Thread Rating:
  • 0 Vote(s) - 0 Average
  • 1
  • 2
  • 3
  • 4
  • 5
Le coeur d'Océanie
Qu'ils sonnent étrangement à mes oreilles ces mots qu'on emploie plus passée l'école primaire Bonheur
Reply
DEUXIEME PARTIE : DE PARIS AUX MERS DU SUD

Résumé : François Loren, qui a accepté d'aider Lucinius et Corso, a trouvé un allié de poids auprès de l'Indonésien Harawar, intermédiaire privilégié des vampires Occidentaux dans cette partie du monde. Harawar promet au Ventrue de l'aider dans sa mission, en lui conciliant les faveurs de Lum-Khan, un puissant vampire, seigneur de l'opium et maître occulte de l'Océanie.
Avant cela, nous avions laissé Lucinius en difficulté, seul au fond de la cale d'un navire pendant que Corso se sustantait sur le pont, alors que la cale où le Kuei-Jin était enfermé venait de s'ouvrir à grandes volées, et que la forte houle marine avait brisé les fragiles éclairages de la cale.



La prose du sous-marin

- Ici ou dans la cale de l’autre navire, ça ne fait pas non plus une grande différence… remarquait Lucinius.
- Ouais, sauf qu’ici on entend moins le bruit du moteur. Juste ce ronronnement.
- Vous étiez déjà allé dans un sous-marin ?
- Non. J’ai déjà pris le bus, le taxi, le train, l’avion. Jamais le sous-marin.
Lucinius, allongé sur la couchette au-dessus de Corso sourit en entendant cette réplique.

- Vous croyez qu’un jour les sous-marins deviendront des transports en commun ? demanda t-il à brûle-pourpoint.
- Lucinius, vous m’emmerdez avec vos questions de Toréador… Un Gangrel ne se pose jamais ce genre de questions, compris ?
- Eh bien, ça ne leur ferait pas de mal pourtant !
Lucinius entendit Corso grogner quelques considérations sur la bêtise idéaliste des Toréadors, leur manque de sens pratique, et se retourner sur sa couche.
- Vous ne m’avez pas raconté ce qui s’est passé quand vous avez vu que la porte de la cale du Kuei-Jin s’était ouverte.
- Ah oui, c’est vrai qu’on a été un peu bousculés ces derniers temps.
- Il était bien dedans, je ne m’étais pas trompé.
- Voici ce qui s’est passé. Les lampes avaient roulé à terre et s’étaient brisées. Il faisait complètement noir… Et il y avait la tête de votre copain le poulpe qui tanguait avec le navire… Affolé, j’ai sorti mon revolver. Adossé au mur, je l’ai pointé devant moi. La porte continuait à claquer avec le roulis du navire. Je regardais dans toutes les directions ; j’étais certain qu’il n’était pas loin de moi ce sale nabot !
- Ouais, ça se sent ce genre de choses… Ça empeste.
- Une lampe est venue rouler à mes pieds. J’ai hésité, et puis je me suis baissé, je l’ai attrapée d’une main. Je l’allume, je braque son faisceau vers l’autre cale. Mais la lumière s’éteint : la lampe était endommagée. Affolé, je cours vers une autre lampe : je l’allume ; à ce moment, fort coup de mer, je bascule vers l’avant. Je me cogne contre une caisse. Je m’assois, dos à elle. Je ramasse la lampe, je l’allume : celle-ci fonctionnait bien. Je crie au nabot de se montrer. Je l’entends faire quelques pas. Impossible de le trouver. Je me relève, je cours vers la cale…
- Mais c’est une connerie ça ! Vous êtes dingue de faire ça !
- Attendez que je vous dise la suite… Après tout, je suis encore là pour en parler, pas vrai ?
- Bon allez-y. Qu’est-ce que vous avez fait alors ?
- J’arrive à l’intérieur : il y a du sang par terre, des bouteilles renversées, un petit cercueil attaché au mur. Je fouille rapidement la pièce. Et soudain, la porte se referme derrière moi à grande volée. Ce n’était pas un coup de mer : non, le Kuei-Jin venait de la refermer, et je l’entendais tâtonner pour mettre le loquet. Je braque ma lampe, je colle une balle de Magnum dans la serrure, je me précipite à la porte, je l’enfonce d’un coup de pied…
- Vous vous en êtes bien sortis sur ce coup-là…
- Attendez, je n’ai pas fini. Alors que je ressors, je vois ce nain sauter par le hublot. Quel imbécile : il reste coincé !… Je vois ses courtes pattes qui gigotent !
- Ah ! vous auriez dû y coller une balle dans le cul à ce nabot !
- Non, je ne l’ai pas fait. Je l’ai braqué, je lui ai crié de redescendre, mais à force de gigoter, il a fini par passer : il est tombé à la mer. J’ai couru au hublot, passé la tête : il avait déjà coulé sous les vagues, je n’ai rien vu.
- Vous êtes sûr qu’il a plongé ?
- Oui, j’ai nettement distingué les ronds dans l’eau.
- Mais pourquoi cet idiot s’est-il jeté à l’eau comme ça, sans raison ?…
Les deux Caïnites réfléchirent quelques instants.
- J’ai peut-être une idée, dit Lucinius.
- Ah oui, quoi donc ?
- Il a sans doute eu la trouille et a pris le premier échappatoire venu.
- Quoi ? s’insurgea Corso. Vous voudriez insinuer que vous, vous lui auriez foutu la trouille ? Laissez-moi rire…
Corso émit son petit rire caractéristique de hyène.
- Mon pauvre Lucinius… Le Gangrel hochait la tête en souriant d’un air sarcastique.
- Très bien, vous n’êtes pas obligé de me croire, admit Lucinius, qui gardait sans quant-à-soi sur cette affaire.
- Admettez surtout que vous vous en êtes bien sorti sur ce coup-là. La prochaine fois, vous n’aurez pas autant de chance…
- Vous ne manquez pas de culot. Vous, vous étiez parti vous nourrir de l’équipage. Vous êtes revenu bien content de vous, tout enivré de sang de marin costaud, en ricanant et en tournant dans la pièce…
- Et alors ? C’était à votre tour d’apprendre la survie en milieu hostile, mon vieux.
- Pfff… votre mauvaise fois est plus abyssale que l’océan !
- C’est encore une métaphore de Toto, ça ?

Virus

On tapa à ce moment à la porte de la cabine.
- Entrez, grogna Corso.
Un jeune asiatique, habillé d’un jeune et d’un t-shirt blanc, passa la tête dans l’ouverture de la porte. La petitesse de la cabine ne laissait la place que pour les deux couchettes superposées.
- Excusez-moi, sirs, dit-il avec beaucoup de respect, mais le commandant demande à vous parler. Il est au poste de navigation.
- Super, dit Corso en se levant de son lit, j’ai toujours rêvé de regarder par le périscope, comme dans les films de guerre.
- Bah, ça ne doit pas être différent de regarder à travers des jumelles.
- Euh, sauf votre respect, sir, nous sommes trop profond pour utiliser le périscope.
- Pas grave, il suffira de demander à remonter pour que je puisse l’utiliser, dit Corso en sortant de la cabine. Et faites armer le tube n°1 : le Toto est prêt à être envoyé contre la coque du croiseur ennemi.
- Pardon sir, je ne comprend pas, fit le jeune homme, interloqué.
- Laissez, dit Lucinius en lui tapant sur l’épaule, il est d’humeur taquine aujourd’hui.

A leur arrivée dans le poste de navigation, le commandant du sous-marin salua ses deux passagers. C’était un asiatique d’une quarantaine d’année, portant beau, sûr de lui et martial.
- Je me nomme Tuang-Loc, messieurs, dit-il en anglais. Je suis thaïlandais et je commande ce sous-marin, le Requin Bleu.
- C’est un sous-marin thaïlandais ? demanda Lucinius.
- Nullement. Cet appareil n’a pas de nationalité. Nous travaillons pour le compte du seigneur Lum-Khan. En affaires, nous sommes indifférents au drapeau.
- Lum-Khan, dit Corso méfiant. Qui est-ce donc ?
- C'est très simple. Il s'agit du seigneur occulte de toute l’Asie du sud-est et de l’océanie. Vous aurez l’occasion plus tard d’en savoir plus sur lui.
- Pourquoi sommes-nous ici ? grogna Corso.
La salle était plongée dans la pénombre, colorée par les lumières des écrans et des ordinateurs, devant lesquels s’affairaient sept navigateurs. Deux autres officiers allaient et venaient, transmettant des ordres. Aucun d’entre eux ne prêtait attention aux deux Caïnites.
- A vrai dire, vous auriez dû arriver ici plus tôt.
Tuang-Loc ne semblait nullement effrayé par ses deux passagers. Connaissait-il leur vraie nature ? Ou en ignorait-il tout ? Craignait-il plus ce Lum Khan ?
- Qu’est-ce que c’est que ces histoires, commandant ?… dit Lucinius. Et comment nous avez-vous trouvé sur l’autre navire ?
- Laissez-moi vous expliquer, voulez-vous ? Je vous rappelle que je suis seul maître à bord. Nous ne sommes pas en Europe ici. Je puis vous conseiller de ne pas montrer de tels signes d’insubordination, entendu ?
La voix de Tuang-Loc n’avait pas été menaçante, mais sèche et sans réplique.
- Et où est passée la politesse orientale ? osa Lucinius.
- Je vais devoir mettre les choses au point ; je pense que personne ne vous a mis au courant. Je suis au service de Lum-Khan, et je me moque pas mal des drapeaux et des coutumes. Ne vous attendez pas à ce que nous jouions les « faces de citron »… Nous ne sommes pas un paquebot de tourisme, compris ?
Corso sentait monter en lui l’envie de sauter au visage de cet insolent militaire. Il en avait écorché vif pour moins que ça
- Très bien, commandant, dit Lucinius. Si nous sommes sur le territoire de Lum-Khan, nous n’avons d’autres choix que de nous plier à ses exigences.
- A la bonne heure. J’estime que cela vaut aussi pour votre ami, quel que soit ses envies de meurtre à l’instant… Oui, monsieur Corso, je sais flairer la haine là où elle se trouve. J’ai souvent affaire à elle. N’oubliez pas non plus que par ces profondeurs, vous auriez peine à attendre la surface sans être broyé par la pression…
Tuang-Loc parlait sans hésitation, en appuyant sur les termes adéquats, fixant son interlocuteur droit dans les yeux.
- Venez voir, dit-il.
Il s’approcha d’un des auxiliaires, qui afficha à sa demande une carte de la région sur un écran.
- Nous allons arriver en mer de Chine en fin de journée, expliqua le commandant. Le voyage en sous-marin est pour vous le plus sûr et le plus discret. Ainsi en a décidé Lum-Khan. Nous aurions dû vous récupérer plus tôt, ce qui vous aurait évité un voyage en mer des Sargasses. Malheureusement, de mauvaises conditions atmosphériques ont brouillé la réception d’un message de notre seigneur. Aussi, nous avons compris que nous devions torpiller le navire « La mouette cajun », celui sur lequel vous vous trouviez précisément à votre départ de l’île de la Tortue. Mais notre cible était un autre navire, « Le diable vert ». Une chance donc que vous ayez survécu à notre torpillage.
- Oui, et nous avons joué les naufragés au milieu des algues… constata amèrement Lucinius.
- L’essentiel est que vous soyez à bord et en bonne santé. Comprenant ma méprise, je me suis hâté de vous retrouver, après avoir coulé pour de bon « Le diable vert ».
- Et comment saviez-vous que nous étions à bord du bâtiment coréen qui nous a recueillis avec son hydravion ? demanda Corso.
- Les réseaux d’informations de Lum Khan sont denses et rapides. Nul ne voyage dans ces mers sans qu’il en soit informé.
- Et connaissiez-vous l’équipage de ce navire coréen ?
- Nullement, répondit Tuang-Loc. Peu importe de toute façon : ils ont été grassement payés pour vous oublier complètement.
- Et où allons-nous maintenant ?
- J’attends des instructions vous concernant. Probablement dans un archipel indonésien. Je n’en sais pas plus. Maintenant, je vous prierai de regagner vos cabines, et de ne pas en sortir tant que je vous ne le permettrai pas. Un homme va s’occuper de vous. Il sera à votre disposition…

Corso et Lucinius retournèrent s’allonger dans leur cabine et repensèrent à leur discussion avec Tuang-Loc. Il fallait que ce militaire ait de la poigne pour s’être ainsi affirmé face à deux Caïnites. Corso s’était habitué à provoquer la peur chez son interlocuteur. Or, le Thaïlandais n’en avait montré aucun signe.
On vint leur annoncer que le Requin Bleu allait descendre encore plus profondément pour échapper à toute surveillance et qu’ils ne seraient pas autorisés à quitter leur cabine avant une journée.
- C’est pire que la prison ici… grognait Corso.

A suivre... Captain
Reply
La suite, viteee!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! rouge
Reply
La suite est arrivée ! Bonheur (après le smiley Virus )

Nous retrouvons Corso et Lucinius dans leur sous-marin. wink
Reply
Rrrrrh c'est vrai que j'aurais bien eu envie de le tuer ce commandant Virus
Reply
avion, bateau, sous-marin... et toujours nos 2 caïnites dabs une situation aussi peu confortable! Quelle odyssée!
Reply
Homer c'est du pipi à côté
Reply
sdm,29/11/2004 à 07:25 Wrote:Rrrrrh c'est vrai que j'aurais bien eu envie de le tuer ce commandant Virus
Je le connais mon Corso ! lol
Reply
Lucinius et Corso, c'est comme Marc et Sophie, Jules et Julie, Tintin et Milou
Reply
Tintin pour Lucinius, je peux plussoyer, mais je sais pas si Corso aimerait le rapprochement avec Sophie et Milou ! Boidleau
Reply


Forum Jump:


Users browsing this thread: 1 Guest(s)