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La bibliothèque Ikoma
#11
gné pas reçu de mp mais je pense qu'il faudrait d'abord mettre au pt mon historique
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#12
J'ai commencé à écrire mon historique, ouais !! Danse
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#13
Quote:gné pas reçu de mp mais je pense qu'il faudrait d'abord mettre au pt mon historique

Personne n'a encore reçu mes mp à ce sujet. Wink
Effectivement, il faudrait que je connaisse un peu ton histoire.
Je crois que ton perso est jeune, et comme nous jouons 3 ans après le coup d'Etat, tu es ronin depuis 3 ans. Il a pu t'arriver quelques évènements importants pendant ta vie errante.
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#14
T a moyen de trouver une description précise des évènements lors du coup d'état?
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#15
Non, je n'ai rien de vraiment précis. Je sais en gros ce que la famille Akodo a fait, qui l'a menée au seppuku. Je vais te retrouver ça. Wink
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#16
J'ai trouvé un résumé sommaire des évènements, mais... Ruisseau du coup je connais aussi toue la fin de l'histoire. En fait une fois que j'ai eu lu la ligne de trop, j'ai aussi lu le reste tant que j'y étais :demoniaque: Je connais donc l'histoire jusqu'à l'ère des 4 vents Teach qui est en fait la dernière version du jeu de carte et des bouquins. Yuck
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#17
MASS BAN twisted
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#18
Quote:J'ai trouvé un résumé sommaire des évènements, mais... Ruisseau du coup je connais aussi toue la fin de l'histoire. En fait une fois que j'ai eu lu la ligne de trop, j'ai aussi lu le reste tant que j'y étais  :demoniaque: Je connais donc l'histoire jusqu'à l'ère des 4 vents  Teach qui est en fait la dernière version du jeu de carte et des bouquins.  Yuck

Faudra que tu me racontes ça. Wink
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#19
Histoires des héros perdus par Akira Ikoma
Chapitre 22 Akodo Watanabe

Watanabe est le deuxième fils de Noriaki Akodo daimyo de Inshu, et de son épouse Akane de la famille Kitsu. Un mariage politique réussi car les deux époux se sont toujours entendus et jamais l’un d’entre eux n'a porté ses yeux sur un ou une autre. L’enjeu de ce mariage était un petit fief avec Akane pour seule héritière et un soutien politique mutuel face aux Matsu. D’anciennes intrigues à propos de successions qui n’ont plus aucun sens maintenant.

Il est né durant le dixième fils, un peu avant le solstice, à l’aube, lorsque l’étoile Wushibe que l’on appelle souvent étoile du pauvre, se levait. Son frère, l’aîné de la famille, avait deux ans et, malgré le désir de sa mère, il n’y avait encore aucune fille dans la famille. Un épisode curieux marqua cette naissance. La soden senzo Minako Kitsu, qui s’était déplacée pour l’occasion, pria les ancêtres de veiller sur l’enfant comme de coutume, mais après une transe d’une longueur inhabituelle, elle se réveilla troublée et demanda à parler à Noriaki seul à seul. Nul n’a jamais su ce qu’elle lui a dit, sauf peut-être Akane plus tard. Après une demi-heure, le daimyo est revenu dans la salle, a pris son fils dans les bras en silence, puis a déclaré qu’il s’appellerait Riobe.

Pour bien comprendre la personnalité de Watanabe, il faut connaître l’environnement dans lequel il a grandi. Je vais donc dire quelques mots des terres que Noriaki avait la charge d’administrer au nom du gouverneur et de l’empereur. Inshu est situé sur le flanc Ouest des collines vertes, et regroupe deux vallées, venant du Nord-Est et de l’Est, qui se rejoignent ensuite pour tourner vers le Sud. Les rivières étant trop petites pour être navigables, la principale voie de commerce restait la grande route qui traverse le fief du Nord au Sud. Le pont de Inshu était d’ailleurs une source de revenus importants pour la famille. Le climat local a toujours été très tempéré et même doux, et si les récoltes n’ont pas toujours été bonnes, il n’y a jamais eu de famine. Le Sud Sud-Ouest constituait sans doute la partie la plus peuplée et la plus riche du fief. Ceci sans doute grâce aux terres plus fertiles de la vallée et à la route qui permet le commerce. Ce sont ces terres que Akane avait apportées lors du mariage. Plus au Nord se trouvaient le pont, et des terres moins fertiles et plus pentues donc plus pauvres et moins peuplées. C’étaient surtout les marchands de passage qui contribuaient aux revenus de cette région. Au Nord-Est la vallée de Inshu devenait plus étroite et un peu plus boisée. C’était là que se trouvait la demeure du daimyo depuis des générations. C’était un grand domaine au bord de l’eau, séparé des habitations des heimin par un mur d’enceinte centenaire. L’ensemble avait été bâti à l’origine pour être une place forte facilement défendable, mais la sage politique de Noriaki et de ses prédécesseurs avait amené une longue période de paix, et, peu à peu, un véritable village s’était construit tout autour. A l’Est enfin, la région devenait sauvage. La petite vallée de Jitsaido devenait de plus en plus encaissée et boisée vers l’amont. Ensuite venaient des plateaux qui marquaient la limite du fief.

J’ai connu Riobe quelque années plus tard, j’avais alors 5 ans et lui 3. Mon père avait reçu le fief au Sud de Inshu en récompense d’une brillante campagne qu’il avait mené à une grande victoire pour le clan du lion. Les deux hommes s’apprécièrent immédiatement et échangèrent des cadeaux et, après quelques jours de négociations entre eux et entre leurs conseillers, un certain nombre d’accords politiques, économiques et militaires avaient été mis en place. Je passais bien sur plus de temps avec son frère, Kijuro qui avait mon age, qu’avec lui. Au fil des ans, les deux daimyos se rapprochèrent encore, et nos familles furent souvent invitées l’une chez l’autre. Les années suivantes, ma mère et ma sœur Yoko nous accompagnaient, et aux naissances des deux sœurs de Riobe, Yae et Akiko, nous furent tous cordialement invités, plus en tant qu’amis qu’en tant qu’alliés. Les deux frères Akodo s’entendaient à merveille malgré les disputes occasionnelles entre garçons. Riobe semblait nourrir une grande admiration pour son aîné et s’efforçait de l’imiter en tout, et se dernier prenait plaisir à aider son petit frère et à l’encourager. Ma sœur et moi-même nous joignons avec plaisir à eux dans de grands jeux de batailles imaginaires, de combats contre les monstres qui peuplaient les histoires que nous racontaient nos tuteurs, ou dans leurs concours de course et de réflexes. Je me souviens d’ailleurs que, à notre grand dépit, Yoko nous battait régulièrement. Ce furent probablement les années les plus heureuses de nos deux familles, jusqu’à la mort de ma mère.

A ce moment, j’avais 10 ans, Riobe 8. Mon père devint de plus en plus renfermé et nos visites s’espacèrent. C’est à cette époque que les deux frères apprirent ensemble le jeu de go et en devinrent rapidement des passionnés. C’est aussi à ce moment là que les différences entre les deux commencèrent à se marquer. Kijuro devenait plus fin, subtil, posé et en même temps plus froid et calculateur, bien que cela était somme toute assez relatif, car il restait un ami très agréable. Riobe au contraire avait gardé toute la candeur et le feu de l’enfance, il était très intelligent comme son frère mais d’une façon beaucoup plus instinctive, et agissait de façon plus osée, intuitive. Cela se voyait surtout dans leurs façons de jouer : son frère développait des pièges complexes, excluait au maximum les prises de risque de ses calculs, tandis que Riobe osait des combinaisons incertaines et des sacrifices qui frisaient parfois le génie, bien que ce soit surtout l’effet du hasard comme il le reconnaissait souvent lui même. Leur différence de caractère se ressentait aussi dans leurs relations avec leur entourage : Kijuro inspirait le respect, Riobe la confiance. Les serviteurs étaient honorés en présence de Kijuro, contents avec Riobe. Entre les deux frères commença alors une rivalité qui dura quelques années.

Vint le temps pour Kijuro d’aller étudier. Noriaki l’envoya comme moi à l’école de tacticiens de notre famille grâce à l’appui de mon père. Riobe, resté seul, devint plus mélancolique, rêveur. Il aimait passer des heures près de la rivière dans son domaine, à regarder le fil de l’eau, ou disparaissait un jour ou deux pour aller chasser seul dans la vallée sauvage. Il s’intéressa au chant et à la poésie mais ne fut jamais très inspiré dans ces domaines. Sa passion restait les jeux de stratégie mais là aussi il commençait à prendre du recul, et ses tactiques devinrent plus précises, plus claires tout en gardant leur coté audacieux. Il s’éloigna un peu du go, lui préférant les études de batailles où le coté humain devait rentrer en ligne de compte. Né second, Riobe n’était pas supposé succéder à son père, c’est pourquoi celui-ci décida d’en faire un bushi et non un tacticien, malgré ses dons en la matière. Riobe fut donc envoyé à la célèbre école Akodo pour y apprendre les arts du combat. Il s’y adonna avec courage et honneur, à la grande satisfaction de son père et de ses professeurs. C’était pour lui une façon de continuer à prouver qu’il était le meilleur, même sur un terrain dont il était moins familier. Il refusait de se faire dépasser par son frère, et leur rivalité finît par se cristalliser auprès des faveurs de Yoko. Nous étions tous arrivés à l’age où les sentiments naissent dans le cœur des enfants et où on ne peut plus confondre fille et garçon. Le frère de Riobe avait pour lui l’âge et le prestige des études, Riobe avait lui la gentillesse et l’aura que les contes donnent au courageux bushi. C’est lui qui avait la préférence de ma sœur ; et, bien qu’elle n’ait jamais rien laissé paraître pour ne pas faire de la peine à son frère, je sais qu’elle accordait plus de valeur aux présents de Riobe. Avec le temps, cette préférence se transforma en un amour réciproque aussi fort que non avoué.

Yoko était bientôt en age de se marier, et nos pères décidèrent qu’une union serait profitable à nos deux familles. Yoko fut donc fiancé à Kijuro, l’héritier du domaine. Ma sœur ne fut que deux fois d’une telle pâleur que le jour de ses fiançailles. Quand à Riobe, d’habitude joyeux convive, il ne dit pas mot de la soirée, ne mangeât que le strict minimum pour ne pas paraître impoli, et se retira très tôt dans la soirée. On raconte qu’il passa la nuit dehors dans le jardin du coté du pont de bois, ne rentrant qu’au petit matin et d’une humeur massacrante. Il repartit rapidement après à son école, et combattit avec une telle fureur et une telle violence à l’entraînement les jours suivant qu’il blessa d’autres élèves et que ses maîtres ne le laissèrent plus combattre que contre eux pendant plusieurs mois. Il aurait sans doute fini par devenir un de ces maîtres d’arme de la famille Akodo, ne vivant que pour le combat, prêt à se sacrifier sur simple ordre de leur daimyo. De toute façon, il était rapidement devenu évident qu’il cherchait la mort, mais ne pouvait pas le faire sans que cela soit à la gloire de l’empereur ou du clan.

Cependant, les fortunes ou les ancêtres en décidèrent autrement. Le frère de Watanabe tombât gravement malade, et, comprenant que la mort de sont fils aîné était inévitable, Noriaki rappela d’urgence le jeune Riobe à Inshu. Il avait alors presque 16 ans. Cet événement changea radicalement son attitude vis à vis de son frère. Il n’y avait plus de rivalité ou de jalousie entre eux. Riobe réalisait soudain combien il aimait son frère et combien il avait perdu de temps à vouloir le dépasser au lieu de profiter de la vie avec lui, de rire, de discuter des choses qui font la vie. Kijuro, devenu Akodo Kiyosuke entre temps, considérait lui qu’il avait perdu de toute façon, pardonnait à Riobe, et se préparait déjà pour sa prochaine vie. Riobe assistât son frère autant qu’il pu, jusqu’à la mort de celui-ci, puis se consacra à l’étude de la stratégie, du duel et de l’art de commander, abandonnant un peu tôt ses cours de kenjutsu. Il se révéla très doué dans ces domaines, ce qui consola un peu Noriaki de la perte de son fils aîné. Soucieux de sauver les accords qu’ils avaient passé, nos pères décidèrent qu’il fallait que ma sœur Yoko épouse quand même l’héritier des terres. Après avoir respecté une période de deuil acceptable, ils fiancèrent Yoko et Riobe, pour la plus grande joie de ces derniers. Riobe passât enfin son gemppuku et pris le nom de Akodo Watanabe.

Mais les nuages s’accumulaient sur l’empire faisant disparaître la lumière qui l’éclairait. Les traîtres scorpions prirent le palais impérial et assassinèrent lâchement le divin empereur. Tous les clans se mobilisèrent pour marcher sur la cité impériale. Nos pères levèrent une petite force qui vint grossir les rangs des lions. Watanabe et moi reçurent un commandement, et le mariage des deux jeunes fiancés fut reporté au retour de cette campagne. Pour lui et Yoko cette séparation pour la guerre fut un déchirement. La veille de notre départ mon père et ma sœur étaient venus rendre visite aux Akodo pour organiser et coordonner nos forces. Riobe et Yoko passèrent une bonne partie de la soirée ensemble, puis se retrouvèrent dans les jardins où ils s’avouèrent des sentiments dont aucun n’avait jusque là soupçonné la force. Sur le pont de bois au dessus des tourbillons de la rivière Inshu ils se jurèrent par les ancêtres que leurs sentiments ne faibliraient jamais.
Nous étions amis d’enfances, nous somme devenus compagnons de guerre. Il est rapidement devenu évident que Watanabe était tout à fait dans son élément, contrairement à moi. Il se mêlait aux autres commandants comme s’il avait toujours combattu à leurs coté, ce qui n’est pas tout à fait faux vu qu’il avait lu de nombreux récits de bataille et les avait étudiés pendant des heures. Il inspirait la confiance à tous et ses hommes semblaient être prêt à le suivre jusqu’en Outre-monde. Il semblait toujours si jeune et si vivant, et il riait facilement comme si la guerre n’avait pas de prise sur lui. Puis vint le terrible siège du palais. Nous étions tous deux en soutien, attendant le moment de lancer l’assaut final. Watanabe n’en pouvait plus d’attendre, et saisissait la moindre occasion pour s’approcher des combats. Cela jusqu’à cette heure sombre ou Akodo Toturi lui même nous rendit visite, le visage grave, pour annoncer à Watanabe que son père avait trouvé la mort face à son équivalent du clan du scorpion durant l’assaut du matin. Il avait été, pour sa part, absent pendant les premiers combats et préparait une petite force pour prendre le palais. Il dit à Riobe que la gestion du domaine de Inshu et la protection de sa famille lui incombaient maintenant, et que sa place était avec les autres daimyos du clan. Je pense que c’est ce jour là que Watanabe compris vraiment ce qu’étaient la guerre, et le prix de la vie d’un samouraï. Il devint plus sérieux, conscient de ses nouvelles responsabilités, mais aussi plus brave, car il n’existe de courage que quand il existe quelque chose à perdre. Lorsque le combat final s’engagea, il se retrouva sur le flanc rencontrant la plus faible opposition ce qui lui permis de survivre, durement blessé. Mais peut-être aurait-il mieux valu qu’il meure ce jour là car ce qui suivit fut pire.

Tous connaissent les événement des jours qui suivirent : Akodo Toturi, daimyo de notre clan et vainqueur des scorpions, réclama la couronne impériale pour lui en l’absence de l’héritier. Comme la plupart des Akodo, Watanabe suivi son daimyo dans cette folie. A sa décharge on peut dire qu’un samouraï doit une obéissance totale à son maître. Cependant, je sais qu’il le soutenait sincèrement. Il avait toujours eu une grande admiration pour notre shugodaimyo et ses innovations militaires. Puis comme tous le savent, l’héritier revint de la retraite où l’avaient abrité les phœnix et où il avait passé son gemppuku. Les Akodo furent anéantis à une exception près ; beaucoup reçurent l’autorisation de faire sepuku, mêlant leur sang à celui des morts au combat. D’autres rejoignirent les quêteur de mort ; et d’autres changèrent purement et simplement de famille. C’est probablement là que Watanabe fit le choix le plus terrible de sa vie. En tant qu’ami, et puisque nos pères avaient passé des accords qu’ils nous incombait de respecter, j’ai proposé à Watanabe d’épouser Yoko et d’abandonner son nom pour prendre le notre. Je ne pense pas qu’il pouvait espérer mieux, et peu des bushis de sa famille se sont vu offrir une telle chance. Cependant par deux fois il refusa, et, à la deuxième fois il me demanda de ne pas renouveler mon offre en disant qu’ils ne serait pas capable de la décliner une troisième fois et qu’il s’en voudrait à jamais d’avoir ainsi trahi ses ancêtres et ses frères. Il est étrange que parfois ce soit justement l’honneur qui amène le déshonneur. Ainsi, il refusa l’échappatoire que je lui proposais pour assumer pleinement son destin et celui de sa famille. Une fois la journée de réflexion accordée par l’empereur écoulée, Watanabe se rendit sur le champ de bataille comme beaucoup d’autre qui voulaient mêler leur sang à celui des morts au combat, de regret sans doute, de ne pas être tombé à ce moment là. Cependant, il ne se donna pas la mort tout de suite. Il semblait hésiter, non pas par peur, mais retenu par quelque chose. Il erra pendant des heures sur le champ de bataille avec sa jambe blessée, son wakizashi à la main, paralysé par un terrible dilemme. Il finit par s’écrouler de fatigue sur un petit carré du terrain qui n’était pas déjà occupé par un mort. Son katana était rougi du sang de ceux qu’il avait charitablement décapité lorsqu’ils avaient montré un signe de faiblesse, mais sa « lame sans nom » était toujours propre. Il avait du faire d’innombrables détours pour ne pas toucher un corps et souiller son âme. La nuit tombait et Watanabe se mit à pleurer en silence son arme à la main, assis là où la fatigue l’avait vaincu. Il fut tenté d’en finir là, mais encore une fois quelque chose l’en empêcha, et bientôt une fine pluie vint accompagner ses larmes. Watanabe rangea sa lame et se laissa tomber.

Il fut réveillé par des voix à proximité de lui. Des voix sinistres, des voix de etas qui venaient piller les samouraïs tombés au lieu de les incinérer proprement comme c’était leur rôle, des voix de charognards en quête d’argent ou d’armes de valeur. Il décida de faire le mort, de les laisser approcher pour profiter de leur surprise. Ils étaient 4, trois hommes et une femme qui glapissait des ordres et des injures aux autres. Ils se rapprochaient de lui prudemment, virent sa jambe blessée et le sang de ceux qu’il avait assisté sur son armure, et ils le crurent mort, et ils s’approchèrent encore. La lame sortit trop vite pour qu’ils puissent même réaliser leur erreur. « Torrent d’été » en emportât deux avant que les autres ne réagissent. Le troisième homme mourut alors qu’il tentait de menacer le samouraï avec outil de paysan, et la vielle femme, encombré par son butin n’eu pas le temps d ‘aller bien loin. L’aube était là et Watanabe tremblait encore de colère et de fatigue. Il se sentait faible, il se sentait sale, mais surtout il se sentait vivant, et il compris à ce moment là qu’il ne pourrait pas retrouver son honneur en mourrant maintenant, mais seulement en suivant le chemin le plus difficile qui s’offrait à lui : celui du ronin. Il fini par trouver un chemin pour quitter cet endroit, un serviteur pour lui porter son armure et ses quelques affaires, et pris le long chemin qui menait à Inshu sans réaliser qu’il n’y avait plus grand chose là bas pour lui.

Il retrouva ses terres dans l’état exact dans lequel il les avait laissées, comme si le temps avait été suspendu entre son départ et son retour, mais les paysans qui le reconnaissaient détournaient leur regard. Arrivé devant sa demeure, les gardes firent mine de ne pas le reconnaître, mais le laissèrent passer. Tous les serviteurs l’évitaient ou feignaient de ne pas le voir. Tous, sauf le vieux Nakatomi, qui l’avait instruit pendant de longues années et qui s’approcha de lui l’air terriblement attristé. Il lui apprit que sa mère, Akane, s’était donnée la mort à la nouvelle du déshonneur tombé sur la famille, et que ses sœurs étaient parties peu après, seules avec quelques affaires sans trop savoir où elles allaient. Les serviteurs maintenaient le domaine en l’état en attendant qu’un nouveau daimyo reçoive le fief, avec les quelques économies de la famille. Quand aux samouraïs qui étaient restés défendre le domaine, la plupart s’étaient donnés la mort sans attendre, les autres étaient partis en tant que rônin. Il ne restait plus que le fidèle Natsu qui attendait en espérant toujours le retour de son maître. Watanabe alla le retrouver sur le pont de bois au fond du jardin. Natsu était assis au dessus de la rivière et contemplait ses tourbillons. Il leva les yeux mêlés de tristesse et de joie quand son maître s’approcha de lui en armure de lion. Ils restèrent en silence pendant un long moment à regarder l’eau couler. Les discours étaient inutiles, les âmes parlaient en silence. Watanabe fini par se tourner vers Natsu et ses seuls mots furent : « tu as mon autorisation, et mon assistance ». Mais d’assistance il n’y eut pas besoin, car Natsu était brave et ne faiblît pas. Watanabe tourna le dos au pont souillé de sang et se rendît au cœur de sa maison en silence. Là il enleva son armure, la lava et la déposa en ordre devant l’autel des ancêtres. Puis il pris un peu d’argent en en laissant assez pour la maintenance du domaine, et parti en portant simplement son daisho, un arc et des flèches, un kimono et quelques affaires dans un sac. Il s’était complètement remis de ses blessures, et ce à une vitesse surprenante pour sa constitution. Il utilisa une partie de son argent pour acquérir une armure légère grise de mauvaise qualité, et tourna le dos à son domaine. Mais il lui restait encore quelque chose à faire avant de disparaître.

Je rencontrais Watanabe alors que j’étais parti chasser seul pour oublier les tristes évènements qui marquaient mon clan. Il cherchait à me voir depuis quelques temps sans oser se monter chez nous. Une sage décision car mon père l’aurait sans doute chassé sans ménagements. Mais on ne renie pas un ami d’enfance et de bataille aussi facilement, et, malgré son refus de mon offre, j’acceptais de lui parler. Il me raconta alors toute son histoire, et me fit par de ses doutes et de ses interrogations quand à son futur. Je lui donnais quelques conseils, mais je n’avais pas beaucoup plus d’idées que lui. Il me parla alors de Yoko, me demanda de ses nouvelles. Dans la situation actuelle, il était bien entendu exclu qu’ils puissent se revoir ouvertement. J’aurais sans doute du purement et simplement refuser qu’ils se rencontrent, mais ma sœur dépérissait depuis des semaines et nous avions perdu espoir de lui rendre jamais le sourire depuis que la mort de Watanabe et le déshonneur de sa famille avait été annoncés. J’avais d’ailleurs cru avoir affaire à un revenant quand il avait surgi devant moi. Pour le bien de ma sœur autant que par amitié pour lui, j’arrangeais une rencontre nocturne. A partir du moment où Yoko appris que son fiancé était toujours en vie, elle reprit des couleurs et retrouva l’appétit, ce qui fut remarqué par notre père. Je trouvais rapidement des raisons tout à fait honorable et convaincantes au retour à la vie de ma sœur, que mon père accepta sans trop y croire, mais les apparences étaient sauves. Je laissais Watanabe et Yoko de longues heures ensemble au jardin. A mon retour, leurs yeux étaient rouges comme s’ils avaient pleuré longtemps, mais leurs visages étaient résolus. Akodo Watanabe devait disparaître pour faire place à Riobe le ronin. Yoko refuserait tout mariage en usant du respect du aux morts, du caractère sacré des serments et de la menace de mettre fin à ses jours.

Ainsi fini l’histoire de Akodo Watanabe, le jeune bushi du clan du lion, devenu daimyo pour quelques jours, avant de disparaître dans le déshonneur.
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#20
Prochainement

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Samurai Chinese
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