au-devant de lui pour lui serrer la main.
Sa poigne était franche, son regard assuré, sérieux. Loren sentit son interlocuteur disposé à lui obéir, à faire son travail sans sourciller. Le Ventrue aimait les gens de cette race.
- Monsieur Loren, je suis Gianmaria Valtero. Notre interlocuteur commun m’a informé de vos exigences. J’espère que notre collaboration sera fructueuse pour nous deux.
- Je n’ai aucun doute qu’elle le sera. Entrons donc, nous serons plus à l’aise pour discuter.
Valtero passa le premier, adressa deux mots rapides au garçon, qui manifestement le connaissait et le respectait.
Les deux hommes furent installés à une table au fond du restaurant, à l’écart des autres clients. La salle était bien remplie. On parlait surtout italien, et on mangeait la cuisine de ce pays. Le fond musical était celui des crooners romantiques qui font rêver les mères de famille.
- C’est au milieu du brouhaha qu’on est le plus discret, affirma Valtero en consultant le menu. J’ai mes habitudes dans ce restaurant. J’y traite toujours mes affaires importantes.
« Si cela peut te rassurer, pensait Loren. Mais si tu crois qu’en m’emmenant sur ton terrain tu vas t’en tirer avantageusement, tu te fourvoies… »
- Je ne connaissais pas ce restaurant. Mais vous m’excuserez, je n’ai pas très faim ce soir.
- Vous ne voulez pas manger, s’étonna Valtero. Vraiment pas ?
- Je vous remercie, mais je parle mieux affaires le ventre vide.
- Comme vous voudrez. Pourtant la carte est excellente. Vous ne verrez pas d’inconvénient à ce que j’y fasse honneur, j’espère ?
- Pas du tout.
Manifestement, Valtero prenait pour une bizarrerie, voire un affront, qu’on dédaigne une carte italienne. Loren allait-il ainsi froisser l’honneur d’une mère italienne qui fait les meilleures pâtes du monde ?… Tant pis pour l’honneur de la famille !
Valtero reposa le menu ; le serveur s’approcha :
- Je vais prendre en entrée une assiette de spaghetti à l’encre de seiche ; puis du veau sorrentino. Mettez-moi un pichet de rouge, ce que vous avez de meilleur.
- Très bien. Et pour monsieur ?
- Rien pour moi merci, dit Loren sur un ton qui n’admettait pas la réplique.
Le serveur fit tout pour cacher sa surprise, ramassa les menus et s’éclipsa. Loren comprenait que Valtero l’avait laissé assumer seul sa décision.
- Très bien, venons-en à nos affaires. Que vous a dit notre interlocuteur ?
- Il se nomme Lorrain je crois, dit Valtero. C’est bien cela, non ? Frédéric Lorrain ?
- Je veux bien croire que c’est sous ce nom qu’il s’est présenté à vous. Appelons-le donc Lorrain si vous voulez.
Valtero s’alluma un cigare.
- Ce Lorrain m’a contacté voici deux semaines. Il a eu mon numéro par un de mes contacts, un homme avec qui je travaille souvent…
« C’est sans doute ce Saint-Huant dont Lucinius m’a parlé. Un cinéaste qui fricote avec les Anarchs… »
- Lorrain ne cachait pas qu’il était pressé. Pour le dire en un mot, il veut faire sortir d’Australie un homme, en toute discrétion. Il ne m’a pas parlé d’arriver en Australie que d’en repartir.
- C’est essentiellement le retour de là-bas que nous avons encore à régler, effectivement.
- Ca ne va pas être chose facile. S’il ne s’agissait que de soustraire cet homme à la vigilance des douanes de Kanberra…
- C’est pourquoi nous faisons appel à vos services.
- Oui, cela va exiger un peu de préparation, et plusieurs hommes.
- Dans combien de temps pouvez-vous être prêt ?
- Par le Christ-roi… vous le dire ainsi…
Loren avait senti un frisson à l’évocation du Fils de Dieu. Mauvais reste de superstition. Pas bon pour la politique, ça.
- Mettons pas avant un mois, cela conviendrait-il ?
- Mettons trois semaines, corrigea Loren.
- Trois semaines ?
A ce moment le serveur apporta l’entrée de Valtero. Des spaghetti noires, des spaghetti à l’encre de seiche. Loren ne put s’empêcher de regarder ce plat avec un dédain étonné.
- Vous ne connaissez pas les spaghetti all’ seppie ? dit Valtero, qui essayait de détendre l’atmosphère (il était dans un restaurant avec ses compatriotes qui prenaient du bon temps, et il se retrouvait coincé avec cet interlocuteur ascète, avenant comme un cachet d’aspirine, raide comme un étudiant en sciences politiques !wink.
- Non, je n’en ai jamais goûté…
- C’est pourtant très bon ! Vous ne voudriez pas goûter par hasard ?
- Pas maintenant, monsieur Valtero. Répondez-moi : pouvez-vous être prêt à opérer dans trois semaines ?
- Oui, évidemment, dit l’italien entre deux bouchées. Mais alors, soyez certain que mes associés vont faire monter leurs tarifs.
Il avait dit cela de l’air du businessman qui évoque les lois fatales du marché.
- L’argent n’est pas un problème dans cette affaire, sourit Loren, aimable comme un cachalot à jeun.
- Très bien, dans ce cas… je ne peux que vous répondre par l’affirmative. Mais ça va chiffrer, je vous préviens sincèrement.
- J’apprécie la sincérité. Croyez-vous l’affaire réellement faisable ?
- Oui sans doute. Je vais étudier dans les prochains jours les détails de l’opération et je vous tiendrai au courant de l’avancée du projet. J’entrevois déjà quelques pistes à creuser…
- Comme par exemple ?
- L’embarquer à bord d’un navire. Ou le faire passer dans la soute à bagage d’un avion : le plus rapide, mais le plus difficile, tant à l’aller qu’au retour. Ou tout simplement s’entendre avec des fonctionnaires des douanes…
- Non non, je veux le moins de monde possible au courant de cette affaire. En l’occurrence, je ne veux même pas faire confiance à l’argent ou aux menaces pour lier les langues.
- Vous avez une autre solution ?
- Oui : minimiser les gens dans le coup. Et quand vous aurez réussi, je vous conseille à vous et vos hommes de vous payer quelques semaines de vacances sur un atoll perdu…
- Attendez, qu’est-ce que vous voulez dire ?
- Que je vous donnerai de quoi payer ces vacances. Et qu’il sera bon de vous faire oublier.
- Mais si personne n’est au courant !…
- Il y aura toujours plus de monde que prévu au courant, inutile de se le cacher. C’est une prudence élémentaire d’en tenir compte.
- Vous au moins, vous n’y allez pas par quatre chemins. Et pourtant, j’ai souvent affaire à des coriaces.
- Bien. Donc nous sommes d’accord et vous m’en voyez ravi. (Et Loren affichait un air tout sauf ravi.) Vous serez contacté demain : on vous donnera un numéro de compte bancaire. Un premier versement, puis le reste quand tout sera fini.
Le serveur apportait alors le plantureux plat de veau sorrentino, garni d’un abondant lit de pâtes au fumet délicieux.
- Je vous souhaite bon appétit, dit Loren en se levant.
- Comment c’est tout ? Vous ne restez pas plus ?
- Ne me faites pas croire que ça vous chagrine. Dans les jours à venir, restez sobre et surveillez les gens au courant de notre affaire.
- Vous voulez que je vous dise : je vous emmerde Loren.
Valtero tendit le majeur au Ventrue, qui prit la peine de sourire pendant qu’il enfilait son manteau. Il ne prêta plus attention à l’italien ; il sortit du restaurant, salué froidement par le garçon.
Valtero termina son repas à la table d’amis à lui, qui avaient suivi du coin de l’œil sa conversation orageuse. Les serveurs et le patron vinrent le réconforter : jamais ils n’avaient vu leur truand préféré si dépité !

De retour dans sa voiture, Loren se fit reconduire sur les Champs-Elysées. Il était l’heure de retrouver ses superbes blondes, qui prenaient du bon temps en boîte de nuit. Il téléphona à Lucinius :
- Comment s’est passé l’entretien avec Valtero ? demanda le Toréador.
- Il va travailler pour nous. Je me suis assuré qu’il fera bien son travail.
- Oui, je crois qu’il est assez rustre pour obéir sans discuter et assez intelligent pour mettre en place toute l’opération.
- Comme vous dites, Lucinius, comme vous dites. Où en est-on du coté de Bénédict ?
- Ça suit son cours.

Virus

A la morgue de l’hôpital Pompidou, le médecin-légiste Arnofinsky, une femme rousse d’une quarantaine d’année, avait été laissée seul avec le corps de Benedict. Elle avait demandé à son assistant d’aller lui chercher un papier impossible à trouver, qui lui demanderait une course à travers tous les services administratifs de l’hôpital. Le docteur Arnofinsky disposait d’une bonne demi-heure.
Elle alluma une cigarette et souleva le drap qui recouvrait le corps devant elle.
- Vous êtes bien Bénédict le Brujah ?
Ce dernier ouvrit les yeux, se protégea le visage des éclairages éblouissants.
- Il n’y a personne alentour, rassurez-vous. Vous pouvez vous lever.
Le Brujah se mit sur ses deux pieds. Il était nu comme un ver. Il avait dû se laisser déshabiller et laver, épreuve difficile à supporter sans remuer le moindre cil.
- Tenez, enfilez ça, dit Arnofinsky en lui tendant une blouse de patient. Et buvez donc : ça vient de votre réserve. Elle lui donnait une poche de plasma.
- Merci, fit Benedict. Vous êtes nouvelle ?
- Effectivement. Avant je travaillais à Varsovie. Mais j’ai suivi mon chirurgien de mari en France.
- Vous êtes polonaise ? Vous parlez pourtant sans accent.
- Ma mère est française. Je suis parfaitement bilingue. Vous pouvez m’appeler Christine.
- Alors c’est vous qu’on a chargé de mon « transfert » ?
- C’est cela même. Je suis la goule d’un puissant seigneur polonais. Mon entrée à ce poste parisien est une manœuvre politique pour lui. Mon mari, humain je veux dire, n’est au courant de rien.
- Bien. Que va t-il se passer maintenant ?
- Je vais signer ce papier qui établit votre décès par balle. Le corps qui sera soumis à l’autopsie est celui là-bas (Arnofinsky le désignait du bout de sa cigarette ; elle parlait avec calme, comme quelqu’un qui n’a aucun doute sur le déroulement de la situation). Puis nous « découvrirons » le testament que vous avez écrit en début de soirée, et qui demande à ce que votre corps, dans l’hypothèse de votre mort violente, soit ramené à Djakarta. Comme nous avons également cette enveloppe remplie de billets, l’Etat français va se faire un plaisir de vous payer un aller-simple pour l’Indonésie.
- Ainsi je court-circuite la curiosité de pas mal de curieux.
- J’imagine que c’est ce que votre copain Lucinius a voulu en imaginant ce plan.
- Ah, vous l’avez rencontré ?
- Je l’ai eu au téléphone, c’est tout. Mon Sire avait une dette envers le sien. Ce n’est pas la première fois que je participe à une telle affaire. Mais ça change de la routine. Vous avez eu assez de sang ?
- Oui, je vous remercie.
- Vous ne souffrez pas des balles logées dans votre ventre ?
- Non, ça va. Les Nosfératus savaient comment les loger pour m’éviter de souffrir.
- Et les flics qui vous ont trouvé, c’était prévu ?
- Oui, les Nosfé les ont appelés au téléphone juste après m’avoir laissé sur le carreau. Tout était prévu. Et mon transfert ?
- De même. Vous partirez avec les cercueils d’un couple d’Indonésiens. Vous allez faire un beau voyage.
- Oh, ce n’est pas pour le tourisme. C’est pour aider ce Lucinius…
- Il vous devra une fière chandelle en tout cas.
- Mon rôle dans cette histoire va vraiment commencer une fois sur place.
- Vous ne voulez pas me raconter ça ? En deux mots simplement. Ça me passionne vraiment.
- Excusez-moi, mais je dois rester discret.
- Vous êtes sacrément musclé, dites-moi. Vous faites beaucoup d’exercice pour entretenir ça ? Elle lui tâtait les biceps, avec l’admiration qu’on porte à une mécanique bien entretenue.
- Tous les Brujah misent sur la force physique… Ecoutez, pour répondre à votre question, il y a des affaires de culture de cocaïne sur des plateaux birmans. Je n’en sais pas plus.
- C’est passionnant !…
- Hé oui. Bon, j’entends des pas.
- Exact. Mon assistant revient déjà. Allez m’attendre dans votre caisson habituel. Je viendrai vous chercher après l’autopsie pour refaire la substitution. Vous serez à l’aéroport, dans la soute de l’avion, avant la fin de la nuit.
- Très bien, je vous remercie.

Benedict sortit rapidement de la pièce, puis alla s’allonger dans le caisson de la morgue où il logeait. Il suçotait une poche de sang, regardant dans le vague, en attendant qu’Arnofinsky vienne le chercher. Son portable sonna :
- Lucinius à l’appareil. Comment allez-vous , Benedict ?
- Ça va. J’attends de partir à l’aéroport.
- Très bien. Arrivée prévue à Djakarta à 19h heure locale. Votre cercueil sera emmené dans un corbillard. Votre contact sera le conducteur du véhicule. Il vous indiquera la marche à suivre.
- Entendu. Je vous rappellerai à ce moment-là.
- Bon voyage. Vous retrouverez Loren en premier. Corso et moi allons faire un grand détour. Si tout va bien, nous nous reverrons en Australie.
- Bon voyage, alors.

Lucinius raccrocha. Il se trouvait dans le salon de réception du manoir Tropovitch, en compagnie de Corso. Les deux hommes avaient encore une journée à passer avant de prendre l’avion qui les emmèneraient vers les Antilles, puis le bateau pour l’île de la Tortue.

A suivre... Virus
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