31-05-2005, 02:46 PM
Mais quel est ce sombre complot qui se trame 
Quel pourrÿ ce Lucinus tout de même

Quel pourrÿ ce Lucinus tout de même

Le coeur d'Océanie
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31-05-2005, 02:46 PM
Mais quel est ce sombre complot qui se trame
![]() Quel pourrÿ ce Lucinus tout de même ![]()
31-05-2005, 03:13 PM
J'ai mis la suite du feuilleton.
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31-05-2005, 03:30 PM
Et bien, quelle opération. Lucinus a décidément des plans tordus et beaucoup d'amis et d'argent
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31-05-2005, 11:23 PM
On l'a pas toujours connu aussi sûr des ses plans et aussi efficaces dans leur mise en oeuvre
![]() Ca fait bizarre de voir une aventure de nos persos sans nous ![]()
01-06-2005, 09:42 AM
C'est clair
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01-06-2005, 10:59 AM
Bah, théoriquement, ce n'est encore qu'un rêve de Lucinius.
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01-06-2005, 11:50 AM
C'est d'ailleurs tout ton talent : on sent bien que c'est effectivement un rêve dans la narration, dans les scènes...
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01-06-2005, 06:24 PM
Darth Nico,01/06/2005 à 10:59 Wrote:Bah, théoriquement, ce n'est encore qu'un rêve de Lucinius.Exactement et après le rêve de Lucinius qui s'imagine conspirateur tu feras les rêves de Kineur qui se prend pour un vrai pilote et Grokohei pour un samuraï honorable ? :baton: :P
01-06-2005, 06:43 PM
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10-06-2005, 10:50 PM
(This post was last modified: 10-06-2005, 11:42 PM by Darth Nico.)
LE COEUR D'OCEANIE
Résumé : Un mois avant de se retrouver dans un sous-marin, Lucinius manigance à Paris l'organisation d'un voyage en Océanie avec Loren, Corso et Benedict. La première étape du voyage doit l'emmener sur l'ile de la Tortue. Le boucan de la Tortue Les viandes grillaient un peu partout sur la plage. Les conversations et les rires des touristes couvraient le ronflement régulier de la mer. Les fumées s’élevaient dans le soir paisible. Des verres qui trinquent, des discussions animées, des amis qui se rencontrent, des plaisanteries gaillardes… la fête allait son train. Comme il était de coutume sur cette île, d’affreuses créatures en décomposition se mêlaient aux festivités. Venues de la Nouvelle-Orléans, des pays vaudous, les Samedis sortaient à visage découvert pour la fête de l’île de la Tortue. Eux qui avaient vu les pirates, les boucaniers, les flottes royales s’affronter, ils étaient maîtres de l’île. Corso se promenait dans la ville, sans crainte ce soir-là d’effrayer le peuple. Il passait dans les petites rues pleines de monde, entre les cafés remplis comme des œufs. Il n’avait pas la plus affreuse bobine du coin, loin de là. Il s’approcha discrètement d’une jeune femme seule, l’amena en douceur dans l’arrière-cour d’un restaurant et lui planta ses crocs dans la gorge. Il s’y prenait en douceur. Il se sustenta et laissa son calice s’évanouir de plaisir. Il l’assit contre le mur. Elle sentait l’alcool : Corso sortit une bouteille de sa poche, versa encore du whisky sur sa chemise, lui mit la bouteille dans la main. Ainsi c’était parfait. - Tu sais, pas la peine de te donner tant de mal, mon pote. Ce soir, c’est la fête. La fête des morts, la fête vaudou. Personne n’a peur des gens comme nous, tu comprends ? ![]() Le Samedi était à l’entrée de la ruelle. Il parlait français avec un accent cajun prononcé. Corso avait évidemment une répugnance naturelle pour ce genre d’intervention indiscrète. - C’est bon face de haillon, répliqua t-il. Reproche-moi donc d’être vigilant. - T’en fait pas, tu pourrais sortir tes griffes et hurler à la mort, ça n’effraierait personne. Les esprits des morts nous rendent visite ce soir… - Ah ouais… J’aimerais bien les voir tes fantômes… - Ne parle pas comme ça… Tu ne connais pas la malédiction des cendres. - Je m’en tamponne de ta malédiction. J’ai déjà la mienne qui me suffit, pigé ? Corso sortit de la ruelle. Le Samedi puait, c’en était infecte. - Tu penses à te laver dès fois ? feula le Gangrel. Tu indisposerait même une hyène. Et je sais de quoi je parle… - Tu es venu pour la fête des Anciens ? Pour les talismans vaudous ? - Non, connard, je suis venu pour acheter une friteuse et une clef de 12, mais j’ai dû me tromper d’endroit… - Tu joues au plus malin, Français ? Tu es Français, n’est-ce pas ? Corso eut un sourire mauvais. Pourquoi, mais pourquoi fallait-il qu’il tombe sans cesse sur ce genre de casse-pieds ! Ils s’étaient tous passé le mot à travers le monde… Oui, une ligue des casse-pieds était en formation de part le monde. Et Corso était leur première cible. Et ce Samedi-ci était parti pour battre des records. La loi des séries comme on dit. Corso ferma les yeux et se prit le haut du nez entre le pouce et l’index. - Allez, viens Français, je t’invite à boire un verre. - Eh ben, c’est vraiment la fête, constata Corso avec un grand sourire mauvais. Boire un verre au café avec un cadavre sur pattes, quelle riche idée ! - Ecoute, je suis sérieux. La fête des Anciens c’est important. Il ne faut pas les fâcher. Et toi, tu es une forte tête. - Je vois… Robinson a gardé Vendredi pour lui, et maintenant, j’ai droit aux Samedis… C’est la vie sauvage avec vous ! - Non, Français. Ce sont les limbes du Pacifique. Ils s’assirent à une table, à côté d’un groupe de jeunes touristes. Corso n’aimait pas la foule. Il se sentait mal à l’aise d’avancer à visage découvert. Il lui semblait que c’était pire encore que la Mascarade. Il marmottait, c’était un réflexe. Il poussait des petits miaulements, des petits rires hilares. Signe de profonde nervosité. Sur cette île, Corso finit par le comprendre, c’était les humains qui jouaient à tromper les Caïnites ! Au bout de la rue, une fanfare de cuivres entonnait à tue-tête des morceaux de jazz. Les musiciens traversaient lentement la foule, dans le tintamarre de leurs instruments. - Ils jouent King Oliver. Tu connais King Oliver, Français ? C’est le maître de Louis Armstrong en personne, le plus grand musicien qui soit... Certains disent que King Oliver a été étreint en 1932. Et qu’il a joué à Chicago et qu’il joue parfois dans un club de la Nouvelle-Orléans, dans le quartier français ! Tu te rends compte… - S’il se retrouve avec la même gueule que toi ton King Oliver, il aurait mieux fait de mourir… - Non non, King Oliver n’est pas Samedi. Il voudrait connaître le Baron, il voudrait posséder des talismans, mais les cendres consacrées lui sont interdites. S’il y touchait, une malédiction le frapperait : il mourrait sous peu. Les médecins ne trouveraient rien. - Et alors ? personne ne le voit ton King Oliver ? Et moi, ces binious, ça me casse la tête. - Non, King Oliver, personne ne le voit, car il a rencontré un sorcier qui a le pouvoir de rendre invisible. Il ne se montrera pas, mais il jouera ce soir, je le sais. Il fera une fanfare de tous les diables, comme chaque année ! Corso soupira. - Je peux te demander comment tu t’appelles ? - Appelle-moi Odilon. - Odilon ? fit Corso avec un haussement de lèvres, en pesant le mot de la lippe inférieure. Et ça ne te suffit pas d’être moche ? - Et toi comment tu t’appelles ? - Alexandre. Ecoute-moi, Odilon. Je passe dans la ville sans rien demander à personne, et toi tu m’accostes pendant que je me nourris toujours sans rien demander à personne, et tu me racontes des histoires dont je me moque. Car tu as bien conscience que je m’en moque ? Et que j’ai du mal à supporter ta vilaine face moisie ? Et j’en ai vu des sales bobines ces derniers temps ! mais alors aussi avariée que la tienne, jamais je crois… - La communauté des Samedis sait que tu es sur cette île, Alexandre. Avec ton ami. Corso avança la tête et appuya sur chaque syllabe : - Ce n’est pas mon « ami », d’accord ? - Nous craignons les étrangers trop curieux. Le Baron n’aime pas beaucoup ça. Surtout depuis que cet autre étranger est arrivé. Il vient de Paris lui aussi. C’est un grand seigneur. Corso ne répondit rien. Son instinct lui murmura que d’autres Samedis l’observaient. Il se promit de rester calme pour ne pas mettre en danger leur voyage à Lucinius et lui. Mais ils se souviendraient de cette bande de déterrés de la veille ! ![]() Lucinius s’était éloigné du village. En montant dans les collines, il comptait atteindre le sommet de l’île. Il avait monté d’un bon pas le sentier, avant d’apercevoir un feu de camp brûler sur une falaise, à deux cents mètres à vol d’oiseau de là. Un feu de camp au milieu des falaises solitaires. Intrigué, Lucinius avait marché sur l’étroit sentier. Il avait entendu des voix, il s’était approché, s’était caché derrière un buisson, assis, la main sur son revolver. Le murmure caressant des vagues ne couvrait pas ces voix. - Il n’est plus temps de renoncer, Sire, maintenant que votre projet est sur le point d’aboutir. Réfléchissez : depuis combien de temps vous y préparez-vous ? - Depuis bien plus longtemps que je ne veux me souvenir. Des nuits et des nuits j’ai échafaudé mon plan, j’ai tourné et retourné en tous sens mes idées ; j’ai cherché les moyens de le surprendre, de frapper fort et droit, de frapper un grand coup, de le frapper au cœur… Tout s’est passé si lentement, mais quand je progressais d’un pas je sentais le but à portée de main. Tout allait très vite… - Tout est allé très vite, Sire. - Je le tiens, Steenwyck, je le tiens ! J’ai les mains sur sa gorge, je n’ai plus qu’à serrer fort. Il ne pourra que demander grâce pour sa trahison. Et il n’est jamais trop tard pour réparer une telle trahison… Je n’accorde pas de prescription. Cette force qui me pousse sans cesse en avant, qui m’épuise et ne me laisse jamais en repos, cette force qui puise en moi et à laquelle je viens puiser sans cesse, je l’ai concentrée dans ma vengeance, pour déchaîner sur cet usurpateur un torrent de foudre - Nous serons à vos côtés, Sire. Jusqu’au bout. - Ce sera le dernier couplet de la ballade des pendus. C’est à moi qu’il revenait de l’écrire. J’y ai enfermé toute la magie des Anciens. Quand je le lirai, il tombera en poussière, lui et son Elysium, frappé de malédictions. - Aujourd’hui, qui vous soupçonnerait ? - Personne, Steenwyck, personne. A les écouter, je ne serais plus qu’un vieux saltimbanque, un bouffon décrépi. Ils ignorent que je vais déclencher sur eux le déluge ! Quand la terre se sera ouverte sous leurs pieds, ils auront beau me supplier, je ne fléchirai pas. Je les frapperai un par un, lui et sa cour ; ils emporteront mon rire triomphal dans leur abîme… Je suis prêt à me rendre maître d’eux tous, de faire irruption dans leur assemblée, comme un fauve, comme l’orage dans l’azur, de provoquer la stupéfaction. L’opéra n’était qu’une répétition !… - A propos, ne craignez-vous pas que l’Assamite nous vende ? Quand j’ai réussi à m’enfuir de l’opéra avec elle, j’ai craint à tous moments qu’elle ne se retourne contre moi, qu’elle veuille s’en sortir par elle-même. - Vous avez trouvé la bergerie corse comme prévu ? - Oui, parfaitement. Ne craignez-vous pas qu’elle nous trahisse. - Non, aucun risque. Par trois fois, de gré, puis de force, elle a bu à mon poignet. Elle a courbé l’échine, elle s’est mise à genoux, elle a goûté mon sang. Maintenant, son amour pour moi est immortel. Elle embrassera la mort ultime plutôt que de lever son poignard sur moi… Que ce fut délicieux d’ailleurs, de sentir sa volonté plier peu à peu, comme une branche qui se tord sans casser. Maintenant, je peux jouer d’elle comme d’une harpe bien accordée. Elle rendra les effets que je lui imprimerai, par la caresse ou la violence. ![]() Lucinius ne perdait pas un mot de cet échange. ![]() - J’aime cette île, Steenwyck. J’aime la mer sauvage, ses falaises, sa solitude sans pardon. J’aime son air marin. - Il est rare de vous entendre porter une telle appréciation, Sire. D’être si satisfait du lieu où vous vous trouvez. - Tu as raison, car ma volonté s’est dévouée à la haine. Elle s’est donnée à elle comme une fille publique. Pour l’heure, je puis profiter de la quiétude. Mais il y a dans ce firmament mon nom gravé quelque part. Et quand je sens que ce nom est écrit, je n’accorde plus rien au hasard. Je vais écrire ce nom en lettres de sang sur Paris… ![]() A suivre... ![]() |
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