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17e Episode : L'ennemi de mon ennemi
#21
Ptain, 339 vues seulement, comment tu es tombé sur ça toi ?biggrin
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#22
google : utube desert gipsy

et c'est même pas le premier résultat.smile
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#23
Haha, c'est plutôt une vision du harem d'Avishnar avant que Yats' ne s'y retrouve et botte le cul des eunuquesbiggrin
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#24
J'espère qu'il avait mieux dans son harem, l'avishnouredaface2
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#25
CHRONIQUES DES SABLES BRÛLANTS


Naguère, à la Cité du Cri Perdu, Yatsume s’était imposée de la même façon contre Yojiro : un bon croche-patte de naginata pour finir le combat sans faire couler le sang !

Yatsume ne tarda pas à se réconcilier avec son adversaire, autour d’une bière ! C’était autour du feu, en plein désert, un soir que tout le monde chantait et dansait, Yatsume la première, qui faisait la folle avec les musiciens, hilares devant cette étrangère qui était encore plus en transe qu’eux !

Ils marchaient depuis des jours vers l’est ; ils commençaient leur marche quand le soleil mourait dans leur dos, et s’arrêtait quand il apparaissait devant, comme un gigantesque œil d’or menaçant.

Pendant des jours, ils avaient longé les mêmes montagnes couleur peau, sur une piste de terre orange, avec parfois ces dunes qui ressemblaient à des chameaux pétrifiés. Ils n’avaient pas croisé de village, aucune caravane ; quelques renards qui s’approchaient timidement pour mendier de la nourriture ; les rochers luisants qui semblaient être en verre sous le soleil immense. Des tumulus aux formes étranges, des forêts de rochers torturés, des lits de rivières asséchées, des échos formidables de cris de bêtes dans les montagnes. Au loin, des plateaux très hauts, plats comme la main, sans aucune bête, aucune végétation. Parfois, des heures entières dans des nuages de terre et de sable en suspension, qu’aucun courant d’air ne dissipait. Une fois ou deux, un nuage de poussière très lointain, qui cachait peut-être un troupeau, peut-être une armée.

Un passage à travers une petite oasis où on avait repris de l’eau, dans une petite vallée isolée où broutaient des espèces de biches sauvages. La montée interminable d’une falaise rougeâtre, pour arriver en haut et y découvrir du sable mou, où chaque pas coûtait comme dix.

Yatsume et Avishnar avaient bien du mal à garder le moral. Ils devenaient moroses, écœurés par ces étendues qui n’en finissaient pas. Les Pej’Neb, quant à eux, ne montraient jamais une quelconque tristesse ni d’agacement. Ils avançaient, sans plainte, sans empressement ; ils lançaient parfois un sourire aux deux étrangers, comme si cette marche était un petit mauvais moment à passer. On n’avait le temps de s’habituer à rien, on allait de terre inconnue en terre inconnue !

Yatsume ne comprenait même pas le pourquoi de cette migration ! Il était impossible de parler leur langage, à part deux ou trois mots. Impossible de leur demander pourquoi ils faisaient tout ce chemin. Ils souriaient, ils vous donnaient à boire, ou ils proposaient une pause, mais rien de plus !
Ce n’était quand même pas pour ses beaux yeux qu’ils abattaient un tel effort depuis dix jours, du matin au soir ! Et parfois la nuit, parfois le jour !... Yatsume peinait à comprendre ces alternances, qui étaient fatigantes. Elle remarquait pourtant que quand on marchait de jour, il ne faisait pas étouffant… Ces nomades incultes, illettrés, incapables de manier la moindre magie, oubliés de tous les dieux de la création, semblaient avoir une idée du temps à venir…

Avaient-ils bien compris où Yatsume voulait aller ? Apparemment, puisqu’indubitablement, on allait vers l’est. Mais la morsure du regret commençait à être intolérable… Le mal du pays, pour nos deux étrangers. Avishnar rêvait d’une boisson fraîche, de ses femmes, de ses coussins ; Yatsume voulait retrouver Rokugan, ses intrigues, ses rapports claniques, toute la dureté de la vie de rônin s’il fallait, les humiliations, les soumissions perpétuelles et les impitoyables règles de la vie en société ! Elle n’en pouvait plus d’être chez ces nomades si peu bavards, qui ne faisaient pas de manière !

Elle avait ramassé un bâton étrangement sculpté par des vers rongeurs ; elle y faisait maintenant une encoche chaque jour, quand on s’arrêtait. Le douzième jour, Yatsume, qui se laissait, qui suivait machinalement depuis trois jours, remarqua qu’on avait bifurqué vers le nord. Comme ça, au milieu de nulle part ! Après le cinquième cactus à gauche !
Avishnar ne cherchait même plus à comprendre. Il y avait en lui un certain fatalisme, qui devait être propre aux Royaumes d’Ivoire. C’était comme ça, les dix mille avatars en avaient décidé…
Evidemment, s’ils étaient dix milles à avoir voulu que le monde soit ainsi, on ne pouvait que s’incliner !


Samurai


A l’aube du quatorzième jour, alors que Yatsume regardait le monde devant elle, fascinée, ivre de fatigue, le visage bleui par une crème végétale des Pej’Neb pour se protéger du soleil, les lèvres rougies et craquelées, un des hommes de la troupe fit signe à tout le monde de se taire.
Il n’eut pas à crier ; un simple geste de la main, et le silence se fit. L’homme siffla étrangement, puis colla son oreille à terre. Il siffla encore.
Yatsume et Avishnar renonçaient à comprendre ; ils profitaient seulement de cette pause supplémentaire.
L’homme qui avait guetté se retourna vers le groupe et dit quelques phrases, d’un air menaçant. Tout le monde se mit à siffler. Avishnar voulut aussi, mais il n’y arrivait pas, même avec les doigts !
Le chef lança plusieurs ordres à Yatsume, qui se leva en faisant des gestes comme quoi elle était désolée, mais ne comprenait pas ! Même avec la meilleure volonté du monde…

Elle vit que les guerriers du groupe se mettaient à plat ventre par terre, se couvraient de sable, aidés par les femmes, qui apportaient des branchages pour les recouvrir. Déjà, du col d’une montagne escarpée, apparaissait un nuage de poussière. Des points étincelaient dedans. Des silhouettes se formaient peu à peu. Des hommes à cheval, armés. Les Pej’Neb se camouflaient en gardant un roseau creux dans la bouche pour respirer. Avishnar et Yatsume firent de leur mieux pour les imiter. Les femmes, parfaitement rompus au camouflage des hommes, les aidèrent. C’était incroyable que dans cette région aride, sur ce sol dur, ils fussent si bien cachés.
Longtemps, nos deux exilés gardèrent la tête sous le sable et les branchages. Ils sentaient leur cœur battre ; ils ne bougeaient pas, ne remuaient pas un cil. Ils comprenaient que les femmes et les plus vieux étaient restés à découvert, prenant tous les risques face à la troupe qui approchait. Combien étaient-ils, ces cavaliers ? Face à eux, les Pej’Neb à découvert étaient une trentaine, pas plus, peu armés ; une petite troupe montée pouvait les massacrer en un rien de temps. Sous le sol, une trentaine d’hommes aussi, aveugles à ce qui se passait dehors.

Yatsume frissonna à l’idée de finir ainsi, à un pied sous terre, misérable entre tous… Mais ne l’avait-elle pas bien cherché ? Elle eut peur, sentit les dieux, si lointains, l’abandonner. Elle n’avait plus rien ! Elle était moins qu’un ronin ! Perdue au bout du monde… Plus rien que son naginata, serrée contre elle…


Samurai


Les cavaliers approchaient. Les montures s’ébrouaient. Des dromadaires, apparemment. La troupe injuriait, criait ; de gros rires. Surement cette bande de pillards riait devant ces piteux nomades, des femmes et des vieillards… Mais s’ils lançaient un assaut ? Ils piétineraient sans le savoir les hommes enterrés… Et comment savoir quand sortir ? Comment combiner l’attaque ?...
Un sifflement retentit ; et Yatsume sut qu’il fallait bondir ! Bondir comme une lionne qui défend ses petits ! Sa fille ! Elle fut dans les premières à sortir, entourée des meilleurs hommes, les muscles tendus comme des fauves qui se jettent sur une proie ! Elle n’eut pas le temps de réaliser ! Elle vit les Pej’Neb bondit au cou des cavaliers, les faire chuter, rouler avec eux à terre et les égorger de leurs fins poignards. Quelques-uns se relevaient, Yatsume arrivait en hurlant sur eux ; elle en décapita un. Avishnar se retrouva face à deux ; il se défendait avec une grosse racine, maladroit. Yatsume accourut et fit un sort aux deux qui s’en prenaient au Raja déchu !
Les attaquants qui ne finirent pas égorgés reçurent, pour la plupart, une fléchette dans la gorge, lancée avec une précision létale par des sarbacanes. Le reste de la troupe décimée s’enfuit au grand galop.

Les Pej’Neb triomphaient. Ils hurlaient, sifflaient, exultaient, leurs grandes chevelures brillant de reflets bleus sous la lumière du matin. Ils rirent, puis attrapèrent les dromadaires et eurent tôt fait de s’en rendre maître !
Ce fut un peu désordonné au début, mais bientôt, on avait formé des rangs convenables. Tout le monde s’embrassait, se félicitait, y compris Yatsume qui fut étouffée trois fois entre les bras de grands costauds, avant de se voir remettre sa monture.
Le chef poussa encore un sifflement strident ; la troupe repartait, les montures chargées de cavaliers et de provisions.


Samurai


Il y eut une belle ripaille, le soir venu, pour fêter la victoire. On but les alcools transportés par les barbares, qu’ils avaient eux-mêmes dû voler à une caravane. Une partie des provisions y passa aussi. Yatsume ne comprenait pas comment les Pej’Neb pouvaient être si dispendieux. Ils mangeaient et buvaient sans souci du lendemain, comme s’il n’y avait aucun imprévu sur la nourriture dans le désert. De même, ils trouvèrent dans les salles et les coffres portés par les dromadaires, de magnifiques étoffes, des bijoux, des armes dorés… Ils s’amusèrent avec quelques temps, comme si c’était des jouets, mais ils les jetèrent ensuite, comme de vieilles breloques. Il y avait des trésors qui auraient suffi au prestige d’un roi, et cela n’avait aucune valeur pour eux ! Ils gardaient leurs arcs, des poignards, et c’était à peu près tout.

Quand on quitta le campement le lendemain matin, c’était un trésor qui allait rester dans ce coin de désert, où personne ne viendrait peut-être plus pendant des générations. De l’or brûlant que le sable recouvrirait impitoyablement. Une fortune qu’ils laissaient partir aux quatre vents, s’écouler entre leurs doigts, disparaître, sans regret.

Il y eut encore une journée de voyage, dans une région un peu plus humide. Quelques maigres marécages, des plantes d’eau qui jaunissaient, des animaux qui avaient trouvé refuge ici. Trois hommes et deux adolescents étaient partis escalader une côte de rochers noirs, agiles comme des lapins. Ils redescendirent une heure plus tard, leurs outres gonflées, en riant et en criant. Elles étaient pleines d’eau. Ils avaient trouvé une source dans cette région aride. Comment avaient-ils fait ? Yatsume ne comprenait pas, elle ne pouvait pas demander !
La tribu fit monter les bêtes et son équipage, pour établir son campement là-haut. De gros bosquets poussaient sur ce plateau à l’ombre de deux grosses montagnes. Des baies s’y trouvaient en abondance, qui brillaient comme des rubis, un véritable trésor cette fois pour les Pej’Neb, qui se jetèrent dessus avec gourmandise. Avishnar se grattait la tête en les voyant en prendre à pleines mains et rigolaient comme des enfants quand ils se retrouvaient avec le visage tout rouge ! Il goûta, c’est vrai qu’elles n’étaient pas mauvaises. Ce n’était pas non plus un mets de luxe, loin de là !

Yatsume remarqua que les femmes déballaient bien plus de tente et de matériel qu’aux autres étapes. Visiblement, ils comptaient s’installer ici plusieurs jours, ce qui était compréhensible au vu de l’abondance qu’offrait l’endroit.
Les hommes se douchaient en se vidant des outres, les gamins riaient. Avishnar alla voir la source : c’était un trou d’eau bien dissimulé, entre des ronces, derrière une grosse roche.

Le soir, le chef demanda aux deux étrangers de venir le voir. Il monta avec eux sur un promontoire, d’où l’on apercevait le désert marron et bleu, dans la lumière mourante du soleil qui disparaissait en silence derrière une lointaine plaine de sel. Il leur fit comprendre qu’ils devaient aller par là-bas. Il sortit un plan qu’avait tracé le shugenja Iuchi. Il désigna la région des ombres sur le plan et désigna par où elle se trouvait, un peu plus loin vers le nord-est. Il traça lui-même à la pointe de charbon quelques indications supplémentaires pour aider les voyageurs. Il fit comprendre qu’eux n’iraient pas plus loin.

Une question brûlait les lèvres de Yatsume, plus fort encore que ne la brûlait le sable : est-ce qu’ils avaient fait ce voyage rien que pour eux ! Sans rien, sans être payés, sans avoir l’air de rembourser une dette d’honneur ou quelque chose de ce genre !
C’était incompréhensible. Ils descendirent au camp où deux montures avaient été harnachées pour eux, avec des provisions, des armes… Yatsume n’en revenait pas : ils laissaient leurs deux meilleurs dromadaires, de grosses outres, des vivres. Elle voulut refuser, elle avait honte de prendre autant. Le chef fit signe qu’il ne comprenait pas, qu’il ne voulait pas entendre.
Elle regarda alors la tribu, qui s’était réunie pour les voir partir ce soir. Ces gens que les Ki-Rin prenaient pour des pillards s’étaient comportés comme des frères et des sœurs pour eux. Ils n’exigeaient rien d’elle, aucun ne lui avait mal parlé. Ils voyageaient, ils mangeaient, buvaient, riaient, fumaient, c’était tout !

Notre héroïne eut les larmes aux yeux. Plusieurs vinrent la prendre dans leurs bras. Ils vinrent aussi taper du poing sur la poitrine d’Avishnar, en lui faisant comprendre qu’il devait prendre soin de Yatsume.
Le chef montra encore le plan : il désigna le chemin parcouru, qu’il coupa d’une dizaine d’encoches. Yatsume comprit que c’était les étapes. Et à voir le chemin qu’ils allaient faire, ils en avaient pour un peu plus qu’une journée. Ils partaient de nuit, ils seraient rendus là-bas avant le prochain crépuscule. Elle les remercia encore, ne sachant que dire (même si elle avait parlé leur langue, elle n’aurait pas eu plus de mots pour eux).

Le désert était bleu marine quand ils partirent, laissant le campement dont ils virent encore longtemps les feux, avant de contourner une colline et de se trouver seuls face à la nuit silencieuse.


A suivre...Samurai
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#26
alors là! Bravo! Excellentissime!
J'adore. bravo bravo bravo.

PS : le avishnou qui se bat avec une racine : HAHAHAHA MDR j'imagine trop le gros warbiggrin
"tiens prend ca! puis ca! coup de ma racine +6! tiens dans t a face de petzouille"
smile
Enorme! comment je kiffe
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#27
Luissa ratatin' les pillards.
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#28
Avishnanar Binksredaface2
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#29
Carton
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#30
Tacle
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